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3.67/5 (sur 51 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Barcelone,Espagne , le 15/01/1947
Biographie :

Disciple de Louis Grodecki à la Sorbonne, Xavier Barral i Altet est professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge à l’université de Haute- Bretagne (Rennes).

Commissaire de grandes expositions internationales, il a été directeur de la Mission historique française en Allemagne à Göttingen et du Musée national d’art de Catalogue à Barcelone.

Il est l’auteur de travaux qui font autorité et en particulier Le Monde roman, 1060-1220 (en coll. avec François Avril et Danielle Gaborit-Chopin, Paris, Gallimard, “L’univers des formes”, 2 vol., 1982-1983.)

Source : /www.sauramps.com
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Xavier Barral i Altet : L'art Espagnol
C'est depuis un salon de l'Ambassade d'Espagne à Paris qu'Olivier BARROT présente ce beau livre "L'artespagnol" de Xavier BARRAL I ALTET édité chez Bordas. BT des planches de tableaux du livre.

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La compréhension de l’art médiéval nécessite une mise en situation de l’œuvre d’art dans un contexte historique et dans un cadre géographique, afin que la chronologie puisse prendre toute sa valeur face à l’environnement de l’œuvre.
L’histoire médiévale commence, sous certaines formes, au cours de l’Antiquité tardive, avec la christianisation de la société et la mise en place des sièges épiscopaux, origine des évêchés du Moyen Âge. Au début du ve siècle, l’arrivée des peuples germaniques, qui se traduit en Gaule par le royaume mérovingien (476-751), contribue à l’émergence en Occident d’entités politiques indépendantes. Parmi les différents royaumes, dans le nord de la France, les Pippinides, riches propriétaires austrasiens, acquièrent un prestige souverain à partir du début du viiie siècle. En 732, la victoire de Charles Martel sur l’envahisseur islamique à Poitiers marque le départ de ce qui devient, à partir du sacre de Pépin le Bref à Soissons en 751, la fin du royaume mérovingien et le début de l’Empire carolingien. Charlemagne, couronné empereur par le pape Léon III en l’an 800, restaure l’empire : cet Empire carolingien sera de courte durée (751-843) mais atteint rapidement un très grand prestige culturel et politique que les princes postérieurs chercheront souvent à imiter. Avec le traité de Verdun en 843, l’empire est partagé entre trois frères dont un, Lothaire, garde la dignité impériale.
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L'artiste roman dédie son travail, du moins lorsqu'il s'agit de monuments religieux, à Dieu ou aux saints, tout en nous laissant des témoignages sur sa place dans la société. Bernard Gilduin, par exemple, le sculpteur de Saint-Sernin de Toulouse, signe autour de 1100 la belle table du maître-autel qu'il dédie à Saturnin, le saint toulousain, avec les mots : « Bernard Gilduin m'a fait » ; le tympan d'Autun apparaît également signé d'un "Gislebertus hoc fecit."

Suger de Saint-Denis précise : « Ne t'émerveille pas devant l'or et la dépense mais devant la maîtrise du travail travail qui est tout entier orienté vers le prestige de l'Église et la gloire de Dieu. Suger ajoute : « Il illuminera les esprits afin qu'ils aillent, grâce à des lumières vraies, vers la Vraie Lumière dont le Christ est la vraie porte. » Le travail artistique plus prestigieux est toujours exécuté avec des matériaux de qualité. Un moine du XIIe siècle, Théophile, indique dans un essai sur les divers arts de quelle qualité doivent être les cubes de verre utilisés pour la fabrication de prestigieuses mosaïques murales :

« Ils font des feuilles d'un verre blanc, brillant, de l'épaisseur d'un doigt ; ils les coupent avec un fer chaud en petits morceaux carrés, les couvrent, d'un côté, de feuille d'or, puis d'une couche de verre très brillant, ils les rejoignent ensemble sur une table de fer, couverte de chaux ou de cendres et les cuisent dans les fourneaux du verre à vitre. Cette espèce de verre, entremêlé à la mosaïque, y produit un très bel effet. »

Le luxe du décor des églises et des monastères clunisiens est violemment critiqué dans les années 1123-1126 par saint Bernard dans sa célèbre Apologie adressée à l'abbé de Saint-Thierry, Guillaume :

« Les murs de l'église sont étincelants de richesse, et les pauvres sont dans le dénuement ; ses pierres sont couvertes de dorures et ses enfants sont privés de vêtements ; on utilise le bien des pauvres à des embellissements qui charment les regards des riches. Les amateurs trouvent à l'église de quoi satisfaire leur curiosité, et les pauvres ne trouvent point de quoi sustenter leur misère. Pourquoi du moins ne pas respecter les images mêmes des saints et les prodiguer jusque dans le pavé que nous foulons aux pieds ? Souvent on crache à la figure d'un ange et le pied des passants tombe sur la tête d'un saint. Pourquoi faire si beau quelque objet qu'on va bientôt salir ? À quoi bon ces beaux dessins là où les attend une poussière continuelle ? Enfin, quel rapport peut-il y avoir entre toutes ces choses et des pauvres, des moines, des hommes spirituels ? »

Cest ainsi qu'est née l'esthétique cistercienne faite de dépouillement matériel. L'architecture et le décor des églises s'ordonnent, à l'intérieur de l'édifice religieux, dans un symbolisme général qui est illustré à la fin du XIIIe siècle par Guillaume Durand dans son Rational ou Manuel des offices divins :

« Les fenêtres sont la figure des sens corporels qui doivent être fermés aux vanités de ce monde et ouverts pour recevoir librement tous les dons spirituels... la porte de l'église est le symbole du Christ... les piliers de l'église représentent les évêques et les docteurs qui soutiennent l'Église spécialement par leur doctrine... les chapiteaux des piliers, ce sont les opinions des évêques et des docteurs... les ornements des chapiteaux sont les paroles de l'Écriture sainte... le pavé de l'église représente le fondement de notre foi. »
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"La beauté de leur corps (féminin) réside tout entière dans leur peau. Si nous pouvions voir ce qui se trouve dessous, la seule vue des femmes nous serait nauséabonde. Pensez à ce qui se tient dans leurs narines, sous leur gorge, à l'intérieur de leur ventre, partout n'est que pourriture, et nous qui répugnons à toucher du bout des doigts le plus petit morceau de boue, comment pouvons-nous désirer tenir dans nos sacs remplis d'excréments?" De nombreux autres textes jouent de cette ambiguïté des images ; le péché se cache derrière ces beaux corps féminins.
Les images de Bayeux, comme celle d'Autun, démontrent combien il est faux de penser qu'à l'époque romane on ne s'est pas intéressée à l'anatomie du corps féminin. On constate une recherche constante dans la sculpture ou dans la peinture, de traitement du nu et particulièrement du nu féminin. Sur la sculpture d'Autun, Ève est une femme allongée qui évoque par la forme et le mouvement du corps le serpent. Figurée rampante à même le sol, elle est presque piétinée mais pourtant elle est belle. Cette manière de représenter la femme, à la fois soumise et séductrice, véhicule l'idée du péché. La figure d'Ève d'Autun et celles de la broderie concentrent en elles-mêmes toutes ces contradictions. Les femmes sont d'une beauté tentatrice. Leur séduction devrait être, au-delà de la beauté apparente du corps, un sujet de méditation. Nombre de textes critiquent sévèrement la coquetterie des femmes. Étienne de Fougères, évêque de Rennes, critique le maquillage et les attraits que les femmes ajoutent à leur corps.
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Au cours des dernières décennies, la diffusion de l’Histoire de l’art et de l’art en général s’est faite surtout dans les musées et à travers les grandes expositions. Les musées sont devenus, plus que des réceptacles de conservation de l’art, des machines formidables de diffusion de l’art. L’architecture nouvelle des musées est devenue l’un des principaux emblèmes monumentaux du XXIe siècle. Mais, la crise économique des dernières années a poussé à la réflexion sur les modalités d’exploitation et de diffusion de la culture et de l’art ; désormais les nouvelles technologies interviennent aussi bien pour l’exploitation commerciale de l’art que pour la création artistique proprement dite.
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L’Histoire de l’art veut être une discipline autonome, par ses méthodes, par sa propre histoire et par les œuvres mêmes qui sont l’objet d’étude. Comme l’Histoire de la science, de la littérature ou de la musique, l’Histoire de l’art est en même temps une branche de l’Histoire totale, de l’Histoire de la culture, de la civilisation. La discipline s’est façonnée, notamment depuis la Renaissance, à travers les différentes écoles de pensée, en essayant de délimiter ses propres frontières : par rapport à l’Archéologie, à l’Histoire économique ou sociale, à l’Histoire événementielle, à la Littérature, à la Philosophie, à la Sociologie ou à l’Ethnologie.
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Faute d'explication écrites contemporaines, on doit admettre qu'il y a de nombreuses images, dans la broderie de Bayeux et dans l'art médiéval en général, que nous ne sommes pas en mesure d'appréhender dans ce qu'elles représentaient dans l'imaginaire collectif de l'époque. J'en prendrai une : le sexe explicite, en érection, de certains chevaux. Et la question évidente est : ce détail non conventionnel a-t-il un sens iconographique particulier, ou bien s'agit-il simplement d'un détail artistique, d'une argutie stylistique de l'artiste?
La plupart des plus de deux cents chevaux représentés dans la broderie ont les organes sexuel très détaillés, souvent accentués et presque exhibés, avec des couleurs différents du reste du corps et un accent mis sur le gland et les testicules. Mais, dans deux cas, les sexes dépassent les conventions et semblent figurer des érections : dans la scène des messagers, dans celle où Harold se rend au palais de Guillaume (fig. 7, 10). Doit-on prendre en compte, pour expliquer ces détails, une tension dramatique particulière astucieusement soulignée par l'excitation du cheval, comme une stratégie représentative, une alerte sensuelle, qui mettrait en valeur le ressenti émotionnel de l'animal pour mieux mettre l'accent sur l'excitation guerrière et l'importance du moment vécu? Ou bien s'agit-il d'un détail dans la représentation du cheval qui cherche à mettre en valeur les qualités du cavalier, sa nature guerrière, sa virilité; le sexe du cheval comme métonymie de la puissance du cavalier?
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Pêcheur, apôtre, ayant reçu pour mission d'évangéliser l'Espagne, Jacques le Majeur fut le premier des pèlerins. De Galilée en Galice, le saint mena une vie exemplaire, semée de miracles et d'épreuves, jusqu'au martyr qu'il subit à son retour à Jérusalem. Son corps fut ramené en Espagne, et, très tôt, son tombeau découvert à Compostelle, fit l'objet d'une vénération immense.
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L’Histoire de l’art a pris désormais une place propre et très distincte en tant que discipline humaniste parmi les sciences historiques et sociales ; mais on a parfois aussi le sentiment de vivre une crise de la discipline, une crise de son autonomie face au danger d’absorption de la part d’autres disciplines ; crise de croissance également, peut-être, crise méthodologique face aux nouveaux enjeux technologiques, crise, enfin, due à la critique des méthodes des historiens de l’art exercée par les spécialistes des champs voisins.
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Pendant l'Antiquité, l'âne est dépeint comme dépourvu d'intelligence, stupide, obstiné, lâche, laid, intéressé par la luxure et de temps en temps rusé. Au Moyen Âge, il apparaît comme un animal du peuple, opposé au cheval, plus noble. Sa connotation chrétienne dérive de sa présence dans différents épisodes du Nouveau Testament comme la Nativité, la fuite en Égypte ou l'entrée du Christ à Jérusalem, ce qui sous-tend la fréquence avec laquelle il apparaît dans l'iconographie romane.
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Les champs thématiques de l’Histoire de l’art appartiennent à deux grands groupes : ceux qui traditionnellement ont été admis comme étant des parties intégrantes de la discipline (architecture, sculpture, peinture, arts de la couleur, arts des objets) et ceux qui, tout en étant des arts dans le sens le plus large du terme, ne sont que rarement pris en compte dans le giron restrictif de l’Histoire de l’art universitaire (théâtre, danse, musique, poésie, cinéma, cirque).
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