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3.96/5 (sur 35 notes)

Nationalité : Colombie
Né(e) à : Padua , le 2 mars 1954
Biographie :

William Ospina est un écrivain et poète colombien.
Reconnu pour ses essais engagés et ses poèmes, il a effectué plus de cinq ans de recherche pour écrire son premier roman, Ursúa, best-seller en Amérique Latine et salué par Gabriel García Márquez et Fernando Vallejo. Francophile, il a vécu à Paris dans les années 80.
Entre 1979 et 1981, il voyage dans plusieurs pays européens avant de venir s’installer définitivement à Bogota.

Source : http://hispanicla.com/palabra/wp-content/uploads/2010/04/William-Ospina.jpg
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Omar Guerrero, Tania Roelens, William Ospina .
www.ameriquelatine.msh-paris.frLibrairie El Salón del libro21 rue des Fossés Saint-Jacques75005 Paris


Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Un demi-siècle de guerres avait réduit en poussière et saigné des millions d'indigènes, et avait aussi réduit en poussière des Indes les grands conquistadors. Leurs fantômes erraient un peu partout, perdus au milieu d'une infinité de fantômes d'Indiens: Balboa sans tête hantant les forêts, Juan de la Cosa hérissé de flèches et dévoré, Blasco Núñez de Vela dormant sans escorte sous les pierres. Des spectres errant parmi les Indiens empalés et les guerriers pendus, au milieu des mains crispeés et des crânes dispersés, près des fantômes de chevaux précipités en bas des falaises, des fantômes des chiens de chasse transpercés de lances et de flèches. En quelques années, ces pouvoirs avaient révélé leur caractère illusoire; et l'or semblait encore plus illusoire que le jaune des crépuscules, le sang lui-même, à peine séché, n'était plus qu'une des couleurs de la terre insensible.
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Beaucoup de gens ont des récits fictifs et des aventures rêvées, mais moi je ne connais que des histoires réelles. Ma vie est comme le fil qui relie les perles entre elles, comme l'Indien que je vois travailler le métal pour créer grenouilles, libellules, colliers d'oiseaux, de grillons ou de chauve-souris en or. J'ai des histoires de perles et d'émeraudes. Je sais comment Diego de Almagro a perdu son oeil à l'embouchure du San Juan et comment frère Gaspar de Carvajal a perdu le sien sur les plages du grand fleuve. Je sais comment Tisquesusa a caché dans les cavernes du sud le trésor que poursuivait en vain le poète Quesada, et comment les Incas ont rempli de pièces d'or une très grande salle de Cajamarca, pour payer la rançon de l'empereur. Je connais le mystère des sphères de pierre enterrées dans les forêts de la Castille d'Or et l'origine des têtes géantes qui ont de la mousse dans les pupilles. Je connais l'histoire de l'homme qui a été allaité par une truie dans les basses-cours d'Estrémadure et qui plus tard s'est nourri de salamandres dans les îles des mers du sud. Je connais les deux cent quarante Espagnols qui ont gravi les monts enneigés et franchi les falaises de glace pour aller au Pays de la Cannelle, avec quatre mille Indiens lourdement chargés de deux mille lamas transportant le matériel, deux mille chiens de chasse aux colliers à pointes et deux mille porcs qu'on avait bouclés...
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Je n’ignorais pas qu’autre fleuve de sang indien souillait mon front, car un des bouchers avait été mon propre père. Et tu auras remarqué que je ne peux m’ôter de l’esprit ce que je n’ai même pas pu voir : je suis hanté par le fantôme d’un roi porté sur un trône en or au milieu d’un cortège en costumes d’apparat, l’empire vêtu pour la décapitation, quatre-vingt mille archers à l’extérieur attendant un message qui n’arriverait jamais, et soudain, au-dessus des fonctionnaires, prêtres, poètes, guerriers et messagers épouvantés, au-dessus des porteurs et musiciens soufflant dans les kenas et battant leurs tambours ornés de plumes, au-dessus des nobles vieillards arborant capes de laine et pendants en or, en plein après-midi, les coups de tonnerre.

Maintenant, j’avais une vision plus proche de la férocité de cette conquête, et si tu me pardonnes d’utiliser des mots que n’a même pas prononcés l’adversaire de mon maître Oviedo, frère Bartolomé de Las Casas, de la férocité de l’Espagne impériale. On attendait aussi de moi que je sois capable d’en tuer beaucoup et de rire au milieu du massacre, mais à aucun moment je n’ai voulu participer à cette ordalie.
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"En dépit de leur atrocité, ces quêtes ont eu leur part de beauté, et si on me demandait quel est le plus beau pays que j'aie connu , je dirais que c'est celui dont nous rêvons, celui que nous cherchons aux confins du froid et de la douleur, de la faim et de l'effroi, au-delà de falaises presque infranchissables,.." (p.298)
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Alors, toi aussi tu connais cette légende de la cité brillant au loin grâce à ses pierres laminées d'or. Mais je peux te dire une chose encore plus étonnante : quand Pizarro apparut sur les sommets, il fut à la fois ébahi et effrayé car cette énorme cité avait la forme d'un puma d'or. Dans le monde antique, on n'avait jamais envisagé qu'une ville puisse être un dessin dans l'espace, or il avait sous les yeux le profil exact d'un puma, depuis la queue allongée et arquée jusqu'à la tête légèrement dressée au-dessus des sommets, avec son oeil aux grandes pierres dorées, au fond duquel veillaient les gardiens somptueux.

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Je vais te dire ce que sait tout naufragé : après une longue errance, même si nous sommes sauvés, quelque chose au fond de nous, ou plutôt quelqu'un, devrait-on dire, reste perdu dans l'île du naufrage, reste irrémédiablement dans la forêt, et nous ne pouvons plus le consoler. Car chaque moment est unique, et l'être que nous fûmes un jour n'a jamais su si au bout du compte nous serions sauvés.
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Ou alors, Theophrastus a peut être raison en disant que nous mettons de l'ordre dans les souvenirs quand nous connaissons leur dénouement, quand nous les regardons à la lumière du sens que ce dénouement leur à donné.
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