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Critiques de Yehoshua Kenaz (13)
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La grande femme des rêves

Shmoulik, Malka, Levana, Tsion, le Hongrois, Rosa......habitants d'un vieil immeuble de Tel-Aviv, aux marges de la ville et de la société. Seuls, mal mariés, sans travail ou à la retraite, infirme ou ridiculement grand....chacun des personnages souffre d'un mal physique, mental ou social qui le ronge. "Quel immeuble.....tous des gens sans foi ni loi, sans spiritualité, qui ne s'intéressent à rien d'autre qu'à eux-mêmes " s'étonne l'un des habitants, le Hongrois.

Un immeuble que j'ai ressenti comme une métaphore d'Israel et de ses habitants. Des hommes venus des quatre coins du monde, Russie, Pologne, Irak, Iran, Afrique du Nord.....parlant des langues différentes et traînant derrière eux souvent une histoire douloureuse, si non la Shoah, comme confirme l'image poignante du strip-tease de la vendeuse de loto derrière la vitre de son kiosque fermé à clef de l'intérieur. Impossible de se défaire du passé dans ces conditions de vie difficiles et le désespoir qui en découle; un désespoir qu'on vit souvent seul, même entouré, dans une communauté qui n'a que la judéité en commun et encore....

Un roman poliphonique, où la solitude de la majorité de ses personnages les met dans une condition existentielle de base. Isolés, enfermés dans leur petit monde, leur regard sur la Vie est assez sinistre, allant jusqu'au délire, dont l'auteur non sans humour, en exagère légèrement les fantasmes . Des fantasmes qui virent souvent au cauchemar, de la grande femme des rêves de Shmoulik au voyeur, étrangleur “pourri “ qui hante l'imaginaire de Rosa l'aveugle. Des fantasmes qui vont peu à peu devenir réalité.....



Yehoshua Kenaz est un des plus grands auteurs israéliens vivants. C'est son deuxième livre que je viens de lire, c'est particulier et profond, et malgré sa noirceur il m'a beaucoup plue !















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Chair sauvage

Yehoshua Kenaz, auteur israélien, présente neuf nouvelles atypiques dans ce recueil. Ne cherchez pas de belles histoires, ici la vie est noire, triste. L'auteur a choisi de surprendre par le grotesque. Il décrit les dysfonctionnements de la société, dénonce les jugements sans nuance. Je n'ai pas été totalement envoutée car j'avoue avoir parfois des difficultés avec l'absurde, mais certaines nouvelles sont émouvantes, notamment "Salle numéro 10" parlant des rapports entre un père vieillissant et son fils. "Séance en matinée" est excellente dans le registre du grotesque. Enfin, j'ai particulièrement apprécié sa description des rapports du voisinage, avec les chaleureux, les snobs, les empathiques, les froids ou les reclus..
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La grande femme des rêves

Un été brûlant à Tel Aviv, les habitants d’un immeuble en marge de la ville s’avancent vers leurs destins. Des destins à la mesure de leurs vies : de petites vies, rongés par les souvenirs douloureux, par des passés inavouables, par une incapacité au bonheur. Rosa l’aveugle qui fantasme et provoque, le Hongrois trop grand et incapable de se lier à quiconque, Shmoulik et sa femme Malka qui disparaît régulièrement en le plongeant dans un désespoir proche de la folie, Tsion chauffeur de taxi à la recherche de perpétuelles conquêtes féminines….



Le roman les suit à un moment décisif, qui résume toutes leurs existences, tous leurs échecs, toutes leurs impasses. Le Hongrois prend sa retraite, qui le laisse seul et sans aucune occupation, Malka disparaît une fois de trop, Tsion se heurte au vieillissement qui va mettre fin à sa carrière de séducteur, Rosa a mené trop loin ses provocations… Aucune issue ne semble possible pour aucun d’entre eux. Leurs solitudes se côtoient, se croisent, mais jamais aucun d’entre eux ne pénètre celles des autres, ne s’apaise au contact de l’autre, ne peut aider ni soulager.



Les personnages s’enferment de plus en plus dans leur solitude, leur monde intérieur, dans leur incapacité (et un manque d’envie) de communiquer avec les autres, jusqu’à une forme de délire parfois. C’est sombre, désespéré, peut-être un peu trop systématiquement, les dénouements finissent par devenir quelque peu prévisibles. Il m’a aussi un peu manqué de mieux connaître le passé des personnages, au-delà de ce moment où tout était perdu, où ils tournaient en rond. Mais c’est un livre fort et dense, qui dresse un tableau sans complaisance de la société israélienne.
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Retour des amours perdues

Je suis tombée sur ce livre au hasard à la médiathèque.

Les débuts de ce livre sont un peu difficiles, on saute d'un personnage à l'autre, juste en sautant une ligne, mais une fois le premier chapitre de passer, il se lit facilement. Un livre bien écrit, poignant, une histoire qui se passe au coeur de Tel-Aviv, certes toujours autour des mêmes personnes, qui mènent finalement un même combat. Entre l'amour, l'obsession, la violence, voir même, de mon point de vue de racisme... Un roman tellement proche de la réalité, qu'on ne peut pas y rester insensible.
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Infiltration

Un gros pavé racontant par le menu les classes, ce début du service militaire où l'on coule les recrues dans un moule. Ce ne sont pas des apprentis-héros, ils ont tous une déficience physique, souffle au cœur, épilepsie ou autre faiblesse....mais ils doivent courir, marcher au pas, et subir les humiliations des instructeurs plus ou moins sadiques.

Tout un condensé de la société, des personnalités différentes, garçons simples, musiciens, poètes ou sportifs. Certains acceptent les contraintes, d'autres se rebellent, certains sont solidaires d'autres égoïstes.

J'ai lu avec plaisir les 200 première page, puis me suis lassée. Quel ennui que ce service militaire! Ce qui ne veut pas dire que le roman soit ennuyeux, au contraire.
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Retour des amours perdues

L'auteur nous décrit plusieurs personnages qui vivent à Tel Aviv dans un appartement d'un quartier populaire, comme une fugue à plusieurs voix.

Tout l'intêret de ce livre est dans les petits moments de la vie quotidienne qui régnent dans cet immeuble , les relations de haine ou d'affection qui se tissent entre les personnages. De nombreux passages cocasses comme :

L'agrandissement d'un sous-sol par de nouveaux propiétaires, le refus d'un fils de famille d'accomplir son service militaire,l'attente dans un commissariat.

Peu à peu, les liens de voisinage, d'origines culturelles différentes, d'abord d'affinité ou de répulsion se révèlent, s'organisent, tissent le tissu social d'un certain Israël, le vrai celui de son peuple. Yehoshua Kenaz s'est admirablement décrire ce peuple. Le roman n'est pas ennuyeux. Il décrit la difficulté de cohabiter au sein même de la société israélienne et de vivre ensemble. "On est quoi pour vous ? Des arabes ?" lors de disputes d'immeuble. Cela montre bien qu'être arabe est une insulte, un arabe, au yeux d'un israélien est un paria. Auteur très intéressant et attachant, il décrit merveilleusement l'âme humaine.

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Infiltration

L'un des romans-phares de la littérature israélienne contemporaine. Une réputation justifiée.



Publié en 1986, le troisième roman de Yehoshua Kenaz est rapidement devenu un best-seller en Israël, avant d'être considéré par beaucoup comme l'un des 10 livres les plus importants de la littérature israélienne contemporaine. À la lecture, cette réputation flatteuse semble largement justifiée.



En 1955, de jeunes Israéliens effectuent leur service militaire au sein d'une unité regroupant les appelés souffrant de légères déficiences physiques ou psychologiques, insuffisantes pour justifier une exemption, mais ne permettant pas l'intégration à une unité de combat. Ces quelques mois passés ensemble, vus à travers le regard des 5 narrateurs choisis au sein de cette section, fournissent l'occasion d'un subtil passage en revue, souvent en demi-teintes, d'éléments-clé de la société israélienne, développés entre 1948 et 1956, mais encore très présents aujourd'hui (relations et préjugés entre sabras, ashkenazes et sépharades, prégnance et opposition des cultures religieuse et kibboutznik, ambiguïté - ou absence d'ambiguïté ! - des sentiments et opinions vis-à-vis des Arabes, rôle de la langue dans l'intégration et la position sociale, culture politique des militaires, culture militaire de la société,... et bien d'autres encore).



Si l'ambiance de la base d'entraînement lorgne parfois du côté ironique et absurdement farfelu d'un "Catch 22", le propos est nettement sérieux, et la galerie parfois baroque des appelés de cette section ne peut faire oublier que l'on traite ici avant tout, et avec brio, de la perte de l'innocence, avec peut-être encore plus d'acuité qu'un Vargas Llosa dans "La ville et les chiens", dont le lycée militaire péruvien n'était pas confronté à la lancinante question de la normalité et de la vie "malgré tout" au sein d'une société nécessairement obsidionale comme le fut l'Israël des années 1948-1982...



Un très grand roman, où la polyphonie des narrateurs, leurs cruautés et leurs amusements occasionnels, fluidifiant le propos, n'en masquent pas le redoutable tragique...



"Nous avions fini la ronde. Devant la baraque, Avner s'est assis par terre et, adossé contre un tronc d'eucalyptus, son fusil entre les genoux, il a mis sa tête entre ses mains. Il regardait d'un air songeur le ciel nocturne. Dans ces moments de silence, on entendait la symphonie des dormeurs. Ronflements, murmures, une toux, un soupir, un cri brusque. Quelque chose de maladif suintait de la baraque, comme des vapeurs malsaines et contaminées de corps défectueux, inaptes, les enfants perdus de Sparte jetés du haut de la montagne déserte."



"En ce moment même, un groupe de parachutistes passe sans doute la frontière vers la Jordanie ou l'Égypte, se glisse sur les chemins des villages, grimpe sur les montagnes en terrasses, descend dans les oueds sans faire rouler la moindre pierre, sans se faire repérer sur les crêtes ; on entend dans les villages les chiens aboyer, ou quelqu'un crier : "Min Hada ?", et aussitôt, comme un seul homme, tout le monde s'aplatit au sol, puis ils quittent la route, contournent le village et avancent vers les champs et les vergers de ce pays antique et mystérieux éclairé par une autre lune, par-delà la frontière ; ils portent sur leur dos les explosifs qui feront sauter le poste de police ou le commandement du camp militaire, vont semer la confusion et la peur parmi leurs soldats, et aussitôt les agresseurs vont se retirer et rentrer par des chemins tortueux, agiles et légers, audacieux et sagaces, tous semblables à Alon, tous cuivrés et de bronze, avec sur leurs épaules les civières des blessés qu'ils n'abandonneront jamais en territoire ennemi.

En ce moment même sans doute, un commando suicide de fedayin s'infiltre en ISraël, marche dans les orangeraies proches de la frontière, s'en va vers les villages agricoles et les routes pour guetter sa proie, lancer des grenades sur un autobus, tuer ceux qui reviennent d'un mariage, se jeter sur le gardien d'une station de pompage. Le visage enveloppé dans un keffieh, un visage vide, qui ne ressemble à rien."

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Chair sauvage

Neuf nouvelles écrites tout d'abord en hébreu puis traduites par Rosie Pinhas Delpuech éditées début 2011 par Actes Sud qui abordent les préoccupations israéliennes d'hier et d'aujourd'hui. Neuf nouvelles télaviennes qui évoquent la condition humaine celle dont André Malraux disait (entre autres):"On ne connait jamais un être mais on cesse parfois de sentir qu'on l'ignore" et celle que Yehosha Kenaz questionne:"Qui est l'autre lorsqu'un simple grain de sable s'immisce dans sa machine bien huilée et le déstabilise? Jusqu'où peut il aller? Qui est le fou, la jeune fille rescapée des camps nazis qui sent des excroissances de chair sauvage pousser entre ses doigts ou la cousine qui l'héberge et veut à tout prix s'en débarrasser ? Qui est victime? Qui est bourreau? Donc neuf nouvelles dérangeantes qui remuent car elles entrouvrent les rideaux scrupuleusement tenus baissés du monde de ségrégation, d'intolérance, d'hermétisme et de violence dans lequel malheureusement baigne de plus en plus notre quotidien .

Une écriture lucide teintée d'humour noir qui trempe sa plume acerbe dans l'eau trouble des êtres et des choses!
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Chair sauvage

Ce recueil rassemble neuf nouvelles qui racontent des petites tranches de vie, parfois sans véritable fin ou en tout cas qui ne répondent pas à toutes les questions que peut se poser la lectrice. Les histoires se déroulent en Israël dans la seconde moitié du 20° siècle et donnent un aperçu de la société locale. J'y trouve des comportement de colonisateur : un gamin appelle Mohamet tous les ouvriers arabes qui se succèdent au service de la famille. Plusieurs personnages sont légèrement handicapés, perturbés ou ont des comportement étranges.



Dans Chair sauvage une jeune femme rescapée des camps nazis, une "réfugiée", croit que les Allemands ont introduit dans son corps une machine à faire pousser de la chair. Des excroissances de chair, qu'elle appelle "chair sauvage" ou "chair étrangère" apparaissent entre ses doigts et sur ses coudes. Elle est hébergée chez un cousin dont la femme, imbue d'elle-même et peu sympathique, fantasme la cousine en meurtrière et aspire à son départ (il me semble que la photo racoleuse de couverture n'a aucun rapport avec le sujet).



Dans Salle numéro 10 un fils assiste au vieillissement de son père. Je l'ai trouvée émouvante.



J'ai plutôt apprécié cette lecture.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Vers les chats

Abandonné dès les premières pages.

Les histoires en maison de retraite ne me passionnaient pas du début...
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La grande femme des rêves

Magnifique et douloureux est ce roman.



Tous les personnages fascinent et nous émeuvent par leur volonté de vivre autrement, mais diantre, que c'est difficile la vie !!!!



Incompris de leurs voisins, de leur conjoint, seuls face à leur souffrance, ils luttent en vain et s'enfoncent peu à peu dans la décrépitude de leur vie ordinaire.



Et étrangement, Yehoshua Kenaz, fait résonner en nous ces fragments de vie....quels sont nos vains combats ? quel est notre destin ?























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Infiltration

Un livre très grave qui m'a marqué. Beaucoup de contenu et de profondeur
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Infiltration

Lecture jeune, n°119 - En 1955, dans une base d’entraînement du Néguev, c’est le début du service militaire pour des jeunes venus de tous les horizons. Hormis leur âge, leur point commun est un « profil déficient », selon le jargon militaire, qui leur a valu de se retrouver dans la même compagnie. Considérés comme de la « chair fraîche » par leur hiérarchie, ils devront se plier à la discipline et aux humiliations. Les conscrits ont des profils et des caractères bien différents, et l’armée, loin de niveler les différences sociales et culturelles, va exacerber les conflits. Ecrit à la première personne, le récit s’inspire sans aucun doute de l’expérience de l’auteur, écrivain israélien majeur et traducteur d’auteurs français. Les conditions du service militaire ont-elles changé, depuis la guerre de l’Indépendance ? Le roman est intemporel, comme la cruauté et la tyrannie aveugle des instructeurs. Dans ce récit d’apprentissage, les adolescents vont perdre toutes leurs illusions, dans une base qui tient du centre de redressement et dont ils ressortiront « cassés ». Les jeunes apparaissent intolérants, méprisants vis-à-vis de la culture et de la musique arabes. L’unité est en fait rarement palpable dans ce groupe disparate, où l’humour jaillit parfois… miraculeusement. Le roman porte un regard sans complaisance sur la société israélienne à travers ce microcosme : critique acerbe de la discipline militaire, description de la relation bourreau/victime. Episode insupportable : un jeune homme épileptique perd la vie au cours d’un exercice, mais le bataillon ne s’arrête pas pour autant. Le récit s’articule autour de trois parties : l’incorporation, la permission qui montre les relations amoureuses ou familiales des soldats, et l’épreuve finale : l’infiltration. Il est porté par un souffle, jusqu’au bout du calvaire. ? Cécile Robin-Lapeyre
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Sur les traces d'un jeune artiste né en 1851 à Montpellier dans une famille protestante aisée, passionné de musique et pratiquant la peinture en dilettante. Après avoir abandonné ses études de médecine pour se consacrer entièrement à la peinture il rejoint l'atelier du peintre suisse Charles Gleyre où il rencontre Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Claude Monet auxquels il se lie et qu'il soutient financièrement à plusieurs reprises. A distance de la peinture académique et partageant leurs idéaux esthétiques Frédéric Bazille fait partie du groupe naissant des premiers impressionnistes "les historiques". Pourquoi n'a-t-il n'a-t-il pu participer à la première exposition impressionniste de 1874 alors qu'il en avait suggéré l'idée en 1867 ? 😭✝️

Il s'était brouillé avec Claude Monet en 1873
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Gabriel Fauré son ancien professeur de piano l'en dissuada
il est mort pendant la guerre franco-prussienne de 1870
Il avait repris ses études de médecine

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