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Citation de enkidu_


Femmes et train. Beau sujet de thèse. Pleines de bagages et de charme. Où se rendent-elles ? Celle-ci, celle-là ? Et la rousse de tout à l'heure ? Où vont-elles ? Qui vont-elles rejoindre à la fin ? Un amant ? Un mari ? Une mère malade ? Un copain vache ? Une amie perverse ? Leur mystère emplit tous les wagons du monde. Leur présence. Leurs secrets. Pourquoi cette brunette salope a-t-elle précisément pris ce train, ce train et pas le suivant, ce train, celui-là même que j'ai pris moi, pas le précédent pas le suivant, non, celui-là ? Moi, je sais pourquoi je l'ai pris ce train, j'ai des raisons, mes raisons, mais elles ? Après tout, rien n'aurait été vraiment différent si elles en avaient pris un autre, ça ne peut pas être une question de vie ou de mort !

Et dire que la brunette salope est peut-être la femme de ma vie ! Elle pourrait lever la tête soudain, me demander du feu, normal, wagon fumeurs, je lui répondrais que non, que je suis désolé, que je ne fume pas. Alors, elle en profiterait pour m'adresser la parole, tendeuse de perche. Vous devez être malheureux dans cette partie du train. Non non vous savez c'est en compartiment fumeurs que l'on rencontre les jolies femmes. Ah oui intéressant et comment vous expliquez ça vous. Oh à vrai dire je ne l'explique pas vraiment je le constate surtout je ne sais pas ça leur donne une sorte de gravité un air très solennel presque froid très classe qui les fait rebondir dans la tête des hommes. Alors elle rierait, elle n'aurait jamais entendu ça, elle me sourirait, et avec un peu de chance...

Le destin ressemble à un horaire de train. Des chiffres exacts et des tableaux orange. Le hasard. Roi de l'infinitésimal, de la fraction de seconde, du presque. In extremis toujours. Ecume d'espace et de temps. Souris sournoise, accouche des montagnes. Misérable allumette, embrase le monde. Invite à l'humilité. Se plie en quatre pour déclencher les destins. A partir de rien, façonne une vie. En une seconde, parfois cent fois moins, vous trouve une femme pour la vie. Bâtit trente années sur un contretemps. Mais peut tuer : on caresse le chien une seconde de trop, et tout est fini, une Mercedes grise vous écrase. Une seconde avant, c'était la vie. Une seconde après, le bonheur continuait. Il ne fallait pas caresser Toutou.
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