Willy Pasini

Je ne pensais pas, me retrouvant avec un livre jaunit et gondolé, trouver la pépite de la sexologie.

Willy Pasini, psychiatre et sexologue italien basé en Suisse nous décrypte avec brio toutes les zones d'intimité des couples allant de la vie amoureuse à la vie sexuelle de ses patients. A travers plusieurs cas cliniques, l'intimité nous est décrite et on découvre une zone encore inconnu, trop pudique et personnelle de la part des personnes qui ne dévoiler leurs sentiments, leurs ressentis, ne se font pas confiance pour se laisser aller. Toutes les intimités sont décrites, il ne nous reste que les intimités récentes, mais on ne pourrait en vouloir à l'auteur car elles résultent en l'avènement du portable et d'internet avec les textos et les réseaux sociaux. le livre étant écrit en 1991. Eloge de l'intimité nous pousse à voir les fondements de la sexologie et à lire d'autres livres sur le même sujet.

Hier, j’étais toute tremblante, mouillée sous la couette, des cuisses aux seins. Deux jours… malade tout le week-end, attaquée par les crobes quoi ! Aujourd’hui, je me traîne quand même au boulot. Médecin à 18h30 seulement, ici c’est déjà une chance d’obtenir un rendez-vous dans la journée.



Mais sinon, il est vrai aussi que, depuis quelques temps, je suis redevenue frémissante, le bas-ventre un peu chaud, non, un peu chose plutôt.



Bon, à la lecture de ce livre sur le désir, j’apprends qu’il y a un regain d’envie, et donc souvent d’activité sexuelle chez la femme pré-ménopausée. Je ne me sens pas du tout concernée ! Alors je fais le point sur ma vie : mariage, enfants, maison (l’ordre importe peu, hein ! mais pour les hommes de mon entourage, quand ils ont réussi à imposer leur idée sur le sujet, ils ont plutôt choisi maison, mariage et enfant quand il n’y avait plus d’autre échappatoire).



La force du désir… tellement puissante qu’une simple voix au téléphone, d’un démarcheur par exemple, peut déclencher le désir. C’est un exemple donné dans le livre.

Ah oui, mais là, je vous arrête tout de suite dans vos pensées inavouables, tout dépend de votre statut : « seul » ou « en couple ».



Le désir, surtout avec force, j’aurais rapproché cela de la passion. Mais la passion, en amour, ne nait-elle pas du manque ? Donc elle n’est pas pour le couple sur le long terme. Mais le désir, sexuel, même passionné, lui peut s’entretenir tout au long d’une vie de couple, se redécouvrir éventuellement. Au prix de quelques évolutions, qui peuvent tout à fait convenir aux deux.



Désir et plaisir sont deux choses intimement liées bien sûr. Au début du livre on nous livre une perspective historique du désir, féminin surtout.

Pour la femme, l’orgasme est plus complet que pour l’homme. Pas de période réfractaire. Ce qui nous permet d’enchaîner orgasme sur orgasme. Donc d’enchaîner les partenaires. D’où la diabolisation de l’orgasme féminin. Qui a mené à certaines pratiques comme l’excision ou l’infibulation.

Bon, c’est un peu moins simple et plus détaillé dans le livre.



Revenons-en à mes moutons, ou plutôt à mon prince, pas petit, + charmeur que charmant.

Après quelques difficultés, on s’est rappelé, mon Jules et moi, que : on s’aime, on vit ensemble, plutôt heureux, on a des envies fulgurantes de sexe l’un et l’autre un peu à toute heure, alors tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Possibles.

Juste retrouver le désir mutuel qu’on avait égaré, quoi.



Ce livre aborde un peu les phénomènes chimiques et physiques liés au désir, mais surtout les phénomènes psychologiques, par un tour rapide et ponctué d’exemples de toutes les pratiques favorisant le désir ou au contraire ennemies du désir.

Bien sûr, on a quelques exemples liés aux phantasmes, aux pratiques un peu particulières, voire très particulières. Pour augmenter leur plaisir, certaines femmes « introduisent de petits animaux vivants dans leur vagin » (je vous laisse deviner les animaux dont il s’agit…)





Dans l’ensemble, c’est un livre que j’ai trouvé intéressant mais peut-être un peu mal construit, fouillis dans son contenu.







Bon, pour la petite rengaine…



« […]

Aujourd'hui tu vas oublier

Tous les tocards qui n'ont pas assuré

Y a pas que la fesse dans la vie

Y a le sexe aussi



Vas-y Francky c’est bon

Vas-y Francky c’est bon bon bon

[…]



Pour caresser tes p'tits seins

Pas besoin de me faire un dessin

A pleines mains je prends tes hanches

Et tu cesses de faire la planche

Tiens voilà ton étalon

Qui enlève son pantalon

Et c'est avec émotion

Que je touche au fruit de la passion

[…] »

(extrait de Vas-y Francky de Francky Vincent : https://www.youtube.com/watch?v=bONeCoik1Ts)

Ce livre date. Est daté. Une trentaine d'années ont passé, il y a eu beaucoup de modifications sociétales, sociales, conjugales, sexuelles, de genre, etc.

Pour ma part, je relègue ce livre-ci dans les livres qui n'ont (presque) plus qu'un intérêt « historique » pour leur sujet et thématique.

Toutefois, Pasini, qui par certains aspects peut faire bondir -on peut clairement le trouver excessif ou ridicule par moments-, il faut le replacer dans son contexte, et à cet égard, il apparaît en fait comme défenseur de certaines idées relativement ouvertes et on ne peut pas dénier son humanisme. Et, soyons honnêtes, il y a quand même beaucoup à apprendre de son expérience. Retenir ce qui semble utile et adéquat, laisser tomber le dé-passé et avancer dans la réalité et actualité des sentiments.



Notez que ce livre se lit facilement, il n'est pas réservé aux spécialistes ou aux intellectuels, il me semble accessible sans perte de sérieux ni d'intelligence, précisément.



Bon et de quoi veut parler Pasini : « Etant donné l'incapacité de l'auteur à définir les limites de l'amour, on se limitera dans ce livre à en examiner des aspects particuliers sous le nom de "sentiments".. »

« Je souhaite que ma réflexion ait pu éviter le raccourci facile des recettes pédagogiques préfabriquées et qu'elle ait u moins permis de faire germer le doute chez tous ceux qui, comme le dit un personnage pirandellien, "vivaient aveugles et confiants dans la plénitude de leurs sentiments habituels". »



Question théorique et méthodologique, l'auteur précise que « Cet ouvrage ne défend pas un modèle de psychothérapie mais un projet de micropsychologie des sentiments dans lequel les cas cliniques servent à illustrer les idées, et non l'inverse. [...] En d'autres termes, la micropsychologie des sentiments n'est pas qu'un modèle nouveau pour pénétrer dans le monde affectif, elle représente aussi la mise au point d"'une méthode : un bon usage des sentiments et des émotions peut devenir facteur de guérison.



Un exemple criant de passéisme :

« De mon temps, lorsque deux jeunes gens tombaient amoureux et délaissaient leurs copains, ceux-ci disaient ; "On ne voit plus Georges car il est amoureux." Aujourd'hui, l'amour a perdu ce caractère privé Il faut presque le montrer en public, le décrire aux amis. Je suis stupéfait par la capacité des femmes à raconter leurs amours, à l'amie, au bureau, dans les journaux ou en confession publique à la télévision. C'st comme si l'amour n'était pus une fin mais un moyen pour pouvoir parler de soi. »



Une « vision des sentiments plus démocratique » :

« Il existe une intimité profonde et une intimité étouffante - comme il existe des passions bénéfiques et des passions maléfiques. Je crois en une vision du monde des sentiments plus démocratique, complexe et polyédrique. Et tant pis si cela déçoit eu qui recherchent des certitudes et des valeurs indiscutables, voire même des gourous en mesure de les conditionner » 



Une certaine critique des « bons sentiments », d'humanisme catho-chrétien...

« Obtenir le maximum avec le minimum est un slogan qui fait aussi partie de la culture religieuse depuis ses origines, en particulier de la culture missionnaire. La multiplication des pains et des poissons est un fait quotidien dans bien des hôpitaux du tiers monde ; par-delà les miracles, le cocktail pauvreté/foi permet en général d'obtenir de grands résultats. aides et financements sont certes les bienvenus, mais le véritable moteur des missions consiste dans la créativité et la positivation du désespoir. L'humanisme ne manque pas de recourir à cette vision qui ne peut cependant déboucher sur des réalisations d'envergue que dans les religions, faisant du paradis le moteur de la vie terrestre. »



Des constantes aux thérapies :

« On oublie qu'à la base de la réussite des thérapies psychologiques, il y a des constantes reconnues : la compétence du thérapeute repose sur la rigueur de l'intuition ; c'est la raison pour laquelle la psychanalyse n'appartient pas au monde de la religion mais bien à celui de la science. »



Quelle indication, quelle thérapie :

« ... en cas de rancoeur conjoncturelle et non structurelle, quand les partenaires ne sont pas destructifs mais simplement frustrés par les événements, les thérapies de la communication sont souvent plus indiquées que la psychanalyse classique. »



« La psychanalyse ne vise pas la normalisation des affects, comme on le dit souvent, mais la redécouverte de la partie créative présente en chacun de nous. Elle y parvient précisément au travers de ce "processus d'éclaircissement des confusions" dont j'ai voulu faire le fil conducteur de ce livre. »



Conclusion : Pas un indispensable, vous ne le trouverez sans doute pas si facilement, mais si vous tombez dessus, sachez faire la part des choses et recontextualiser-le. Et lisez des choses actuelles, surtout.

Je suis un peu mitigé sur cette lecture, elle touche à des sujets divers et variés mais ne prend pas assez le temps de développer. L’essai tourne beaucoup trop autour de la sexualité, du désir ou du fantasme à mon goût, elle est omniprésente ce qui, dans un essai généraliste, créé plutôt un blocage chez moi. Le livre est bien écrit, tout est facilement compréhensible et sans avoir besoin d’une base en psychologie mais pour moi, la confiance en soi n’a rien à voir avec la sexualité, ça peut évidemment jouer mais de là à la mettre sur un piédestal, c’est un peu trop.

La lecture se fait rapidement, Willy Pasini propose de très nombreux exemple pour bien faire comprendre ses propos, des mises en situations et tests sont aussi présents.

Un livre de psychologie qui se lit simplement et se comprend fort bien, il apporte de bonnes idées et permet de se poser de bonnes questions selon moi. Le courage de changer oui, à condition d'avoir pris conscience de ce qui n'allait pas. Avec des mots simples et des exemples concrets, les auteurs nous guident vers cette réflexion sur le changement, par moment j'ai même trouvé que ce livre avait un côté sociologique assez intéressant. Correct, une agréable lecture, utile...

Se lit vite et aisément, mais manque un peu de profondeur. Le livre survole le sujet de façon construite mais trop superficielle et parfois même un peu caricaturale concernant certaines caractéristiques psychologiques plus masculines ou féminines.

Un livre destiné au grand public mais qui reste très bien documenté,il suffit de regarder la bibliographie pour s'en convaincre. La lecture est agréable et l'auteur donne de bon conseil pour garder, ou faire apparaitre le désir dans un couple.

Un livre documentaire relatant les nouvelles règles du jeu amoureux: perversion soft, perversion hard, dépendance sexuelle, sadomasochisme etc...

ou comment aborder de manière plus intéressante que la mal-bouffe, la question du régime alimentaire