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Critiques de Xavier Dorison (2194)
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Goldorak (BD)

Presque 3 ans que je n’avais plus lu de bandes dessinées, moi qui en lisais parfois 500 par an. Mais là, comment résister à cette couverture qui réveille tant de souvenirs d’enfance. Ah, nostalgie quand tu nous tiens !



La première bonne nouvelle de cet épilogue à la série culte est que Goldorak n’est pas mort ! Après avoir vaincu les troupes de Véga, Actarus et sa sœur Phénicia sont retournés sur leur planète Euphor, tandis que leurs acolytes sont retournés à une vie plus pépère. Jusqu’au jour où un terrible Golgoth s’écrase sur le Mont Fuji, tout en donnant un ultimatum aux terriens : ils ont 7 jours pour abandonner l’archipel du Japon aux derniers survivants du peuple de Véga, emmenés par le général Yros d’Arkhen…



La deuxième bonne nouvelle est que le héros de Gō Nagai est ressuscité par cinq auteurs aussi talentueux que passionnés par Goldorak, comme en témoigne le bonus d’une trentaine de pages en fin d’album. Il n’en fallait évidemment pas plus pour réveiller le bédéphile qui sommeillait encore en moi et titiller le quadragénaire nostalgique issu de la génération du Club Dorothée et nourri aux dessins animés nippons de Récré A2.



La meilleure nouvelle est cependant que les auteurs sont parvenus à conserver l’esprit de la série tout en lui donnant un nouveau souffle. Le scénario de Xavier Dorison (Undertaker, Ulysse 1781, Long John Silver, W.E.S.T., XIII Mystery, …) et Denis Bajram (Universal War One, Universal War Two, Alix Senator, Trois Christs) tient non seulement la route, mais offre surtout un épilogue merveilleux et parfaitement rythmé à cette série culte. Et que dire du travail visuel de Denis Bajram (scénario et dessins), Brice Cossu (dessins), Alexis Sentenac (dessins) et Yoann Guillo (couleurs), qui ont peaufiné chaque planche dans les moindres détails. Une véritable claque !



Bref, cinq auteurs qui réalisent l’exploit de ramener des centaines de lecteurs plus de 40 ans dans le temps, pour les abandonner le regard plein d’étoiles…celles qu’ils avaient dans les yeux en étant petits, obnubilé par ces héros qui animaient leur petit écran. Merci !



Alors, n’hésitez pas, foncez ! Goldorak Go !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Aristophania, tome 2 : Progredientes

Deuxième tome de la série Aristophania, Progredientes, comme son titre obscur le montre pourtant, décrit les progrès que vont faire ou ne pas faire, Basile, Victor et Callixte, pris malgré eux dans une guerre de magicien entre le royaume Azur et le roi banni.

Les deux frères et la sœur sont sous la protection d’Aristophania depuis le premier opus, et alors que les forces obscures du roi banni se montrent de plus en plus puissantes, elle doit absolument permettre à ces trois enfants de découvrir leurs part d’Azur en eux. C’est à dire devenir de vrais magiciens. Mais cela ne s’apprend pas, cela se découvre. Et les enfants ne comprennent pas pourquoi elle leur donne des énigmes à percer et des travaux absurdes à réaliser. Comme si les enseignements de Monsieur Miyagi dans Karaté Kid rejoignaient celui de maître Yoda de l’Empire contre attaque.

Mais élevé dans un monde humain jusque-là, les trois enfants sont-ils réellement les derniers espoirs de l’Azur comme le pense Aristophania ?

Pendant qu’ils semblent inaccessibles à la magie, les sbires du roi banni paraissent eux de plus en plus forts. Le temps presse. L’espoir s’effrite.

Le scénario de Xavier Dorison est toujours aussi bon.

Après un premier tome d’exposition mais déjà sacrément addictif, le deuxième nous plonge dans le vif du sujet. Une sorte de roman d’apprentissage fantasy - belle époque - provençal.

La comparaison avec la guerre des étoiles faite par Alfaric est très juste. On peut aussi penser aux X-men ou aux Chroniques du Grimnoir de Larry Correia.

Aristophania, le personnage qui donne son titre à la série, prend elle aussi un peu plus d’épaisseur. De figure un peu lointaine, elle devient plus humaine (ce qui pour une sorte de sorcière est un peu paradoxal). Les trois enfants, eux, sont en train de venir plus adultes. Leur compréhension du monde très compliqué dont ils découvrent quelques bribes au fur et à mesure de leur apprentissage accélère ce passage, mais ne les rend pas pour autant sensibles à l’Azur. A moins que …

Joël Parnotte est encore une fois très à l’aise dans cette histoire sombre et magique à la fois. Il passe de planches lumineuses sous le soleil de Provence à des moments plus sombres et parfois glauques avec une aisance absolue. Les décors sont fouillés et détaillés, les personnages ont tous du caractère et ce roi banni représenté comme un Jean Valjean sortit des Misérables, réussit à nous inquiéter pour le sort des enfants et celui du royaume d’Azur.

Nous sommes maintenant à la moitié de l’histoire, à l’aube de la guerre et une fois n’est pas coutume, le clan maléfique semble avoir une longueur d’avance sur les héros. Vite le prochain épisode !
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Goldorak (BD)

Fin 2020-début 2021: 4 missions spatiales sur la lune (EM-1 américain, Korea Pathfinder de la Corée du Sud, Luna 25 russe et le SLIM japonais. )





La dernière mission lunaire a réveillé "Hydragon" , le dernier Golgoth, le plus puissant et le plus destructeur...





Actarus et Phénicia avaient quitté la Terre, pour leur planète natale Euphor, après avoir vaincu les monstres de Vega, 10 ans plus tôt...





Face à la menace, Procyon recherche Actarus. (Acturus qui est devenu barbu, déprimé et qui boit.)





Le héros semble même hésiter, sa main tremble au dessus des commandes du Goldorak...

Un vaisseau caché au fond de l'eau (sous la route n°9) et qui porte des traces de rouille.





Les auteurs posent la question qui hante les fans de Goldorak la série. Pourquoi Vega envoyait les Golgoths un par un (au lieu de toute leur flotte), pour envahir la Terre...





Et si c'était seulement des barges ou des vaisseaux d'exploration? (des vaisseaux armés et destructeurs !)

Car Vega veut annexer le Japon, et vider le pays de ses habitants, pour abriter son propre peuple, à la dérive...





L'humanité doit-elle accepter ou combattre Hydragon? En sachant comment peuvent se comporter des "immigrés" non humains, qui n'ont rien de commun... avec la Terre, avec les droits des hommes, avec leur culture ou même leur... religion?

Surtout quand on sait comment les vainqueurs se comportent avec les vaincus?

Si tant que Vega ne vénère pas le... Dieu de la destruction?

Souvenez vous du commandant Minos, qui partageait son corps avec une créature nommée Minas (ils s'entretuent dans le dernier épisode !)





Il y énormement de clins d'oeil, à la série. La pochette du vinyle de Noam et sa chanson, par exemple. Ou la relation entre Alcor et Phénicia...et Vénusia!

Épisode 47:Le lac embrasé.

-"Oui, je suis amoureux de Vénusia, mais je suis l'ami d'Actarus et rien ne doit nous désunir, ce serait trop stupide." Disait Alcor.





"Il est né d'une galaxie

Aux frontières d'une autre vie

Qui est-il, d'où vient-il?

Formidable robot

Des temps nouveaux."

Goldorak go!
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Le château des animaux, tome 1 : Miss Bengalore

Depuis que les humains ont quitté le château, les animaux sont égaux et libres dans la nouvelle république qu’ils ont fondée. Du moins c’est ce que veulent leur faire croire le président taureau Silvio et les membres de sa garde canine (qui n’ont pas de noms mais des numéros), car certains sont plus égaux et plus libres que d’autres en exploitant leurs prochains sans merci pour conserver le rang et les privilèges qui les placent au-dessus des autres. Les animaux triment dur et crèvent de faim tandis le président et sa clique se gavent en permanence, et donc ce qui devait arriver arriva : l’oie Marguerite lance une révolte au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, et les puissants qui ne comprennent que le langage de la violence la réprime dans un bain de sang sans précédent ! Tandis que Miss Bengalore pense à sa survie et à celle de ses deux chatons et tandis que les animaux terrorisés pleurent leurs morts, le président taureau Silvio lui fête sa victoire en buvant une baignoire de champagne… Le pouvoir jubile et pense être tranquille pour longtemps, quand arrive au château le rat va-nu-pieds Azélar qui raconte l’histoire du fakir va-nu-pieds Gandhi qui par la non-violence fit plier le plus puissant empire du monde. Pour le président taureau Silvio, il représente un danger mortel et il envoie sa garde canine régler son sort. Sauf qu’il est sauvé par Miss Bengalore et ses amis, et que pour les remercier il décide de devenir leur coach en « lutte contre la tyrannie » : la dictature le sait pas encore, mais elle est déjà morte ! La révolution à la marguerite est en marche et rien ne l’arrêtera : pour les crevards et les salopards, c’est le début de la fin !!!





On pourrait écrire que "Le Château des animaux" commence là où finissait "La Ferme des animaux" : tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres et en profitent pour asservir peu ou prou tous les autres… Décrire les mécanismes de la tyrannie c’est une chose, trouver le moyen de s’en débarrasser sans haine ni violence, sans mépris ni indifférence c’en est une autre. Nous ne sommes donc ni dans le remake, ni dans la relecture, ni dans la suite du classique de George Orwell, mais dans le récit qu’il aurait dû écrire s’il avait connu le meilleur de l’humanité et non le pire. C’est ainsi que le rat Azélar, la chatte Bengalore, le lapin César et le canard Ruck partent tous ensemble en croisade contre le Grand Capital et la Bête Immonde, ces deux faces de la même pièce. La tâche et rude, le chemin est long et rempli d’embûches, et comme chacun le sait la voie menant vers l’enfer est pavée de bonnes intentions… Parviendront-ils à destituer le président taureau Silvio et sa garde canine (qui roulent des mécaniques devant les animaux mais qui se chient dessus devant les humains) ? To Be Continued !



Je tiens vraiment à signaler que le courage de la veuve Miss Bengalore n’est pas sans rappeler le courage de la veuve Brisby, personnage principal du fabuleux mais méconnu et mésestimé film d’animation "Brisby et le Secret de NIMH" de Don Bluth, tiré du premier tome de la trilogie de Robert C. O'Brien.

Ésope, Jean de La Fontaine et d’autres avaient bien compris que la fable animalière et l’anthropomorphisme avaientt un formidable pouvoir de critique sociale et politique. Et ici les auteurs livrent un travail extraordinaire : le scénariste Xavier Dorison a été consulté ses frères d’armes Alex Alice et Matthieu Lauffray, tandis que le dessinateur Félix Delep s’est rappelé au bon souvenir de son mentir Lewis Trondheim.

Xavier Dorison évoque les tyrans totalitaires, les bouchers de la Terreurs, Fidel Castro, Mouammar Kadhafi et Rouhollah Khomeini, mais pourtant on se surprend à identifier des propos et des postures d’Emmanuel Macron, d’Édouard Philippe, de Christophe Castaner ou de Benjamin Griveaux comme ceux et celles de Donald Trump, de Boris Johnson ou d’Angela Merkel. Comme c’est étrange ? On nous aurait menti à l’insu de notre plein gré ??? Car que font les autoproclamées élites occidentales à part être complices entre autres choses de nettoyage ethnique en Syrie et de crimes de guerre au Yémen ? Diviser pour régner, en espérant voire en priant que la fin du monde subvienne avant la fin de l’hypercapitalisme et de l’ultralibéralisme qui assurent leur rang et leurs privilèges (car comme dirait l’autre, après tout « après moi le déluge »)… Ah ça oui, quel Monde De Merde !





PS : visiblement le scénariste Xavier Dorison dérange certains autant que le conteur Azélar dérange le président taureau Silvio et sa garde canine car ils y en a qui sortent du bois pour le qualifier de sale gaucho porté par une immonde populace sur les réseaux sociaux… bien sûr que j’ai des noms, et ils/elles se reconnaîtront, mais je n’ai aucunement envie de leur faire de la publicité !
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Le maître d'armes

Hiver 1535, les guerres de religions commencent seulement à ensanglanter l’Europe toute entière : on va se battre frère contre frère, ami contre ami, ville contre ville, royaume contre royaume… Dans le Haut-Jura, aux pieds des Alpes, c’est à la frontière du Royaume de France et des Cantons Suisses que le sort du continent va se jouer !

http://www.babelio.com/auteur/Xavier-Dorison/2412/citations/800950

Entre cape et d’épée classique et survival moderne, nous suivons la cavale de Casper, un jeune homme plein d’illusions, et d’Hans Stalhoffer, un vieil homme plein de désillusions, ancien maître d’armes de François Ier, tous les deux dépositaires des dernières volontés de leur ami commun Gauvin, un médecin humaniste qui voulait éditer la Bible en français pour que tout le monde puisque y avoir accès…



Nous sommes dans une œuvre antisystème, presque une lutte des classes vue d’en bas, puisque nos deux héros sont alternativement traqués par les sbires du système menés par Giancarlo Massimo Alessandro di Maleztraza (qui souhaite plus que tout prouver à la face du monde qu’il est plus fort qu’Hans Stalhoffer), et les dupes du système menés par le simple mais rude Thimoléon… Et tous sont victimes de la peur et l’ignorance, qui ne sont que des outils permettant aux zélites de diviser pour mieux régner… Monde De Merde !

Tout n’est qu’allégorie dans cette œuvre puissante voire envoûtante : Moyen-Âge contre Renaissance, épée contre rapière, noblesse contre bourgeoisie, ancien contre nouveau, honneur contre argent, travail contre rente, Côté Clair contre Côté Obscur de le Force, toujours plus facile et toujours plus rapide…

Chaque personnage, évolue durant ces 100 pages de bruits et de fureur, et ce qu’il soit bon ou méchant… C’est suffisamment rare pour le signaler ! Casper mûrit en étant contaminé par le réalisme de Hans et Hans rajeunit en étant contaminé par l’idéalisme de Casper… Nous sommes donc quelque part dans un formidable buddy movie, mais il s’agit d’abord et avant tout d’une aventure humaine sombre, violente et cruelle ! Mais comme vous le savez, au fond de la Boîte de Pandore se cache l’Espoir (ici d’un monde meilleur pour des hommes meilleurs). Suivez l’actualité : fondamentalement, rien n’a changé en 500 ans… « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » (Martin Luther King)



Xavier Dorison est un top scénariste dont la culture cinématographique n’est plus à démontrer : ici cela se sent, et les clins d’œil aux films de genre sont légion… Je me contenterai de citer les hommages à "La Vallée perdue" de James Clavell (1971), à "Les Duettistes" de Ridley Scott (1977) à au "Rob Roy" de Michael Caton-Jones (1995)… Que des saines références quoi ! ^^

Les dessins de Joël Parnotte sont d’excellente facture. Son style est assez proche de celui d’Yves Swolfs, et on sent l’ambition de faire du réalisme sergio leonien… Pour ne rien gâcher le découpage est d’une belle efficacité : bref que de bonheur que cela soit en gros plan ou en panoramique et on nous régale d’une galerie de tronches comme de beaux paysages !



Pour terminer, une pensée pour tous les amateurs de fantasy, qui s’ils ont quelques affinités avec les œuvres de David Gemmell vont kiffer de bout en bout : tous les personnages de cette bande dessinée semblent être issus de l’imaginaire du défunt maître anglais de l’heroic fantasy… Parfois, la vie est belle !





PS: est-il besoin de préciser que cela ferait un film du tonnerre ? blink
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Goldorak (BD)

BD SCIENCE-FICTION / SUPER-ROBOTS



Au grand dam des petits cercle intellos prout prout, il existe des oeuvres des défient le temps pour des millions et des millions de gens, et parfois mêmes des milliards et des milliards de gens. Tout simplement parce qu'elles portent de grands sentiments au lieu de petites idées… Donc non, cette adaptation n'est pas un "doudou pour boomers" comme on peut le lire ici ou là chez les thuriféraires de Télérama, mais bel et bien un plaidoyer universel pour la paix et la compréhension entre les peuples (choses dont ne veulent pas nos élites autoproclamées qui veulent absolument rejouer les années 1930)...



Ce projet de faire revivre les aventure du Prince de l'Espace aura duré 5 ans. Et bien on n'aura pas attendu pour rien ! C'était déjà culotté de réaliser un stand-alone de 145 pages, alors si on ajoute 20 pages de bonus c'est la fête. Les graphismes à six mains de Denis Bajram, Brice Cossu et Alexis Sentenac sont d'excellente facture, et la colorisation de Yoan Guillo tire encore l'ensemble vers le haut. C'est fluide et c'est dynamique, mais c'est surtout très beau. Alors on retrouve les personnages d'origine avec le relationship drama qui va bien, l'action et l'émotion de la sérier d'origine avec la touche d'humour voire d'autodérision qui va bien (souvent pour se foutre de la gueule des clichés hollywoodiens par ailleurs). Mais qui de mieux que Xavier Dorison le paladin de la culture populaire pour lutter contre la peur et l'ignorance, la haine et la violence, le mépris et l'indifférence ? Parce que finalement il ne manque à cet album que le destin de l'Empire de Véga : que sont devenus tous ces peuples réduits en esclavage ? J'aurai bien vu les victimes devenues bourreaux, les bourreaux devenir victimes, et Actarus et Goldorak obligés de protéger ceux qui l'avaient si longtemps combattu… On a bien réussi a rebooter "Mazinger Z", si Gô Nagai et la Toei voulait bien laisser les plus grands artistes de l'autre pays du manga rebooter "Grendizer" / "Goldorak", nous serions tous morts et au paradis des geeks !!! Mais au final la boucle est-elle vraiment bouclée ?!
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1629 ou l'effrayant histoire des naufragés du..

Je ne sais pas pourquoi mais je m’attendais à un one-shot ce qui n’est pas le cas malgré l’impressionnant nombre de pages et un grand format.



Cette première partie va se concentrer sur la traversée qui va se révéler assez périlleuse à cause d’une mutinerie qui se prépare. Les cales sont chargés d’or ce qui attise bien des convoitises. C’est surtout la volonté d’aller vite pour rejoindre Sumatra dans les plus courts délais qui entraîne un mécontentement. En effet, point de réapprovisionnement sur la terre ferme après des mois de navigation en pleine mer.



On a l’impression de revivre l’exploitation par des actionnaires qui forcent à des conditions de travail assez désastreuses surtout que la discipline est d’enfer.



Je connaissais l’histoire des révoltés du Bounty mais pas celle du Jakarta, un navire marchant appartenant à la puissante compagnie hollandaise des Indes orientales.



Visiblement, il s’agirait de l’une des pages les plus sanglantes de l’histoire maritime. Je ne sais pas vraiment de quoi il s’agit au juste, ne voulant pas spoiler un récit que je ne connais pas.

Les auteurs livrent une partition vraiment impressionnante de qualité que cela soit au niveau du scénario que sur la forme graphique. Xavier Dorison est véritablement au sommet de son art pour nous conter ce récit plutôt sombre qui procure ses effets tonitruants.



Evidemment, il y a une atmosphère quasi étouffante à bord de ce navire avec des personnages assez charismatiques.



Je ne peux que participer au concert de louanges qui entoure cette BD car c’est vraiment mérité. Quand le résultat est là, on ne peut que constater. Cela fait du bien de lire une BD aussi puissante et magistrale.

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Le château des animaux, tome 1 : Miss Bengalore

Dans ce château, plus tard transformé en ferme par les hommes, abandonné depuis longtemps, les animaux s'y sont installés. Ravis de pouvoir devenir des « citoyens » au sein de la « République ». Une République gouvernée par le président Silvio, un énorme taureau encadré par un coq et flanqué de sa garde de chiens, à laquelle les autres animaux n'ont finalement pas d'autre choix que d'obéir, notamment en remettant le fruit de leur travail au grenier central. Mais, aujourd'hui, la poule Adélaïde est accusée d'avoir volé un œuf. Son propre œuf ! Sous les crocs de la milice des chiens, la pauvre Adélaïde meurt sous les yeux de ses camarades. Dont la chatte, Miss Bengalore. Elle-même trimant à longueur de temps, le soir venu, elle est ravie de retrouver ses deux chatons que l'oie Marguerite garde dans la journée. C'est d'ailleurs cette dernière qui osera la première se révolter contre le manque de nourriture dont ils souffrent tous...



La République des animaux n'en porte désormais plus que le nom. Soumis au pouvoir dictatorial d'un président, les animaux du château s'épuisent au travail (pour le soi-disant bien collectif), sont rationnés et n'ont que très peu de liberté. Mais bientôt un vent de révolte et de conscience politique va souffler... Premier volet d'une quadrilogie, dans la lignée de La ferme des animaux de George Orwell, Xavier Dorison nous offre un album remarquablement construit et parfaitement réussi. Entre rire et cruauté, résignation et espoir, cette fable animalière, intense et dramatique, prône avant tout la non-violence. Graphiquement, Félix Delep fait montre d'un travail remarquable. Les animaux sont très expressifs, le trait délicat, les décors magnifiques et la palette de couleurs subtile.

Un premier volet prometteur...

Un seul bémol, la typographie parfois trop petite.
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Long John Silver, Tome 1 : Lady Vivian Hast..

J’étais en manque de piraterie, de filles de joie et de tafia ! « Ça arrive », me direz-vous, mais alors que lire dans ces circonstances ? Pour sa magnifique couverture et sa sombre ambiance, Long John Silver m’a lourdement mis le grappin dessus (ou le crochet pour les plus manchots d’entre nous).



Avec ce premier opus de la tétralogie, nous avons affaire à un long tome d’introduction, il faut le dire tout de suite. Le scénario de Xavier Dorison nous ballade dans l’Angleterre du XVIIIe siècle que l’Eldorado fait encore rêver, mais nous n’embarquons véritablement pour le Nouveau Monde que bien tardivement. Pour autant, nous pouvons déjà sentir et ressentir les effluves d’une forte ambiance, prenante et captivante. Ce n’est pour rien que les auteurs avouent dès la préface leur hommage apporté à L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson.

L’aspect graphique met laisse un goût amer, car le dessin en lui-même semble en demi-teinte. Ainsi, nous pouvons admirer les magnifiques idées de Mathieu Lauffray pour les décors et les plans larges, mais dès qu’il s’agit des traits d’un visage, d’un personnage en pleine action, le résultat va en rebuter plus d’un, moi le premier en fait. De plus, autant le lettrage est bien choisi pour les passages liés au narrateur (style parchemin disons), autant il paraît bien compliqué de le lire sur un fond blanc…



Clairement, ce sont des problèmes de choix qui m’ont gêné dans cette lecture. Pour autant, je serai ravi de poursuivre l’aventure car on sent bien qu’il y a matière à faire une série de haute volée !



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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

Marseille, 1900. L'ouvrier Clément Francoeur meurt, et sa veuve et ses orphelins subissent les affres du déclassement et les misères humaines qui vont avec… 9 neuf ans plus tard, Adèle se laisse emprisonner pour sauver son aîné, et entre lutte des classes et guerre des mondes ses 3 enfants sont obligés de s'en remettre à leur marraine fée Aristophania Léontine Armance Bolt-Privat de Rochebrune. Ils passent des taudis parisiens aux mas provençaux pour découvrir que leur père n'était pas ouvrier mais un chevalier, et que le dénommé Arlin Stagaart en quête du graal dénommé Source Aurore a été assassiné sur ordre du Roi Banni…



Cela aurait pu se passer il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, mais cela se passe à la Belle Époque dans la Provence de Marcel Pagnol ! Et on aurait pu faire de l'urban fantasy yankee avec Seelie (qui avec son serment d'extinction laisse l'humanité à sa destinée) et Unseelie (qui avec la folie du Roi Banni veut la dominer), mais on a fait le choix du récit d'apprentissage pour ressusciter la Quête du Héros aux mille et un visages avec une lutte du Bien et Mal qui voit s'affronter chevaliers jedis et renégats siths ! Car les auteurs nous font croire à un revival Portal Fantasy genre "Alice au pays des merveilles", "Peter Pan", "Narnia", ou plus récemment "Miss Peregrine et les Enfants particuliers", mais Aristophania est moins la Mary Poppins de Pamela L. Travers que l'Obi-Wan Kenobi de George Lucas. Parmi les Changelins qui s'ignorent qui sera le Nouvel Espoir ? le rebelle Basile, la rêveuse Callixte ou le rationaliste Victor ?? Que la Force soit avec eux !!! (les auteurs ne tromperont personne : dans leur « fantasy bouddhiste », la description de l'Azur est mot pour mot celle de la Force dans "Star Wars" ^^)

Dans une série bien construite chaque épisode amène des réponses, chaque épisode a son importance et chaque épisode apporte sa pierre à l'édifice, ce qui est parfaitement le cas ici : le scénariste Xavier Dorison est au top de sa forme, le dessinateur Joël Parnotte est au top de sa forme, donc sans être méprisant envers qui que se soit on mesure avec cette oeuvre d'une immense supracoolitude les différences qui existent entre les bons artisans et les grands artistes...





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2019
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Undertaker, tome 1 : Le mangeur d'or

Chanson pour une excellente BD western spaghetti...





Il descend de la montagne, en corbillard

Il descend de la montagne, en costard noir

Il descend de la montagne, et un vautour l'accompagne

Il descend de la montagne, pour q'ques dollars



Yippy yaya yippy yippy yée (X... autant que vous supportiez)



De bon' humeur, il va enterrer,

'n cadavre égoïste et fortuné

qui dans cet' p'tite ville minière,

de chercheurs d'or et de misère

...une histoire explosive, va déclencher



Yippy yaya yippy yippy yée (bis)



Avec grand plaisir j'ai aimé fréquenter

ce beau croque-mort bagarreur et renfermé

Les dessins détonent de vie (-euh)

dans les ocres et bleu-gris (-euh)

Et j'espère bientôt les retrouver !



Yippy yaya yippy yippy yée (*)





(*) pour vous faire sortir cette fichue chanson de la tête, il vous suffit d'aller gambiller la gigue ou vous précipiter sur le tome 2 qui vient d'être publié et qui s'intitule : "La danse des vautours".
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Undertaker, tome 1 : Le mangeur d'or

Jonas Crow est croque-mort. Aussi, dès lors que quelqu'un passe l'arme à gauche, il s'en réjouit. On lui apprend qu'un certain Joe Cusco a besoin de lui à Anoki City. Une nouvelle toute fraîche et pas encore parue dans les journaux. Et pour cause : cet homme n'est pas encore mort! Lorsqu'il se pointe dans la riche demeure de cet homme puissant, il est convié à sa table pour parler affaires. Joe Cusco tient à régler, dans les moindres détails, son enterrement qui devrait avoir lieu sous peu. En effet, atteint d'une maladie incurable, il compte mettre fin à ses jours dès le soir-même. Propriétaire de mines d'or qui beaucoup trimé dans sa vie, il ne compte pas en laisser une pépite à quiconque. Ainsi, avale-t-il tout son or afin qu'il l'accompagne dans l'au-delà. Un repas indigeste pour certains, notamment l'un des employés de Cusco qui se doute d'une entourloupe, les mineurs qui réclament leur dû ou encore le shérif d'Anoki City...



Voilà un western qui reprend tous les codes du genre à savoir des bastons, des coups de feu, un héros peut-être pas si gentil, une belle nana, un shérif corrompu, des courses-poursuites, de l'argent... Mais la réalisation dynamique et envolée de ce premier volet ainsi que les planches de toute beauté en font un album passionnant, original et addictif. Flanqué d'un charognard et d'une belle Anglaise en la personne de Rose, employée chez Cusco, l'Undertaker est chargé de transporter le corps de ce dernier au filon "Red Chance". Or, ce corps bourré d'or sera l'objet de toutes les convoitises. L'on se prend d'affection dès les premières planches pour ce croque-mort qui, en plus d'être bel homme, fait dans l'ironie et l'humour. le scénario est enlevé, le rythme soutenu et les dialogues aux petits oignons. le tout servi par un dessin de toute beauté : un trait tout en finesse, un découpage dynamique, une large palette de couleurs.



Undertaker... une pépite !
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Le château des animaux, tome 3 : La nuit des ..

Si les animaux ont remporté une victoire en obligeant Silvio à rendre le bois de chauffe gratuit, malheureusement, celle-ci sera de bien courte durée. Pour tenter d'effacer cet affront, ce dernier rendra responsable N°1, le premier chien de sa milice, et le jettera en pâture aux animaux épuisés. Triste, Miss B. ne peut constater que son échec en prônant la non-violence et reprend alors son travail au sein de la ferme, triste de son échec et résignée à tout abandonner. Même les paroles réconfortantes et encourageantes de César ne l'apaisent. Mais le rat Azélar n'est pas de cet avis. Si elle a effectivement échoué, cela aura été nécessaire pour passer à la suite d'autant que les animaux n'auront jamais été aussi unis et n'ont plus peur de Silvio...



Troisième et avant-dernier tome de cette série où l'on retrouve une Miss B. plus que jamais sceptique quant à déloger Silvio de son trône sans haine ni violence. Mais c'est sans compter sur ses nombreux amis et cet élan d'entraide. Quant à Silvio, égal à lui-même, il fait tout pour asseoir son pouvoir et son autorité. Xavier Dorison nous livre, avec ce troisième tome, un scénario tout aussi passionnant que les précédents, avec des personnages forts et approfondis et une intrigue haletante. Graphiquement, Félix Delep fait un travail remarquable. Son trait fin et élégant rend grâce à tous ces animaux. S'il apporte grand soin aux détails et aux expressions, il les fait également évoluer dans des décors magnifiques (paysages hivernaux ou printaniers), avec une mise en couleurs sensible et délicate.

Le sang du roi nous laisse présager une fin haute en couleur !





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Goldorak (BD)

Et pour un empire ---



Dis maman, pourquoi je suis pas un garçon ?



Je me fous bien des qu'en-dira-t-on, je suis caméléon

Prenez garde à mes soldats de plomb, c'est eux qui vous tueront



Ou alors ce seront les Golgoths,

ou les haines qui persistent



Retour rétro pour toute une génération et Go à la suivante



- A l'image de la création du monde, 7 jours, c'est le délai imparti au Japon pour laisser la place aux Végaliens. -



Tout en respectant l'esprit d'origine, il y a chez ce 'new' Goldorak, une modernité de ton dans les dessins d'abord, dans les sujets évoqués ensuite



- D'accord, la guerre, ce n'est pas nouveau, la haine non plus, ce qui l'est un peu plus vs 2021, ce sont les réactions des terriens, le voile levé sur la raison première de l'attaque des forces de Véga & ce qui est arrivé à/sur Euphor



* Tolérance, ouverture des frontières, respect de l'autre et de son environnement, les solutions pacifiques plutôt que politiques ou militaires *



Bref une nouvelle approche, qui 10 ans plus tard en années de récit et à partir d'un scénario repartant de zéro, reconstruit tout un univers avec des héros et des héroïnes (oui parité respectée ou presque) qui ont évolué, sont devenus plus adultes, ont vieilli, bien vieilli, clin d'oeil à Rigel.



Un regard neuf sur de l'ancien: c'est souvent dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes et celle-ci est goûteuse.



Pour les critiques pro et celles des vrais connaisseurs, voir les précédentes sur Babelio et probablement les suivantes.



Perso, en néophyte totale, je me suis régalée ce WE, me consolant de les avoir 'loupés' pendant le mois de la BD à Bxl (ils y étaient les 12 & 13/10)



Un album tout à la fois traditionnel classique, comics, manga, qui mis à part son sens de lecture de gauche à droite, mélange habilement les genres et les univers européens et japonais.





Un vrai pont transgénérationnel via une passion commune entre 'grands enfants' qui s'adresse aussi bien aux fans de récré A2, la génération du Club Dorothée et son nez pointu qu'aux plus jeunes et même aux plus âgés, comme dans mon cas, génération d'avant cette manga/anime mania.



Chaque tranche d'âge (et sexe) pourra se glisser avec délice dans une histoire qui fait oublier la terre actuelle et ses problèmes perpétuels, tout en étant résolument moderne.



- Portons un toast pour saluer l'arrivée de Kasior et remercier Argaïa

(un verre d'eau Rigel, c'est la meilleure et la plus sage des boissons)





C'est Xavier Dorison qui a lancé le projet en écrivant une très belle lettre à papa, Gō Nagai, et surprise, papa a répondu oui.



Denis Bajram, seul à l'origine des premières planches envoyées en présentation au Japon (lecture manga de droite à gauche) et dont on découvre la première bande dessinée à 10 ans en fin d'album, s'est occupé avec lui de l'histoire, des storyboards, du dessin, de l'encrage, de la finalisation des couleurs, de la couverture et de la maquette, Ouf sacré travail !



PS: en admirant en fin d'album les 30 pages consacrées aux différentes phases de ce travail gigantesque, dessins, storyboards, 2 pages/1 page, encrages, colorisations, lumières, photos, on comprend le sérieux de l'entreprise et la passion qui les anime. Chapeau.



L'ont tout de suite suivi ses copains d'atelier (via une plateforme de partage internet, la technologie a parfois du bon), Brice Cossu et Alexis Sentenac (*), pour le design des personnages, les storyboards, les dessins et l'encrage

(*) voir un de ses dessins, à 5 ans, en fin d'album.





A cette équipe de 4 au départ, est venu se joindre Yoann Guillo, qui a donné vie aux couleurs car sans colorisation adéquate, ce serait comme un plat sans épices, aidé par Anaïs Blanchard



Février 2016 - juillet 2021





C'est une femme qui a porté le projet éditorial et cocorico, c'est une Belge, Christel Hoolans, DG chez Kana Editions, fan de la première heure.

Comme quoi les robots pour les garçons et les poupées pour les filles, c'était déjà un peu dépassé en 1978. Pourvu que cela dure.





Longue vie donc à Goldorak, vs 2021.

Il l'a bien mérité, hors tout marketing, la folie et la passion sont toujours récompensés quand il y a le talent et le respect derrière !



Un résumé de la genèse se trouve en début d'album, reprenant les différents épisodes de la série et les personnages.



Pour l'aperçu visuel, lien vers quelques pages et bulles, s'il fonctionne









Pour le scénario 2021, voir la 4ième ou ce résumé hyper écourté:

« La guerre entre les forces de Véga et Goldorak est un lointain souvenir. Actarus et sa sœur sont repartis sur Euphor tandis qu’Alcor et Vénusia tentent de mener une vie normale. Jusqu’au jour où, issu des confins de l’espace, surgit le plus puissant des Golgoths, Hydragon. Un ennemi que seul Goldorak pourrait abattre... »



A la 11ième tentative, j'abandonne.
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Undertaker, tome 5 : L'Indien blanc

Une diligence se fait attaquer sauvagement par des Apaches de Salvage. Ces derniers n'hésitent pas à tuer tous les hommes qui ont osé s'aventurer sur leurs terres d'autant qu'un des leurs, l'Indien Blanc, a aussi été tué. Cet Indien Blanc n'est autre que Caleb, le fils de la veuve Joséphine Barclay, enlevé il y a presque dix ans par une horde de chiricahuas. La mère éplorée, qui possède la moitié des terres de Tucson et la plus grosse compagnie de diligence, veut offrir des funérailles à son fils. Pour cela, elle demande à son prétendant, et peut-être futur époux, Sid Beauchamp, de trouver quelqu'un qui pourrait lui ramener la dépouille de son fils. Beauchamp pense aussitôt à son vieil ami, Jonas Crow...



Xavier Dorison et Ralph Meyer remettent en selle le croque-mort, Jonas Crow, pour un nouveau diptyque. Depuis sa séparation d'avec Lin et Rose Prairie, celui-ci se retrouve à nouveau seul. Visiblement pas pour longtemps car son ami, Sid, avec qui il a, par le passé, braqué une banque, lui demande de retrouver le fils de Joséphine Barclay. Tous les deux ont intérêt à ramener la dépouille : Jonas pour effacer l'avis de recherche qui le concerne, Sid pour pouvoir épouser la veuve. Évidemment, le croque-mort trouvera sur sa route les Apaches, peu enclins à laisser l'un des leurs à un blanc. Ce scénario, avec pour décor l'hostilité entre Blancs et Améridiens au temps des chemins de fer, se révèle à la fois sombre, âpre et sans concession. D'autant que Xavier Dorison nous révèle quelques pans du passé de Jonas qui s'avèrent peu reluisants. Un tome plein de surprises et de rebondissements. Graphiquement, Ralph Meyer et Caroline Delabie nous offrent de magnifiques décors enneigés. Le trait est particulièrement soigné et la mise en page et le cadrage réussis.

Évidemment, vivement la suite !
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Le château des animaux, tome 3 : La nuit des ..

La révolte continue chez les animaux du château dans ce tome 3 de cette toujours superbe série. Les illustrations, toujours magnifiques, subliment cette BD. Quel talent il faut pour donner cette expression très juste à chaque personnage/animal ! La couverture avec Miss Bengalore est juste splendide.



Dans ce tome, on passe de l'hiver au printemps. Après avoir gagné un peu de terrain dans leur combat contre le dictateur Silvio, les animaux sont toujours menés par Miss B, conseillée par le sage rat Azelar. Mais la courageuse Miss B se pose quand-même des questions, leur début de révolte pacifique a fini dans la violence, ce qu'elle ne cautionne pas.



Ce 3ème tome est un peu différent des autres, peut-être un peu moins violent, ce qui n'est pas pour me déplaire et malgré la situation et les difficultés auxquelles font face les protagonistes face à l'oppresseur, les auteurs ont rajouté quelques touches d'humour, cela met un peu de légèreté et permet une respiration bienvenue.



Les 1ères pages nous font découvrir Silvio dans sa jeunesse et même si ceci n'excuse pas cela, il est intéressant de le voir dans une autre situation. La compagne du dictateur est davantage présente aussi, on la découvre usant de son influence pour garder ses privilèges.

D'ailleurs, les compagnes, compagnons et enfants des personnages du début occupent une place plus importante ici, dans ce tome où la solidarité face au dictateur va s'organiser.

On en apprend un peu plus sur le passé de Miss Bengalore qui explique son engagement dans cette révolte ainsi qu'un sentiment de culpabilité, mais je n'en dirai pas plus...



Dans ce nouveau combat, les animaux se battent pour obtenir la possibilité de voter "Tant que Silvio n'aura pas accepté un vote, nous ne vous obéirons plus. Vous pourrez nous mordre, avoir nos carcasses...mais pas notre soumission." La garde canine rapprochée de Silvio va avoir du fil à retordre, ce qui n'empêche pas Silvio d'user de brimades et de continuer à faire régner la peur afin d'essayer de contenir cette juste rébellion.



A l'heure où les dictatures sont malheureusement toujours bien présentes et proches de nous, cette superbe BD a une résonance particulière et ce que subissent ces animaux ne peut que nous toucher intensément.



Je crois que ce tome est mon préféré pour le moment, j'ai hâte de découvrir le 4ème et dernier de cette série.
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Le château des animaux, tome 1 : Miss Bengalore

Comme j'ai pas mal de retard dans mes critiques, et que je suis fatiguée (pour ne pas avouer un peu de paresse aussi !), je vais critiquer les deux premiers tomes d'un coup d'un seul. Pour cet exercice délicat, je vais tâcher de ne pas trop en dévoiler, tout en donnant envie de lire cette magnifique BD librement adaptée de "La ferme des animaux" de George Orwell.

En ces temps peu glorieux que nous vivons, qui n'a jamais songé que peut-être les animaux mériteraient plus que les humains de s'approprier la Terre, ils en feraient meilleur usage, sans doute ? Vaste question, à laquelle cette série vous aidera peut-être à réfléchir, et qui sait vous apportera des éléments de réponses.

Dans ces deux premiers albums, on découvre des protagonistes animaux qui nous rappellent furieusement certains humains de sinistre mémoire, et même un dictateur contemporain qui possède à fond l'art de manipuler son peuple tout en perpétrant des massacres et en embastillant ceux qui ne sont pas d'accord avec sa façon de régner. Dans la fiction c'est un taureau (Silvio), mais ça aurait pu être un ours... Et sa garde rapprochée est constituée de molosses aux crocs acérés, certains obéissant aveuglément, d'autres qui souhaiteraient s'élever dans la hiérarchie et réfléchissent à des techniques plus efficaces que la violence pure pour asservir les animaux de la basse-cour. Peut-être encore plus dangereux que les brutes épaisses...

Heureusement, dans la basse-cour du château, on trouve aussi des animaux courageux qui n'ont pas l'intention de se soumettre éternellement aux brimades et aux travaux épuisants auxquels on veut les obliger en échange de maigres victuailles et d'un peu de bois pour se chauffer. Ils vont trouver un guide spirituel en la personne d'un rat baladin qui va semer en eux les graines d'une révolution pacifiste, à la manière de Gandhi, dont il leur a conté l'histoire. Et c'est une chatte, maman de deux petits et dont le mâle est décédé, qui va la première trouver le courage de se dresser contre la tyrannie de Silvio, avec l'aide de Marguerite, oie de son état, et de César, dit "l'empereur de ces dames", un lapin gigolo mais pas que.

Miss Bengalore, dite "Miss B." est une formidable héroïne que j'ai vraiment admirée, parce qu'elle est tellement humaine, mais dans ce que l'humain a de meilleur. Elle se débat dans une foule de problèmes, entre ses chatons à garder, son logis trop petit et insalubre, son boulot trop dur pour ses maigres forces, et la hantise de ne pas rapporter assez de nourriture à la maison. Mais malgré tous ses soucis, elle refuse d'abandonner, elle aide ceux qui sont encore plus misérable qu'elle, et elle réussit à surmonter sa timidité pour mener des actions subversives contre l'oppresseur. Elle est loin d'être parfaite, elle connaît le découragement, l'envie de laisser tomber, mais toujours elle lutte contre ses propres faiblesses.

César est l'un de mes personnages préférés, il apporte la touche d'humour à l'histoire, et se révèle un merveilleux cat-sitter. A vrai dire, j'ai quasiment tout aimé dans ces deux albums, même les "méchants" parce que ça fait tant de bien de les détester, et à travers eux, les vrais méchants, les dictateurs humains, que ce soit ceux de la 2ème guerre mondiale, ou ceux que nous connaissons actuellement. Ces animaux sont peut-être des caricatures de la réalité, mais quel dictateur n'a pas ses lieutenants vils flatteurs, bêtes exécutants, ou calculateurs vicieux ? Et le dessin de Félix Dorison rend à merveille les différents caractères avec beaucoup de subtilité et des détails soignés. Ces regards, surtout dans les gros plans, ça vous donne le frisson !

Et les couleurs, souvent dans les tons bruns, verts, avec des touches bleues la nuit, et la blancheur de Miss B. (et de la neige dans le second tome) contribuent à l'ambiance oppressante. Le jaune du coeur de la marguerite (symbole pacifique de la révolte) n'en est que plus éclatant.



J'ai beau chercher, je ne trouve rien à reprocher à cette série pour l'instant, et je n'ai qu'une hâte : me procurer la suite ! Le tome 3 devrait paraître cette année...
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Le Château des animaux, tome 2 : Les Margueri..

L'hiver s'est installé. Les animaux, malgré le froid mordant, récoltent les maigres cultures de l'hiver pour continuer à remplir le grenier central et construisent la nouvelle tour de guet. En sus, ils ont l'obligation de participer à l'activité de bûcheronnage et de ramassage de bois. Heure supplémentaire qui, malheureusement, n'est pas rémunérée. Le comble est qu'ils doivent, en plus, payer ce bois pour pouvoir se chauffer. Miss B et Monsieur César échafaudent toujours des plans pour tourner en ridicule le président Silvio, notamment en dessinant des marguerites. De plus en plus d'animaux viennent également frapper le seau sur lequel est dessinée la tête de Silvio. Le combat continue, un nouveau plan d'action se profile et, à la surprise de Miss B, nombre d'animaux se rallient...



Le vent de révolte continue de souffler sur le château des animaux. Le rat Azélard prodigue de nouveaux conseils à Miss B et Monsieur César. Le trio, bientôt suivi par de nombreux animaux, met en place un nouveau combat, toujours sans violence et sans haine. Mais il risque d'être dur et l'issue s'avère toujours aussi incertaine, Silvio campant sur ses positions de dictateur. Ce deuxième tome se révèle tout aussi réjouissant que le premier. Si les rebondissements sont moins nombreux et le rythme plus lent, il n'en reste pas moins captivant tant Xavier Dorison maîtrise le scénario. Graphiquement, Félix Delep nous offre de magnifiques planches hivernales. Un trait délicat et expressif, une palette tantôt froide tantôt chaude et une mise en page originale.



Vivement le troisième opus !
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Undertaker, tome 6 : Salvaje

Jonas Crow est embauché par Sid Beauchamp pour ramener le corps de Caleb, le fils de la richissime Joséphine Barclay et future épouse de Sid, mort en territoire apache. Mais la mission qui s'avérait des plus simples se complique dès lors que le croque-mort apprend par Salvaje que Caleb n'était nullement l'esclave des Indiens. Bien au contraire, il était son époux et le père de son enfant et un meneur de la résistance apache. Pire, il n'a nullement été abattu par les Indiens mais empoisonné par Sid lui-même ! Aussi Jonas décide-t-il de ramener le corps de Caleb en territoire apache. Mais il échoue et se retrouve captif de Sid, ainsi que Salvaje, son fils Chato, et le vieux guerrier Kenitei, qui les ramène tous vers Tucson. Sous peine de représailles, Jonas doit suivre les prérogatives de Sid, notamment celles de ne pas dévoiler les causes de la mort de Caleb à sa mère...



Sixième tome des aventures de notre croque-mort préféré qui clôt le diptyque entamé avec "L'indien blanc". Si Jonas Crow était ravi de ses retrouvailles avec son ami d'enfance, Sid Beauchamp, il va vite déchanter maintenant que le voilà fait prisonnier, ainsi que Salavje, Chato et Kenitei. Sid pense-t-il sincèrement que son ami va ainsi se laisser mener par le bout du nez ? Dès les premières pages, le ton est donné et la tension ne cesse de s'accentuer tout au long de cet album, jusqu'au final explosif. Xavier Dorison nous concocte un scénario captivant, détonant et finement maîtrisé aux personnages fort bien campés. Graphiquement, le duo Ralph Meyer / Caroline Delabie fonctionne toujours à merveille en nous proposant des planches cinématographiques fort détaillées et expressives.

C'est sans surprise que l'on attend impatiemment le tome 7...
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Undertaker, tome 4 : L´ombre d'Hippocrate

Un duel sans merci entre Quint et Jonas Crow, l'Undertaker, laisse ce dernier plus que jamais revanchard. En effet, gravement blessée, Rose n'a eu d'autre choix que de suivre l'Ogre de Sutter Camp, alias Jeronimus Quint, dans l'espoir qu'il soigne son poignet. Crow, toujours accompagné de Lin, se lance à leur poursuite. Une poursuite semée d'embûches et de rebondissements qui ne laissera personne indemne...



Jonas Crow, alias l'Undertaker, est un personnage marquant que l'on aime retrouver et qui s'inscrit dans le paysage du western. Dans ce quatrième album qui finit en apothéose le deuxième dyptique de cette série, Xavier Dorison nous offre un scénario sans temps mort dans lequel le personnage de l'Ogre est plus que jamais effrayant, démoniaque et sadique. Des scènes de combat sans pitié, des règlements de compte, des dialogues piquants, des personnages secondaires que l'on apprend à découvrir (notamment Lin). Graphiquement, le trait de Ralph Meyer est toujours aussi précis. Les planches fourmillent de détails et la mise en scène est nerveuse.
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