Je ne sais toujours pas comment j'ai pu survivre à ces moments. Dans la chambre, chez mes amis, quelqu'un assis juste à côté de moi a été tué par un éclat d'obus. J'ai passé deux nuits et un jour avec dix autres personnes, debout dans un minuscule cabinet de toilette. Quelques semaines plus tard, alors que nous n'arrivions pas à y croire et que nous avions tenté de répéter l'expérience, nous avons constaté que nous ne pouvions y entrer qu'à huit, au grand maximum, même en nous serrant à la limite de l'étouffement. La peur panique de la mort expliquait seule cet exploit.