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Critiques de Xavier Otzi (16)
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L'homme maigre

Publié aux éditions Luciférines, ce roman avait retenu mon attention lors d'une opération Masse Critique qui le proposait, mais c'est finalement via les réseaux sociaux que je me le suis procuré auprès de l'auteur, ce qui m'a permis d'en avoir un exemplaire dédicacé.

Enfin bref...



L'Homme Maigre, c'est Djool, gardien de cimetière, personnage étrange et solitaire, exploité par un escroc, et qui n'a comme consolation que le Blues où il excelle, et la télévision comme compagnie.



Il rencontre Konrad, un taxidermiste habité par d'inquiétants projets. Djool pense avoir enfin trouvé un véritable ami, mais les choses ne sont pas si simples.



Situé à Lyon et ses environs, le roman de Xavier Otzi, est un récit original et prenant, mêlant un fantastique intimiste, et une intrigue policière.



Nous souhaitons vraiment connaître la véritable nature de Djool, et les projets de Konrad.

Ceci nous est progressivement révélé, le suspense restant soutenu jusqu'aux dernières pages.



Ce roman est une réussite, et bénéficie en outre d'une très belle présentation, un nouvel auteur à découvrir et encourager !



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Le Saut du grillon

Le Saut du Grillon est un roman que j’ai trouvé étrange. Il y règne une atmosphère très particulière, très sombre et underground. L’horreur y côtoie l’étrange et ce mélange m’a souvent plongé dans la perplexité. C’est le premier livre que je lis de cet auteur, que je découvre à cette occasion.

Le roman nous emporte dans le sillage d’une jeune femme, Sian, un peu marginale dans son rapport aux autres et par rapport à la société. Sian ne s’est jamais remise de la disparition de sa mère et cette souffrance l’a isolée des autres. Pour atténuer son mal être, elle passe son temps libre dans un musée qui passionnait sa mère, le musée Testud-Latarjet. Celui-ci présente des collections d’anatomie humaine et de parasitologie, qui plongent le visiteur dans l’horreur et les mystères de la nature. C’est alors que dans ce musée, qui peine à survivre, se produisent des vols pour le moins surprenants puisque des organes infectés conservés dans des bocaux disparaissent mystérieusement. Sont-ils l’œuvre d’un collectionneur aux goûts particuliers ou bien s’agit -il de vols ayant un but plus terrible ?

Le lecteur sait dès le départ qui est l’auteur de ces vols et qu’elle est sa motivation. Bien sûr on suit le déroulement de l’enquête menée par Sian et son parrain policier. On va découvrir en suivant les personnages dans leur quête de vérité, que l’histoire n’est pas aussi simple qu’il n’y parait et que les personnages qui évoluent au fil des pages sont eux-mêmes complexes et torturés…

Je ne suis pas parvenue à « entrer » dans l’histoire, sans doute parce que je n’ai pas eu de sympathie pour les personnages de ce roman. L’histoire est aussi sombre que ces derniers. L’héroïne, Sian, est déroutante, pleine de failles, elle nous surprend aussi par sa noirceur qui lui fait prendre des décisions qui m’ont fait perdre toute empathie pour elle. Il m’a manqué la petite étincelle pour pleinement apprécier ce roman, qui j’en suis sûre trouvera et comblera un public plus enclin que moi à aimer plonger dans cette histoire étrange, cette sorte de cabinet des curiosités à la noirceur abyssale.

Je remercie les Editions Luciférines pour cette découverte.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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L'homme maigre

J'attendais beaucoup de ce livre. La 4ème et l'excellente couverture m'avaient déjà immergé dans une certaine ambiance et avaient posé les contours d'un personnage que j'espérais fort. J'appréhendais un peu que ce soit un leurre, comme c'est trop souvent le cas. Et bah non.



Je ne connaissais pas Xavier Otzi (et pour cause, c'est son premier roman), je découvre un auteur plein d'imagination, possédant une belle force d'évocation et capable de créer non pas quelques lignes poétiques à l'aide d'un style particulier, mais une oeuvre-objet poétique (ce que j'admire encore plus). Il ne faut pas chercher les belles formules ou les effets de styles ravageurs dans l'Homme Maigre, il y en a peu, mais il faut accepter le récit complet comme la version nuancée, moins péremptoire, d'une parabole touchante et dérangeante (la 4ème de couverture parle justement de conte moderne).

Le récit se construit comme le destin croisé de deux personnages (Djool et Konrad), chacun aux prises avec ce qui le rapporte au monde sauvage. L'un par sa nature propre, l'autre par sa passion, son obsession folle : Konrad est taxidermiste et rêve de fabriquer des oeuvres aussi fantastiques que réalistes. le premier cherche à s'intégrer au monde des hommes malgré sa part bestiale, l'autre cherche à fuir la ville et les hommes par ses créations sauvages (ses « naturalisations » d'espèces extraordinaires). Chacun des deux est un objet de convoitise pour l'autre, pour des raisons différentes.

À partir du moment de la rencontre, l'Homme Maigre avance en crabe, il s'entortille sur une relation qui met mal à l'aise et qui pousse à tourner la page jusqu'à une supposée explosion (parce que ça ne peut qu'exploser). À aucun moment le roman ne rate ses promesses, à aucun moment il abandonne son lecteur à des facilités (très peu de pathos alors qu'il était facile de tomber dans le piège, pas de rallonge inutile, tous les éléments servent à un moment donné le récit).

Le style est fluide et l'auteur nous offre uniquement l'essence de son récit. On apprécie l'absence de superflu, on tourne les pages avec facilité malgré les questions que le roman soulève. On y répondra à la fin, quand l'étrange tension nous aura quitté et qu'on pourra revenir dessus à tête reposée (quelle est la part de sauvage dans le calcul et quelle est la part d'animalité dans les émotions « simples » ?).

L'aspect thriller est mis de côté la plupart du temps pour laisser place aux évolutions et tergiversations des personnages. Tant mieux. le ballet relationnel entre Djool et Konrad est fascinant et dérangeant à la fois. le tout baigne dans un Lyon moderne parfaitement cohérent. Ne connaissant pas la ville, j'ai malheureusement peut-être raté quelques clins d'oeil.

Un roman que j'ai dévoré. Tant mieux, j'avais prévu de le faire. À noter, ça m'était rarement arrivé de regarder fréquemment la couverture en cours de lecture pour fixer dans mon esprit l'image du personnage : je n'aime habituellement pas qu'on me l'impose.
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L'homme maigre

L’Homme maigre c’est l’histoire relativement classique en littérature fantastique, de la créature mi humaine qui se confronte à l’homme souvent beaucoup plus monstrueux que celui qualifié de « monstre ».Même si c’est un schéma assez courant qui trouve racine dans des mythes tel que celui de la créature du docteur Frankenstein, L’homme maigre apporte une originalité par sa modernité et par l’incursion d’un autre genre : le thriller. Ancré dans notre temps et dans une urbanité lyonnaise réaliste, ce petit roman de 200 pages nous plonge dans ne modernité rare dans le domaine qui apporte une touche de crédibilité au récit fantasque, mêlant en plus des références pop culture intéressantes. Et, même si on ne s’attend pas à croiser Djool, cet être hybride, au coin d’une rue, cet ancrage dans la réalité nous permet une analyse de notre propre société et de l’humanité actuelle. J’apprécie toujours cette réflexion sur l’animalité de l’homme et l’humanité des « monstres » de la littérature. Même si [...]



Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur Yuyine.be !
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Le Saut du grillon

Un ouvrage qui offre une ambiance type cabinet de curiosité et polar mêlé. Étrangeté, horreur, enquête, ne sont là que pour faire transparaître davantage la noirceur humaine.



J’avais déjà pu découvrir le talent d’auteur et le style résolument unique de Xavier Otzi à travers son ouvrage L’homme maigre. Ce dernier était une lecture différente qui dans sa simplicité d’intrigue, intégrait énormément de profondeur et de réflexion, le tout manié avec une plume ciselée à la fois délicate et pleine d’éclaboussures, qui donne l’impression d’avoir bourlingué, un style très sombre et parfaitement adapté aux intrigues subtilement fantastiques et très « polarisées » qu’affectionnent l’auteur.



Sian est une jeune femme qui passe son temps entre des virées nocturnes dans le musée Testud-Latarjet en compagnie de son ami Greg et des journées la clope au bec à porter un regard profondément cynique sur le monde qui l’entoure ; les études, son père, les autres. A vingt – deux ans, Sian est résolument décalée ; meurtrie par l’absence d’une mère et passionnée par la criminalistique, l’anatomie humaine et la parasitologie. Sa vie va prendre un autre sens quand un foie infecté de vers morts est volé dans la collection du musée. Non loin, un ancien médecin légiste aux sombres secrets élabore un stratagème à des fins apocalyptiques, Lyon devient le siège d’étranges évènements où il est question de SDF suicidaires et de morsures de rats.



Insolite synopsis présenté ainsi, ne chercher pas ici une grande intrigue policière, tous les éléments nous sont révélés, on sait qui, on sait quoi, on sait comment, mais là n’est pas le plus intéressante de l’ouvrage. L’aspect enquête est ici pour renforcer l’atmosphère sombre et étrange du roman, le polar a quelque chose de nettement moins propre que le policier, c’est souvent plus mystérieux, plus brumeux, et l’intégration de la ville de Lyon, rappelle forcément ces polars parisiens où l’on ne voit jamais le soleil, où tout est noir, pluvieux et venteux. J’avoue apprécier ce type d’ambiance glauque qui frôle avec l’horreur de la situation. Mais l’auteur ne s’arrête pas là, il joue aussi sur le milieu underground, sur ces soirées musicales qui anesthésient toute lucidité et bienséance, où au contraire, on oublie un peu cette vie, cette routine, alcool, drogue et délires divers, une autre façon de s’extirper d’une humanité bridée et codifiée. Polar, underground, mais pas que !



Cabinet de curiosités et ambiance freack show sont aussi au rendez – vous et là, j’avoue que l’auteur a su me rendre aussi enthousiaste sur son univers que dans son ouvrage L’homme maigre. Un musée avec des collections incroyables et assez effrayantes tout de même sur l’anatomie humaine, des bocaux emplis de morceaux d’hommes, des organes, infectés ou non par des parasites, l’odeur de formol peut venir vous titiller le nez et les sens à cette lecture, sans oublier, les hauts le cœur liés à certaines scènes. Parce que l’horreur ne réside pas forcément dans le visuel des choses, mais dans le personnage de Damir Kovacs et de ses rats. Sachez qu’après cette lecture, vous ne regarderez plus les rats de la même façon. Belle ambiance donc conférez à ce livre, on peut décemment parler d’univers « Otzien », très sombre, très noir, et bien loin d’être édulcoré. Pour en revenir au côté monstrueux, Damir Kovacs fait partie des personnages étranges et rebutants, personnage massif aux cheveux longs et à la barbe drue et épaisse, vraiment flippant dans ses idées, ses manigances mais aussi tragique avec un passé douloureux. Indéniablement le personnage fort de cette histoire, sans forcément être attachant, tourmenté, malmené, psychologiquement instable et à la fois intelligent, avec des moments de lucidité apparente, on ne sait pas réellement si le personnage est bercé par la folie ou s’il a bien conscience des choses, tantôt froid, calculateur et violent, tantôt indécis, dominé par le doute et humain.



Les autres personnages n’en mènent pas large non plus, tous plus ou moins abîmés par leur vie ou leur psychologie, chacun d’entre eux traînent ses casseroles. Aucun personnage solaire n’est décrit ici au contraire. Sian est profondément affectée par le manque de sa mère, inspectrice et disparue une dizaine d’année plus tôt dans des contions particulières, le personnage accumule les dérives, et se révèle très observatrice du monde qui l’entoure sans réels émotions, on a vraiment l’impression qu’elle est complètement détachée, c’est assez déroutant, on a une héroïne rock’n’Roll bien éloignée des conventions qui m’a souvent rappeler Elsy dans les Mondes Miroirs. Timmy, l’un des meilleurs amis de Sian, porte lui aussi son propre mal être, hypocondriaque, cherchant sa place entre les sentiments ambiguës pour son amie, ses études et ses soirées underground. Cheb, l’ancien partenaire de Lili, la mère de Sian, tente de tenir sa promesse, protéger sa filleule, mais il traîne aussi ses propres souffrances entre une vie familiale éclatée, des secrets inavoués, une vie professionnelle qui s’étiole. On reste donc dans des figures psychologiquement fortes avec beaucoup d’abîme et de tourments. L’auteur doit affectionner l’analyse d’une humanité dans ce qu’elle a de plus sombre dans des thèmes résolument actuels ; son insertion dans la société, ses vies familiales instables voire détruites, les conséquences de ses idées noires qui s’accumulent…



En bref, avec le Saut du grillon, on n’est pas forcément dépaysé si l’on a déjà lu l’auteur, Xavier Otzi dresse encore des portraits de personnages singuliers, torturés et sombres à leur façon qui gravitent dans un fond d’intrigue policière qui n’est pas le point principal du récit et agrémentent des notions d’étrangeté, presque de monstruosité, rappelant sans cesse, ces cabinets de curiosité et ces freak show d’une époque résolue. Sans oublié la ville de Lyon et ses ruelles secondaires. Tout cela confère à l’ouvrage, une véritable atmosphère typique des univers « Otziens » avec une grande notion d’humanité dans ce qu’elle a de plus noire. Encore une belle réussite pour l’auteur !



Je remercie sincèrement l’auteur pour m’avoir donnée l’occasion de découvrir son roman.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Le Saut du grillon

Le Saut du grillon est à la fois mon premier roman de Xavier Otzi et mon premier roman des Editions Luciférines. J’aime beaucoup découvrir de nouvelles choses et de nouvelles plumes, cela me permet de ne pas m’encroûter dans une routine qui serait sclérosante et de garder (je l’espère!) une certaine ouverture d’esprit. Quand on m’a proposé cette lecture, j’ai été intéressée par la couverture que je trouve moderne, l’allusion au camé, discrète, le trait qui ressemble à un portrait, la figure du grillon sous forme de volutes et les jeux de contrastes… Pour ma part, je la trouve efficace! Le synospsis a achevé de me convaincre : de l’étrange, un zeste d’enquête. Autant de belles promesses!



Le Saut du grillon met en scène Sian, une jeune femme à l’existence plutôt bohème. Elle semble détachée de tout, mais souffre de l’absence de sa mère, qu’elle cherche à retrouver à travers sa passion pour le musée Testud-Latarjet qui présente les collections d’anatomie humaine ou de parasitologie aussi déroutantes que glaçantes. Mais bientôt, des vols apparaissent au musée, des gens se jettent dans le Rhône sans raison apparente, la vie de Sian bascule et elle entend bien élucider ce mystère.



Tout d’abord, j’ai été frappée par la plume de Xavier Otzi. Une plume résolument moderne, qui manie à la fois des structures complexes faites d’écho et de balancements et un vocabulaire familier, parfois argotique, parfois parsemé d’anglicismes. L’alliance des deux confère une atmosphère singulière au roman. Une fois passé la surprise première, je me suis prise au jeu de cet univers nouveau et étonnant. J’ai également apprécié le recours au discours indirect libre, qui permet de plonger dans la tête des personnages de manière brutale et qui crée des bulles hors de la narration. Cette plume singulière est également façonnée par et pour les personnages. En effet, il y a une réelle adéquation entre les êtres qui peuplent le roman et leur manière de parler. Cheb, par exemple, le flic borderline, parrain de Sian, a le verbe cru et direct. Il ne s’embarrasse pas de métaphores et cela lui va assez bien. Damir, quant à lui, fait figure d’halluciné, et sa manière de s’exprimer correspond à celui qui perd pied, la violence de ses paroles correspond à la noirceur qui l’habite.



Les personnages de ce roman sont très particuliers, déroutants même, sans générer un rejet de la part du lecteur, ils ne suscitent pas d’élan du cœur non plus. Que ce soit Damir, Cheb, Sian ou même Timmy, chacun est dévoré par une souffrance latente, un besoin de quelque chose qui les consume ou les porte en avant. Pour autant, le roman ne contient aucune envolée lyrique. La douleur reste contenue, concentrée, compacte et agit comme un filtre. Je n’ai donc pas eu de coup de cœur, pas ressenti d’empathie pour l’un ou l’autre. Mais plus j’y réfléchis et plus je pense que c’est voulu.



Sian est dévorée par l’absence de sa mère, elle ploie sous un héritage familial aussi lourd que fascinant. Alors, elle se cache derrière son cynisme, son détachement et sa quête de la mère devient une quête de soi, quête éperdue et destructrice dans laquelle elle ne sait pas demander d’aide. Elle fait partie de ces héroïnes dures à cuire, badass, mais qui naviguent sur un fil et peuvent à tout instant basculer dans les abysses. J’ai été surprise par certaines de ses décisions et par son évolution : elle va là où on ne l’attend pas, et son itinéraire m’a désarçonnée. Je crois que je l’attendais un peu plus conventionnelle qu’elle n’est. Pour autant, à la réflexion, son parcours colle au caractère du personnage déployé dans le roman.



Cheb, quant à lui, est écartelé entre un ancien amour, un fils perdu, une filleule à protéger, et des fantômes du passé qui impactent son quotidien professionnel. Nous avons là un personnage protecteur qui cache pourtant lui aussi de noirs secrets. Damir enfin est hors norme : il est à la fois détestable, repoussant et fascinant. Dans une poétique de l’horreur et de la monstruosité, ce personnage reçoit la palme! J’ai été profondément dérangée par nombre de ses apparitions, et, en même temps, j’avais envie de savoir quel serait son parcours, jusqu’où irait sa folie. A travers ce personnage, j’ai aussi retrouvé des accents vargassiens qui m’avaient plu malgré leur brutalité, et certains éléments m’ont refait penser à Pars vite et reviens tard. Pour autant, la comparaison entre les deux œuvres s’arrête là.



Enfin, Xavier Otzi signe ici un roman noir. La part d’enquête est bien là, mais elle reste ténue dans le sens où, nous, lecteurs, savons déjà qui a commis les vols, qui s’apprête à commettre un crime. Les investigations menées par les personnages permettent à leurs chemins de se croiser. Et ces rencontres sont décisives pour savoir ce qui l’emportera : la part de lumière ou la part d’ombre en chacun d’eux. N’attendez pas d’effusion de bons sentiments dans ce livre. La couleur est donnée : ce sera noir, sombre, violent, et plus nous avançons, plus l’espoir semble avoir déserté ces pages. C’est une lecture qui ne nous laisse donc pas indifférent. Nous voyons se déployer sous nos yeux le récit de vies brisées, de destins cruels dans l’attente d’un renouveau, d’une place dans la société.



Ainsi, Le Saut du grillon est une lecture détonante. Sombre et moderne, elle met en scène des personnages hauts en couleurs, dérangeants parfois, que l’on a envie de percer à jour. Dans un enchaînement implacable, les secrets sont révélés, le destin se met en branle et tout concourt à une chute aussi terrible que glaçante.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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L'homme maigre

Un roman qui sous ses airs simples de thriller fantastique intimiste et noir explore la part d'animalité de l'être humain.



Djool travaille dans un cimetière dans une solitude qu'il tente d'étouffer en grattant sa guitare sur des airs de jazz ou en se rendant régulièrement dans son magasin de musique fétiche. Abusé régulièrement par son employeur, Djool aspire à être accepté dans la société humaine et à nouer des relations amicales. Un jour, Konrad se présente à lui soit disant pour chercher une tome d'un membre de sa famille, ils se lient d'amitié et très vite le taxidermiste lui dévoile la vérité ; il a besoin d'une peau humaine, si Djool l'aide, Konrad lui promet de tout faire pour le sortir de son mal être.



Ce roman sonne comme un polar dans une ambiance lyonnaise avec cet effet un peu brumeux et sombre, comme un thriller psychologique où deux profils de confrontent dans une tension palpable et comme un titre fantastique noir et intimiste mêlant mythologie et cryptozoologie*. Un mélange à la fois original et efficace, prenant par surprise son lecteur qui peut s'attendre à beaucoup de choses mais peut-être pas à autant de profondeur dans une histoire qui semble relativement simple. Si la partie enquête est mise au second plan, et laisse place à un relationnel doux, nuancé et amer entre deux personnages, elle apporte toutefois ce côté plus glauque et plus sué du polar.



Une œuvre proche d'une ambiance de cabinet de curiosités entre un personnage hybride mi- homme mi-animal et un personnage collectionneur et passionné à la recherche d'une créature cryptide* toujours plus parfaite et idéale. Deux personnalités qui s'opposent et qui viennent chacun illustré un propos réfléchi et intelligent grâce à des profils savamment travaillés.



Djool est un homme animal en quête de son humanité, fan de jazz, talentueux guitariste, vivant dans une solitude pesante alimentant un mal être croissant qu'il aimerait taire en étant accepté simplement. C'est un personnage naïf et abusé au physique hors norme, qui porte une animalité refoulée profondément, prêt au sacrifice de sa personne pour avoir l'attention d'autrui. Djool, c'est le sauvage et l'innocence comme pourrait l'être un animal.



Konrad de son côté est taxidermiste, passionné rêvant de créer la créature parfaite et prêt à mettre de côté l'éthique pour obtenir ce qu'il veut et réaliser un projet pour le moins inquiétant et perturbant. C'est un homme solitaire, vivant au crochet de son père, dans un beau quartier lyonnais, qui semble un minimum intégré à la société qu'il fuit malgré tout. C'est un personnage attaché à ses habitudes et à ses rituels, réglé comme du papier à musique, proche d'une certaine folie humaine, toujours en quête comme pourrait l'être un chasseur.



On a donc une relation faite de non dit, d'abus, d'amitié, de révélations, de peur et d'incompréhensions, qui au fil de la lecture s'intensifie et monte en pression. A travers son œuvre, Xavier Otzi explore notre part d'animalité, l'humain sous différente facette, tout une psychologie fine y est développée, sur la relation de l'homme à son animalité, la relation de l'animal à son humanité, les conséquences d'émotions exacerbées. Si on lit entre les lignes, peut-être aussi pour aller plus loin, on peut y voir une métaphore de la conception assez réelle de l'humanité dans notre société actuelle. A travers le personnage de Konrad, celui qui est bienséant, a priori, introduit dans la société, d'une origine avantageuse et d'une condition sociale aisée, et finalement n'est pas celui qui apparaît le plus humain au contraire. Il est toujours plus vorace, plus envieux, un personnage qui en veut toujours plus et qui n'hésite pas à abuser des autres pour obtenir ce qu'il veut. A l'inverse, à travers le personnage de Djool, plus modeste, plus désuet, une humanité plus innocente, sans arrière pensée et donc certaine plus saine que celle de Konrad.



L'auteur présente une écriture stylisée et directe, il va a l'essentiel, ne s'épanche pas trop sur les détails et fait avancer son histoire à bonne allure dans une belle ambiance qui survole presque l'horreur parfois. Le texte n'est certainement pas dénué d'une certaine poésie pour autant. C'est donc un premier roman réussi qui augure des choses intéressantes à venir dans les prochaines ouvrages de l'auteur. Par ailleurs, l'objet présente une couverture magnifique et parfaitement dans le ton signée Hekx. Elle est terriblement attractive et énigmatique.



En bref, un très bon roman, très prometteur, qui sous ses façades de simplicité et de concision, est certainement très riche de réflexions de fond, le tout enjolivé par une atmosphère particulière où la touche de fantastique offre une ouverture à la mythologie et aux créatures hybrides mi-animal mi-humaine. Très intéressant !



* La cryptozoologie désigne la recherche des animaux dont l'existence ne peut pas être prouvée de manière irréfutable. Ces animaux sont appelés cryptides.
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L'homme maigre

En commençant cette lecture, je savais à quoi m’attendre : une histoire et un univers sombre le tout servi par une ambiance captivante.



Le roman est découpé en deux parties :

Dans la première (T’es quoi, l’albinos ?), on découvre le personnage principal, Djool. On le suit dans son métier de fossoyeur. On ne sait pas exactement ce qu’il est, on comprend rapidement qu’il n’est pas humain, il essaie de leur ressembler et de les comprendre. Il rencontre Konrad, un taxidermiste, avec qui il sympathise, leur relation connait des hauts et des bas.

Dans la seconde partie (Crossroads), l’empailleur a sauvé Djool qui vient habiter chez lui. Et nous offre les conclusions attendues : que voulait Konrad du fossoyeur ? Qu’est Djool ? Qu’est-il advenu de Georges Dimont, père de Toni et Konrad ?



J’ai adoré la première moitié, je suis entrée rapidement dans l’histoire. Pendant un temps, j’ai hésité à m’attacher à Djool ne sachant pas trop à quoi m’attendre avec ce personnage. Finalement, sa loyauté m’a convaincue à l’apprécier. Quant à Konrad, j’ai eu beaucoup de mal à me faire à lui, je ne l’aimais pas et même si les pensées qui nous sont partagées ne le rendait pas antipathique pour autant, je n’ai pas réussi à m’y attacher.

J’ai trouvé la seconde partie un peu plus longue, principalement parce qu’elle se passe principalement en huis-clos, du coup le rythme est plus lent. Ça ne m’a pas empêchée de passer un bon moment et de vouloir le terminer afin d’obtenir le fin mot de l’histoire.

Quant à la plume de l’auteur, elle est très agréable et fluide. Simple sans l’être trop. Les descriptions sont plaisantes et la mise en ambiance réussie.



J’ai beaucoup aimé ce thriller fantastique. Ce fut un plaisir de découvrir l’homme maigre.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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L'homme maigre

Avec ce livre, je découvre non seulement un auteur, mais également un éditeur. Eh oui, j'avoue, c'est mon baptême aux éditions Luciférines dont je ne connaissais que le nom. Honte à moi, je sais :-(



Voici donc mon avis sur cette découverte ☺



Dès le départ, nous sommes plongés dans une ambiance étrange en regardant la couverture. Ensuite, on lit le résumé, et là on a l'impression de déjà vu (du moins moi je l'ai eue). Et pourtant, lorsque l'on débute la lecture, on comprend très vite que cet effet de déjà vu est loin d'être vrai, bien au contraire.



L'auteur a réussi à se consruire un univers bien à lui, un univers que l'on pourrait croire très sombre en regardant la couverture. C'est vrai que c'est sombre, mais pas autant que je le pensais au départ.



Nous avons un mélange de thriller avec une dose d'espérance, d'égoïsme, de timidité, de bizarrerie. le tout savamment mélange, qui nous fait penser à de la littérature dite "classique", j'entends par là que certains aspects nous font remonter vers "Frankenstein". La cruauté et l'incompréhension des hommes face à ce qu'ils ne connaissent pas, l'inconnu fait peur, c'est un fait avéré. D'un autre côté, l'homme aime profiter des faiblesses des autres, ce que veut faire Konrad avec Djool. Tout ce que cet homme voit, c'est ce que pourrait lui apporter Djool de par ses occupations dans un cimetière.



Sous la fiction, on y voit comme un air de réalité, une réalité sur ce qu'est l'homme.



Ce fut au final une bien jolie découverte pour moi que je vous conseille de lire vous aussi sans hésiter.



Merci à Babélio pour cette masse critique ainsi qu'aux éditions Luciférines pour l'envoi de ce livre.
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L'homme maigre

J’attendais moi-même avec beaucoup d’impatience la sortie de ce livre au synopsis aussi original qu’intrigant. Djool est mi-homme mi-animal et travaille dans un cimetière tout en essayant d’apprivoiser sa nature humaine, encore balbutiante. Il va rapidement intéresser malgré lui Konrad, un taxidermiste plus qu’étrange obnubilé par la création de chimères … Petit détail mais la couverture (outre une superbe illustration) est vraiment très douce, ressemblant presque à de la peau humaine, ce qui sied bien au récit…

Je ne saurais dire avec certitude ce qui m’a tant plu dans ce livre ; une chose est sûre, la douceur de la plume y est pour beaucoup. C’est un style vraiment très original, très personnel, mais je ne saurais pas dire en quoi exactement, c’en est presque perturbant ! Ce qui est sûr c’est que c’est un régal à lire.

Sans conteste l’intérêt du lecteur est porté par le personnage de Djool, écartelé entre sa nature humaine et animale…et quel animal ! Sachant d’avance de quelle créature il allait s’agir la surprise n’aura pas été de mise mais je pense qu’elle surprendra bien les lecteurs qui ne sont pas dans la confidence. Djool est un personnage vraiment touchant dans sa quête d’humanité, expérimentant à tâtons notre réalité si complexe, savourant chaque petite victoire sur le quotidien et se morfondant à chaque incompréhension. Le personnage de Konrad est également intéressant, tout en ambiguïté, entre attirance et répulsion pour Djool, même si sa personnalité ne se révèle vraiment qu’au fur et à mesure de l’intrigue. Cette dernière se tisse au fur et au mesure, sous forme de thriller, sans nous en dire trop pour nous laisser dans l’incertitude d’une enquête qui louvoie autour du pauvre Djool, encore trop naïf de sa condition de quasi-humain.

En outre l’intrigue se déroule dans la ville de Lyon : même si je ne la connais pas, j’ai ressenti un réel attachement et un souci de plonger le lecteur entre les rues de cette ville ; nul doute que si je visite cette ville je penserai aux aventures de Djool. De même, guère familiarisée avec le blues, j’en ai ressenti les notes mélancoliques qui faisaient si bien écho à l’âme torturée de Djool. La manifestation de sa part animale est d’ailleurs aussi impressionnante que glaçante et frôle un fantastique plus noir, sans jamais franchir cette limite pourtant palpable.

Bref un excellent petit roman entre le thriller et le fantastique mélancolique !
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L'homme maigre

Je crois en avoir déjà parlé plusieurs fois sur le blog, mais je voue une grande passion à Frankenstein, roman de Mary Shelley, qui a donné naissance à de multiples adaptations plus ou moins (souvent moins) respectueuses de l'oeuvre originale. Quand on me connait un peu, on sait que la simple mention du mot "Frankenstein" me fait frémir et que j'ai tendance à lire/regarder tout ce qui se rapproche de près à cet univers. Forcément, lorsque j'ai vu la quatrième de couverture de L'homme maigre, j'ai été tout de suite emballée en voyant ce parallèle avec mon roman fétiche. Après ma lecture, je dois dire que j'ai été très séduite par ce roman, très particulier, et par l'univers de Xavier Otzi.



Je tenais d'abord à mentionner quelque chose qui n'intéressera probablement pas certains d'entre vous, mais l'intrigue se déroule à Lyon et dans les alentours de cette grande ville. Etant lyonnaise d'adoption depuis plusieurs années (j'y ai passé mes années de Master et j'y ai ré-emménagé après mon séjour en Angleterre), j'étais heureuse de retrouver cette ville que j'aime beaucoup dans les pages du roman de Xavier Otzi. Cela a renforcé mon immersion dans le roman, connaissant les rues et passages empruntés par les héros.



Mon gros coup de coeur dans ce roman réside sans aucun doute dans l'intrigue, que j'ai trouvée particulièrement bien maîtrisée. Xavier Otzi sait où il va, c'est réfléchi, et tout nous amène vers le dénouement final. Ce que j'aime beaucoup, c'est qu'il se passe beaucoup de choses, on ne s'ennuie pas, mais en même temps il prend le temps de poser les choses, de poser une ambiance, d'installer ses personnages. J'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture grâce à cette intrigue difficile à lâcher.



Konrad et Djool forment un duo de personnages très intéressants. On pense, au début, qu'on ne pourra pas trouver plus étrange que Djool, cet être si à part, si mystérieux, un peu pathétique et malheureux, qui vit reclus, à l'écart du monde. Et plus on découvre Konrad, plus on se rend compte qu'il est tout autant, si ce n'est plus, particulier que Djool. C'est intéressant de suivre l'évolution de leur relation, surtout lorsqu'on voit où ça les mène...





J'ai déjà souvent dit dans mes précédentes chroniques sur les Luciférines que cette maison d'édition s'intéressait au bizarre, à l'étrange, et que ce qu'on y trouve est très différent d'ailleurs. C'est encore une fois le cas dans L'homme maigre. On nage dans une mer trouble, entre réalité et étrangeté, un univers fantastique cohérent et maîtrisé. On pourrait presque croire que Djool se trouve réellement parmi nous, tout comme Konrad, sorte de docteur Moreau du 21ème siècle.



Pour terminer ce petit avis, un mot du style. Très franchement, je n'ai rien de bien passionnant à vous en dire. Xavier Otzi écrit bien, c'est fluide et agréable à lire. Il sait créer une ambiance et raconter son histoire, mais je n'ai pas non plus eu l'impression qu'il avait un style très distinct. Il s'agit cependant de son premier roman, alors sa plume risque encore d'évoluer avec ses futurs écrits!



En tout cas, L'homme maigre est un premier roman que j'ai trouvé très prometteur, il laisse présager d'un avenir intéressant pour son auteur dans l'écriture. C'était une bonne surprise et je le recommande vraiment, surtout si vous aimez le fantastique et l'étrange!


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Le Saut du grillon

Cela faisait plusieurs mois que ce livre me faisait envie, déjà pour son résumé, aussi pour la maison qui défend ce roman. Je m'y suis plongé avec délectation.



Ce roman, noir par son ambiance et les questions qu'il soulève, nous fait voyager dans tout Lyon pour nous présenter, aussi, l'histoire de la police scientifique. Qui aurait cru, avec toutes ces séries américaines, que Lyon était pionnière ?

L'héroïne, rebelle, souffrant de sclérose en plaque, semble apathique, mais c'est pour mieux nous faire entrer dans sa psyché, et ses souffrances aussi mentales que physiques.

L'antihéros, lui, nous plonge dans un passé dur, qui n'a pas cicatrisé, et dans un présent où il n'a pas sa place.



La quête existentielle, le besoin d'appartenir, de se retrouver, de vivre, d'exister aux yeux des autres. Et aussi de conserver les souvenirs qui nous lient. Ce sont des pistes que j'ai pu explorer avec les personnages du Saut du Grillon, entre enquête et retrouvailles.
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L'homme maigre

Un homme étrange s'occupe d'un cimetière, il tente de se couler dans le monde des humains mais fait de mauvaises rencontres alors qu'il pensait trouver des amis, un ami. La relation va mal tourner et l'homme maigre disparaitre et rebondir ailleurs.

Une fable sur la définition de notre humanité, qu'est-ce qu'être un homme?
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L'homme maigre

J'ai pu lire ce livre à l'occasion de la Masse critique Babelio du mois de février. Le résumé et la couverture du roman m'avaient tout de suite séduite mais j'avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec cette lecture.



Dès les premières pages on est pris dans une atmosphère très sombre voire même lugubre, par moments, et la touche de fantastique qui pointe le bout de son nez est bienvenue et accentue le côté sombre de l'intrigue. Sans compter sur le personnage de Djool qui vit seul dans un cimetière.



Djool est un homme vivant seul, qui cache quelque chose mais est aussi très crédule et naïf. Il croisera la route de Konrad, un scientifique à la recherche d'un corps afin de mener à bien une expérience. A des degrés très différents, ces deux sont aussi étrange l'un que l'autre : ce sont de véritables marginaux. De par cette marginalité, une alliance assez bancale va se créer entre les deux hommes au fil des pages.



Dojo peu à peu et bien malgré lui le nouveau sujet d'observation de Konrad, qui porte un intérêt particulier pour les chimères qui mêlent un corps d'homme à un corps de bête (je n'en dirais pas plus à ce sujet).



Le roman est constitué de chapitres très courts (3 à 4 pages maximum) et alterne les points de vue de Djool et Konrad. Un langage très populaire est utilisé et la relation entre les deux personnages devient limite malsaine par moments, entre fascination morbide et répulsion.



L'Homme maigre a été une belle découverte qui me sort de ma zone de confort et je pense que je suivrais les Editions Luciférines de plus prêt à partir de maintenant. Une dernière petite chose : le travail autour de l'objet livre est vraiment excellent (couverture mate, illustration, etc...) !
Lien : http://reveuseeveillee.blogs..
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L'homme maigre

Merci à Babelio et aux éditions Luciférines pour l’envoie de ce livre. Mais malheureusement, je pense être un petit peu passée à côté.



Dans cette histoire on retrouve Djool qui travaille dans un cimetière et qui est un personnage assez bizarre. Effectivement, il est très solitaire, ne parle à personne, est assez timide et surtout, mange de la terre (oui oui). Mais il va alors rencontrer Konrad, qui a besoin de peau humaine, ce que Djool peut lui fournir. Il pense s’être fait un ami et va donc l’aider à trouver un corps. Cette histoire est assez bizarre car j’ai lu sur le blog de l’auteur que ce n’était pas un récit fantastique. Pourtant j’avais clairement l’impression d’être en train de lire un roman de ce genre. J’ai toutefois beaucoup aimé l’univers qui est à la fois étrange, contemporain et sombre. Le côté thriller, quoique peu développé, m’a plu. On se retrouve face à une enquête dont on ne sait pratiquement rien, et j’ai été très étonnée du dénouement.



J’ai eu un peu de mal avec les personnages puisque comme je n’étais pas totalement immergée dans l’histoire (faute à une panne de lecture), j’étais assez indifférente à eux. J’ai tout de même fini par m’attacher et par éprouver une certaine pitié pour Djool qui est rejeté. Quant à Konrad, je l’ai trouvé très antipathique voire égoïste. Il ne pense qu’à ses chimères et à tout ce qu’il pourrait faire avec de la peau humaine.



De plus, j’ai trouvé l’écriture très jolie et très agréable à lire. L’auteur sait manier les mots et donner à son récit une atmosphère encore plus étrange. Après, je n’ai pas tout à fait compris la fin qui m’a complètement perdue par rapport à ce que j’avais pu lire sur le blog de l’auteur.
Lien : https://smoochybooks.wordpre..
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L'homme maigre

Dans le roman, nous suivons en parallèle l'histoire de Djool, gardien solitaire d'un petit cimetière en bordure de la ville de Lyon, et celle de Konrad, taxidermiste qui vit aux crochets de son père et rêve de naturaliser un être plus fascinant et difficile à obtenir qu'un simple animal. Pour réaliser ce projet fou, il se rapproche de Djool, dans l'espoir que ce dernier saura lui procurer ce qu'il désire. Malheureusement pour lui (et heureusement pour nous, lecteurs avides d'intrigues impossibles), les choses vont prendre une tournure particulièrement déplaisante...



Djool est un mordu de blues et sa musique parcourt les lignes. Il est un être à part : on le sent dès le début mais impossible de savoir précisément ce qui cloche. Des indices nous sont délivrés par petites touches. On voit notre homme faire tous les efforts du monde pour paraître normal et c'est un des éléments qui m'ont le plus plu dans ce roman : assister au difficile processus d'humanisation de Djool, notamment à travers la belle description de ses sentiments dans le chapitre 20. J'ai été touchée par ses efforts, par sa ténacité. Des lecteurs qui, comme moi, ont pu se sentir mis à l'écart ou en difficulté dans les relations qu'ils essayaient d'établir avec les autres, peuvent se reconnaître en Djool, partager ses émotions ; ce sont de beaux moments de lecture que ceux où l'on retrouve un peu de soi dans un personnage. Vous l'aurez peut-être compris : L'Homme maigre est un roman qui se construit sur la longueur. Je trouve qu'il ne se lance vraiment que vers le milieu. Avant, on ne prêtait guère attention à Djool, qui est pourtant un des personnages principaux, et à ses mœurs étranges. C'est parfaitement voulu et cela correspond très bien au caractère effacé de notre homme.



Puis soudain, après un événement que je tairai, les projecteurs sont de nouveau sur lui. Ainsi, l'auteur nous invite à reconsidérer les petits indices et les éléments étranges disséminés tout au long du texte, mais auxquels on ne faisait pas attention au départ, parce qu'on ne les comprenait pas. Je pense que ce roman fait partie de ceux qu'il est intéressant de lire deux fois : une première lecture-découverte et une seconde à la lumière de la fin du livre. Mais j'en ai déjà trop dit.



La tension monte à mesure qu'on se rapproche de la fin, ce qui rend l'histoire très prenante. « Comment tout cela allait-il finir ? » se demande Djool au début du chapitre 45. Oui, c'est vraiment la question.



Pour parler un peu des références qui me sont venues à l'esprit en le lisant, ce roman, dans sa construction, me rappelle La Féline (Cat People), un film de Jacques Tourneur sorti en 1942. Dans ce film, Irena Dubrovna, une jeune créatrice de mode née en Serbie, épouse Oliver Reed, architecte américain ; mais des événements et des signes inquiétants viennent perturber Oliver, le poussant à s'éloigner d'Irena. Dans les deux œuvres, on observe une accumulation de détails a priori insignifiants sur un personnage mystérieux, mais qui prennent tout leur sens une fois qu'on sait ce qui se joue sous nos yeux. Brillant ! Surtout pour la terre et les oiseaux (vous comprendrez en lisant le livre).

La première chimère de Konrad qui nous est décrite (une sculpture de cire représentant un être mi-humain, mi-cervidé) m'a rappelé les fascinantes créations de Patricia Piccinini.



Pour finir, L'Homme maigre n'est peut-être pas mon roman coup de cœur mais je le conseille tout de même vivement, ne serait-ce que parce que je trouve le personnage de Djool très intéressant (il change des stéréotypes habituels - à nouveau, vous comprendrez pourquoi je dis cela en lisant le livre ;) ).
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