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Critiques de William Seabrook (6)
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Sans répit

Sténographe, reporter, vagabond en Europe, publicitaire, soldat pour la France, cultivateur de coton, directeur de publication, voleur de chevaux, occultiste, explorateur et écrivain américain. William Seabrook, fils de pasteur, nous retrace sa vie. Une vie dans laquelle il prendra toujours la fuite. De sa passion pour le vaudou en Haïti à sa curiosité pour le cannibalisme en Afrique, de son penchant pour le bondage et le sado-masochisme à sa plongée dans l'alcoolisme, la description d'un destin troublant et palpitant pour le commun des mortels. Hanté par ses démons, il écrit cette autobiographie en 1942 et se suicide trois années plus tard. Malgré quelques chapitres longs et confus, l'auteur réussit à nous décrire le parcours hors du commun et captivant d'une vie. J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un masse critique et remercie donc Babelio pour cette sympathique découverte littéraire.
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Sans répit

Je ne connaissais pas William Seabrook. C'est la quatrième de couverture, mettant en lumière quelques facettes de sa vie d'aventurier, qui a attiré mon attention.

On utilise parfois un peu à tort et à travers l'expression "sa vie est un roman". Le moins qu'on puisse dire est que dans le cas de Seabrook, elle n'est pas galvaudée.

Il en livre ici les détails et souvenirs les plus croustillants, apportant des précisions entre les lignes de ses nombreux récits de voyage et reportages passés, nous avouant le contexte, nous confessant l'envers du décor qui n'était pas toujours rose.

Plus qu'une autobiographie, il s'agit d'un livre testament, écrit alors qu'il approchait la soixantaine et avait une fois de plus (et sans doute pour la dernière fois) sombré dans l'alcoolisme. À la lecture de beaux passages aux allures de chant du cygne, on n'est pas surpris d'apprendre qu'il s'est suicidé trois ans plus tard.

Pourtant, c'est tout sauf le récit d'un neurasthénique suicidaire qui nous est proposé ici, car la prose de Seabrook se fait tour à tour enthousiaste, lucide, cocasse...

Non, elle n'est pas commune, la vie de ce touche-à-tout hyperactif, de cet aventurier imprévisible, indomptable, ne tenant pas en place. De son propre aveu, il a passé sa vie à fuir ses responsabilités... mais en les fuyant, il en a paradoxalement assumé d'autres, inaccessibles au commun des mortels.

Plutôt qu'une vie rangée aux USA, il choisit d'être vagabond sans le sou en Europe. Plutôt que le confort d'un journaliste en temps de paix, il choisit de devenir ambulancier sur le front de Verdun. Plutôt que les conférences, la vie dissolue de la haute société de son temps (qu'il a embrassée autant qu'elle a fini par le dégoûter à chaque fois) et les feux de la rampe, il retourne encore et encore dans des expéditions au bout du monde, au petit bonheur la chance, vaille que vaille.

Sur lui-même, Seabrook se livre avec autodérision, avec une franchise étonnante et une lucidité confondante : son désamour pour son frère, ses perversions sexuelles, ses épisodes alcooliques, ses omniprésents doutes d'écrivain, sa certitude me semble-t-il sincère d'être au fond un bon à rien qui a réussi parce qu'il a eu de la chance (là-dessus je suis persuadé qu'il se trompe), son fameux "épisode anthropophage".

Et finalement, au bout de ces 350 pages passionnantes qui ne souffrent que de quelques petites longueurs et détails par moments sans grand intérêt 80 ans après, un sentiment plutôt inattendu qui se fait jour, malgré les efforts de l'auteur pour susciter l'inverse : l'admiration... et l'envie de me plonger dans ses récits de voyage !

Un grand merci aux éditions Rue Fromentin et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse Critique non-fiction.
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L'Ile magique : les mystères du vaudou

Haïti est une île des Caraïbes qui a un charme qui m’ensorcèle. Sans doute par le charisme de son peuple qui s’est battu pour sa liberté. Elle est comme une manifestation du sacré, un sacré qui se rattache au continent africain. C’est une île douloureusement frappée par des hommes dénaturés par le pouvoir et l’argent mais aussi par les forces indomptables de la nature.

Ce récit, rédigé par William Seabrook (1884-1945) a été édité à la fin des années 1920 ; les illustrations en noir et blanc sont d’Alexandre King. William Seabrook est un de ces hommes qui vivent intensément chaque instant. Le passé n’est plus modifiable et le futur est un présent non encore advenu. Dans ce récit, ce voyageur iconoclaste qui a vécu les tranchées de la première guerre mondiale, qui a été journaliste au New York Time (en autre) rend compte dans un style concret et vivant de sa rencontre avec le vaudou grâce à Louis et à Maman Célie. Il rapporte les processions d’hommes et de femmes, vêtus de blanc, les litanies et le rythme sourd des tambours, la flamme sacrée qui brûle comme elle avait brûlée dans les demeures de la jungle là-bas au Congo. C’est une existence loin de Port-au-Prince, comme si la capitale n’existait pas.

Le vaudou n’est pas un culte relevant d’une société secrète. C’est une religion, dissimulée au regard des blancs par peur des persécutions. La magie peut être blanche mais elle peut aussi être noire avec ses symboles, ses mystères, ses dieux. Pour en citer quelques-uns : Papa Legba est le gardien des portes, dieu des carrefours ; Papa Nebo est l’oracle hermaphrodite des morts et le plus connu, je crois, Baron Samedi, le gardien et l’esprit des cimetières.

Grâce à Seabrook nous faisons la connaissance de la Reine noire Ti Meminne et de Wirkus, Roi blanc de la Gonâve (une île que l’on peut voir de Port-au-Prince). Il y a aussi Constant Polynice avec qui il partage son intérêt pour les combats de coqs, le sport national. Il assiste à des danses Congo, d’origine africaine. Il s’agit de danses sexuelles. Il a rapporté de ses voyages des chants créoles qu’il a traduit pour le lecteur.

Même si les préjugés sont forts, les américains sont curieux. Seabrook nous fait le portrait d’hommes singuliers et de scientifiques excentriques.

Le récit se déroule en Haïti, sous protection américaine. C’est durant l’été 1915 que les Etats-Unis occupe Haïti et ce jusqu’en août 1934. C’est en juin 1918 qu’Haïti se dote d’une constitution.

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Yakouba : Le moine blanc de Tombouctou, 189..

Style ampoulé, grandiloquent, un peu comme Roger Peyrefitte savait faire, (mais sans les statues grecques) pour ce texte où on a la désagréable et définitive impression que l'auteur s'écoute écrire des anecdotes ou détails pendant des pages et des pages, sur un ton paternaliste et sans que le lecteur ne puise avoir une once d'intérêt pour ce qui pourrait être dit en quelques phrases.
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Sans répit

Je dois la lecture de Sans répit grâce à la dernière Masse critique de Babelio et j'ai choisi cette œuvre uniquement pour sa maison d'édition. Oui, j'ai bien conscience de faire des choix un peu spéciaux. Je ne connaissais pas l'auteur américain William Seabrook, je savais que Sans répit allait être une autobiographie mais que voulez-vous, j'aime beaucoup les éditions Rue Fromentin (grâce à elles, j'ai découvert la romancière J. Courtney Sullivan que j'adore - il me tarde de lire Les anges et tous les saints- , Aurore Bègue et son Treize qui m'a vraiment marquée, Sylvia Hansel avec son Noël en février qui a encore une grande résonance chez moi - je me suis vue-, Sigrid Nunez et son Et nos yeux doivent accueillir l'aurore, .. en fait, je me rends compte que tous ces livres me sont restés super en mémoire : leur lecture a chaque fois provoqué une émotion chez moi, c'est indéniable). Bref revenons à Seabrook.



J'ai donc reçu Sans répit et là, j'ai fait la grosse bêtise de lire la quatrième de couverture : je vous déconseille de lire la quatrième de couverture de ce livre pour une raison : elle m'a fait fuir (dans le genre "Mais qu'est-ce qui m'a bien pris de choisir ce bouquin !") Je me suis imaginée des tas de trucs ignobles et j'ai tout de suite pensé que j'allais lire le roman d'un pervers.



Certes William Seabrook est loin d'être une oie blanche, il s'offusque à raison de massacres d'innocents mais ne trouve rien à redire de disposer lors d'un voyage d'une servante qui lui sert aussi d'objet sexuel. Ce qui fait qu'on reste avec lui quand même malgré son alcoolisme, son épanchement à envoyer valdinguer son quotidien ronronnant et en réussite avec ses différentes fonctions pour affronter les bourrasques, le déracinement, les découvertes insolites, les aventures au fin fond des civilisations, en dépassant les interdits (et s'il n'arrive pas à les dépasser au cours de ses péripéties, il s'assure de le faire en revenant au bercail)... est le fait qu'on ne s'ennuie pas avec lui, parce qu'il a su rester lui-même tout le temps, parce que la vie avec lui est folie et dépassement, défi et découverte, bref une vie rock'n roll. Je pense que cela explique en partie pourquoi malgré sa nature d'épicurien toujours malheureux et torturé, il a su s'entourer de compagnes intelligentes, attachées à lui, fidèles à le suivre : il a en effet un côté sympathique et modeste, avec une plume à la fois très franche et très stylée sans être littéraire au sens proustien. Il se livre sans détour, avec une grande sensibilité et une profonde justesse, et en devient attachant (et d'ailleurs il va s'attacher les faveurs d'illustres auteurs et intellectuels d'époque).

De Sans répit, je garderai en mémoire les épisodes dans la brousse et dans le désert, l'expérience de l'internement, les femmes qui se trimballent les mains menottées ou enchaînées au dos lors de soirées. Seabrook a gardé toute sa vie et dans sa façon de relater ses écrits, une farouche volonté d'empirisme, de dépassement de soi, d'éclairer les autres (humains) d'univers, de contrées, de populations très éloignés de son quotidien (du nôtre aussi), très violents aussi, comme si affronter des démons était le meilleur moyen qu'il a trouvé de fuir les siens. D'ailleurs c'est lors de ses nombreuses explorations qu'il a su trouver un peu de paix, parce que parler des autres revient à s'oublier un peu soi-même et à prendre de la distance. Et Sans répit décrit aussi les affres de la création, les processus de création, à coups de verres de cognac, de virées dans le sud de la France ou d'ailleurs.



Spécial et intéressant.
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Le Masque de Justine

Depuis fifty shades pleins de livres sont sortis sur le bdsm. Beaucoup m’ont ennuyée, j’avais l’impression que des gens parlaient de choses qu’ils ne connaissent pas vraiment.

Là je suis tombée folle amoureuse de cette histoire, c’est un document sur une histoire vraie. Avec des témoignages.



Ce livre « Le Masque de Justine de William Seabrook » m’a complètement fait rêver. Il raconte les expériences que faisait l’écrivain américain William Seabrook qui attachait des filles en leur mettant un masque de cuir et qui ensuite les contemplait pendant de longues heures.



Il m’a fait rêver parce que c’est une vraie histoire de domination mais qu’en plus il y a une sorte de dimension mystique. Je le garde dans ma bibliothèque comme un livre sacré.

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