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Citation de mafossi


Lorsque Mme Palmer, la femme dont ma mère s'était occupée pendant des années, mourut des suites d'une longue maladie, j'étais en dernière année de primaire. Elle avait quatre-vingt-quinze ans, et je me souviens encore d'elle dans son cercueil ouvert. Des centaines de rides profondes couraient sur son visage et ses mains, telles d'innombrables rivières qui auraient coulé, zigzaguant et s'entrecroisant, de son front à ses orteils. Mais l'eau s'était tarie avec le temps, ne laissant que les lits de ruisseaux et de rivières asséchées. Je regardai ma mère présenter ses condoléances à la famille de Mme Palmer, des gens très différents des acerbes Thomas. Ils prirent ma mère dans leurs bras comme si elle était l'une d'entre eux, et je compris pour la première fois qu'ils la considéraient ainsi.
Qui était-elle donc, me demandai-je, tandis que les enfants et petits-enfants de Mme Palmer lui témoignait ainsi leur affection. Ma mère - qui ne nous avait jamais serrés contre elle, même quand nous étions petits et venions la voir avec nos écorchures et nos bleus, avec nos plaintes - acceptait le contact de ces inconnus qui, bien sûr, ne l'étaient pas pour elle. Elle passait une plus grande partie de ses journées avec Mme Palmer qu'avec nous. Et je compris, peut-être pour la première fois, que ma mère ne m'appartenait pas.
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