Citations de William Irish (277)
La vie est une chose si absurde, une telle duperie. Un homme était mort. Un amour venait de sombrer dans le néant. Mais une cigarette fumait toujours dans un cendrier, et un cube de glace flottait toujours, intact, dans un verre de whisky. Les choses que l'on désirerait voir durer s'écroulent, mais celles qui n'ont aucune importance durent toujours.
Il y a une loi pour les personnes adultes. Mais comment doit-elle punir ou protéger lorsque dans un corps d'homme il y a un esprit de petit enfant ?
Elle tomba à genoux devant la table et cacha son visage dans ses mains :
- Rendez-moi mes années ! Où sont-elles allées ? Rendez-moi ma vie ! Où a-t-elle disparu ? Vous êtes de la police. Vous êtes le shérif. Trouvez qui a volé ma jeunesse, mon espérance ! Obligez-le à me les rendre !
Tout était obscur ou blafard. Noirs le ciel, l'océan ; bleu sombre la perspective de la grève ; bleu pâle le sable autour de l'automobile ; grisâtres les mains de Cassie, jointes devant sa bouche en une supplication muette. Au ciel, une ou deux étoiles pour montrer qu'il existait de la lumière dans le monde, mais leur clarté était trop faible.
Quand il va revenir à lui, il nous flanquera les flics aux fesses!
Mais ce n'était pas l'infidélité charnelle de cette femme qui le faisait le plus souffrir. C'était la trahison de l'esprit et du cœur... cent fois plus grave que celle du corps. Car il avait toujours su qu'il n'était pas le premier homme qu'elle avait connu, mais ce qu'il avait toujours désiré, espéré, imploré, c'était d'être le dernier.
Le présent n'était plus dans la chambre. L'avenir avait pris sa place. Il avait apporté avec lui la peur, l'ombre, l'incertitude ; fantômes plus inquiétants encore que ceux provoqués par le passé.
Une dérouillée ne signifie pas grand-chose pour un homme. Une demi-heure après, il n'y parait plus.
Chaque matin, le monde était doux et amer à regarder. On aurait dit qu'il retenait son souffle, qu'il attendait ...
La mariée était en noir.
Elle tira une photographie d'une pochette boutonnée sous le couvercle de la valise. C'était le portrait d'un jeune homme. Il n'avait rien d'extraordinaire. Il n'était pas d'une beauté frappante : des yeux, un nez, une bouche comme ceux de n'importe qui. Elle regarda très longtemps.
Puis elle pris une boîte d'allumettes dans son sac et s'approcha du lavabo ; elle enflamma un coin de la photo et attendit qu'elle fût réduite en cendres.
- Au revoir, dit-elle dans un souffle.
(P. 11)
"Il y a longtemps que tout est arrivé, mais je n'ai qu'à fermer les yeux pour qu'il soit debout à côté de moi. Nick, mon mari ! Et la douleur me submerge, la haine, la fureur, le sentiment que j'ai tout perdu. Il suffit que je ferme les yeux et c'est pour moi comme hier, ce passé lointain, ce jour que je n'oublierai jamais.
(P. 125)
Le mensonge se glisse et ronge, comme un ver dans un fruit.
Il l'accabla de tous les noms, sauf un : meurtrière. Ce nom-là, le seul qui fût juste, ne lui vint pas à l'esprit.
Par la suite, elles évitèrent avec tact d'aborder ces sujets élémentaires, tels que la naissance et la mort, susceptibles de donner tant de joie et causer tant de peine.
La peur était dans la chambre. Il y avait de l'ombre dans la chambre. Le présent n'était plus dans la chambre. L'avenir avait pris sa place. Il avait apporté avec lui la peur, l'ombre, l'incertitude ; fantômes plus inquiétants encore que ceux provoqués par le passé.
– Je suis célibataire, dit-il. Je vis seul.
– Vous ne partagez même pas votre chambre avec un copain ?
– Non. Je suis le loup solitaire en personne.
Les gens pensent toujours aux méthodes violentes : le revolver, le couteau ou même le poison. En agissant de la sorte, on est forcé de se faire prendre. Il y a quand même d’autres moyens. (…) Ce qu’il faut, en pareil cas, c’est chercher le point faible de la personne en question et l’atteindre par là. Ces histoires de coups de feu ou de couteau sont bonnes pour les escarpes. Il suffit à une personne vraiment intelligente de faire usage de son cerveau pour pouvoir commettre un crime en toute impunité.
(Nouvelle : Crains la femme avant le serpent)
Son autre monde n'avait ni frontière ni limites. On pouvait y faire ce qu'on voulait, aller n'importe où. Il vous suffisait pour cela de rester assis, bien tranquillement, et de penser, pour inventer à mesure. Le monde de l'imagination. Buddy y faisait beaucoup de choses, mais il apprenait à les garder secrètes, car on lui disait qu'il était trop grand maintenant pour ça, et on lui flanquait des taloches en le traitant de menteur.
Je vous ai donné asile parce que vous étiez le frère de mon pauvre mari, mais vous êtes allé en prison pour avoir tué un homme, et vous en avez tué un autre pour pouvoir vous évader. Maintenant, vous venez d’en tuer un troisième sous mon propre toit.
La chance n'est qu'une catin.
Quand on fait du troc, la combine c'est de commencer avec presque rien pour finir par avoir quelque chose.
(Through a dead man's eye)