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Citations de Zhu Xiao-Mei (46)


- Viens, Xiao-Mei, je vais te jouer quelque chose. Nous prenons le chemin de sa chambre, elle ouvre le piano et se met à jouer. Les notes s'élèvent, une musique d'une douceur infinie. Ce premier vrai morceau qu'elle me joue, c'est la Rêverie de Schumann. Je me suis mise à ses côtés et je l'écoute bouche bée.
Tout un monde s'ouvre à moi. Il me semble que cette musique est d'emblée mienne. Est-ce l'amour que mes grands-parents portaient à la culture occidentale que je sens renaître en moi? Ou le message de cette pièce, porteur d'une telle profondeur et d'une telle vérité humaine qu'elles en font une musique universelle ? Je ne sais pas.
Ma mère finit de jouer. Elle se tourne vers moi. Nous nous regardons. À cet instant, je le crois, elle comprend ce que j'ai en tête. Je n'ai plus qu'un rêve : jouer de cet ami qui a rejoint notre famille.
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Je médite Lao-tseu, commence à le comprendre et perçois combien il sait mieux que quiconque exprimer le caractère essentiel du vide, notamment dans ce passage que je lis sans cesse :

Trente rayons convergent au moyeu
Mais c'est le vide médian
Qui fait marcher le char.

On façonne l'argile pour en faire des vases,
Mais c'est du vide interne
Que dépend leur usage.

Une maison est percée de portes et de fenêtres,
C'est encore le vide
Qui permet l'habitat.

L'Être donne des possibilités,
C'est par le non-être qu'on les utilise.
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Parfois, dans la vie, ce sont de ses actions les plus désintéressées que l'on récolte le plus.
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Le dessin, le style vraiment beaux sont ceux qu'on ne pense même pas à louer, tant on est pris par l'intérêt de ce qu'ils expriment. De même pour la couleur. Il n'y a réellement ni beau style, ni beau dessin, ni belle couleur : il n'y a qu'une seule beauté, celle de la vérité qui se révèle.
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À la montée du bus, les gardes rouges s'interposent et interrogent : où, dans le Petit Livre rouge, se trouve tel passage ? tel autre ? Si on ne peut répondre, l'accès au bus est refusé.
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La bonté suprême est comme l'eau
Qui favorise tout et ne rivalise en rien.
En occupant la position dédaignée de tout humain
Elle est proche du Tao.

Lao-tseu
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Oui, il nous faut jouer de la musique, des chansons populaires, celles que le peuple apprécie et comprend. C'est ainsi que nous contribuerons à servir l'idéal révolutionnaire. Les discussions sont enflammées. Nous prenons la parole les uns après les autres :
— La musique classique est bourgeoise : elle n'a pas été écrite pour le peuple !
— Beethoven était un égoïste.
— Bach a écrit toute sa vie pour l'Église. Vous croyez à l'histoire de Marie, la mère du Christ ? Non ? Eh bien, pourtant, il a écrit des œuvres pour elle !
— Chopin, ce n'est rien qu'un sentimental.
— Et Debussy un idéaliste.
Seul Mozart échappe à ce feu roulant de critiques. Je n'ai jamais su vraiment pourquoi. Une nouvelle preuve de son génie, sans doute ?
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Quelques années plus tard, lorsque Bernard Pivot m’invitera dans son émission « Double je », il me posera à la fin le questionnaire de Proust que j’adore.
— Si Dieu existe, me demande-t-il, qu’aimeriez-vous qu’il vous dise ?
— « Tu as été assez courageuse. Viens, je vais te présenter Bach. »
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Je ne savais pas lire
Maman était ma bibliothèque

Je lisais Maman –
Un jour
Le monde sera en paix,
L'homme sera capable de voler,
Le blé poussera en pleine neige,
L'argent ne servira à rien.
[...]
Mais en attendant,
dit Maman,
on doit beaucoup travailler.
(LU YUAN, Conte de fées)

Page 28
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Montrer la simplicité de ce qui parait complexe et la complexité de ce qui parait simple : c'est là la leçon d'un grand maître.
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Que le monde médite cette leçon de la Révolution culturelle : pour assurer la paix et l'avenir du monde, la priorité absolue a un nom, l'éducation.
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2006. Ce 27 janvier, c'est l'anniversaire de la naissance de Mozart. De quel autre grand artiste, musicien, écrivain, peintre, fête-t-on ainsi l'anniversaire de la naissance ? De Léonard de Vinci ? De Shakespeare ? De Dante? Personne n'imaginerait le faire. Et au jour près. C'est aux enfants que l'on souhaite leur anniversaire. Et Mozart est un enfant. Mais un enfant qui a tout connu, un enfant qui a la profondeur d'un vieux sage. Lao-tseu n'avait-il pas pressenti Mozart en écrivant cette réflexion :

Celui qui possède en lui la plénitude de la vertu
Est comme l'enfant nouveau-né.
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Chaque note est une perle posée sur un écrin de velours. Chaque note est une goutte de rosée sur une fleur au lever du jour.
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Si vous comprenez, vous devez appliquer. Si vous ne comprenez pas, vous devez appliquer quand même. C'est en appliquant que vous comprendrez alors.

LIN BIAO (un des acteurs de la révolution culturelle)
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L'absence de livres, de partitions, de dictionnaires, même : un supplice pire que les souffrances physiques endurées, un vide qui abolit l'avenir et rend la mort préférable à la vie. Que vaut une existence sans espoir de développement personnel, qui n'a devant elle que l'obscurité de l'ignorance - et de la soumission qui en est la fille ?
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Or, pour le vrai sage, je l'entrevois maintenant, l'extérieur ne compte pas. Sa vraie force est intérieure. Il peut être prisonnier, rejeté, calomnié : il a compris que la vraie liberté est en lui.
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Quand l'existence est réduite à des tâches abrutissantes, quand aucune conscience supérieure, culturelle ou religieuse, n'est là pour canaliser les instincts, on ne trouve le moyen de se défendre qu'en agressant. "Zhang n'a pas assez travaillé, lance un camarade ; il est resté vingt minutes dans les toilettes..." Et Zhang de répondre en attaquant à son tour : "J'ai entendu Li se plaindre de sa vie au camp, deux fois !" Nous sortons de ces séances épuisés. Toute conversation est impossible. Nous ne pouvons même plus nous regarder dans les yeux. Et pourtant, nous devons continuer à vivre ensemble.
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Peu après notre arrivée, on nous invite à méditer l'exemple d'une universitaire d'un camp voisin qui a donné une preuve exceptionnelle de sa fidélité à Mao.
Deux télégrammes successifs l'ont informée que son jeune fils était gravement malade et qu'il lui fallait revenir d'urgence à Pékin. Chaque fois, elle a répondu qu'elle devait soigner un porcelet, lui aussi souffrant, dont elle avait la charge. Un troisième télégramme lui a annoncé le décès de son fils. Elle n'a pas versé une larme. Quelques jours plus tard, le porcelet est mort. Elle l'a pleuré.
Nous restons perplexes. Est-il vraiment nécessaire d'aller aussi loin pour être fidèle à la pensée du président Mao ?
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Peu après notre arrivée (au camp), on nous invite à méditer l'exemple d'une universitaire d'un camp voisin qui a donné une preuve exceptionnelle de sa fidélité à Mao. Deux télégrammes successifs l'ont informé que son fils était gravement malade et qu'il fallait revenir d'urgence à Pékin. Chaque fois, elle a répondu qu'elle devait soigner un porcelet, lui aussi souffrant dont elle avait la charge. Un troisième télégramme lui a annoncé le décès de son fils. Elle n'a pas versé une larme. Quelques jours plus tard, le porcelet est mort. Elle l'a pleuré.
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Un ordre étrange règne dans l'établissement : d'un côté, une propreté jusque-là inconnue est assurée par nos professeurs devenus hommes et femmes de ménage à notre service ; de l'autre, toute éducation est abandonnée : plus de devoirs, plus de livres, plus d'objectif autre que celui d'abattre l'ordre ancien.
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