Sur une photographie, je retrouve mon père. Il est dans la cuisine de la maison familiale, en Bretagne. A ses côtés, il y a ma grand-mère qui lui parle. (...) Il est visiblement heureux. Dans la mémoire impeccable de ma grand-mère maternelle, il semble qu'il y a les noms de tous les vivants et de tous les morts. Cette mémoire est une consolation, elle accueille largement au-delà des frontières familiales, les morts égarés sur les rives du Dniestr ou du Bug. Les morts croisent des morts de toute époque .(p. 138)