Xavière Gauthier à propos des "Parleuses" ,
entretiens avec Marguerite
DurasXavière GAUTHIER présente "
Les Parleuses", un livre à deux voix, l'autre étant celle de
Marguerite DURAS. Elle souligne l'atmosphère dans laquelle s'est déroulé leur
entretien, parle des femmes dans l'oeuvre de
Duras.
" Elles allaient à l'hôpital ou elles se faisaient engueuler. "Encore ! Tu vas en baver hein ! On ne vas pas t'endormir pour ton curetage". Les médecins le disaient et les infirmières participaient bien.[..]
Elles saignaient, évidemment, elles avaient ou non de la fièvre. En plus, c'étaient des filles qui étaient dans la détresse sentimentale, en général ; il fallait avaler l'histoire du Jules. Et un curetage, ça fait mal, ça fait très mal. Et c'est humiliant. La morale du médecin, c'était : " on ne couche pas à droite, à gauche, si ce n'est avec moi; il fait sévir".
En 1947, la revue Les temps modernes ose publier un reportage titré « salle commune ». L'auteure y décrivait une salle de vingt-cinq lits, dont quinze occupé par des FC, toutes des femmes accablées et résignées à la torture. « Nous, les femmes, on a été crées pour la souffrance ».
Avant la loi Veil donc, les femmes avaient vécue des blessures, des minutes, des heures de torture, des jours de désespoir, parfois des mois d'angoisse. Elles avaient eu l'incroyable courage de l'affronter, il fallait que l'aie le courage de l'écouter. C'est exactement ce qu'on nomme le DEVOIR DE MÉMOIRE.
Louise marchait vers Paris, à pas de troupier. Elle n'avait nulle envie de quitter les remparts, mais le général La Cécilia lui avait confié un message de première importance à porter à l'Hôtel de Ville.
Il suffit d'écouter les femmes...si elles parlent.
Nous sommes la révolution ! Nous sommes le changement ! Slogan de pétrôleuses du XIXe siècle ? Non. Ce sont des soudanaises qui le crient, massées à Karthoum en 2019.
Malheureusement, rien ne survit de nous après la mort. Pas plus que la flamme ne survit quand la bougie est soufflée. Nul doute que la mort, en grillant le cerveau, n'éteigne la pensée.