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Citation de SophiePatchouli


"Plus tard dans la journée, tandis que je me lavais dans la rivière, j'ai compris, je crois, le fond du problème. Ce n'est pas la vie qui compte, c'est la manière de la raconter.
Ophelia, comme moi est orpheline. A quatorze ans, elle travaillait comme une bête de somme dans une blanchisserie d'Oakland. Puis, elle a passé un an dans une maison de correction avant de se retrouver à la rue. Ophelia a beaucoup souffert et continue sans doute de souffrir, mais elle n'a pas les mots pour le dire. Elijah aussi a connu la misère. Dans son enfance à cause de ses absences intérieures, il était la tête de Turc de ses camarades de classe. Après avoir quitté l'école, du fait de ces mêmes absences, il n'a jamais réussi à conserver un travail, et s'il n'avait pas hérité sa maison de sa grand-mère, Dieu sait où il en serait aujourd'hui. Mais ni Ophélia ni Elijah n'ont les mots pour dire ce qu'ils ont vécu. Quand je les écoutais décrire leur passé, je me disais qu'ils avaient vécu des coups durs et je compatissais, mais je n'en tirais pas d'enseignements.
C'est incroyable, j'ai pensé, en me frottant dans la rivière à l'aide d'un bout de savon, la plupart des gens traversent de grands malheurs et enchaînent les coups durs, ils triment comme des bêtes de somme et trimbalent un tas de souvenirs accablants, mais quand on les écoute parler, on s'aperçoit qu'ils sont incapables de voir clair dans leur souvenirs et d'y mettre de l'ordre, comme s'ils avaient toujours vécu dans une sorte de brouillard."
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