Un degré supplémentaire fut atteint lorsque, pour unifier et uniformiser l'aspect extérieur et le vêtement des Iraniens, un costume national fut imposé à tous les citoyens mâles : il comprenait notamment le port, au lieu du turban ou des coiffes traditionnelles, bonnets ou couvre-chefs régionaux, d'un képi ridicule dont la visière, rigidement dressé au devant, empêchait en principe la prosternation rituelle de la prière à moins de se décoiffer (ce qui est déshonorant dans la société traditionnelle) ou de retourner le képi (encore plus ridicule). Après son voyage en Turquie (1935), Rezâ Shâh voulut corriger le grotesque du kolâh pahlavi ("chapeau pahlavi", nom donné au képi) et le remplaça par le chapeau mou européen dont il fallut diffuser le mode d'emploi par des circulaires administratives invraisemblables : on y apprenait qu'il fallait se découvrir pour saluer, en entrant dans une maison, etc .
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