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3.75/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1954
Biographie :

Agrégé et docteur en histoire, il était jusqu'en 2016 enseignant-chercheur à l'université de Nantes. Il écrit désormais sur la photographie, ses relations à l'histoire, à l'art, la littérature.
Il est membre du collectif Pratiques et Usages de l'Image.

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
On connaît quelques-uns de ses amis "retours de Chine", ceux que Victor rencontre avec plaisir dans les derniers temps de ses préparatifs, tous militaires, marins précisément, cette caractéristique favorisant l'entre-soi qu'un civil ne peut comprendre.
Parmi eux, Claude Bargone, officier de marine au Tonkin, en Chine et au Japon, qui se nomme Claude Farrère en littérature, Pierre Richard, médecin sur un navire d'escadre en mer de Chine quelques années plus tôt, et surtout Henry Manceron, un ami d'enfance plein d'enthousiasme pour décrire les formidables perspectives de la France dans l'empire, un fin connaisseur de la Chine et de son peuple ; enseigne de vaisseau dans l'état-major du vice-amiral Pottier, celui qui commandait pour la France la répression contre la révolte des boxers une dizaine d'années plus tôt et que Pierre Loti préviendra de la parution de son recueil d'articles rédigés au fil de sa traversée d'un pays ravagé par la guerre, les massacres et les pillages ...
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(…) l’avancée des connaissances en biologie vérifie toujours la remarque de Romain Bertrand selon laquelle les sciences du vivant s’édifient sur des monceaux de cadavres, une phrase qui actualise l’aphorisme de Walter Benjamin sur le frisson garanti à quiconque s’aventurerait un instant à penser l’origine de notre patrimoine culturel. « Ce patrimoine ne doit pas seulement son existence aux peines des grands génies qui l’ont créé, mais aussi à l’indicible corvée qu’ont endurée leurs contemporains. » En tentant de restituer aux dominés du passé leur part des œuvres de la culture des dominants, Sadiah Qureshi ne dit finalement pas autre chose que cette formule pleine de mélancolie de Benjamin affirmant qu’il n’est jamais une illustration de la culture qui ne soit aussi une illustration de la barbarie.
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S’il n’est plus possible et même plus tolérable d’approcher les animaux sauvages, tant notre présence leur est mortifère, si l’expérience du vivant nous est à terme interdite, il reste à faire la liste des archives à notre disposition et le récit de la lente détérioration du monde.
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Si tuer un grand nombre de volatiles procède souvent de l’entraînement, ou de la volonté de faire durer le plaisir du déplacement, le vrai sport réside dans la seule chasse qui a motivé ce long voyage, celle du tigre, le félin qui fait rêver au XIXe siècle. Quand le vulgum pecum voit le tigre derrière les grilles du jardin zoologique, symbole de la victoire sur la sauvagerie, de la puissance de sa civilisation, la vraie noblesse consiste à approcher la bête en liberté, à la vaincre, à terrasser sa férocité. Les sportsmen se reconnaissent à cela, à leur capacité à maîtriser leurs frayeurs, à prendre des risques, à dépenser beaucoup d’argent pour abattre les animaux le plus dangereux possible, les plus grands qui existent. (…)
Ces chasses sont marquées par le refus de toute utilité ; on ne mange pas le renard ou le tigre, on laisse les entrailles du renard aux chiens, celles du tigre aux chikaris. La noblesse, encore, est dans le profond dédain de l’animal tué, réduit à l’état de peau, de trophée si seule sa tête est conservée, ou encore, si la bête est exceptionnelle, d’animal empaillé qui trônera dans quelque pièce d’un château, dans une salle d’exposition, présentée autant que possible en état de férocité, les crocs bien visibles, l’air effrayant pour porter témoignage de la rudesse du conflit, de la grandeur du combat mené par le chasseur.
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Après tout, en Extrême-Orient, détruire, c'est la première loi de la guerre. Et puis, quand on arrive avec une petite poignée d'hommes pour imposer sa loi à tout un pays immense, l'entreprise est si aventureuse qu'il faut jeter beaucoup de terreur, sous peine de succomber soi-même
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Il ne me semble pas artificiel de rapprocher toutes ces exactions qui se déroulent parallèlement dans plusieurs parties du monde, les tirs à balles explosibles sur les chacals par les chasseurs européens sur le territoire du Népal, la décimation quasi effective des bisons et l’extermination continue des Amérindiens ; à ces événements d’ailleurs, il faudrait en ajouter des centaines d’autres, peut-être des milliers, et toutes les nations occidentales ou presque en porteraient la responsabilité puisque la plupart ont participé ou soutenu le grand œuvre civilisateur de la colonisation depuis la fin du XVe siècle jusqu’à ces instants de l’histoire mondiale qui ont vu triompher les luttes de libération nationale dans le milieu du XXe siècle.
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En 2008, Monory réalise une série de grands tableaux avec des tigres (…).
[dont] la peinture d’un tigre, en couleur, c’est-à-dire en jaune et orangé, au-dessus duquel on lit le mot crimes. Le tigre est encore le symbole du crime, dans une manière traditionnelle de représenter cet animal, agressif, tuant pour le plaisir comme se complaisent à le répéter les textes d’autrefois. N’est-ce pas le grand Georges Cuvier, à l’extrême fin du XVIIIe siècle, qui diffusait cette rengaine dans son Tableau élémentaire de l’histoire naturelle des animaux : « Le tigre (felis tigris) est aussi fort, aussi grand que le lion, et beaucoup plus cruel, égorgeant plus de victimes qu’il n’en faut à sa faim, et se plaisant surtout à boire le sang. »
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Il faut décrire les paysages, la flore, la faune et dans ces considérations, Henri d’Orléans excelle, met un nom sur les arbres, décrit chaque oiseau rencontré, collectionne leurs dépouilles, agit en naturaliste chasseur, l’époque semblant incapable de générer d’autres pratiques. Il faut tuer. Comme le formule l’historien Romain Bertrand à propos de Wallace, merveilleux naturaliste de l’Amazonie brésilienne et de l’Indonésie, alors qu’il vient de décrire avec une grande qualité littéraire les petites bêtes qui l’intéressent, « ce que Wallace ne dit pas, ce qu’il ne lui vient même pas à l’esprit de dire, c’est que toujours l’émerveillement précède le massacre ».
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Chez Monory, le tigre est réduit à la métaphore d’une violence toujours possible, inévitable même, la société en étant totalement imprégnée ; les tigres du Douanier ne sont pas agressifs, tout au plus surpris par la présence de l’homme. Il y a dans cet entretemps plus qu’un changement de mesure, toute la transformation d’un monde qui s’est adapté à la présence du tigre à Paris, l’admire et le redoute encore.
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Une statue de l’Île de Pâques nous chante plus que sa vie au bord de la mer, sur une île de l’océan Pacifique - le Grand Océan, comme il est écrit sur la carte de mon vieil atlas de 1891 -, elle crie cette manie du monde occidental de toujours vouloir s’acca­parer, quitte à détruire.
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