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Critiques de William Saroyan (46)
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Folie dans la famille

William Saroyan (1908-1981), un écrivain Arméno-Américain, autodidacte, dont j’avais beaucoup aimé ses deux livres, « Papa, tu es fou ! » et « Maman, je t’adore ». Ma troisième rencontre est un recueil de nouvelles truculentes. Sa prose est d’une vitalité et d’un sens de l’humour, dont l’intelligence me touche particulièrement. Même dans le pétrin jusqu’au cou, ses personnages ont toujours une issue de secours engendrée par leur attitude légère, positive, émerveillée face à la Vie, c’est ce qu’il appelle « Folie », d’où je suppose le titre du livre.

Dans sa nouvelle «  Sacré monde, dit le cycliste », probablement autobiographique, il raconte avec humour et légèreté, en quelques pages, le désarroi d’un père de famille avec quatre enfants en bas âge, que sa femme vient de larguer sur un coup de tête,

«  Gaston » , l’habitant d’un noyau de pêche est le sujet d’une émouvante conversation entre une petite fille et un père qui se voient occasionnellement ,

“L’exemplaire dédicacé de ‘La Sonate à Kreuzer’ “, sera fatal à Gaspar qui s’apprête à se marier avec une inconnue ( “Il faut que je relise ce texte le plus vite possible, ce soir peut-être. -Pourquoi ? -C’est une histoire de Tolstoi sur le mariage. -Et qu’est-ce-qui s’y passe? - Tout, et tout tourne mal....”),

“Il était une jeune dame de Perth”, l’histoire de l’inspiration littéraire qui vient au mauvais moment ,......

Au total dix-neuf histoires jubilatoires empreintes d’une immense humanité, sur fond du “Vieux Pays” (l’Arménie), d’un fou joyeux, un grand écrivain ! Il s’amuse et nous amuse, je vous garantie un bon moment !



« Ne prétendons pas à beaucoup de spiritualité à moins d’être en permanence aussi légèrement malades »

Un proverbe de Gultik ( Arménie ),mais remis illico au goût du jour de Fresno ( Californie ).



P.s Pour qui s’intéresse à la peinture, je viens de découvrir deux peintres arméniens contemporains, aux peintures pleine de verve et d’humour, qui rappellent l’esprit de ces nouvelles, Daron Mouradian et Ashotyan; à découvrir sur Internet.
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Le tigre de Tracy

"Il vaut mieux avoir vécu vingt-cinq jours comme un tigre qu'un millénaire comme un mouton."

(proverbe tibétain)



Je trouve un peu injuste que ce charmant classique américain n'ait aucune critique sur Babelio. Surtout si vous aimez les tigres...

William Saroyan les aime bien, et il les met souvent dans ses histoires, malgré tous les soucis qu'ils peuvent causer. Par exemple, dans l'histoire appelée "Le barbier dont l'oncle s'est fait dévorer la tête par un tigre du cirque", on va rencontrer un barbier dont l'oncle s'est fait dévorer la tête par un tigre du cirque. Et ce n'est guère mieux dans les autres histoires : dès qu'un tigre apparaît, les ennuis commencent, comme on peut très bien le constater dans le recueil "The trouble with tigers". Bref, Saroyan fait souvent courir des tigres dans les pages de ses livres : des tigres excentriques qui se comportent habituellement de façon tout à fait inhabituelle.



Vu comme ça, le tigre de Tracy n'a rien d'exceptionnel, ce qui veut évidemment dire qu'il est plutôt exceptionnel. Voire même scandaleux. Tout d'abord, ce n'est même pas un tigre, mais une panthère noire qui va devenir tigre sans même en rougir. Elle va s'échapper d'un cirque, mordre le gardien et semer une certaine pagaille dans les rues de New York, avant de tomber sur Tracy.

Alors, comment se fait-il que les panthères deviennent des tigres, chez Saroyan ? Eh bien, comme tout et n'importe quoi qui peut arriver dans les livres. Saroyan invente. Tous les écrivains le font, mais lui invente juste un peu plus et un peu autrement que les autres. Peut-être parce qu'il est d'origine arménienne, et l'âme arménienne est bien rêveuse et joueuse, tout comme ces paysans rustres qui volettent comme des anges au-dessus de leurs villages dans les tableaux de Chagall.



Dans la nouvelle "Le tigre de Tracy", on a tout de suite plusieurs tigres. le tigre de Tracy est la panthère noire échappée du cirque. Mais le tigre de Tracy est aussi l'amour, le rêve, le désir et la joie de vivre. le tigre de Tracy est Laura Luthy, un bon café le matin, un château gonflable pour les mômes, un champ de lin fleuri, un bel objet chiné trois fois rien dans une brocante. Bref, c'est tout et n'importe quoi, mais c'est surtout "quelque chose" à l'intérieur de Tracy.

Tout cela est de la faute de William Blake. Mais William Blake ne pouvait pas savoir, en écrivant en 1794 son poème sur le tigre, synonyme d'énergie et d'élan vital, que ce tigre-là va devenir vivant et s'installer dans la tête du petit Thomas Tracy de Fresno, 3 ans. Il ne pouvait rien deviner sur les problèmes que cela causera à Tracy, car ceux qui n'ont pas leur tigre ont la chance de pouvoir mener une vie bien tranquille sans trop de surprises. Finalement, le fait de ne pas avoir son tigre a beaucoup d'avantages, et le livre de Saroyan pourrait presque servir de mode d'emploi de comment éviter les ennuis :

Pour commencer, il ne faut pas écouter la poésie de Blake à 3 ans.

A 15 ans, il ne faut pas traîner au zoo pour fumer des cigarettes et regarder les filles.

A 21 ans, il est fortement déconseillé de vouloir devenir le meilleur goûteur de café, surtout quand 50 autres personnes avant vous, bien plus qualifiées, attendent déjà ce poste depuis 50 ans.

Il ne faut pas non plus courtiser les filles à la crinière noire, en robe de tricot jaune .

Et vous, les jeunes filles à la crinière noire, ne partez pas de chez vous quand un jeune homme avec un tigre vous rend visite, en le laissant en compagnie de votre mère !

Et pour finir - vous, les panthères noires, restez bien sagement dans votre cirque, pour ne pas créer de remue-ménage inutile.

Mais vu la passion de Saroyan pour les tigres, ce serait trop demander...



Sans les tigres, ce délicieux conte de fée pour adultes, ce "n'importe quoi" lyrique, qui fait penser aux films de Chaplin ou aux frasques surréalistes, ne pourrait pas exister. Il n'est pas surprenant que le tigre de Tracy prenne toutes ces formes, réelles et imaginaires. le monde de Saroyan est un monde de rêve et de fabulation. Mais on y trouve aussi une vision satirique de l'Amérique des années 50, avec son "business" omniprésent, son monde de publicité et sa presse à sensation.

Ce serait une erreur d'imaginer le tigre de Tracy avec des griffes acérées et des grandes dents ; au fond c'est un gentil pépère, joueur comme un chaton. Son histoire n'est que "fantaisie, magie et abracadabra", comme dirait le psychiatre Pingitzer dans le livre, quand il parle de ses patients ; un éloge de la douce folie.

Et parce que c'est un conte, le tigre disparaîtra à la fin tout aussi mystérieusement qu'il est apparu. Peut-être pour redevenir une image dans un livre, ou encore le poème qui l'a fait naître... il est retourné dans sa tanière imaginée par William Blake, en attendant que quelqu'un d'autre ait encore besoin de lui. Tout le monde n'est pas forcément réceptif aux tigres, mais je le suis, donc 5/5.
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Papa, tu es fou

William Saroyan est un nom que je connais depuis longtemps, quand j'étais étudiante et que je suivais un cours sur la littérature arménienne.

Je découvre enfin cet auteur, quelques décennies plus tard et avec quel bonheur.

Papa, tu es fou est un court roman, un moment de vie entre un père et son petit garçon de dix ans. Ils vivent à Malibu, dans une maison au bord de l'océan.

Cet océan fondateur de vie, la pêche aux moules, les baignades jusqu'au grand rocher.

Une vie en devenir pour cet enfant, une future vie d'écrivain comme son père peut-être, qui cherche l'inspiration pour un nouveau livre ou une pièce de théâtre.

William Saroyan sait à merveille encenser la vie, nous fait sentir comme elle est présente en nous, comme elle est nous est indispensable.

Je laisse la conclusion de ce petit livre revigorant, portant tous les charmes de l'enfance à William Saroyan

" L' amour, c'est tout. Alors quand j'ai découvert que même l'amour peut se changer en rien, ça, ça m'a épouvanté.."

Que l'amour reste et demeure, je dédicace cette belle lecture à ma fille Malina.

















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Papa, tu es fou

En 1953, Saroyan, séparé de sa femme et de ses enfants, vit à une vingtaine de kilomètres d'eux,sur la plage de Malibu. il a quarante-cinq ans, mais peine encore à gagner sa vie comme écrivain. Cet été là,son fils de dix ans vient habiter avec lui. En 63 petits chapitres, donnant la parole à son fils,il raconte ces quelques mois passés ensemble:" Je l'ai écrit- ou plutôt tu l'as écrit.Je n'avais rien de plus à faire que de me rappeler mes dix ans, observer les tiens et mettre les deux ensemble, en y ajoutant mes quarante - cinq ans..."

Une complicité touchante entre pére et fils, des échanges débordant de joie de vivre,de respect et d'attention, un pére qui répond à toutes les questions du fils,sans retenue,avec franchise,simplicité ,humour et intelligence, un petit garçon qui "déteste" l'école et qui ne demande qu'une chose,avoir une fusée ,partir sur La Lune et y planter un drapeau américain....

Ce livre est une pépite.Cette première rencontre avec Saroyan que je connaissais de nom mais dont je n'avais rien lu, est savoureuse!

Je remercie PetiteBalabolka dont la critique m'a fait découvrir ce livre.
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Papa, tu es fou

Je ne connaissais cet auteur que de nom; je n'avais jamais rien lu de lui

jusqu'à ce jour. Texte à forte résonance autobiographique !



Un trésor de bienveillance entre un père et son jeune fils...Un dialogue

facétieux, malicieux, faussement naïf, qui curieusement ne m'avait pas

accrochée il y a une année, lorsque j'avais acquis ce petit volume

des éditions Zulma... Entre deux lectures plus graves, je viens d'en

reprendre la lecture; c'est une lecture joyeuse, regorgeant autant

d'amour filial que d'amour paternel; des dialogues au demeurant naïfs,

avec les exemples les plus cocasses, les plus concrets du Papa, pour

transmettre à son jeune fls les valeurs essentielles de la Vie , le

bonheur d'être au monde, et leur différence commune partagée:

la passion de l'écriture qui intensifie tout !



Une figure paternelle épatante qui va toujours au-delà du "paraître",

et des valeurs bassement matérielles ...

Le jeune fils jubile de passer un peu de temps avec son père, séparée

depuis peu de la maman... Il en profite pour le questionner sur tout ce qui

l'intrigue...et il existe tant de choses qui l'interpellent !

Un échange, un duo faussement léger...qui offre un joli moment entre

un père qui transmet à son fils, ce qui lui paraît important et digne

d'être transmis pour que son garçon grandisse au mieux !!



Un petit livre précieux... et sous des dehors de légèreté, de naïveté ,

c'est un hommage à l'amour d'un papa pour son jeune fils, pour lui

offrir le meilleur et par dessus tout la joie de vivre ...une jolie bulle

d'optimisme !

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Maman, je t'adore

Après le délicieux "Papa tu es fou ", où Saroyan séparé de sa femme , nous racontait sa complicité touchante avec son petit garçon,le temps d'un été, les éditions Zulma nous offre un nouvel opus de son oeuvre publié la même année,en 1956, dans la même veine.

Une petite fille de neuf ans,et sa maman ,"Mama Girl", actrice non confirmée, sur un coup de tête de cette dernière, quittent leur Californie natale pour " La Grosse Pomme", à la conquête de Broadway. C'est " ma Grenouille", comme l'appelle sa mère,qui nous raconte cette épopée loufoque à travers New-York, dans les coulisses du théâtre. Dans cette ville où tout est possible, un concours de circonstances va les propulser , à elles deux, comme une seule et même vedette, d'une pièce de théâtre en création. Saroyan lui-même dramaturge nous dépeint ce milieu passionnant avec ses répétitions,ses critiques, ses soucis de commanditaires.....,qu'il connait si bien....c'est le début d'un rêve éveillé,pour eux et pour nous.

En toile de fond, NewYork, dont chaque détail émerveille la petite fille , Manhattan avec son fameux Hotel Pierre,sur la 5ème Avenue, où elles logent,

ses avenues,Madison,Broadway,....

Central Park , Harlem .....Coney Island et son parc d'attraction....et puis la première à Philadelphie ....Boston.....avant La Première décisive à New-York.....le succès sera-t-il au rendez-vous?



Le charme de ce livre est sans aucun doute cette petite fille,aux multiples noms,"Ma Grenouille", "Etoile","Feu Follet".....,qui précipitée dans ce monde d'adultes, ne perd jamais ses repères d'enfant.Sa complicité avec sa mère, une femme des moins faciles, sa nostalgie pour son pére et son frère installés à Paris,son sérieux espiègle face à son travail ....sont des plus touchants...finalement, elle ne veut que vivre son enfance, ne rêve que d'être un lanceur au base-ball, pour les Giants.



Si vous aimez la littérature,NewYork,le théâtre, les années 50, êtes fan de Saroyan ou ne le connaissez pas du tout,alors ne passez pas à côté de ce livre truculent, attendrissant et d'une grande finesse !
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Papa, tu es fou

Voilà un petit roman d'apprentissage revigorant aux allures de conte philosophique découvert grâce à la belle plume de LambertValerie. William Saroyan (1908-1981) est un des précurseurs de la Beat Generation. Il a écrit de nombreux livres sur le thème de l'enfance.

le récit est découpé en soixante-trois courts chapitres aux titres minimalistes révélateurs ( 1.Livre, 2.mer, 3. Lune etc.). Les soixante-trois mots sont réunis dans un calligramme circulaire au début du texte, après la dédicace de l'auteur à son propre fils, Aram Saroyan.

Californie 1956. Pete le narrateur a dix ans. C'est son anniversaire. Il vit chez sa maman avec sa petite soeur. Son papa lui offre son ultime roman intitulé La Mâchoire inférieure et le métier qui va avec. Il sera écrivain. Il écrira un roman pendant que son père écrira un livre de cuisine. Celui-ci est sans le sou et Pete dévore comme une chenille. Alors son père propose à sa mère de l'emmener chez lui. Elle accepte à condition que Pete aille à l'école à l'heure. Ils descendent la colline à pied et en auto-stop jusqu'à la bicoque du père, sur la plage de Malibu... ( A l'époque Malibu était réputée pour ses loyers très modérés et fréquentée par des écrivains fauchés comme Saroyan ou son ami John Fante).

C'est un chaleureux petit roman sur la vie et la transmission père-fils, très idéalisée. le père est toujours à l'écoute, ouvert, tendre et bienveillant. Il apprend à son fils à se débrouiller sans ce million de dollars qu'il ne gagnera jamais mais avec trois dollars, à bien observer les coquillages, à admirer le ciel, à courir sur la plage, à courir plus loin que ce qu'on imaginait, à se méfier des idées toutes faites, à apprendre à perdre et à profiter des plaisirs simples. J'ai adoré les dialogues dans la cuisine et J'ai adoré l'aventure en auto jusqu'à un Half moon bay puis San Francisco. Les belles rencontres avec le vieux pompiste et le boulanger. le gamin met -gentiment-le père à l'épreuve en lui posant sans arrêt des colles. le père l'amène à voir les choses autrement pour que finalement il puisse écrire sa propre histoire.

Et la mère dans tout ça ? Et la petite soeur ? Hum...Je crois que je lirai bientôt "Maman , je t'adore".



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Papa, tu es fou

Léger, tendre, gai .



Transmission d'un père à son petit garçon, l'art de faire briller toute chose, toute action, toute découverte aussi futiles soient elles.



L'art de s'émerveiller à deux, main dans la main, le bonheur de deux coeurs dans toute leur simplicité,

deux coeurs qui se découvrent ,

"coeurs "inversés" !



*Selon moi, voici le meilleur conseil qu'on puisse donner à un écrivain : respirez profondément, appréciez ce que vous mangez, dormez pour de vrai. Tâchez autant que possible d'être pleinement vivant, de toutes vos forces, et quand vous riez, riez comme un fou, et quand vous êtes en colère, soyez le pour de bon. Bref, tâchez d'être vivant. Vous serez mort bien assez tôt."

(William Saroyan - préface à la première édition de "l'Audacieux Jeune Homme au trapèze volant" ).*



Un écrin bleu tendre !
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Papa, tu es fou

Quand on n'a plus le sien, il n'est pas facile de se tourner vers un livre qui met autant en avant le mot "papa". Cependant, il arrive que l'enthousiasme d'un libraire soit suffisamment fort et sincère pour que l'on n'ait plus peur de ce genre de mise en exergue. Pour cette critique, j'ai presque eu envie de me contenter d'écrire "c'est beau", "c'est beau et positif". Cependant, comme la beauté d'un texte a mille manières pour se manifester, je me suis dit qu'il fallait développer un peu.



L'histoire n'est pas très compliquée. Nous sommes dans les années 50 en Californie. Un garçon de 10 ans va aller vivre quelques temps avec son père. Le papa est écrivain mais n'a pas le sou. Sans cacher sa situation à son fils, il va s'arranger pour que le quotidien, nécessairement fait de peu sur le plan matériel, ne soit jamais pénible, bien au contraire. C'est un papa imaginatif qui invente des recettes avec tout ce qu'il trouve dans les placards et leur donne des noms fabuleux comme "le riz de l'écrivain". C'est un papa qui prend le temps de jouer avec son fils, avec des cartes, avec des mots, de courir avec lui sur la plage et de lui montrer les trésors de l'Océan. Le petit garçon pose beaucoup de questions et le papa répond toujours, de la façon la plus honnête possible, une merveille de réponse, pleine d'optimisme, de sensibilité ou de poésie. Le petit garçon n'aime pas l'école et le papa fait ce qu'il peut pour le convaincre que si, il l'aime quand même un peu, sans s'en rendre compte. Pourtant, on devine combien la compagnie de ce papa créatif et positif doit être plus attrayante.



Oui, c'est vrai, il est peut-être un peu fou, pas très raisonnable en tout cas, quand il accepte de faire 900 km pour aller à Half Moon Bay et de dépenser ainsi leurs maigres économies, tout ça parce que son fils trouve le nom joli.



Mais l'éducation n'est pas qu'affaire de contingences matérielles, fort heureusement et celle que propose William Saroyan (il s'agit de lui) à son fils Aram est riche des valeurs humanistes et de l'amour de la vie qu'il s'efforce de lui transmettre. Apprendre à regarder différemment, s'enthousiasmer de tout, essayer de faire du mieux que l'on peut, poser des questions, chercher à comprendre, autant de moteurs qui font que chaque journée passée est à elle seule une histoire, chaque individu, un écrivain. Ensuite, c'est juste une affaire de mots à trouver, ou pas.



Un roman qui a l’air minimaliste par son histoire simple, son format, son vocabulaire (c’est un enfant qui parle) mais qui ne l’est pas du tout en fait car il vient souligner des réflexions fondamentales. Rien n’est appuyé mais tout paraît essentiel ou plutôt l’essentiel se dégage comme un magnifique haut-relief finement ciselé et j'en ai juste été béate d'admiration. Oui, c'est ça en fait, j'ai admiré cet essentiel magnifié, j'ai apprécié, cessé d'analyser et ce sentiment au fil de ma lecture m'a dorlotée. Même à l'âge adulte, ça fait du bien.
Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Papa, tu es fou

Un court roman paru en 1957 et réédité en 2016 par Zulma.

C’est frais, agréable à lire et émouvant.

A Malibu, un écrivain divorcé prend avec lui son fils.

L’amour de ce père pour son fils est touchant et on se dit que si tous les pères étaient comme ça, il serait beaucoup plus facile de grandir. Un père qui écoute, qui répond, qui encourage, qui comprend. Un père résolument optimiste qui donne du sens et de la joie à la vie.

C’est une très belle histoire de transmission.

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Papa, tu es fou

Un papa décide de prendre en charge son fils, âgé de 8 ans. Il a très peu de moyens, pas d’argent, il est écrivain.



Il va faire comprendre à son fils qu’il faut qu’ils fassent avec le minimum. Il cultive des légumes dans son jardin, récolte des coquillages sur la plage, utilise du bois flotté pour alimenter sa cheminée…



Mais plus que cela, ce livre est une leçon de choses. Le père et le fils sont très complices. Le papa va apprendre à son jeune garçon à contempler les objets, les décrire, il le questionne sur tout, le laisse maître de ses décisions tout en l’accompagnant, répond à ses nombreuses questions. Il laisse libre cours à son imagination débordante.



Le papa apportera beaucoup à son fils, mais le fils remettra également le papa sur les rails, lui qui doutait de son talent d’écrivain, car trop exigeant.



J’ai passé un très bon moment avec ce petit livre.

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Maman, je t'adore

Vif et pétillant, ce roman met en scène une mère et sa fille à New-York, attirées par les néons de Broadway, l'enfant taisant ses désirs pour préserver l'actrice en devenir, nostalgique, peut-être dépressive. Écrit en 1956, ce livre porte un regard moderne sur la féminité, loin de cantonner le deuxième sexe aux fourneaux et à la maternité malgré la tendance de William Saroyan à les associer à la folie ou à la mélancolie (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/07/22/maman-je-tadore-william-saroyan/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Maman, je t'adore

Une petite fille toute plate et une grande fille ronde qui sont comme " deux amandes d'une philippine ", s'envolent vers New-York .

La grande fille ronde en quête de gloire et surtout d'argent, espère y trouver un rôle à la hauteur de ses (supposés) talents de comédienne.

La petite fille (toute plate ) qui est sa fille, nous raconte cette escapade improvisée par une mère qui préfère prendre l'avion plutôt que de se rendre à une soirée où elle sera en retard parce que la nounou lui a fait faux bond.

Comme le hasard fait bien les choses, la maman et sa petite Grenouille vont rencontrer très rapidement les personnes qu'il faut pour leur servir sur un plateau une belle pièce pour elles toutes seules.

21 petits chapitres explorent, au travers du regard étonnement raisonnable d'une enfant de neuf ans, les relations familiales, la vie new-yorkaise et surtout le petit monde du théâtre.

Sorti pour la première fois en 1956 , le roman de Saroyan a le charme suranné des vieilles comédies hollywoodiennes qui peut séduire les amateurs du genre.
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Maman, je t'adore

Après Papa, tu es fou, j'avais très envie de retrouver ce ton incomparable de l'enfance que William Saroyan sait donner à ses romans. C'est chose faite avec Maman, je t'adore, une maman toujours nommée Mama Girl par sa petite fille de 9 ans, la narratrice, elle-même appelée de toutes sortes de façon tendre par sa mère sans que l'on apprenne jamais son prénom.

Nous sommes en 1956 aux Etats-Unis. Mama Girl et papa boy sont divorcés et depuis, Mama Girl est un peu paumée.

Quoi que...elle sait quand même, à 33 ans, qu'il est temps pour elle de saisir sa chance à New York si elle veut percer dans une carrière de comédienne. Une baby-sitter qui n'arrive pas et voilà sa "grenouille" embarquée avec elle depuis la Californie jusqu'à la 5ème Avenue, adresse prestigieuse mais qui cache en fait une minuscule chambre de l'hôtel Pierre. La Grenouille croasse tellement bien que c'est finalement à elle qu'on propose un rôle dans une pièce inédite. Mama Girl est perplexe. Elle sent bien que sa petite fille pourrait accepter de jouer, rien que pour qu'elle obtienne aussi sa chance. Même si elle a l'air parfois d'une mère enfant, même si elle paraît préoccupée d'elle-même ou de sa carrière, elle n'est pas égoïste au point d'imposer ça à sa fille car toujours, l'amour maternel lui indique la bonne décision et c'est ce qui est particulièrement touchant dans ce livre.

Le projet est retenu et Mama Girl obtient finalement un rôle important. Rien n'est facile, il faut améliorer le texte, tout créer et surtout convaincre les commanditaires d'apporter leur financement.

Avec ce livre, on est aussi au cœur de la genèse d'une pièce de théâtre, l'enthousiasme, les heures de travail pour défendre au mieux son rôle, l'attente tendue de la critique.

Entre deux répétitions, mère et fille s'accordent quelques promenades dans New York et c'est avec beaucoup de sensibilité que William Saroyan a su rendre l'ambiance de certains lieux, Coney Island, par exemple.

Pour le lecteur qui aurait lu Papa, tu es fou, je précise qu'il ne faut pas s'attendre tout à fait à la même épure et cette histoire-ci paraîtra peut-être un petit peu moins exclusivement poétique ce qui ne lui enlève pas sa valeur. Davantage de personnages secondaires interviennent et le projet autour de la pièce de théâtre densifie le roman. Pour autant, il reste la charmante fraîcheur des dialogues entre cette jeune maman et sa petite fille. Du haut de ses 9 ans, elle ne propose pas de réponses savantes. Willima Saroyan n'a pas cherché à faire d'elle une mini-adulte pour la rendre plus intéressante mais il a su rendre avec finesse cet amour inconditionnel qu'elle voue à sa mère.

Quant à la maman, on voit bien qu'elle fait du mieux qu'elle peut. Parfois, elle se trompe, doute trop et s'en veut de ne pas avoir été à la hauteur, en se rappelant à quel point on ne pardonne pas grand chose à une femme divorcée avec enfant dans les années 50...


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Papa, tu es fou

Quelle belle découverte que cet auteur ! Original jusque dans son sommaire, cet ouvrage est une habile retranscription de l'univers imagé d'un enfant de dix ans que l'on prend un malin plaisir à voir grandir au fil des pages.



Le roman n'est ni plus ni moins qu'une discussion entre un père et son fils grâce auquel on apprend que les réponses les plus simples sont parfois les plus difficiles à comprendre.



Pourquoi a-t-on peur de mourir ? Qu'est-ce que l'intelligence ? Pourquoi doit-on travailler ? Dis, papa...



"Papa, tu es fou" est la retranscription de cette savoureuse naïveté enfantine que l'on aime à retrouver une fois adulte, celle qu'avait pu nous dépeindre un Richard Brautigan à son époque. Pas un mot de trop ne vient entacher les réflexions proposées par l'auteur, toujours poétiques et pertinentes. On sourit en voyant cet enfant que nous avons tous été, submerger son père de questions; et l'on se plaît à se remettre en question face à la vision simple et douce que nous propose l'auteur sur les choses de la vie. Manger, courir, regarder le ciel, et si c'était ça être heureux ?



Une savoureuse tranche de vie à lire tranquillement, afin d'en apprécier toutes les subtilités langagières. Une belle leçon de philosophie.
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Maman, je t'adore

Ce livre est un véritable petit bijou, et pour une fois la quatrième de couverture est tout à fait juste, en parlant de "l'esprit d'enfance". La relation mère-fille évoquée ici est unique, tendre, orageuse, moqueuse... Et surtout vu à travers les yeux d'une fillette à la fois naïve et fulgurante d'intelligence.

On se délecte de cette incursion dans broadway à travers le parcours d'une femme hors norme et de sa fille non moins exceptionnelle.

On sourit de leurs discussions empruntes de gravité, de leurs ambitions démesurées (actrice pour la mère, lanceuse au base-ball pour la fille), mais surtout on s'imprègne de l'amour indéfectible qu'elles ont l'une pour l'autre, et quel bien ça fait !



Un livre que je vous recommande pleinement, pour aller bien tout simplement.
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Une comédie humaine

Je n'avais jamais lu Saroyan. Je comprends tout à fait son influence norme auprès de tas d'auteurs américains postérieurs. Ce livre est écrit simplement, sans esbrouffe, sans effets, sans forcer mais est très touchant. Saroyan décrit et déploie des personnages très attachants, très doux, très gentils, très positifs, ça ressemble un peu à du Tom Swayer, à des Souris et des Hommes, parfois un peu à Dickens aussi... C'est de l'attachement, pur et simple. Ca fait du bien, par où ça passe, cette comédie humaine, un genre d'humanité... Si l'on écrivait ce livre en 2018... non, on ne pourrait pas écrire un livre comme ça en 2018, trop mièvre, trop je ne sais pas, oui, trop "gentil"... Mais écrit en pleine deuxième GM, ce texte il était nécessaire, nécessaire. Et moi je le répète, il m'a fait du bien.
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Papa, tu es fou

Peu convaincue au début du roman, je suis finalement tombée sous le charme de ce récit atypique et poétique, très profond sous les mots simples. J’ai été touchée par ce père – pas si fou – qui tente de transmettre l’essentiel à son fils. Un très beau moment de lecture.
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Papa, tu es fou

Une jolie petite découverte, effectuée grâce au club de lecture dont je suis membre. L'histoire décrit une belle relation entre un père (écrivain fauché) et son fils d'une dizaine d'années, dans l'Amérique des années 50. Ceux-ci dialoguent beaucoup, se questionnent, échangent, un peu d'égal à égal. Il existe beaucoup de complicité entre eux. Ils passent de beaux moments ensemble. C'est une histoire simple et très positive, et cela fait beaucoup de bien dans le contexte actuel.
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Papa, tu es fou

Grâce à la masse critique organisée par Babelio au mois de mai, j'ai eu le chance de recevoir gratuitement, et de lire, le roman Papa, tu es fou de William Saroyan publié aux éditions Zulma.



Il s'agit d'un roman très court dans lequel l'auteur nous raconte un petit bout de vie d'un père et de son enfant à travers le regard de ce dernier, un petit garçon de 10 ans. Un dialogue s'installe entre eux deux alors, notamment, qu'ils décident de partir sur un coup de tête pour un road trip entre Malibu, où ils vivent, et Half Moon Bay, à bord de leur toute nouvelle petite Ford rouge. Pourquoi Half Moon Bay ? Parce que l'enfant aimerait bien marcher sur la lune... Le papa, quant lui, aimerait arriver à écrire un nouveau livre, un livre de recettes, ou alors, une pièce de théâtre. Ce voyage est l'occasion pour ce dernier de partager avec son fils sa vision de la vie, de lui transmettre des valeurs, de lui parler de sa passion des mots et de son métier d'écrivain qu'il aimerais bien lui apprendre. Dans Papa, tu es fou, William Saroyan aborde la thématique des relations père/fils, mais pas seulement, il évoque aussi la transmission des valeurs, la vie et la passion.



C'est une lecture que j'ai vraiment bien aimé. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup d'innocence et de naïveté, mais aussi de poésie, d'humour et d'intelligence. Ce roman des années 50 est, comme je l'ai déjà dit, plutôt court, il se lit donc assez rapidement. C'est une lecture légère et agréable, pleine de bons sentiments. Et puis, j'adore la couverture qui est très jolie, mais comme souvent chez Zulma !
Lien : http://desflaneriesetdesmots..
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