Je me souviens d’une phrase : « Les hommes prennent la mort comme un navire prend l’eau ; naufragés en pleine mer, ils s’inquiètent de bouées et de gilets de sauvetage. Tôt ou tard, ces peigne-culs se noieront. » je suppose qu’il voulait dire qu’il valait mieux savoir nager que d’avoir une bouée.
L'intégrisme, ce poison de la foi, avait contaminé des cardinaux, des évêques, des prêtres, des fraternités, des organisations caritatives, des congrégations, des pans entiers d'ordres religieux. La France, les États-Unis, l'Italie, l'Espagne, les pays de l'Est, l'Autriche notamment étaient gangrenés par des mouvements d'extrême droite aux ramifications multiples : religieuses, culturelles, sociales, politiques et financières, dont l'audience croissait auprès des croyants naïfs et des nostalgiques d'une Europe chrétienne animée par une idéologie élitiste qui condamnait l'œcuménisme, la modernité et la laïcité. (page 346)
Au cours du repas, répertoire classique : politique, criminalité, attentats, voyages, prix littéraires.
— Pour une fois, le jury du Goncourt ne s’est pas trompé. Rouge Brésil de Ruffin est un chef-d’œuvre, pérore Rachel.
Quelle femme assommante ! Le monologue étant le fait des imbéciles, pendant dix minutes, dans un silence narcotique, elle tient le crachoir nous abreuvant de commentaires insipides. « Génial, fabuleux, sublime ! » C’est à se demander si elle l’a lu. Vers quinze heures, je prie les convives de me pardonner de quitter la table, mais mon médecin m’a prescrit une sieste journalière.
Le chacun pour soi est le chacun contre l'autre.
Elle gaspillait sa salive; tout ce qu'elle racontait était de l'hébreu pour son frère. Son cerveau avait été essoré de son passé. Plus d'égo, plus de pulsions, plus de combativité. Sa vie au quotidien, volatile, sans consistance, sans possibilité de recours aux événements antérieurs, avait quelque chose de cru comme le halo d'un spot focalisé sur un point précis laissant le reste dans la pénombre.
Quelle veine tu as d'exister sans ce boulet de plus en plus lourd à traîner à mesure qu'on prend de l'âge. Le temps consacré à évoquer le passé est du temps perdu. On oublie de vivre. La mémoire est un enfer portatif. Crois-moi, l'amnésique est heureux comme un lapin de garenne qui a semé ses prédateurs. Il a les coudées franches. Il a sa vie devant lui sans arrière-pensées inhibitives.
Mon ami Omar, un joyeux luron, que la cuvée paradisiaque enthousiasme, résumait admirablement la condition humaine dans un quatrain :
Je suis dans cet Univers, mais pourquoi ? Je ne sais.
Je ne sais d'où je viens, ainsi que l'Eau qui coule.
Et j'en ressortirai, tel Vent du Désert.
qui souffle on ne sait où, inéluctablement.
Il est près de moi. Nous trinquons ensemble.
*Omar Khayyam (v.1050-v.1123), savant et poète persan.
Chaque personne, peu importe sa religion, sa race, son sexe, sa nation, chaque personne mérite le respect.
Une quête se livre d'abord dans l'âme. Les lumières intérieures balisent le chemin.
"Enthousiasmés" au sens étymologique du terme, ils transmutent les mots, les couleurs, les sons, les formes en une harmonieuse plénitude. Qui s'imprègne de ces aigues-marines s'illumine de l'intérieur.