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Critiques de Hikaru Okuizumi (17)
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Les Pierres

Les Pierres est un court roman qui se concentre sur le personnage de Manase, depuis son initiation à la science des pierres lors de la guerre du Pacifique jusqu'aux évènements dramatiques qui vont toucher ses fils et plus largement le Japon. Un récit où Hikaru Okuizumi évoque plus largement la géologie et l'histoire du Japon d'après-guerre et notamment la révolution de la fin des années 1960, entrecoupant les évènements avec les souvenirs de Manase du temps où, réfugié dans une grotte il a assisté à la mort de son responsable militaire, celui-là même qui l'a initié à la passion des pierres et transmis sa métaphore de la géologie avec la vie transformé en sédiments puis en roches devenant pierres.

Le style distancié et froid Hikaru Okuizumi a rendu ma lecture un peu superficielle, difficile de s'attacher aux personnages qui sont décrits moins du point de vue émotionnel qu'analytique...Manase est un personnage uniquement absorbé par sa passion, on sent tout de même de l'amour pour son fils ainé mais ses relations restent très distantes.

Un récit sur une base intéressante, la découverte d'une passion mais qui m'a laissé sur ma faim, j'ai préféré de loin le poisson-chat aux trois yeux.
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La nuit où le serpent fut tué

Je garde un très bon souvenir de ce roman. Un homme, professeur d'université, s'apprête à se marier, pour concrétiser l'amour qu'il partage avec sa compagne. Puis, suite à une lettre anonyme qui l'informe que sa future épouse ait pu l'avoir trompé, son amour est remis en question ainsi que le mariage. Au début, il ne prêtera que peu d'attention à cette dénonciation, mais le doute, peu à peu s'insinue, jusqu'à provoquer la rupture du couple.

Tout cela arrive insidieusement, au fils de la vie quotidienne, comme le serpent du titre, avec beaucoup de monologues intérieurs. Comme savent le faire les japonais. On pourra peut-être regretter une certaine faiblesse de l'intrigue, mais cette lacune ne justifie pas que ce roman ait eu si peu de succès. Ce roman me fait d'ailleurs penser à certaines intrigues de Tanizaki.

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Le poisson-chat aux trois yeux

Une prose magnifique au service d'une histoire simple et forte....

Satoru, jeune étudiant à Tokyo, rejoint sa famille en province pour les funérailles son père, l'occasion pour lui de revivre des instants et des sensations de son enfance, de renouer et même découvrir ses oncles et surtout l'engagement spirituel de l'un deux.

Hikaru Okuizumi nous invite à vivre et à réfléchir sur les liens familiaux, le rapport que l'on entretient avec les êtres chers décédés, le tout dans un style à la fois délicat et simple. Heureuse de cette lecture et de cette découverte, pour moi un écrivain à suivre....
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Les Pierres

Avec ce roman, qui a obtenu le Prix Akutagawa en 1994, Hiraku Okuizumi nous plonge dans le désastre du traumatisme de guerre, dont il nous fait entrevoir dans une progression lente bouleversée d'à-coups les effets pernicieux pour le psychisme d'un homme, et l'efficacité redoutable de la compulsion de répétition. Ce désastre se prolongera dans la destruction même de ceux qui lui sont les plus proches: sa femme, ses deux fils. Le grand intérêt de cette oeuvre est qu'elle ne suit pas un cours linéaire, mais elle entrecroise le quotidien répétitif d'un collectionneur obsessionnel, au mystère glaçant de l'assassinat cruel de son fils aîné, et aux cauchemars et souvenirs traumatiques qui resurgissent comme une antienne tranchante. L'on est finalement surpris de voir se clore ce texte sombre par l'évocation d'une sortie de l'enfermement intérieur, victoire lumineuse.

Pour ma part, j'ai été particulièrement frappée par la scène initiale: le jeune soldat Manase, débarqué depuis peu aux Philippines, se retrouve coincé dans une grotte sombre et froide au coeur de la jungle, l'un des derniers survivants parmi de nombreux soldats japonais en déroute, rongés par la famine, la vermine et la gangrène. Surgit un capitaine au costume comme miraculeusement préservé, à la voix autoritaire sans faille: déterminé à épargner coûte que coûte aux soldats de mourrir dans le déshonneur, il pousse Manase à commettre l'irréparable, se condamnant lui-même.
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Les Pierres

Tout commence par le traumatisme de la guerre du Pacifique. Un peu comme dans le roman "Les feux" de Shohei Ooka. Des soldats japonais sont perdus dans une île des Philippines, et sont contraints pour survivre de se réfugier dans une grotte où ils doivent avant de s'y installer, en retirer les cadavres et tuer les blessés. Manase ne s'en remettra jamais et sera pour le restant de ses jours, hanté par cette grotte. Même lorsqu'il aura fondé une famille et aura créé sa librairie. Sa passion pour les pierres et la géologie, le ramènera sans cesse à la guerre, d'autant plus après le drame qui se passera cette fois, dans une autre grotte où il allait avec un de ses fils chercher des pierres pour sa collection. Drame qui fera basculer sa vie irrémédiablement.

Intrigue donc très intéressante mais, dont l'écriture aurait peut-être mérité plus de nervosité. Je ne mets que 3 étoiles car, en dépit des rebondissements de l'intrigue, les longueurs et le manque de relief des personnages en atténuent l'intérêt. En quelque sorte, les personnages ne semblent pas à la hauteur de leurs drames, ce qui est dommage pour ce récit qui se veut "tellurique".

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Le poisson-chat aux trois yeux

Je ne connaissais pas cet auteur, je découvre une plume très poétique, voir philosophique. Il nous entraîne dans les pas de Satoru sur sa prise de conscience par rapport aux sens des choses et à la religion. Les anecdoctes et les souvenirs échangés lors des funérailles de son père nous font découvrir l’appréhension et le poids de l’héritage ainsi que les choix qui doivent être fait. L’auteur relève fréquemment la différence entre le monde urbain et le monde rural, essentiellement le poids des traditions. Satoru, par le biais de la vie de son père, mais aussi par le parcours de son oncle Wataru, se questionne sur le sens de la vie, de l’importance à donner aux choix et à ce que l’on considère comme des obligations héritées depuis des générations. On peut dire que Satoru se cherche à travers le vécu et le souvenir de son défunt père. L’auteur, par des mots simples, nous transporte dans le monde de Satoru et de la nature environnante. On sent une dévotion toute particulière de ce dernier à la nature qui entoure sa famille, vivante ou défunte.



Dans cette histoire il est aussi question de la religion, du passage aux traditions à une religion à un Dieu unique. Ces questions captivent Satoru comme elles semblent l’avoir fait pour son père ou son oncle. On pourrait presque parler de conflit intergénérationnel autour des croyances lorsque la discussion s’engage entre les anciens et les jeunes de la famille. Certains passages sont peut-être un peu trop abstraits à mon goût. La lecture nous interpelle et on se prête facilement au jeu de la réflexion. Le style est fluide, entraînant et parfois très poétique ( surtout les descriptions de paysages ou les longues parties de pêche).



C’est un roman agréable, qui nous berce aisément sur les pourquoi de la vie et de la mort.



Mon petit point négatif :



J’aurais aimé en apprendre plus sur le poisson-chat à 3 yeux ;-).
Lien : http://www.tamisier.eu/le-po..
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Les Pierres

L’incipit de ce roman commence "Dans le galet d’une rivière est inscrite toute la marche de l’univers", mais également avec une citation de l’évangile selon saint Luc ‘Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront". Et le cri que l’on entend est un cri de douleur, un déchirement du plus profond de l’âme. Car dans cette grotte se trouve le reste d’une armée épuisée, touchée par la dysenterie, remplis de cadavres, putréfaction, pus, ulcère des tropiques...



Le narrateur est Tsuyoshi Manase, il se trouve en 1944 au fond de la jungle des philippines résistant aux forces américaines, se préparant au combat final. Manase a rencontré l’enfer au fond d’une grotte de la jungle dans l’île de Leyte et peut-être un être magique, ou un diable rédempteur dans le capitaine armé de son sabre étincelant. Un attrait irrésistible se produit "Il y avait quelque chose de fascinant dans le timbre de ce capitaine, quelque chose qui lui vrillait le corps et résonnait jusque dans son ventre tandis que les ordres lâchés brièvement d’un ton tranchant étaient agréables à ses oreilles" Ce capitaine qui va libérer les soldats de leur souffrance dans un acte de folie. Mais un caporal proche de la mort est aussi présent qui va dans son délire parler à Manase des roches, de leur histoire. Peut-être le galet qui lui permettra de ne pas tomber dans la folie.



Mais l’expérience traumatisante vécue dans cette jungle, le poursuivra toute sa vie, il se raccrochera à sa passion des pierres toute sa vie et conduira son fils sur les traces de sa passion. Mais il se retrouvera encore une fois confronté aux ténèbres dans une grotte. les pierres témoins muets seront présents tant au début qu’à la mort de l’être. "Ce chert vert par exemple contient des os d’êtres préhistoriques. Nos os finiront tôt ou tard par se transformer ainsi. Les gens qui sont morts revivent de cette manière" p152.



Le roman très bien écrit, mais assez morbide avec des moments très forts sur la mort, la folie qui accompagne Manase et ses proches.
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Le poisson-chat aux trois yeux

Il arrive parfois que l'on déniche une perle. C'est ce qu'il vient de m'arriver avec ce petit bijou de la littérature japonaise (156 pages).

Un fils retourne dans le village de ses ancêtres pour assister à l'inhumation de son père. Etudiant, il termine ses études et se pose des questions quant à son avenir.

Ce retour aux sources, l'encourage à se définir par rapport à son héritage familiale, à la tradition, à soi et aux autres.

Son introspection le conduit à disserter sur la rationalité et/ou l’irrationalité de la religion chrétienne.

C'est un roman puissant.
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Le poisson-chat aux trois yeux

Satoru vient de perdre son père et se rend à ses funérailles, qui ont lieu à la maison familiale à la campagne. A partir de là, et du simple souvenir d’une phrase prononcée par son père « A ma mort, ne placez pas mes cendres dans notre tombeau, jetez-les donc plutôt dans la rivière. », le narrateur va être amené à se poser des questions sur la place qu’il occupe au sein de sa famille et sur l’enfance de son père.
Lien : http://avideslectures.over-b..
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Le poisson-chat aux trois yeux

Auteur dont je découvre le style, autant l'histoire m'a plu car elle permet de relier un père décédé et son fils aux traditions familiales, autant j'ai eu un peu de mal à m'affilier les personnages.



Le jeune se remémore les faits et gestes de son père dans la maison qu'ils occupaient, leur relation, l'étiolement qui s'est fait peu à peu. Et puis ayant pris en maturité il pense qu'être enterré ainsi avec ses ancêtres dans un coin paisible c'est aussi ce à quoi il aspire.



Les oncles et tantes ont également leur propre vie, même si chacun pense à lui pour reprendre la position de chef de famille, mais rien n'est simple, car chacun veut épargner l'autre de cette forte pression.



Les traditions familiales sont le socle de ces personnes qui gravitent autour du défunt. Elle permettent une profondeur dans le lien familial que nous connaissons peu en occident.



Je lirai un de ses deux autres romans traduits en français pour me faire une idée plus précise de son style, du rythme qui le tient.



Enjoy!
Lien : https://saginlibrio.over-blo..
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Les Pierres

J'ai lu ce livre il a plusieurs années. C'est la lecture de Haruki Murakami. abandonner un chat qui le rappelle à mon souvenir. L'exécution d'un prisonnier par un jeune soldat m'a ému aux larmes et c'est la même scène traumatique que je trouve dans abandonner un chat. Cette expérience capable de métamorphoser le coeur en une pierre. Époustouflant plutôt qu'irrespirable grâce à l'art de(s) l'auteurs.
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Le poisson-chat aux trois yeux

Au décès de son père, Satoru doit quitter Tokyo pour retrouver son village et sa maison d’enfance dans la campagne afin de rendre ses derniers hommages. L’occasion pour lui de renouer avec les membres de sa famille qu’il a perdus de vue, notamment ses deux oncles.

Propre à l’introspection, ce temps de deuil l’amènera à réfléchir à sa place dans la Famille, telle qu’elle est inscrite dans la tradition japonaise. Le poids du devoir filial, la place de la religion mais aussi la représentation de la figure paternelle, telle qu’il en garde le souvenir et telle qu’elle est décrite par ses oncles, conduiront Satoru à une remise en question de sa vie.

Plus philosophique que romanesque, le roman de Hikaru Okuizumi est un hymne à l’amour familial, au délice de regarder tomber la pluie et à la recherche non pas de LA vérité, mais de sa vérité propre.

Un court roman que l’on lit comme on pèche : en prenant son temps, en savourant l’instant présent, tout en étant conscient qu’un poisson-chat à trois yeux peut apparaître.
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Les Pierres

On en apprend de belles dans les cavernes, comme le dit Platon ! On apprend que les minéraux se transforment continuellement et que la matière circule. Elle se dégrade tombe en poussières et se reconstitue au fond des lacs et des océans. On assiste aussi à la mort du soldat qui agonise en discourant sur le cycle des pierres et de la matière. Il faut plus d’un coup de sabre pour en venir à bout.

Le soldat Manase a appris ces choses dans une caverne des philippines en 1945 et a participé à l’horrible et fascinante tuerie. De retour à la vie civile il en est obsédé et même possédé. Il devient un collectionneur de pierres passionné. Son fils ainé est également très doué et va le surpasser. Justement une caverne contient une sorte de silex. Le passé et le présent se rejoignent. Le personnage pourra t-il échapper à son passé ou lui être enchaîné , comme « ce galet d’une rivière où est inscrite toute la marche de l’univers » ?

Roman fascinant

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La nuit où le serpent fut tué

La nuit où le serpent fut tué

Hikaru Okuizumi

Actes Sud



Akihiko est un jeune professeur. Il doit se marier avec Machi, la bibliothécaire de son université. Le couple part visiter la famille de la future épouse, propriétaire d'une auberge thermale.

Akihiko reçoit des lettres anonymes dénonçant la relation de sa fiancée avec le professeur Hisamatsu, doyen de la faculté de pédagogie dans laquelle il travaille.

Bien qu'il mette en doute ces informations, peu à peu le doute le ronge.

Dès que le serpent de la suspicion s'empare du jeune-homme, sa vie bascule, sa prise avec la réalité s'estompe; tout devient symbole à l'instar d'une fiction.

Il ne parvient pas à satisfaire sexuellement Machi, ne reconnait même plus son expression tant il voit son visage muer.

Hikaru Okuizumi nous livre un récit qui fait le pari du syncrétisme culturel.

Mythes et légendes occidentaux et nippons se mêlent pour illustrer et analyser le malaise d'Akihiko.

Le roman est riche de références transculturelles, de La flûte enchantée de Mozart, mentionnée tout au long de l'histoire, à l'émasculation des statues d'Hermès à Athènes en 415 av. JC, en passant par la légende nippone du prince décapité Jiten.

La scène finale est la plus réussie, le conte se fond dans la réalité. Le récit emprunte une tonalité à la fois lyrique et fantastique. Akihito est entrainé malgré lui dans un combat avec les serpents dans le temple-scène, il sombre dans l'obsession de ses fantasmes.

Le livre nous a parus fade malgré tout. Le récit s'apparente davantage à un travail de recherche alliant psychanalyse et mythologie (le symbole du serpent est omniprésent) en proposant des connexions permanentes avec l'intrigue.

L'argument était pourtant alléchant, suspicion, érotisme, fantasme, onanisme, une relecture psychanalytique du mythe d'Eros, mais on est loin de la puissance narrative de Mishima à qui l'auteur fait souvent allusion ou de la perversité de Bataille.



http://faranzuequearrieta.free.fr
Lien : http://faranzuequearrieta.sk..
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La nuit où le serpent fut tué

Un homme recoit une lettre accusant sa femme de libertinage juste avant la nuit de noce,forcément il n'arrive pas ensuite a la satisfaire et s'ensuit toute une serie d'événements que l'auteur nous conte ici avec maestria tant il a su maintenir l'interet d'un bout a l'autre du roman.Un petit bijou à ne pas rater !
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Le poisson-chat aux trois yeux

J'aime beaucoup la culture et littérature japonaise. Cet auteur m'était inconnu et ce fut une belle découverte. Le texte est délicieux et agréable à lire. Dans l'ensemble l'histoire m'a bien plue, par moment elle m'a fait vivre avec bonheur la culture de cette époque, mais pour dire vrai, je n'ai pas vraiment croché.
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La nuit où le serpent fut tué

Pendant la première nuit qu'il passe avec sa future femme, Akihiko ne réussit pas à la satisfaire. Les raisons : la fatigue, les soucis, le surmenage, mais aussi la lettre anonyme accusant sa future femme de libertinage.



Pendant le voyage qu'il fait avec elle dans sa famille, il est confronté à ses démons. La fête dédiée au Dragon lui rappelle sa défaillance, et aussi le serpent trouvé dans sa chambre. La sœur de sa femme, plus âgée mais très désirable, le met face à l'ambiguïté de ses propres désirs.



L'auteur met en scène la vertigineuse plongée dans l'inconscient de son héros. Angoisse, jalousie, désirs refoulés…



Des thèmes universels traités dans cet univers japonais quand même un peu déconcertant.

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