REMISE DES PRIX DU CONCOURS INALCO DE LA NOUVELLE PLURILINGUE 2020
Avec les lauréats 2020, Yasmine Khlat & Jean-Simon DesRochers, écrivains parrains de l'édition 2020 & Cécile Dominjon
En 2020, les étudiants francophones du monde entier ont été invités, dans le cadre du Concours Inalco de la nouvelle plurilingue, à écrire « en présence de toutes les langues du monde », comme nous y invitait Édouard Glissant. Les étudiants lauréats seront mis à l'honneur au cours de cette soirée : leurs nouvelles sont publiées aux jeunes éditions Tangentielles et les quatre premiers textes primés, ainsi que ceux des écrivains parrainant le concours, sont lus par leurs auteurs et la comédienne Cécile Dominjon.
Ces lectures polyphoniques, à l'instar des textes eux-mêmes, sont accompagnées par une table-ronde autour des potentialités de renouvellement poétique et plus encore offertes par le plurilinguisme. Celle-ci fera dialoguer écrivains et jeunes auteurs, éditeurs, organisateurs et membres du jury du concours. Elle sera aussi l'occasion de lancer l'édition 2021 du concours.
Ce projet est lauréat du programme de l'OIF Langues en dialogue. Il a également reçu le soutien du programme Licence + (Inalco). Il se déroule dans le cadre du colloque Ecrire entre les langues : littérature, enseignement, traduction : https://ecrire.sciencesconf.org/resource/page/id/3
À lire Langues en dialogue 2020, éd. Tangentielles, 2021.
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L'amour est une illusion, Hortense, et vous le savez bien. C'est un mirage, une oasis qui s'éloigne au fur et à mesure que l'on s'en approche. Je dirais même que c'est une convention. Il y a d'autres amours bien plus profonds, bien plus tenaces, après lesquels on court la vie durant.
L'amour se joue dans l'enfance, après on titube, on court après les ombres. On est aveuglé. On a été ébloui. On cherche ce que l'on a parfois perdu trop tôt.
L'amour se joue dans l'enfance, après on titube,on court après les ombres. On est aveuglé. On a été ébloui. On cherche ce que l'on a parfois perdu trop tôt.
« La parole orale est le plus souvent source de malentendus , d’interprétations , objet de mauvaise écoute .
Les mots dits sont comme ces petites bulles qui se dégagent des fleurs de coton lorsque l’on souffle dessus.
Ça part dans tous les sens » .
La seule chose dont je me souvienne avec acuité, c’est cette phrase qu’il avait prononcée : « Vous savez, les gens ont l’air d’aller bien, mais chacun de nous a sa nuit. »
Cela avait trait au système imposé, m'a t-il dit, à l’Égypte par l'Empire britannique au XIXème siècle : le libre-échange. Aux ravages entraînés alors par le démantèlement des monopoles publics. Il m'a parlé aussi des dépenses engagées pour le Canal et son inauguration. Et de cette dette contractée surtout auprès des banquiers et petits porteurs français et anglais à laquelle l’Égypte, prise à la gorge, a dû céder aux Britanniques les actions de la Compagnie du canal de Suez qu'elle possédait.
On ne sait jamais ce que la mer mais dit. ce qu’elle s’apprête à donner ou à reprendre. (p. 25)
"Tu vois Stéphane, j'ai été - comme toi, comme nous tous qui avons été éduqués par les jésuites ou dans les écoles françaises - imprégné par l'histoire de la Révolution de 1789. Et aujourd'hui j'ai peur. La société est fédérée par le désir de voir partir les Britanniques qui s'éternisent ici, dans la zone du Canal. Mais après ? Je pense que le mécontentement se retournera contre la bourgeoisie. Je ne sais pas combien de temps tiendra le roi".
Vous savez, les gens ont l'air d'aller bien, mais chacun a sa nuit.
L’amour est une illusion, Hortense, et vous le savez bien. C’est un mirage, une oasis qui s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’en approche. Je dirais même que c’est une convention. Il y a d’autres amours bien plus profonds, bien plus tenaces, après lesquels on court la vie durant. L’amour se joue dans l’enfance, après on titube, on court après les ombres. On est aveuglé. On est ébloui. On cherche ce que l’on a parfois perdu trop tôt.
Les mots dits sont comme ces petites bulles qui se dégagent des fleurs de coton lorsque l'on souffle dessus. Ça part dans tous les sens.