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3.54/5 (sur 47 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

William Richter est scénariste à Hollywood.

Il travaille régulièrement pour HBO, et a remporté un Emmy Award pour la série Band of Brothers. Dark Eyes est son premier roman.

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
"Quand elle se promenait seule dans Manhattan, elle sentait que la possibilité d'être libre existait. Plus d'une fois, elle s'était imaginée où elle irait si elle descendait au terminus et continuait au-delà."
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"Des barbelés délimitaient le périmètre, mais c'était surtout la vaste étendue sauvage et désolée qui retenait les hommes prisonniers. Et le fait de savoir qu'ils n'avaient plus leur place ailleurs."
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Klesko s'approcha de la fenêtre de la banque et plaqua sa figure contre la vitre. Son visage n'était plus qu'à quelques centimètres de celui de Wally. Sachant que le moindre mouvement risquait d'attirer l'attention du russe, le groupe ne bougeait plus d'un poil. Wally observa les prunelles anthracites de Klesko.
- Ochee chornya... chuchota-t-telle.
- Quoi ? susurra Ella. Qu'est-ce que ça veut dire ?
Les yeux noirs, songea Wally sans lui répondre. de la même couleur que les miens.
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L'heure de se quitter est arrivée si vite, et qui sait si nous nous reverrons? Mais nos coeurs doivent rester unis, et un jour c'est sûr,nous nous...
Elle sombra dans le sommeil avant la fin de la chanson.


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Valentina se réveilla et découvrit Mme Ivanovna qui lui pressait doucement l’épaule.

– Chut, dit cette dernière, penchée au-dessus de son lit. Viens.

Son haleine sentait le thé sucré. Valentina sourit, à demi assoupie, et se leva en prenant soin de ne pas faire de bruit : les autres enfants dormaient encore. Avec l’aide de Mme Ivanovna, la petite fille enfila son peignoir, ses chaussons, et sortit du dortoir. Main dans la main, elles s’engagèrent dans le couloir du bâtiment principal tandis que la lumière de l’aube filtrait par les hautes fenêtres. Elles dépassèrent une étagère sur laquelle reposaient vingt pots en terre cuite, contenant chacun une fleur éclose ainsi qu’un prénom peint à la main : Aniya, Mika, Stasya, Youri…

Personne d’autre n’était encore levé – pas même Mlle Demitra, la cuisinière, et Valentina appréciait cette intimité partagée avec Mme Ivanovna. Elles atteignirent son appartement situé au bout de l’aile nord et y entrèrent, aussitôt enveloppées par des arômes de chocolat chaud, de blinis et de confiture d’airelles. Une petite table était déjà dressée près d’un poêle à charbon.

– Assieds-toi, Vally, dit Mme Ivanovna.

Valentina ne se fit pas prier. La vieille dame étala de la crème fraîche sur un blinis tiède et lui servit une tasse de chocolat chaud.

– Mange, ordonna-t-elle en s’installant en face d’elle.

Valentina se jeta sur son petit déjeuner et le savoura. Cela faisait la sixième fois que Mme Ivanovna lui offrait un festin, et à sa connaissance, les autres enfants n’avaient pas eu ce privilège. D’un air satisfait, la vieille dame la regarda manger puis débarrassa. D’habitude, elle lui racontait des histoires à propos d’une dénommée Yalena – Yalena Mayakova – qui selon elle était sa mère. Valentina comprenait mal qu’une parfaite inconnue ait pu être sa mère. Une mère n’était-elle pas censée tenir à son enfant ? Valentina n’avait aucun souvenir d’elle, ni d’une existence au-delà des murs de l’orphelinat. Où était cette Yalena ? Pourquoi l’avait-elle abandonnée ?
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Wally aussi éprouvait ce besoin, et maintenant plus que jamais. Elle avait toujours cru être l’enfant non désirée de parents qui s’étaient débarrassés d’elle. Or, la lettre était la preuve du contraire. La petite Valentina avait été chérie.
Un détail lui traversa l’esprit. Claire n’avait jamais expliqué le choix du prénom Wallis, mais à présent, cela semblait évident : Wally était le diminutif de Wallis, et Vally, celui de Valentina, en russe. Cela se prononçait presque pareil. Pour Claire, cela avait été un moyen de lui offrir une douce continuité entre son identité russe et son identité américaine, de lui épargner une transition trop brusque. Si minime fût-il, Wally appréciait ce geste de la part de sa mère adoptive. Elle savait que Claire l’aimait et avait tout fait pour qu’elle puisse s’adapter le mieux possible à une nouvelle culture.
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Valentina voulait s’enfuir, mais la peur la pétrifiait. La femme prit les mains de Valentina dans les siennes et un courant passa entre elles, troublant la fillette. Valentina avait à la fois envie d’étreindre l’inconnue et de la chasser. Cette dernière la regardait droit dans les yeux et s’exprimait maintenant dans une langue étrangère.

– Da, acquiesça Mme Ivanovna. Ochee Chornya. « Les yeux noirs. »

Quand Valentina sortit du bureau, encadrée par le couple d’Américains, les autres enfants s’étaient rassemblés dans le couloir. Ils entonnèrent une chanson russe qu’elle avait chantée un mois plus tôt, lorsqu’on était venu chercher le petit Ruslan :


L’heure de se quitter est arrivée si vite, et qui sait si nous nous reverrons ? Mais nos cœurs doivent rester unis, et un jour, c’est sûr, nous nous retrouverons.
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Wally avait les cheveux blonds, courts, et des pommettes saillantes qui trahissaient ses origines russes. Tout le contraire d’Ella qui avait les traits délicats et de longs cheveux noirs d’Amérasienne. Seules leurs tenues vestimentaires se ressemblaient : des collants déchirés sous des jupes écossaises ou des shorts effilochés, et des hauts superposés qu’elles dénichaient à l’Armée du Salut, à vingt-cinq cents la pièce ou sans payer, selon l’employé qui surveillait la boutique. Quand leurs vêtements devenaient trop sales, elles les jetaient et allaient s’en procurer d’autres au même endroit. C’était moins cher que la lessive.
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Wally avait toujours été attirée par les garçons sensibles, intelligents – tout le contraire de Jake. Bâti comme un joueur de football américain, il avait des yeux bleus orageux, bien souvent cachés sous ses mèches blondes en désordre. Il se comparait à Samson, et comme celui-ci perdit sa force quand on lui coupa les cheveux, Jake laissait pousser les siens depuis qu’il avait quitté l’armée, dans l’Ohio. Il continuait à faire des pompes et des exercices physiques quotidiennement. Il portait un blouson en laine violet aux manches en cuir blanc, orné d’un P, qu’il avait acheté un dollar soixante-quinze à l’Armée du Salut.
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Quelques filles avaient l’air en bonne santé et en possession de leurs moyens. Une fois propres, elles auraient pu passer pour des adolescentes comme les autres, avec une famille, une maison, un avenir, mais la plupart d’entre elles présentaient les stigmates des habitués de la rue. Wally passa la tête sous un sèche-cheveux, se fit une queue-de-cheval, puis s’inspecta dans la glace. Avait-elle encore une chance ou était-elle un cas désespéré ? Son reflet était celui d’une jeune fille de seize ans, en forme et bien nourrie. Elle pouvait encore passer pour une adolescente heureuse et cela la motivait.
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