Citations de William Shakespeare (3124)
La plume du poète dessine le contour des choses, et donne à ce qui n'est qu'un rien un nom.
LORENZO : Comme tous les sots savent jouer sur les mots ! Je pense que la meilleure parure de l'esprit sera bientôt le silence, et que la parole ne sera plus louable que chez les perroquets.
(LORENZO : How every fool can play upon the word ! I think the best grace of wit will shortly turn into silence, and discourse growe commendable in none only but parrots.)
Acte III, Scène 5.
L'œil et le cœur ont signé un traité
Et tous les deux vivent en connivence :
Quand de te voir mon œil est affamé
Ou mon cœur est trop lourd de ton absence,
Mon œil festoie de ton image peinte
Et au banquet des yeux convie le cœur
Ou bien le cœur dans sa secrète enceinte
Invite l'œil à vivre son bonheur ;
Ainsi, par la pensée ou par l'image,
Tu es, absent, toujours présent pour moi,
Et ils voyagent comme tu voyages,
Toujours ensemble, en moi autant qu'en toi.
-----Et quand, en rêve, tu reviens vers eux,
----Le cœur s'éveille dans la joie des yeux.
(sonnet 47)
LEAR : Pauvres miséreux nus, où que vous soyez,
À souffrir d'être lapidés par cet orage impitoyable,
Comment vos têtes sans abri, vos flancs sans nourriture,
Vos haillons criblés de trous et de fenêtres, vous défendront-ils
Contre un pareil temps ? Oh ! je me suis
Trop peu occupé de cela. Guéris-toi, faste,
Accepte d'éprouver ce qu'éprouvent les miséreux,
Afin de pouvoir répandre sur eux ton superflu,
Et de montrer les Cieux plus justes.
(LEAR : Poor naked wretches, whereso'er you are,
That bide the pelting of this pitiless storm,
How shall your houseless heads and unfed sides,
Your loop'd and window'd raggedness, defend you
From seasons such as these ? O, I have ta'en
Too little care of this ! Take physic, pomp ;
Expose thyself to feel what wretches feel,
That thou mayst shake the superflux to them,
And show the heavens more just.)
Acte III, Scène 4.
GAND : La rage et l'impétueux brasier de ses débordements ne peuvent pas durer,
Car les feux brûlants se consument eux-mêmes.
Les pluies fines durent longtemps, mais les orages souvent sont brefs ;
Il se fatigue de bonne heure celui qui de bonne heure éperonne trop fort son cheval ;
Nourriture avidement engloutie étouffe le glouton.
La vanité frivole, cormoran insatiable,
Consumant ses ressources, se dévore vite elle-même.
(GAUNT : His rash fierce blaze of riot cannot last,
For violent fires soon burn out themselves ;
Small showers last long, but sudden storms are short ;
He tires betimes that spurs too fast betimes ;
With eager feeding food doth choke the feeder :
Light vanity, insatiate cormorant,
Consuming means, soon preys upon itself.)
Acte II, Scène 1.
IAGO : Les hommes sont des hommes, les meilleurs quelquefois s'oublient.
(But men are men, the best sometimes forget.)
LUCIANA : C'est un double manquement que de déserter votre lit
Et, à table, de le faire lire à votre femme sur votre visage ;
Une turpitude bien déguisée reste aussi discrète qu'un bâtard ;
Une parole méchante aggrave les vilaines actions.
Hélas ! à nous pauvres femmes, faites croire seulement,
Car nous sommes pétries de crédulité, que vous nous aimez.
Acte III, Scène 2.
POLONIUS (à son fils):
Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne.
(Acte I, scène 3)
La mémoire est la sentinelle de l'esprit.
(Macbeth, acte I, scène 7)
LE ROI : L'amour qui nous poursuit parfois nous importune,
Mais nous le remercions toujours parce que c'est de l'amour.
(KING : The love that follows us sometimes is our trouble,
Which still we thank as love.)
Acte I, Scène 6.
Ne prends pas pour vérité la prophétie, ce n’est qu’un mensonge couché par écrit.
LEAR : Trouve-toi des yeux de verre,
Et, comme un vil intrigant, fais semblant
De voir les choses que tu ne vois pas.
(LEAR : Get thee glass eyes,
And, like a scurvy politician, seem
To see the things thou dost not.)
Acte IV, Scène VI.
...les hommes apprennent à se dispenser d’être charitables : l’intérêt est au-dessus de la conscience.
(Acte III - scène II)
TAMORA : Ne suffit-il pas qu'on nous amène à Rome
Pour embellir tes triomphes, désormais
Tes captifs, et ceux du joug romain,
Faut-il encore que mes fils soient massacrés dans la rue
Pour avoir vaillamment défendu leur pays ?
Oh ! si se battre pour son roi et sa patrie
Fut piété chez les tiens, ce l'est aussi chez eux.
Andronicus, ne souille pas ta tombe de sang !
Désires-tu t'approcher de la nature des dieux ?
Rapproche-toi d'eux en étant miséricordieux.
Douce miséricorde est de noblesse le vrai blason.
Acte I, Scène 1.
L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'imagination ;
aussi représente-t-on aveugle le Cupidon ailé.
L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme.
LE DEUXIÈME CITOYEN : En vérité, le cœur des hommes est plein de crainte :
Vous ne pouvez parler pratiquement à personne
Qui n'ait l'air accablé et plein d'effroi.
LE TROISIÈME CITOYEN : À la veille d'un changement, il en est toujours ainsi.
Par un instinct divin, l'esprit des hommes pressent
Le danger imminent, comme par expérience on voit
Grossir les eaux avant une violente tempête.
(SECOND CITIZEN : Truly, the hearts of men are full of fear :
You cannot reason almost with a man
That looks not heavily and full of dread.
THIRD CITIZEN : Before the days of change, still is it so.
By a divine instinct, men's minds mistrust
Ensuing danger : as by proof we see
The water swell before a boist'rous storm.)
Acte II, Scène III.
FRÈRE LAURENT : L'amour des jeunes gens en vérité
N'est pas dans leur cœur mais plutôt dans leurs yeux.
(FRIAR : Young men's love then lies
Not truly in their hearts but in their eyes.)
Acte II, Scène 3.
ARMADO. Fetch hither the swain; he must carry me a letter.
MOTH. A message well sympathiz'd- a horse to be ambassador for an ass.
ARMADO. Ha, ha, what sayest thou?
MOTH. Marry, sir, you must send the ass upon the horse, for he is very slow-gaited. But I go.
ARMADO. The way is but short; away.
MOTH. As swift as lead, sir.
ARMADO. The meaning, pretty ingenious?
Is not lead a metal heavy, dull, and slow?
MOTH. Minime, honest master; or rather, master, no.
ARMADO. I say lead is slow.
MOTH. You are too swift, sir, to say so:
Is that lead slow which is fir'd from a gun?
ARMADO. Sweet smoke of rhetoric!
He reputes me a cannon; and the bullet, that's he;
I shoot thee at the swain.
MOTH. Thump, then, and I flee.
ARMADO. A most acute juvenal; volable and free of grace!
By thy favour, sweet welkin, I must sigh in thy face;
Most rude melancholy, valour gives thee place.
My herald is return'd.
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ARMADO. Va me chercher le berger : il faut qu’il porte une lettre pour moi.
PHALENE. Voilà un message bien assorti : un cheval ambassadeur d’un âne !
ARMADO. Ah ! ah ! que dis-tu ?
PHALENE. Je dis, monsieur, que vous feriez bien de mettre cet âne-là à cheval, car il a l’allure fort lente. Mais je pars.
ARMADO. Le chemin n’est pas long. Vole !
PHALENE. Aussi rapide que le plomb, monsieur.
ARMADO. Que veux-tu dire, ingénieux mignon ? Est-ce que le plomb n’est pas un métal pesant, massif et lent ?
PHALENE. Minime, honorable maître ; ou plutôt maître, point du tout.
ARMADO. Je dis que le plomb est lent.
PHALENE. Vous parlez trop vite, monsieur. — Est-il lent le plomb que décharge un fusil ?
ARMADO. Charmante fumée de rhétorique ! — Il fait de moi le mousquet dont il est la balle. — Je tire sur le berger.
PHALENE. Feu donc, et je file.
ARMADO. Ce jouvenceau est fort sagace : quelle volubilité ! quelle grâce ! — Excuse-moi, doux ciel, de te soupirer à la face — rude mélancolie, la vaillance te cède la place… — Voici mon héraut de retour.
(Acte III, scène 1/traduction F. V. Hugo)
Nous sommes faits de l'étoffe de nos rêves et notre petite vie est entourée de sommeil.