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Critiques de Woody Guthrie (34)
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La maison de terre

Roman du chanteur folk Woody Guthrie, très engagé auprès des opprimés et décédé aujourd’hui.

Mention spéciale au traducteur car il a fallu retranscrire l’argot d’alors. Une lecture grave, brute, dure, mais au combien réaliste même en ce XIème.

L’histoire se déroule au Texas dans les années 30 et dépeint la vie certes éprouvante mais aussi le bonheur d’un couple Ella et Tike fermiers/métayers qui malgré les embûches de la vie (financières, étatiques, climatiques), ne cesse d’espérer et de croire à une vie meilleure et à devenir propriétaire de leur maison.

Roman bouleversant que je conseille vivement.



Remerciements à BABELIO et aux éditions FLAMMARION pour cette découverte.

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La maison de terre

Quand on pousse la porte de la cabane en bois de Tike et Ella May, on se demande comment ils arrivent encore à se taquiner, à faire l’amour, à rêver, leur maison en bois suinte la misère, la crasse, elle est envahie par les insectes, l’humidité, et il n’y a même pas de cuisine. Le jeune couple d’agriculteurs vit dans un univers en tous points hostiles dans le Texas des années 30. Dehors, rien ne pousse et la Grande Dépression fait des ravages.

Un jour, un petit livre arrive par la poste. Un livre qui explique comment construire seul une maison en pisé, mélange de paille et d'argile. Mais comment trouver l’argent pour acheter un lopin de terre ? C’est cette idée obsédante, « La maison de terre » dont ils rêvent qui traverse ce roman sombre et lumineux à la fois.

Les descriptions sont crues, sensuelles et poétiques. La sexualité et l’humour sont omniprésents et l’argot truculent des personnages très en verve est un régal.

Woody Guthrie a le sens du détail, il pourfend le système capitaliste sans misérabilisme, ce célèbre chanteur et guitariste folk américain, s’est largement inspiré de son propre parcours pour écrire cette histoire universelle, celle des hommes pauvres qui veulent garder leur dignité.

On se prend à rêver d’une adaptation au cinéma ou d’un huis clos au théâtre.

Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour cette belle découverte d’un livre sortie des cartons il y a peu de temps et qui rend honneur à son auteur, un écrivain de talent tout simplement...

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La maison de terre

Un tel livre, c’est comme si le ciel vous tombait sur la tête. Cri de misère et de colère dans le Texas rural des années 30, "La maison de terre" est aussi un texte baigné de sexualité primitive... J'en suis encore toute secouée.



Dans un coin perdu et venteux au bord des falaises du Caprock, au nord du Texas, Tike Hamlin et sa femme Ella May sont locataires d’une bicoque en bois qui part en lambeaux. En plus du ciel, c'est le toit qui risque de leur tomber sur la tête. Ils aimeraient avoir une habitation décente mais, jeunes métayers, ils n’ont pas les moyens de louer mieux, à moins de quitter leur terre natale, ce que Tike veut à tout prix éviter. Un prospectus leur donne l’idée de construire une maison en pisé, mélange de paille et d'argile. Oui, « une maison en terre. Mais pas un pouce de terre pour la construire. » Trop fiers pour demander de l'aide au père d'Ella May, vont-ils arriver à acquérir ce fameux terrain face à des propriétaires cupides ?



Je ne connaissais pas du tout Woody Guthrie (1912 -1967) avant d’entamer ce livre. La postface signée par Johnny Depp et Douglas Brinkley m'a éclairée sur la biographie de ce chanteur folk originaire du Texas. Ses textes et chansons contestataires lui valurent de figurer dans la liste noire du McCarthysme. "La Maison de Terre" est l’édition posthume d’un manuscrit datant de 1947. Il s’y fait la voix des pauvres et des déshérités, dans une Amérique profonde touchée de plein fouet par la Grande Dépression.



Cette maison de terre, rêvée, espérée, est une utopie qui permet à Tike et Ella May de supporter le présent en se projetant dans un avenir plus clément. Le mirage d'un abri solide où leur enfant à venir serait protégé du besoin et des intempéries, dans cette région régulièrement dévastée par des ouragans. À l'opposé, la sordide cabane en bois, rongée par la pourriture et les termites, stigmatise leur frustration et leur colère face à la pauvreté de leur condition. Or s'ils parlent et se plaignent beaucoup, ils mènent peu d'actions concrètes pour s'en sortir.



Woody Guthrie nous projette crûment dans le quotidien du couple, alimenté de pulsions sexuelles et de taquineries mutuelles. Ce huis clos centré sur Tike et Ella May, puis dynamisé par la confrontation avec Blanche, une infirmière venue aider pour l'accouchement dans la dernière partie du livre, pourrait donner lieu à une formidable pièce de théâtre. La mise en situation repose sur des dialogues employant un argot et des tournures symptomatiques de l'origine sociale et géographique des protagonistes. J'imagine quel casse-tête cela a dû être pour le traducteur, qui s'en sort pourtant bien... En même temps, une certaine poésie se dégage des descriptions de la nature ou du labeur des fermiers, avec des accumulations de mots et des phrases répétitives comme des paroles de chanson.



Le tout constitue une œuvre atypique, sombre et dérangeante, mais toujours d'actualité face aux catastrophes naturelles ou économiques qui ravagent la planète. Merci à Babelio et à Flammarion pour cet éprouvant voyage dans un Texas bien différent de celui que je connais.
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La maison de terre

Ce roman écrit en 1947 et édité seulement en 2014 avait exactement toutes les caractéristiques pour me séduire : Un auteur qui a laissé des stigmates indélébiles dans le cœur de Dylan, Springsteen, Baez et bien d’autres, le portrait brut d’un couple de fermier, la grande dépression qui frappe de plein fouet le Texas, la misère sociale, les tempêtes de poussière, le froid, l’amour, la révolte, l’espoir. Un récit dépeint par un des plus grands auteurs compositeurs de country, Woody Guthrie à la verve de Steinbeck et une postface plus qu’élogieuse de Johnny Depp et Douglas Brinkley. Mais malgré toute cette effervescence je n’étais pas au rendez-vous.



J’attends d’un roman que les mots me coupent le souffle ou me fasse rire aux éclats à en oublier l’heure. Quand j’aime un livre, les pages défilent mais voilà, l’émotion ni était pas. Je venais de finir un roman troublant et saisissant dont chaque mot avait l’empreinte de la cruauté sociale et c’est « La Maison de terre » qui en subit les conséquences.



Woody Guthrie, icône et grand parolier folk américain (1912-1967), réputé pour ses chansons à texte au goût amer de l’Amérique profonde, brosse le portrait d’un couple d’agriculteurs texans des années 30.



Tike et Ella May, jeunes agriculteurs, vivent au cœur même de la précarité, une maison en bois, premier cliché de leur misère. Cette ferme n’est ni plus ni moins qu’une ruine bouffée par les termites, vermoulue, fissurée, lézardée et puante. Ils vivent sur des terres arides et désertiques, le Caprock, région chère au cœur de Guthrie. La crise économique est à son apogée. Les catastrophes climatiques détruisent les récoltes. Jamais la vie n’avait été si cruelle que durant ces années de grande dépression. Les fermiers meurent de faim, s’épuisent et sont obligés de tout vendre pour une bouchée de pain. Les banquiers sont là comme des requins sans pitiés et attendent que les têtes tombent. Une nouvelle forme de ségrégation s’élève « le Métayage ». Mais Tike et Ella May résistent et n’ont qu’une idée en tête, bâtir une maison de terre, leur rêve américain, pour accueillir comme il se doit leur premier enfant. Une maison aux murs épais qui les mettrait à l’abri du feu, du blizzard de l’hiver et du soleil qui cogne en été, des tempêtes de sables, de la crasse et des insectes. L’état et les rouages du système financier leur promet monts et merveilles mais la dure réalité de la vie les rattrape, épuise leur dernier espoir et les anéantit un peu plus chaque jour.



A chaque page, j’ai attendu que ce couple de fermiers me prenne par la main, je l’ai tendue en vain. La plume de l’auteur ne m’a ni saisi ni bouleversé dans cette misère et cette poussière, et pourtant dieu qu’elle était grande. Les mots de Guthrie ne m’ont pas convaincus, une écriture certes aiguisée et sans fioriture mais je n’ai pas retrouvé la violence, la rage, l’érotisme que peut retranscrire Steinbeck à travers ses livres. J’aurai aimé sentir la poussière et le sable décrits, grincer sous mes dents, sentir les mains calleuses de Tike, avoir de la compassion pour ce couple à la dérive, sentir les larmes me monter aux yeux, mais non ! Rien de tout cela ! En revanche la trentaine de pages de la postface ont décrit un auteur-compositeur engagé, bouleversant et bouleversé que je ne connaissais pas et qui m’a intéressée et surprise plus que le roman lui-même.



« La maison de terre », comme un rendez-vous manqué ou peut-être est-ce moi qui n’ai pas su descendre à l’arrêt du Bus Stop pour aller à la rencontre de ces deux écorchés !



Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour cette découverte.


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La maison de terre

La maison de terre c'est le rêve du jeune couple Tike et Ella May , c'est l'espoir qui les fait rester debout face à la misère .

Un rêve lancinant , inaccessible , qui revient comme un leitmotiv douloureux

Tike et Ella May , surnommée Lady s'aiment d'un amour profond , ils arrivent à rire de leurs malheurs , ils font l'amour pour se protéger de leur malheur , l'amour physique entre eux leur fait oublier les conditions de vie inhumaines de ces années de crise épouvantable appelée La grande dépression

Tike rêve de bâtir une maison en terre , en pisé exactement , qui résistera aux intempéries , aux termites , enfin à toutes les calamités possibles

Il y a un grand lyrisme dans ce roman , les mots s'enchaînent , virevoltent , on sent l'espoir mais aussi une sourde colère contre tout ce qui empêche le rêve de se réaliser .

Il y a une force terrible dans ce roman , on ressent très fort la vie qui jaillit puissamment lors des scènes d'amour assez torrides mais malgré tout remplies de tendresse et de respect mutuels , on sent que l'auteur écrit avec ses tripes , c'est le combat de l'homme ordinaire seul contre tous

C'est la bataille que personne ne gagne entre l'homme et la nature , entre l'homme qui aime sa terre et ceux pour qui seul le profit entre en compte

C'est âpre , imagé , la postface explique qui était Woody Guthrie et c'est très émouvant , c'est un homme intègre qui s'est battu toute sa vie , qui est resté fidèle à lui même , et ça ça m'a touché

Non bien sur ce n'est pas l'écriture magique de Steinbeck , d'ailleurs ça ne se compare pas , dans ce cas d'ailleurs , Woody Guthrie évoqué ceux qui sont restés sur ces terres inhospitalières , les têtus , les irréductibles , ces hommes et ces femmes fidèles à leur idéaux quitte à se perdre

Il y a des défauts d'écriture dans ce livre , des passages répétitifs , j'ai ressenti parfois une certaine naïveté dans les propos mais je me rends compte en écrivant ma critique que je ressens une empathie , une tendresse pour ce couple que je n'oublierais pas .

Merci à Masse Critique pour cet envoi
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La maison de terre

C'est la bouche pâteuse, les yeux brûlants et la peau asséchée que j'écris ces quelques lignes pour exprimer le talent de Woody Guthrie. Son écriture franche, crue, campagnarde, sauvage, empreinte de tendresse, m'a entraînée avec force au coeur de cette ambiance désertique, hostile, sans eau des grandes plaines de l'Ouest du Texas.

Et aux côtés de Tike et Ella May, j'ai sué, j'ai pleuré, j'ai trimé, j'ai espéré, j'ai souffert, j'ai galéré, j'ai ri, j'ai abandonné, j'ai râlé, j'ai hurlé, j'ai aimé, j'ai joui, j'ai désespéré, je me suis révoltée, j'ai tenu bon. J'ai été un être humain, tout petit face à la force de la nature et aux tempêtes de vent.

Woody Guthrie nous confie la vie d'un couple vivant dans une masure de misère rêvant de peu, d'une simple maison en terre qui les protègerait des éléments. L'histoire pourrait être banale est ennuyeuse. C'est sans compter la poésie des mots de l'auteur, la douceur des émotions qui unit le couple, la beauté des paysages dans des terres pourtant hostiles, la folie qui menace l'homme quand il a mal.

L'intensité de chaque instant est magnifiquement décrite et nous fait osciller entre bonheur et peine, entre foi et désespérance. C'est parce que Woody Guthrie connaît cette terre et la douleur d'y vivre qu'il peut à ce point nous transmettre les sensations contrastées qu'on ressent à y habiter.

Ce livre est aussi un appel à plus d'égalité, une dénonciation des injustices, un combat pour la reconnaissance des droits des opprimés. Le combat de toute la vie de l'auteur.

Je ne connaissais pas Woody Guthrie, ni comme artiste-musicien, ni comme auteur. Ce livre, offert par une amie, m'ouvre tout un univers musical, engagé, littéraire, poétique. J'ai envie d'en savoir plus sur cet homme qui a baptisé sa guitare "machine à tuer les fascistes". Un grand homme, c'est certain.
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La maison de terre

Critique effectuée dans le cadre de Masse Critique. Merci à Babelio et aux Editions Flammarion



Je connaissais le songwriter Woody Guthrie grâce à son disciple Bob Dylan, et bien que je n’aie pas écouté ses chansons depuis longtemps, je me souvenais de son style simple et poétique, pour autant que je puisse en juger en langue américaine.



Ce roman possède une voix singulière. Il nous raconte la vie de misère dans les années 30 d’un couple, Tike et Ella Maie, lors de la Grande Depression, dans l’état du Texas.

On pense à Steinbeck bien sûr, mais la voix de Woody Guthrie est un mélange très surprenant d’âpreté et de poésie, ces deux sensations étant très souvent liées d’une façon très intime et même charnelle, ce qui fait de cet ouvrage un moment de lecture très intense.

Les conditions de vie du jeune couple sont dépeintes avec fatalisme et précision, Woody Guthrie nous fait ressentir physiquement la saleté, la puanteur, l’hostilité de la nature. L’attitude du couple, buté, imperméable au monde extérieur qui n’est qu’adversité, est un peu effrayant dans son entêtement qui semble suicidaire, jusqu’à ce que l’on comprenne que ce désir de maison, leur maison, est devenu pour eux le symbole de leur survie.

Tous deux ne manquent pas de pulsion de vie, sans doute assez désespérée, que l’auteur sublime dans les scènes érotiques où la sexualité s’exprime brut et sans détour, insatiable, lorsque les corps peuvent enfin n’avoir ni Dieu ni Maître. L’amour physique est le seul espace où Tika et May sont des individualités à part entière, dans lequel ils peuvent s’exprimer sans entrave, être libres enfin, et cette faim l’un de l’autre jamais assouvie est une perpétuelle reconquête d’eux-mêmes et de leur dignité.

Au fil des pages, on est saisi par la poignante détresse de cette histoire simple et terrible, la justesse avec laquelle Woody Guthrie décrit de façon détaillée le destin impitoyable de l’homme face à l’implacable cruauté du « progrès » et de ses représentants véreux et voraces.

Pour moi, Woody Guthrie possède le souffle puissant du romancier et cette lecture fut une belle surprise.


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La maison de terre

C’est sans connaître ce monsieur Woody Guthrie que j’ai entamé ma lecture de La maison de terre. Je découvre alors un auteur qui a indéniablement un talent pour l’écriture. Entre poésie et rythme, sa plume nous berce, nous secoue et nous emmène dans les contrées arides mais époustouflantes des plaines du Texas. Un cadre aux allures de désert où tout semble désolé, les descriptions sont d’un réalisme étonnant, on sent le vent et la poussière, on voit ces boules d’herbe rouler et tourbillonner sur ce sol sec et parfois rocailleux. Un milieu aux conditions de vie difficile, les fermiers s’entassent dans de petites maisonnettes en bois prêtes à s’écrouler telle la maison du petit cochon qui ne résiste pas au souffle puissant du vilain méchant loup.

Le vilain méchant loup a ici plusieurs visages : le vent et la poussière, la pluie, le froid, les insectes qui se faufilent à travers les interstices malgré les tentatives désespérées des occupants pour les calfeutrer.

La maison de terre c’est un aperçu de la vie quotidienne d’un couple de ces fermiers, une vie que Woody Guthrie a lui-même connue. Pour encore plus de réalisme, il retranscrit les dialogues dans un langage familier, le langage des gens de là-bas, de ces gens simples qui luttent au quotidien pour leur survie.

Car il n’y a pas que les éléments auxquels ces gens doivent faire face. Le dernier visage du vilain méchant loup est celui de ces grands propriétaires, de ces banquiers, de ces capitalistes qui s’approprient les terres et réduisent les fermiers à l’indigence. Woody Guthrie dénonce ce fléau, à l’instar de John Steinbeck, le système capitaliste, la spoliation des fermiers contraints au métayage puis soit au départ vers d’autres régions d’espérance ( comme dans Les raisins de la colère) soit à rester et se battre. Et c’est cette option dont Woody Guthrie nous parle.

Car il y a une solution : la maison de terre. Comme au Mexique. Ces maisons faciles à construire et qui protégeraient leurs occupants du vilain méchant loup.

On apprend d’ailleurs dans l’excellente postface du livre que Woody Guthrie a consacré une bonne partie de sa vie à faire la promotion de la maison de terre.

Tout au long de ce roman, la maison de terre est l’obsession de notre jeune couple, leur rêve, leurs espoirs.

Autant être franche, il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Le lecteur est plongé dans l’intimité du couple et devient lui-même un habitant de la maisonnette en bois. Il y a même un petit côté voyeuriste notamment lors de cette scène d’ébat sexuel qui a bien failli avoir raison de moi. C’est cru, pas un brun romantique, jusque dans les détails. Heureusement il n’y en a qu’une comme celle-là. Passé le cap, on se laisse embarquer par le rythme du style et on se prend d’affection pour ces deux personnages dont on ressent très bien l’attachement et l’amour.

La cerise sur le gâteau, c’est cette postface corédigée par Johnny Depp et Douglas Brinkley dans laquelle ils nous racontent la vie de Woody Guthrie, analysent ce roman La maison de terre et nous expliquent les conditions et raisons de sa publication si tardive.

J’ai découvert donc en Woody Guthrie un auteur talentueux, un homme courageux et engagé à travers ses chansons mais aussi ses actions.

Un très beau et touchant moment de lecture pour lequel je remercie Babelio et les éditions Flammarion.


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En route pour la gloire

En ce jour où Bob Dylan atteint l'âge très canonique de 72 ans, est pressenti pour être épinglé par notre Ministre de la Culture, rendons hommage à ce cher Woody dont la vie s'est arrêtée après 55 années plutôt rudes, qui fut pour Robert Zimmerman un des premiers modèles avec Bessie Smith, Leadbelly et ce bon vieux Elvis. Cette autobiographie n'est pas particulièrement intéressante sur le plan stylistique, mais a le mérite de nous retracer un destin américain édifiant d'un très jeune homme fuyant la misère de l'Oklahoma dans les années 30 pour la Californie muni de sa guitare et de ses chansons socialement très engagées (les fameuses protest songs), reconnu très vite comme un agitateur politique. Puis ce sera New York dans le célèbre quartier de Greenwich Village, la naissance de quelques groupes de folk, la reconnaissance de ses jeunes adeptes (dont le jeune Bobby qui ira le voir à l'hôpital), et la maladie de Hutington.

Woody Guthrie est d'un temps où la musique et les chansons étaient composées pour être des armes et changer le monde, enracinées dans un contexte social très fort. Peu soucieux de sa carrière (contrairement à son poulain), Woody a fait peu de concessions aux labels musicaux, n'a que très peu gagné son pain. Son autobiographie témoigne de sa foi en la lutte et l'engagement politiques, dont Joan Baez serait davantage l'héritière. En ce sens, "En route pour la gloire", gloire qu'il n'a jamais atteint financièrement mais en tant que symbole pour des générations de musiciens, est un document précieux et instructif.
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En route pour la gloire

Fils de cow-boy, né en 1912 dans l’Oklahoma, chanteur, marin, acteur…, Woodrow Wilson Guthrie ( trouvaille de sa mère en l’honneur du président Wilson), alias Woody Guthrie décide de prendre la route au début dans les années 10, pendant la Grande Dépression, aux Etats-Unis... Il vagabondera de train de marchandise en train de marchandise à travers le pays , la guitare en bandoulière, se faisant la voix des classes sociales défavorisées.

Il fut l’ami et parfois compagnon de route et d’infortune de Pete Seeger et Leadbelly, et a influencé toute une école de pensée et de chansons, celle de la Beat generation, de Kerouac et de Bob Dylan.

Amateurs de Dylan, voilà une autobiographie de l’un des inventeurs du « protest song », qui influença le Bob Dylan des débuts : Un ouvrage indispensable pour comprendre la genèse de tout un mouvement, la « beat generation », si prolixe en matière de littérature et de musique.

Un témoignage qui rappelle souvent « Les raisins de la colère » de Steinbeck, parfois violent, souvent tendre ; où on décrit les choses telles qu’elles sont, sans fioritures ; et où on écrit comme on parle …

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La maison de terre

Voilà un chant à trois voix qui se passe dans le fin fond du Texas dans le pays de Caprock au moment de la Grande Dépression des années trente.



Celles de Tike Hamlin et de sa femme Ella May. Ces deux-là s'aiment, font l'amour, échafaudent des projets: un champ de blé à eux et une maison en pisé batie de leurs mains.



L'autre voix est celle de leur bicoque en bois balayée par les vents, masure insalubre qu'ils louent à un riche propriétaire et qui représente toute la vie misérable des fermiers sans terre qui se refusent à devenir simples métayers, un echelon encore plus bas dans la pauvreté et surtout l'assujetissement vis à vis des gros propriétaires terriens.



Il reste au couple leurs rêves, le désir physique souvent cru , la naissance de leur premier enfant, les chansons de Tyke lorsqu'il travaille et l'aide de Blanche, une jeune infirmière qui vient assister les futures accouchées.



Woody Guthrie a voulu en écrivant ce roman très atypique y mettre ces combats d'homme engagé de gauche contre le capitalisme et sa proximité avec ces paysans aux premières loges de la crise économique dont il se veut le chantre de la révolte et dont il a partagé les peurs , les coups de gueule et les tempêtes .



Les dialogues sont en argot, et on doit les prendre dans l'esprit de W. Guthrie: coller à la vie de ces gens simples .



Les descriptions des paysages et de la vie ressemblent aux paroles de ses nombreuses chansons, des bouts de phrases brêves, des énumérations assez surprenantes.



L'ensemble dégage d'ailleurs une certaine poésie .



Et le must, c'est de bouquiner en écoutant chanter Woody Guthrie s'accompagnant de sa guitare folk et de son harmonica.



Un grand merci à Babelio et aux Editions Flammarion pour cette découverte surprenante.
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La maison de terre

Avant tout chanteur-compositeur reconnu, Woody Guthrie s'est éteint en 1967, après avoir influencé bon nombre de personnalités. Ce n'est que l'année passée qu'un roman, supposément écrit par sa plume, s'est vu publié aux Etats-Unis, voulant sans doute rendre hommage à un homme ayant écrit plus de 3000 chansons durant la Grande Dépression, une pensée lumineuse pour un engagé au grand coeur. Mystérieusement couché sur papier, ce livre va être préfacé par les célèbres Johnny Depp et Douglas Brinkley, faisant en sorte de vendre du mieux que possible La maison de terre au titre intriguant.



Publiée dans la jungle aux livres originaux, en pleine chute libre du niveau de lecture, dans une période de grande crise planétaire, La maison de terre a mal choisie son année pour paraître. Une publication dans en 1940, à l'orée de l'écriture même, alors que son auteur était encore de ce monde, aurait été de meilleure augure.



Sans vouloir noircir la mémoire de ce cher homme, j'ai trouvé les pages de ce roman bien vides. Woody Guthrie se perd en description, créant une enfilade de mots, de piètres répétitions et des longueurs inutiles à n'en plus finir. A trop vouloir de réalisme, la fiction s'amenuise, le lecteur en perd son goût premier, l'attrait qui l'a poussé à découvrir initialement le livre, à savoir le titre évocateur La maison de terre.



Mais plongé au coeur du désert, seul au monde dans un espace reculé, le dépaysement est total, la quête de voyage est bien présente.



Les aventures le sont beaucoup moins. Après une centaine de pages lues, je suis déçue de constater qu'il ne s'est toujours rien déroulé. Le rythme est mou - pour ne pas dire inexistant -, "l'intrigue" prédite dans la préface commerciale peine à débuter, les pages se ressemblent, tout comme les jours qui passent ; on lit sans lire, notre esprit s'égard. Le côté historique mentionné, une nouvelle fois, dans la préface, ne se fait pas ressentir, tout est bien trop plat.



Les personnages, pourtant fort intéressants, deviennent rapidement ennuyants. Se perdant dans d'infinis discussions puériles, sans sens ni intérêt, l'auteur leur donne en plus un rôle d'imbéciles paysans, d'incapables à la tâche, et d'obsédées sexuels.



Car ce roman, sous son titre enchanteresse et ses airs de paradis, cache une véritable histoire érotique, digne de Sylvia Day dans Dévoile-moi. Bien que moins moderne et évoluant dans un milieu en total contraste avec le titre cité précédemment, les scènes se ressemblent, imagées et décrites à l'identique.



Inutile de préciser que je n'ai pas lu ce livre en entier, tant la pile de mots imbriqués à la suite ont eu raison de ma force. Pour rattraper l'ensemble, je vous invite à écouter une chanson de l'auteur, bien meilleur que l'ensemble du livre.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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La maison de terre

Avant de faire cette chronique j’ai eu besoin de digérer un peu ma lecture. C’est un livre incroyablement fort et vivant qui parle des petites gens qui sont aussi de grandes et belles personnes, car ils sont beaux tous les deux, Tyke et Ella May dans leur dignité, leur rêve et leur simplicité. C’est une lecture d’une puissance incroyable qui vous prend aux tripes dès le début, vous malmène et vous bouleverse. C’est cru, âpre et dur et à la fois plein de poésie et de tendresse. A travers une écriture incisive et dynamique l’auteur fait passer un maximum d’émotions en peu de mots car les phrases sont courtes, rythmées, avec beaucoup de dialogues imagés et drôles. J’ai aimé l’histoire, les personnages et l’écriture et pourtant ce n’est pas le genre de livre vers lequel je serai allée spontanément. Les personnages m’ont particulièrement touchés, ils s’aiment et sont prêts à tout affronter et Dieu sait s’ils ne sont pas épargnés par la vie dans ce coin paumé du Texas où les maisons en bois (ou plutôt les masures) finissent par s’effriter et tomber en morceaux au fil des saisons. Mais Tyke et Ella May ont un rêve, construire une vraie maison en briques de terre et ne plus être obligés de colmater les fissures de leur maison avec de la colle et de vieux journaux pour essayer de lutter contre le froid et les insectes.



La maison de terre, c’est le récit de l’Amérique des années 30, l’Amérique des oubliés et des laissés pour compte, de la misère et des expropriations abusives. C’est l’histoire d’une guerre insoutenable contre la pauvreté, d’un combat pour survivre de tous les instants face à une nature hostile ou à une société qui n’épargne pas les plus pauvres, mais c’est aussi l’histoire d’un amour incroyable qui transcende la dureté de la vie, les épreuves et les rêves brisés. A travers ce huis-clos bouleversant, Guthrie nous embarque dans sa révolte et dans son combat contre le système, contre l’absurdité des règles et des lois agricoles qui enfoncent les paysans dans la misère, sans espoir de pouvoir s’en sortir. C’est un récit dur et bouleversant qui n’épargne pas le lecteur et pourtant tellement plein de grâce et d’humanité. Dès le début du livre on se demande comment cette vie n’a pas réussi à les briser, à les éteindre complètement et c’est tout l’inverse, Tyke et Ella May sont plein de vie et d’envie, d’espoir et de rêves. C’est un roman qui vous fait passer du rire aux larmes en un seul mot, une histoire finalement intemporelle et toujours dans l’actualité, car combien sont-ils aujourd’hui à avoir perdu leur maison et à se retrouver dans la rue et dans la misère ?



Je remercie Babelio et les Editions Flammarion pour m’avoir permis de découvrir ce roman intense et bouleversant.

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La maison de terre

Cette maison de terre a bénéficié d'une promotion inattendue, mais qui pourrait en allécher plus d'une, d'un certain Johnny Depp qui assure la postface (avec Douglas Brinkley) de l'ouvrage. Quant à moi, l'évocation de Steinbeck qui aurait loué Guthrie, m'aura bien plus convaincue.



Nous sommes dans les années 30, dans le Texas où un couple d'agriculteurs, Tike et Ella May, tente de survivre sur une terre aride alors que la jeune femme est enceinte et que la maison menace de s'effondrer. La situation est dramatique car c'est l'époque de la Grande Dépression où le petit peuple vit dans la misère et où les récoltes sont maigres. De plus, le Dust Bowl, sorte de tempête de poussière, ravage la région. Woddy Guthrie est un familier du phénomène puisque lui-même a dû lutter pour sa survie et celle de sa famille. Il donne à ses personnages les traits du peuple, ceux qui gardent un mince espoir d'obtenir un lopin de terre pour y accueillir un foyer.



Pendant la plupart du récit, c'est l'accouchement de Lady (Ella May) avec Blanche, une sage-femme improvisée qui vient au secours d'un couple seul et désemparé. Alors qu'Ella May se refuse à donner le jour à un enfant dans la baraque de fortune, Tike vit des moments d'excitation, animé de grands projets pour leur fils, leur vie à trois qui assurément se fera plus florissante lorsque leur hypothétique future maison se construira.



Alors, il ne faut pas se leurrer, le texte est plein d'argot mais c'est représentatif du parler de l'époque. Tike m'a agacée à vouloir manger à tous les râteliers : il lorgne sur sa femme impotente puis envisage de se taper la sage-femme. Son air revêche de grand homme indispensable m'a énervée et je crois que je l'aurais tenu bien plus éloigné que ce qu'il n'était. Alors oui Tike est un manuel et c'est ce qu'a l'air de chercher Ella May mais ce genre de brutes épaisses qui se croient irrésistibles me répugnent plus qu'autre chose.



Pour la téléportation dans le Sud des années des années 30, pour le langage très fleuri, j'ai apprécié de suivre ces personnages quelque part voués à camper la misère, débrouillards autant qu'idéalistes.



Un grand merci à Babelio pour ce Masse Critique une fois de plus réjouissant ainsi qu'à Flammarion pour l'envoi !
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La maison de terre

L’histoire de la publication de La Maison de terre m’a beaucoup plus intéressée que le roman en lui-même. Ecrit en 1947 par le chanteur folk Woddy Guthrie, ce roman n’avait jamais été publié. Bien qu’achevé, Guthrie l’envisageait plutôt comme un scénario, il le fit passer à une de ses connaissances à Hollywood, le projet n’aboutit pas. La Maison de terre est laissée aux oubliettes et Guthrie se consacre à la musique. Car c’est à celle-ci que Guthrie doit sa renommée. À travers elle, Guthrie exprime sa révolte et son désir de justice sociale. Ces dernières années, l’Université s’est penchée sur les archives de Woody Guthrie, c’est ainsi que le manuscrit de La Maison de terre a refait surface. Auteur prolixe, on dénombre environ 1400 chansons, et je n’en connaissais qu’une seule : « This land is your land » qu’ont chanté Bruce Springsteen et Pete Seeger, ancien complice de Guthrie décédé le mois dernier, lors de l’investiture de Barack Obama en 2009. D’ailleurs cette chanson colle particulièrement bien à l’univers du roman.





Dans les années 30, au nord du Texas, le long de la mythique route 66, Tike Hamlin et son épouse Ella May sont fermiers. C’est un paysage désolé qui entoure les protagonistes, le pays est dévasté par les tempêtes de poussières successives. Le couple qui attend son premier enfant veut construire une maison de terre, qui résisterait à tout. Dans ce huis-clos, au sein même de cette maison de bois tombant en ruine, et dont ils veulent s’échapper, nous partageons l’intimité de Tilke et Ella May, leurs chamailleries, leurs ébats et leur rêve d’une vie meilleure qui se heurte à la dure réalité économique.





C’est un roman atypique que celui-ci, je l’ai trouvé très fort. J’ai adoré le style très musical, les dialogues endiablés, il y a un travail énorme de la part du traducteur pour restituer l’argot, la truculence du langage des personnages. Dommage qu’il ne se passe pas grand chose…La scène de sexe inaugurale est aussi extrêmement longue que crue si bien que j’ai failli refermer le livre une bonne fois pour toutes, du coup cet agacement ne s’est pas vraiment dissipé pendant le reste de ma lecture.





Je remercie les éditions Flammarion et Babelio pour m’avoir permis de découvrir un auteur qui nous propose une vision différente de l’Amérique, qui avec la crise des subprimes trouve un écho de nos jours.


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La maison de terre

La maison de terre, c'est la demeure dont rêve un couple jeune, Tyke et Ella May. Ils n'ont pas grand chose à eux , habitent une pauvre maison de bois sur laquelle souffle le vent . Nous sommes au Texas, dans les années 30 et Ella va mettre au monde un bébé.

Dans ce court roman de l'excellent musicien qu'était Woodie Guthrie, Deux scènes interminables occupent une grande place: le sexe et l'accouchement. A part cela les dialogues sont pauvres, l'argot lourdement présent ( ceci dit, chapeau au traducteur!). Bref je n'ai pas été emballée...
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La maison de terre

Reçu dans le cadre d'une opération masse critique: merci Babelio!

Texas, Grande Dépression: voilà pour l'essentiel.

Tike et Ella May vivent dans une masure de bois. Ils sont jeunes, courageux et forts. Ils rêvent de construire leur maison en pisé: hélas, pas de terrain pour s'installer.

Après une interminable scène de sexe, il faut se rendre à l'évidence: le roman va tourner court. Des dialogues bruts, pour bien faire comprendre combien ces deux-là s'aiment, combien la vie est dure, combien l'existence est injuste., combien la tempête de poussière est dévastatrice...

Je ne connaissais ni la musique ni le roman de Woody Guthrie: nul doute que je préfère sa musique!

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La maison de terre

Dans la décennie des années 30 dans le sud profond, au Texas, le moyen d'échapper à sa situation de prolétaire-esclave c'est de posséder une maison de terre. Au moment où des milliers de paysans fuient cette terre ravagée pour aller en Californie ("Les raisins de la colère" de Steinbeck) d'autres décident de résister à la tentation de la route 66.



Tike et sa femme Ella May sont de ceux-là. Besogneux, acharnés et amoureux ils rêvent d'une maison en pisé. Rêve qui leur permettrait de sortir de leur condition minable et de sortir de cette masure de bric et de broc, ouverte à tous les courants d'air et à toutes les maladies. Mais les propriétaires et les banquiers ont-ils le même intérêt que ces pauvres gens ?



D'une écriture brute, à fleur de peau et teintée d'érotisme, Woody Guthrie lance un cri de colère. Ravageur. Un chant de résistants convaincus qu'ailleurs c'est pas mieux et qu'on peut s'en sortir chez soi, convaincus que les petits ne sont pas fatalement faits pour rester des petits.



Un roman à la fois révolté et drôle à l'image du personnage de Tike. Et s'il ne se passe pas grand chose dans cette histoire, on succombe quand même à l'attachante personnalité des personnages qui contrebalance l'éventuel ennui du lecteur
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La maison de terre

Je remercie les Editions Flammarion et Babelio masse critiques de m'avoir offert ce livre.



Une lecture rapide qui me procure un avis mitigé. Ce livre relate la vie d'Ella May et de Tike, qui vivent dans une maison de terre au Texas dans les années 30. Ils vivent péniblement, dans une misère absolue. Pas d'argent, pas propriétaire, des conditions climatiques abominables.



C'est surtout l'aspect descriptif du roman qui m'a plu. Comment est-ce permis de laisser vivre des humains dans une telle misère ?



Ella May et Tike sont attachants car ils gardent espoir de s'en sortir. Ils rêvent de devenir propriétaires d'un bout de terrain pour y construire une vraie maison.



Je n'ai par contre pas accroché au style de l'auteur. Les dialogues sont en argot. Et il y a beaucoup de dialogues !



Roman intéressant mais pas un coup de coeur.
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La maison de terre

Dans les années 30, au Texas. Tikey et Ella May sont un jeune couple qui viennent de s’installer dans leur cabane en bois. Mais celle-ci est fort délabrée et quelques bourrasques de vent manquent de la faire s’écrouler. Ella May est enceinte et elle rêve d’avoir une maison de terre après avoir lu un petit livre qui explique comment construire une maison en pisé.



J’avoue que le début m’a un peu rebuté avec le langage argotique des jeunes amants. Cependant, ce patois rend la peinture des protagonistes plus vrais, plus réalistes. Au fil des pages, leur grande complicité, aussi bien spirituelle que sexuelle, apparait. L’auteur n’hésite pas à décrire entièrement une scène d’amour pour montrer leur parfaite entente. Et même si parfois quelques disputes viennent émaillés le tableau, elles renforcent l’ensemble car on les sent bien soudés. Les dialogues sont remarquables car on saisit l’essence des personnages : ils jouent des rôles, se taquinent mais ils ont des rêves simples dans leur misère quotidienne : un abri pour eux et l’enfant qui arrive.



Je ne connaissais pas Woody Guthrie (1912-1967) en tant que chanteur de folk et encore moins en tant qu’écrivain ! La postface de Douglas Brinkley et Johnny Depp m’a bien éclairée sur le contexte économique et social ainsi que sur le leitmotiv de Guthrie. Le Dust Bowl qui a frappé les Grandes Plaines des Etats-Unis a ravagé les espaces agricoles par la sécheresse. Woody Guthrie est un homme très engagé et cette maison de terre était pour lui la solution ; un abri facile à faire et très résistant. Il avait à cœur de le faire savoir dans ses chansons et dans cet ouvrage remis à jour dans la collection de l’auteur.



Il reprochait à Steinbeck le manque de réalisme dans le dialecte des Joad, il essaie de raconter sa propre expérience, celle du Dust Bowl, en essayant d’être plus prêt de la réalité que le célèbre écrivain. C’est très réussi, peut-être manque-t-il simplement un style plus prenant mais ces personnages ne manquent pas de tempérament.



Merci à Masse Critique et à Flammarion pour cette découverte.

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