Citations de Yahia Belaskri (34)
Cheikh Moussa a réuni le conseil des sages de la tribu . Sous une tente , alors que le jour décline , ils sont nombreux autour de théières fumantes , conversant ,échangeant
les dernières nouvelles . La situation se dégrade de jour en jour ,la famine s'installe et risque de s' aggraver du fait de l'invasion des criquets et sauterelles , la pression des
militaires français est de plus en plus forte et contraignante, la guerre rôde, les tribus se soumettent une à une , l' Émir est en difficulté et la tribu des Fils du Jour doit penser
à sa survie. La discussion s'installe et s 'anime .
Il pleut. Sur la ville et ses habitants, sur les maisons et les voitures. Il pleut partout, même dans le cœur des hommes. Il pleut à n'en plus finir.
Ni prisonniers, ni blessés, tirez au ventre! Tel est l'odre. Il y a ceux qui fuient et ceux qui se terrent, ceux qui pleurent et ceux qui hurlent à la mort. Il y a ceux qui abandonnent et ceux qui s'arment, et la folie s'emparent des hommes.
La mer appartient à ceux qui ont des bateaux ...
Le mot que tu retiens entre tes lèvres est ton esclave, celui que tu prononce est ton maître, c'est ce que disait les anciens. Fais des mots justes tes maîtres, sois courageux, autrement tu n'es pas un homme libre.
Déja il ne me reste ni peuple ni drapeau, ni frère, ni espoir. Il ne me reste plus qu'une attente confuse et convaincue d'une mort acceptée...
Je ne laissais rien à Cuba. J'étais pauvre et attaché à la liberté. Je me retrouve aujourd'hui en Afrique. même prisonnier, je suis heureux de fouler la terre des ancêtres parce que je suis africain, descendant d'esclaves.
Adieu mon Espagne adorée,
dans mon âme je t'ai rentrée.
Et bien que je sois un émigrant
Jamais je ne t'oublierai.
(Chanson "El emigrante" 1949 Juanito Valderrama page 113)
Les conditions de sa détention étaient terribles, dix femmes par cellule, confiées à un curé sadique et pervers, qui les a profondément traumatisées par ses méthodes, confessions publiques, châtiments corporels, vexations continuelles, insultes et récriminations quotidiennes, mépris affiché pour ces PUTAS qui protègent les ennemis de la nation, humuliations poussées à l'extrême.
Il court sous les bombes crachées par le ciel et la mer , il
court sous la mitraille des blindés qui déchirent les murs .
Dans les villages, on pend aux arbres et le sang ruisselle sur les collines. Les poètes sont ensevelis avec des mots dans leur bouche éteinte. Les fascistes avancent sur les routes.....
L 'homme doit pouvoir vivre sans entrave, libre dans ses choix et sa croyance.
[...]la mort est partout dans la ville, emportant les salauds et les innocents sans exclusive. Les appels se multiplient, les atrocités aussi. Les larmes grossissent dans les gorges et le sang se coagule devant les bouches d'égout.On sème la mort le long des rues. Femmes, hommes, enfants et vieillards, aucun n'en échappe.
L ' homme doit pouvoir vivre sans entrave , libre dans ses choix et sa croyance .
Les rebelles , hommes violentés jus qu' aux os , traînés dans la boue de l'Histoire , veulent reconquérir la dignité perdue , piétinée , à moins qu'ils ne veuillent seulement
se reconquérir eux-mêmes et sortir de l'ornière où ils ont été mis par plusieurs siècles de charlatanisme et
d' imposture stérile .
Je sais. Sur les traces des ancêtres, là où l'on célèbre les noces du soleil et de la pierre, à l'ombre de la montagne, naît le vertige. Trouble des pas écrasés par le soleil, exaltation des pierres millénaires, les chemins s'ouvrent sur les roches et offrent un monde où règne la beauté des bâtisseurs d'hier. Au milieu des lentisques, scilles et cistes, seul le murmure des pierres qui s'agrippe aux figuiers rompt le silence. Les tamaris courbés par le vent jettent des ombres bienfaisantes.
-C' est une tribu où l' honneur est une valeur cardinale. Ce sont des nomades pétris de culture .
Oran l 'enivre , malgré la séparation des communautés .
Paco pénètre la ville , la fouille , apprend à l 'aimer .
Je me suis tourné vers mes parents, je n'ai trouvé que la défaite dans les yeux de mon père silencieux et le renoncement dans ceux de ma mère. Ils citaient des extraits d'un livre qu'ils n'avaient jamais lu, transmis par ouï-dire, se pliaient en quatre à se tordre les os, invoquaient des saints qui m'étaient étrangers, ouvraient leurs mains au ciel qui ne les entendait pas. Lorsque j'ai compris, il était trop tard.Je mordais dans la vie et je venais d'être mordu dans le dos. Les morsures se succédaient et mon dos ne reposait plus que contre du vide. Ivresse d'un matin d'effroi. Mes parents n'étaient pas mes parents. Ou alors le fils que j'étais n'était pas leur fils.