AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Xavier Hanotte (69)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Couteau de Jenufa

L'inspecteur Barthélémy Dussert est à une période clé de sa vie professionnelle , en effet , nous sommes à la fin des année 90 , au moment où la gendarmerie belge va disparaître avec la réforme des polices , l'inspecteur s'interroge sur son devenir professionnel et sentimental aussi car il est amoureux de sa coéquipière depuis de nombreuses années et il n'arrive pas à se déclarer .

Barthélémy D . est un inspecteur atypique , à qui on réserve les enquêtes les plus insolites , ici , son travail consiste à retrouver un mystérieux écrivain qui a disparu sans laisser de traces , et en mlus tous les livres de Laurent Legris sont introuvables .

Notre inspecteur reçoit un bien étrange courrier ' des fragments ' d'un livre qui semblent avoir été écrits par Laurent Legris .

Interrogations multiples , jeux de miroirs dans tous les sens du terme , alter-egos mystérieux réels ou imaginaires , indécision en amour voilà quelques thémes qui parcourent ce roman atypique comme la façon dont il est traité .

J'ai beaucoup aimé cet univers asez onirique mais toujours rattrapé dans la réalité , une alternance de rêveries et de concrets très bien dosées .

Coup de coeur pour le dénouement de l'histoire d'amour auqel on ne s'attend pas du tout .

J'ai l'impression de ne pas rendre hommage au roman avec ma critique , difficile d'expliquer l'atmosphère .

Un dernier mot encore le titre ' Le couteau de Jenufa ' fait référence à un opéra de Léo Janacek que B. écoute en boucle presque chaque soir .

L'auteur Xavier Hanotte est un écrivain qui s'apprivoise lentement mais je suis maintenant happée par son style d'écriture .



Commenter  J’apprécie          331
Les lieux communs

Après avoir lu ce livre , je ne verrai plus jamais le parc d'attraction de ' Bellewaerde ' de la même façon , je savais que Bellewaerde était tout près d' Ypres , célèbre pour sa bataille de la grande guerre mais je n'avais jamais fait le rapprochement !

Rien que pour ça je remercie l'auteur , quelle évolution , ce parc d'attraction a été construit sur les lieux même de la bataille . L'intrigue du roman est originale , comme toujours chez cet auteur ,nous suivons Pierre un jeune soldat belfo-canadien en route vers la bataille de Bellewaerde , et presqu'un siècle plus tard , Serge , petit garçon de 8 ans qui se rend en car avec sa tante dans ce lieu devenu parc d'attractions .

Chaque première phrase des différents chapitres se rejoignent se répondent , le passé et le présent , le petit garçon et le soldat , ressemblances et différences entre les époques sont finement analysés .

Car oui , s'il y a ' Des lieux communs ' , il y a aussi des choses qui ne changent pas , les chagrins d'amour sont de toutes les époques .

Pierre a décidé de venir se battre , en désespoir de cause , sa fiancée l'a quitté un peu avant le mariage . Serge le petit garçon qui fait le voyage avec sa tante pressent certaines choses , il est intelligent , fin observateur et se rend compte que les collègues de sa tante se moquent d'elle derrière son dos , il découvre l'hypocrisie des rapports sociaux .

Par contre , en temps de guerre , on ne triche pas , les amitiés sont trop précieuses où moment où la vie humaine est si fragile .

Ce roman est mon préféré de l'auteur , celui-ci est passionné par ' la Grande guerre ' et réussit à nous faire partager sa passion .
Commenter  J’apprécie          320
Les lieux communs (suivi de) Trois nouvelles

Découvert tout en bas d’une étagère de ma librairie, « Les lieux communs » est le quatrième livre de l’auteur belge Xavier Hanotte traitant de la guerre 14-18. Ce choix peut sembler surprenant, moi qui ne lit pas de romans ou de récits sur cette période, mais cette pioche au hasard m’a quand même bien plût.

L’écriture est très belle, moyennement complexe et s’adapte parfaitement au récit.



Un petit garçon, Serge, s’apprête à passer une journée au parc d’attractions Bellewaerde, à Ypres. Accompagné de sa tante, le bus est bondé de collègues et autres enfants (j’ai supposé que c’était un bus scolaire). Durant la route, tous s’amusent et chantent gaiement. Arrivé sur place, le petit Serge se retrouvera souvent seul durant cette journée, parmi le tumulte et la foule des visiteurs. Pourtant, il y fera une rencontre qui changera, on le sent, sa perception des gens qui l’entourent. Sa curiosité et sa sensibilité lui ouvriront les portes d’un monde encore inconnu dans sa petite vie.



Vous qui me lisez, vous vous demandez mais, et la guerre 14 dans tout ça ? Et bien, c’est là toute la force de l’auteur. Parvenir à raconter un fait historique de la guerre, vu du côté anglo-saxon, lorsque ce qu’il restait d’un régiment a pu résister, maintenir les lignes et empêcher l’invasion d’Ypres par les troupes allemandes. Au même endroit où se trouve le garçonnet. Un lien ténu unira ces deux récits que l’on parcourt de l’un à l’autre, pour n’en faire qu’un.



Une postface de Joseph Duhamel, fort intéressante, m’a aidée à percevoir le travail d’écriture de l’auteur : un travail fort élaboré qui ouvre le rideau sur les intentions de l’auteur à savoir : la transmission de notre Histoire, le devoir de mémoire et l’identité du soldat mort.







Commenter  J’apprécie          240
La Nuit d'Ors : Fantaisie dramatique en tro..

3 Novembre 1918 , une semaine avant la signature de l'armistice ....

Des hommes vont encore mourir , évidemment ils ne savent pas que c'est la fin de la guerre , d'ailleurs mieux vaut qu'ils ne sachent pas , leur sacrifice serait encore plus cruel .

C'est ça aussi la guerre il y a les derniers morts et cela nous semble absurde une fois le conflit terminé .

Xavier Hanotte nous livre un texte très court comme une petite fable , il imagine un ' envoyé du ciel ' qui vient passer la dernière nuit sur terre pour accompagner un jeune soldat-poète qui va mourir le lendemain .

Il se base sur les écrits que l'on a retrouvé sur le mort , ses poèmes et la lettre d'adieu à sa mère .

C'est toute époque qui revit pour nous d'une manière très poétique , il n'y pas de sang , pas de corps déchiquetés , non un texte puissant car il laisse place à l'imagination .

Une époque où le respect dû aus gradés était primordiale , où les classes sociales étaient beaucoup plus marquées , où on mourait pour son pays sans se poser de questions et cette fois sans distinction de classes .
Commenter  J’apprécie          210
L'architecte du désastre

Trois parties dans ce roman qui comporte lui même plusieurs nouvelles :Les Temps Enfuis , Les Temps Poreux et enfin Les Temps Présents .

Dans la première partie nous sommes dans la période de prédilection de l'auteur la grande Guerre , la première guerre mondiale .

Dans tous ces textes il se dégage un parfum de nostalgie , on est presque dans de la poésie .

Ce livre m'a donné envie de découvrir encore plus l'auteur .

Difficile de faire un choix dans ces nouvelles , peut-être une légère préférence pour ' Sauce chasseur ' , tout en finesse .

J'ai apprécié l'alternance des époques qui se fait de façon très naturelle .

Un livre à qui je ne mets pas 5 étoiles car ce n'est quand même pas un coup de coeur mais plutôt une bonne surprise .

Un lecture hors du temps qui enchante .
Commenter  J’apprécie          200
Manière noire

Humour, suspense, émotion, les ingrédients d'un joli polar. Mais le roman est un peu plus que cela: du personnage de l'inspecteur Dussert, à ses heures de loisir traducteur de poésie de l'Anglais Wilfred Owen (jeune Britannique tombé à 25 ans pendant la Première guerre) aux personnages secondaires superbement croqués, en passant par une intrigue intéressante et originale et une touche de fantastique poétique et émouvante à souhait, tout est là pour donner un grand plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          120
De secrètes injustices

Je regrette vraiment que Xavier Hanotte soit si peu connu. Il a pourtant su créer par exemple un personnage de flic, Barthélémy Dussert, absolument époustouflant, un de ces personnages qu'on aime croiser et recroiser. Flic atypique (féru de poésie et obsédé, comme l'auteur par le jeune poète Wilfred Owen fauché en 1918 près d'Arras), mélancolique et tourmenté, il conduit ses enquêtes en anti-héros pour notre grand plaisir. Et en plus, l'écriture est un régal et sert à la fois l'intrigue, les personnages et les lieux magnifiquement décrits.
Commenter  J’apprécie          100
Du vent

Du vent ne se résume pas, ou du moins, ne peut se résumer simplement. Car l’auteur ne nous offre pas un roman, mais plusieurs romans soigneusement imbriqués les uns dans les autres.

On commence par un John Le Carré pour suivre avec du Jean Giraudoux tout en oubliant pas d’entrelarder le tout avec de l’Italo Calvino. Rassurons d’emblée les lecteurs qui pourraient être effrayés par cette construction audacieuse. Le roman se lit facilement, l’humour n’est jamais très loin et une bonne dose d’autodérision vient couronner ce petit jeu qui est fort souvent un double je, à l’image de la première protagoniste à entrer en scène, le lieutenant Bénédicte Gardier.

Elle n’a pas le temps de s’installer dans la chambre 307 de l’Hôtel moderne qu’elle se retrouve ficelée comme un saucisson. Tandis que Sophie Opalka prend sa place pour fanfaronner auprès des autorités militaires, se jouant de tous les contrôles, Bénédicte va essayer de trouver un moyen de sortir de ce mauvais pas.

Ou plus exactement, Jérôme Walque. Car c’est lui le démiurge qui a imaginé ce scénario et qui doit désormais faire avancer l’intrigue.

Car ce romancier a fini par donner son accord à Jérémie, son ami écrivain en panne d’inspiration, afin de rédiger les premiers chapitres de cet ouvrage de commande qui doit inaugurer une nouvelle collection consacrée au bondage. Lancée par les éditions B & B (Blaise et Butte, encore un duo), cette collection offre une récréation bienvenue à Jérôme qui est un peu empêtré dans son roman historique.

Car contrairement à son ami Jérémie, qui prend la littérature à la légère, il est un écrivain «sérieux», même s’il ne rechigne pas à donner un coup de main à son double. Ainsi quand Jérémie avait signé chez deux gros éditeurs parisiens pour un même roman. Aidé d’un bon traitement de texte, il «avait remeublé de fond en comble l’un des deux opus» et fait paraître ce second livre sous pseudonyme. Il avait même fini par concurrencer le premier dans la course aux prix.

Passant de la comédie romantique au thriller psychologique, le voilà donc lancé dans une tentative de réhabilitation de la figure de Lépide, l’oublié du Second triumvirat qui préside aux destinées de l’empire romain à compter de 43 avant J.-C. Seulement voilà, à l’image de ses héros, encalminés dans un port, son inspiration attend aussi le souffle libérateur de ce roman qui s’intitule aussi Du vent.

Le pouvoir Octave, c’est vent

Le vent, Lépide, souffle où il veut !

Les lecteurs attentifs remarqueront que dans chacun des récits de petits indices sont habilement semés par l’auteur. Comme un jeu… de miroirs qui vont réfléchir la lumière de l’un vers l’autre. L’éditeur qui affirme avec emphase « Monsieur Walque, nous sommes les Socrate de la littérature dite légère », Jérémie qui encourage son confrère avec ce conseil « Un peu de créativité, un minimum de vocabulaire technique, et vogue la galère ! » ou, aussi paradoxal que cela puisse paraître, Bénédicte qui parvient à téléphoner à Jérôme Walque afin de le sortir de son mauvais pas.

Avant d’avouer que « c’était la première fois de sa vie qu’un personnage lui inspirait autant de mauvaise conscience.», on se sera régalé avec l’auteur qui se sera cette fois documenté avec la BD américaine Les Aventures de Gwendoline.

« On appelle ça littérature, ô grand pontife. Et comme tout pouvoir, ce n’est guère plus que du vent. » Mais c’est un sacré vent de fraîcheur que Xavier Hanotte fait souffler, prouvant avec délectation que quand on a le pouvoir des mots, on a le pouvoir !
Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          92
Derrière la colline

Que l’écriture de Xavier Hanotte est belle ! Généreuse, pure, poétique.

Il nous plonge ici au cœur de la Première Guerre mondiale, retraçant le parcours de deux Anglais, deux amis, engagés volontaires dans ce qui aurait dû n’être qu’une guerre courte et joyeuse.

En nous donnant de découvrir ses personnages, Nigel et William, au cœur de l’intime, en cernant leurs fêlures, leurs rêves, ce qui les anime secrètement, Xavier Hanotte choisit de nous plonger peu à peu dans le conflit. De nous y faire entrer par la traverse. Violent, sanglant, parce que cette guerre le fut, ce récit éclaire d’une lumière différente, de biais, un conflit qu’on pourrait croire connu, déjà vu. Une force onirique enveloppe ses descriptions les plus crues de la bataille de la Somme. Bataille qui fit en un seul premier jour, 58000 victimes du côté anglais. C'était le 1er juillet 1916.



Au fil des chapitres, on suit en parallèle l’histoire principale et la journée, en 1948, d’un jardinier chargé d’entretenir les cimetières militaires où reposent ses amis tombés vingt ans plus tôt. Les deux récits se complètent et s’éclairent mêlant habilement le suspens et l’intrigue.

Ce chassé-croisé nous permet d’appréhender les deux héros, sous des angles divers et de nous rendre compte de la force de leur amitié. Des frères, des alter egos, deux facettes d’un même personnage, se répondant comme le reflet dans le miroir. Le survivant entretient pieusement le souvenir de son presque jumeau, les morts le soutenant plus quelquefois que les vivants.



Ce roman au réalisme sans demi-mesure et aux descriptions soigneusement détaillées donne à l’histoire et à ses personnages, une densité et une humanité remarquables.

On ne sort pas indifférent de cette lecture ; elle marque indubitablement tant la réalité fut atroce et les sentiments éprouvés en la lisant profonds. Belle opportunité que ce centenaire pour rééditer ce roman que j’aurais vraisemblablement manqué sans elle. Cela aurait été dommage, vraiment. Je découvre ici un grand écrivain.



Grand merci à Babelio et à Masse critique de m'avoir envoyé le livre que j'avais choisi.



Commenter  J’apprécie          92
Du vent

Une couverture mystérieuse, voire suggestive, parlante (après coup) comme souvent les couvertures de la collection pointillé des éditions Belfond et ma curiosité est titillée.

Comment résumer un tel livre ? Là est la question !

Tout commence, je dirais, normalement. Une histoire d’espionnage lambda. Bénédicte Gardier se trouve ficelée comme un rôti dans sa chambre d’hôtel par une jeune femme qui va prendre sa place. J’ai omis de préciser que ladite Bénédicte est gradée dans l’armée (cf 4ème de couverture). L’échange verbal entre les deux femmes est drôle enlevé, enfin surtout pour la seconde, la première, bâillonnée, a un discours beaucoup plus monosyllabique.

Ensuite, toujours dans la continuité, je fais connaissance avec l’auteur Jérémie Straube dans le bureau de son éditeur. Jérémie est un auteur dilettante, qui aime tout écrire à condition que cela lui rapporte de l’argent. Il saute d’un projet à l’autre. Dans le cas de Bénédicte, il passe le bébé à Jérôme Walque, son ami d’enfance, écrivain « sérieux » qui planche sur la vie de Lépide, Marcus Aemilius Lepidius, le troisième du triumvirat avec Antoine et Octave.

Ici aussi, c’est un triumvirat.

Trois auteurs, trois livres. Pourtant, tout n’est pas aussi simple, surtout lorsque Jérôme Walque passe de l’autre côté du miroir pour y sauver son Alice, pardon Bénédicte. Les éditeurs, les fameux B&B sont-ils ce qu’ils disent ?

Heureusement l’auteur a pris soin de mettre un avertissement « les amateurs d’Histoire romaine férus de cartésianisme peuvent fort bien se porter immédiatement aux chapitres 6, 10,13 et 18 de cet ouvrage qui en contient plusieurs. »

Avec humour (le fameux humour belge ?) Xavier Hanotte parle du métier d’écrivain dans ce qu’il peut avoir de vain et surfait comme Jérémie Straube ou bûcheur, sérieux, cherchant l’angle réaliste, exact ou poétique comme Jérôme Walque. Le succès et l’argent sont inversement proportionnels au talent des auteurs. Selon Jérémie « tout écrivain digne de ce nom devait suivre sa pente naturelle et sacrifier la sécurité au profit de l’audace créatrice. Au lieu de peaufiner en amateur, avec une maniaquerie de miniaturiste, ses gros romans tellement étrangers à l’esprit du temps, pourquoi Jérôme ne se lançait-il pas dans la grande foire d’empoigne du monde littéraire, où vie quotidienne et écriture se mêlaient dans une exaltante étreinte ? » Cela me rappelle certains pisse-copie ((Argot) Écrivain très fécond qui fait passer la quantité devant la qualité. Selon Wiktionnaire) que nous retrouvons à chaque rentrée littéraire. Ecrire un roman, est-ce jouer avec le vent ?

Au début du livre, j’ai pensé que Jérémie et Jérôme étaient les deux faces d’un même personnage ; l’auteur écrit page 79 « il goûta la joie tranquille de redevenir, enfin, Jérôme Walque ». L’explication vient ensuite.

Xavier Hanotte, que je découvre, réussit la performance d’écrire trois romans aux styles très différents avec la même qualité d’écriture. Les romans, les auteurs s’emboîtent, se télescopent, divaguent, philosophent (de comptoir), le tout avec humour.

Du vent , un roman échevelé (il fallait bien que je la fasse !) où je sens le plaisir qu’a pris Xavier Hanotte à l’écrire. Il y a des rires, des sourires entre les mots avec, quelques pointes caustiques qui pimentent le livre.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          70
Les lieux communs

Dans l’autobus, c’est la fête... Tante Bérénice a organisé une journée festive au parc d’attraction de Bellewaerde, près de Ypres. Son neveu, Serge est aux anges.

Dans un autre bus, à une autre époque, de jeunes soldats se dirigent vers Ypres, ils montent au front, les allemands attaquent en nombre et les pertes sont énormes des deux côtés. Pierre, un peu plus âgé que la bleusaille s’est promis de protéger les jeunes recrues. Mais en première ligne, les bombardements sont intenses, les hommes tombent. Pierre est étourdi par une explosion et se réveille groggy dans un abri auprès d' Edouard qui a un besoin urgent de soins.

Pierre part chercher du secours. Un obus dévaste la zone qu'il vient de quitter, Edouard est enseveli. Alors, armé de sa pelle, il gratte la terre, la retourne, la fouille, cherche son compagnon écrasé.



Serge, un peu esseulé dans la parc, aperçoit un drôle de bonhomme vêtu d’une capote souillée, armé d’une pelle qui fouille la terre à gauche à droite, qui « cherche un trésor ».

"Tante Bérénice, regarde le drôle d'homme, là bas"...mais elle ne le voit pas.



La fête est finie, l'autobus reprend sa route. L'enfant aperçoit un bus très ancien, à son bord un homme lui sourit en le saluant..."Tante Béré....." à quoi bon, elle ne le verra pas.



Le lendemain, la presse signale que le corps d'un combattant de la Grande Guerre a été retrouvé sur le site de Bellewaerde....une pelle à ses côtés.











.
Commenter  J’apprécie          70
L'architecte du désastre

« L’architecte du désastre » est un bref roman de 85 pages qui inaugure ce recueil de nouvelles de Xavier Hanotte. Dans ce premier récit, le héros est tiraillé entre ses envies et ses obligations, ses rêves et la réalité. Mai 1941. A peine sorti de l'hôpital, l'Oberleutnant Eberhard Metzger débarque à Bruxelles, où règne l'armée allemande victorieuse. Mission lui est aussitôt donnée d'évaluer l'intérêt artistique d'un monument promis à la destruction. Lui, l’idéaliste, pour qui dessiner des maisons, des bâtiments… était un réel plaisir doit maintenant statuer sur le maintien ou la destruction de monuments qui déplaisent à quelques chefs nazis. Doit-il obtempérer ? Doit-il rester fidèle à lui-même ? Doit-il tenir compte des éventuelles conséquences ?



Les textes suivants (huit en sus) forment trois étapes : les temps enfuis (dont l’architecte fait partie), les temps poreux et les temps présents. Ce sont de brefs romans ou de courtes nouvelles déjà parus auparavant dans diverses revues. Leur point commun est de mettre en scène des héros confrontés à eux-mêmes, se débattant contre le monde qui les entoure et vis-à-vis duquel ils se sentent en décalage.



Quelle que soit l’époque, Xavier Hanotte les décrit sans s’appesantir, laissant au lecteur le soin de se faire une idée personnelle de chacun. A nous de voir l’ironie de la situation, d’entrer ou non en empathie avec ces quidams, de laisser leur histoire faire écho à la nôtre. Chaque personnage dévoile sa fragilité face à des situations qui le dépassent. Que ferions-nous à leur place ?



Réflexion sur la société, le temps qui passe, la fidélité, le devoir… ce recueil empreint de nostalgie est d’une écriture élégante et poétique, à l’image de son auteur. Un écrivain qui vaut vraiment la peine d’être découvert.

Commenter  J’apprécie          70
Le Couteau de Jenufa

Si on s'attend à un polar, on est déçu...

Ce roman insolite, plein de musique et de rêves, écrit d'une plume tour à tour lyrique et réaliste nous promène dans le sillage d'un tandem d'inspecteurs...certes. A la recherche d'un écrivain disparu dont l'oeuvre, à l'exception de quelques étranges extraits, est évanescente...Prétexte.

On saisit vite que Barthélémy est amoureux transi de sa coéquipière, dont on devine la réticence tragique consécutive à des blessures en service.

Raconté ainsi, c'est trivial. Alors que Xavier Hanotte s'attache aux détails, aux frémissements, aux atmosphères pour nous perdre. Même l'opéra de Janacek, pour allusif qu'il soit, ne nous donne pas la clef.

Ce n'est qu'à la fin que la parole se libère "Alors ça fait six ans que je t'aime", en fait on a lu un roman d'amour.
Commenter  J’apprécie          60
Un parfum de braise

Rarement lu un polar au rythme aussi lent que son inspecteur, dans lequel il ne se passe rien ou presque.

Barthélemy reçoit la visite de Donato qui vient de sortir de prison. Celui-avait d'ailleurs failli tuer Barthélemy. La requête de Donato : que l'inspecteur prévienne le peintre Pintens, restaurateur d'art qui est sorti de prison (arrêtépour trafic d'art), il pourrait se venger à son tour. Ils partageaient tous les deux la même geole et Donato a eu quelques accès de violence envers Pintens qui avait promis alors de se venger. Depuis quelques temps, Donato souffre : une affection dermatologique peu banale lui brûle le dos sans que les médecins puissent le guérir. Donato est certain que Pintens est l'auteur de son mal. Barthélemy prévient Pintens mais celui-ci n'en a que faire. Il se suicide peu après. C'est alors qu'on découvre une lettre adressée à l'inspecteur et un athanor, four d'alchimiste. Quel rapport avec l'enquête ? Vous me l'apprendez peut-être. Barthélemy n'abandonne pas et fouille dans le dossier de son procès. Il apprend qu'il a restauré récemment une oeuvre dans une église du secteur. Surprise quand il la découvre, St Laurent a la tête de Donato. Ce même St Laurent qui avait fini sa vie sur un brasier... Tout celà sur un fond romantique puisque Barthélemy est amoureux de sa collègue, devenue sa chef depuis peu. Relation qu'ils tentent de cacher à tous alors que tout le monde est au courant.

Le récit se montre parfois littéraire de par l'écriture. Par contre, on sort souvent du cadre de l'enquête, comme si l'auteur avait eu besoin de remplir des pages.
Commenter  J’apprécie          50
Les lieux communs

Après ma lecture de "Derrière la colline", découvert par hasard, j'étais resté coi. Aujourd'hui je termine "Les lieux communs", et le constat est le même. Est-ce l'écriture inimitable? Les jeux de perspectives? Cette aura nostalgique? Je n'en sais rien, et pour être tout à fait honnête, ça m'est parfaitement égale. Parfois il ne faut pas décortiquer les choses, parce qu'elles sont belles comme elles sont, et qu'on sait qu'en les démontant, on brisera la magie.



A nouveau, mes respects M. Hanotte, vous êtes un grand, un très grand!
Commenter  J’apprécie          50
Les lieux communs

Serge est un petit garçon heureux. En compagnie de sa tante préférée, la belle Bérénice, il va passer la journée au parc d’attractions de Bellewaerde. Parti de Bruxelles, le car, conduit la compagnie vers Ypres. Ça commence à faire long… Serge ponctue le voyage par ses fréquents "C’est encore loin ?", et se plonge dans ses pensées qu’il nous fait partager. Il y a les tracteurs qui le passionnent, la ferme, et toutes ces petites choses glanées dans le monde des adultes qu’il n’arrivent pas à comprendre.



En parallèle, en 1915, notre lecture nous mène également en direction d’Ypres ; province de Flandre-Occidentale. Le caporal Pierre Lambert du bataillon canadien se dirige en renfort avec ses hommes de la 1ère division vers un "sale coin". La région est pilonnée par une pluie d’obus. Explosions, secousses, les vibrations sont des lames de fond qui pénètrent les corps et déchirent les entrailles. Les lignes essaient de repousser l’armée allemande et les assauts sont les limbes de l’enfer. Corps éparpillés, tympans éclatés, épouvante.



Une page se tourne, le souffle est court, et on se retrouve avec Serge face aux pirates…

Cette animation est drôlement bien ! Mais ce qui le chagrine c’est de voir sa tante soucieuse. Manèges et spectacles perdent alors leurs attraits car la sensibilité de Serge le pousse à se montrer vigilant et protecteur envers elle. Qu’a-t-elle ?



Dans le parc du château,…

Serge rencontre un homme qui fait des trous avec une pelle. Peu farouche, il demande à ce jardinier ce qu’il fait. La réponse le laisse perplexe. Il n’est pas jardinier, il est en quête de quelque chose, un trésor peut-être… Il a un devoir à accomplir, et une promesse est une promesse.

"- Un trésor ?

D’abord étonné, il se met à rire.

- Un trésor ? Ma foi, ce n’est pas si bête, ce que tu dis là. Il y a de ça. Mais alors un trésor pas comme les autres."

Pierre épaule le fusil et les salves sont tirées. Il ne veut pas mourir. On l’appelle… "Caporal ! Caporal !"… Il faut rester en position, il hurle l’ordre… "Restez en position !"… Ils ont un trou rouge à leur vareuse, Ed, Johnnie et les autres.



Les deux récits se confondent et se répondent à Bellewaerde ; "Les lieux communs". La mémoire n’a pas laissé que des traces dans les cimetières militaires. Le charnier fut partout.

Le fil conducteur qui relie les deux histoires, entre passé et présent, fait le rapprochement des histoires d’amours malheureux de Pierre et Bérénice. De plus, j’ai imaginé que Pierre transmettait à Serge un relais virtuel. Juste quelques mots, un regard, c’est une alchimie étonnante, immatérielle. Le parc, sa kermesse, les joies, tout ce décorum est une grimace à l’enfer des batailles menées en ces lieux.

Pour un enfant de huit ans, encore candide et heureux, Serge est intuitif et perçoit le malaise de sa tante et la méchanceté des adultes qui les accompagnent. Il retient également la gravité de cet homme qui fouille la terre à la recherche de "son trésor". Cette journée l’a grandi.

"Tu sais, ce qui compte, quand on fait une promesse…"

Il se lève, secoue les longs pans de son pardessus.

"C’est d’abord d’y croire… "

Deux boutons ont sauté, on voit les fils qui pendent. Il y a aussi une poche qui troue, celle de droite.

"Et ensuite, de tenir parole."

Triste, cruelle et belle histoire sur les souvenirs de la Première Guerre mondiale, l’auteur emploie pour son témoignage un style simple mais implacable. L’impact fait mouche, l’émotion étreint le cœur. Dans la haine de la guerre, il y a la fraternité des soldats, les promesses, les vœux, et toujours de l’espoir. Ces liens sont essentiels à leur survie.



Je vous recommande cette histoire dont la postface de Joseph Duhamel, qui analyse ces récits parallèles et les lieux communs, est très intéressante. Il y a une forme d’effet miroir et une part de fantastique, ce qui expliquerait la présence encore vaillante de Pierre dans le temps de Serge. Serait-il un fantôme ?.

Cette édition est suivie de trois autres nouvelles, toutes sur le thème de la guerre.
Commenter  J’apprécie          50
Derrière la colline

Presqu'un OVNI! Onirisme et fantastique apportant une profondeur sans précédent au sujet: l'horreur de la Grande Guerre. J'ai vraiment aimé entrer dans le monde créé par l'auteur.
Commenter  J’apprécie          50
Derrière la colline

Une réflexion poignante sur la destinée, l'identité, l'amour déçu et la Grande Guerre
Commenter  J’apprécie          50
Les lieux communs

Dans un car, de joyeux employés se dirigent vers le parc d'attractions de Bellewaerde. Parmi eux, Serge, un petit garçon, le neveu de l'animatrice, prend ses distances par rapport aux adultes et remarque des détails qui leur échappent. Qui se souvient qu'en 1915, cet endroit était un véritable enfer et que, dans un bus très semblable au leur, de jeunes soldats canadiens avaient rendez-vous avec la guerre, avec la mort?

Xavier Hanotte raconte alternativement l'histoire des plaisanciers et celle des combattants. De plus en plus d'éléments leur sont communs et on a l'impression que, comme les rails de chemin de fer, elles finiront par se rencontrer.

J'étais allée visiter les boyaux de la mort à Dixmude, mais je ne connaissais rien des combats atroces qui avaient eu lieu à Bellewaerde.

Il m'a semblé surprenant qu'on ait construit un parc d'attractions à cet endroit sans que rien ne commémore cet épisode abominable de l'histoire.

Tout comme Serge, j'ai trouvée très émouvante la cérémonie du « Last Post » et j'ai connu la même impression que lui qui, en regardant les murs de la Porte de Menin, les comparait à « un livre de pierre ».

Quand nous étions dans la Baie de Somme, j'avais de même le cœur serré au monument de Thiepval avec ses interminables listes de soldats morts et au musée de Péronne avec ses chiffres implacables.

Xavier Hanotte nous décrit les combats de manière hallucinante, comme si nous les vivions en direct.

Ce roman m'a vraiment bouleversée et je l'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          40
Derrière la colline

style tres ampoule qui me laisse indifferente. je n'accroche pas non plus avec l'histoire, tres lente.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Xavier Hanotte (184)Voir plus

Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls ( ou pas )

Quel est l'auteure de la mythique série des "Harry Potter" ?

J.R.R. Tolkien
Michaël Moorcook
Bram Stoker
J.K. Rowling

10 questions
44 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , fantastiqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}