- Tu peux toujours aller faire du shopping.
- Bien sûr, ma chérie, c'est ce dont je parlais. Harrods me prendra au moins une journée entière, mais il y a aussi Harvey Nichols et Liberty, et... oh, c'est trop pour une seule semaine.
- Alors que remporter un concours internationnal, c'est du gâteau, marmonna Vanessa.
- Au moins, vous saurez toujours où manger.
- Tant mieux, a fait Erik, parce que je meurs de faim. Si je ne me nourris pas très vite, je vais dévoir dévorer l'un de vous.
- Choisis Hal. Moi, je suis plutôt maigrichonne.
Il a souri, rien que pour moi.
- Mais tu es beaucoup plus appétissante.
J'ai rigolé en détournant les yeux, aussi gênée que ravie. Il a l'art et la manière de me faire rougir.
- Il y a une faction trouble au sein du Royal Ballet. Ils sont comme Josef, mais en pire, et j'ai de raisons de croire qu'ils s'évertuent eux aussi à invoquer un démon pour utiliser sa puissance. Ca fait des années que je tente de découvrir leurs identités, sans succès. mais maintenant...
- Maintenant quoi?
- Maintenant, tu es là. Notre arme secrète.
Beaucoup d'entre vous êtes habitués à être les meiileurs.Mais ici, vous êtes entourés d'étoiles. Ce que nous recherchons, c'est le soleil et la lune. Rien de moins. Nous vous laissons aujourd'hui et demain pour vous préparer à la première éliminatoire. je vous conseille de mettre ce temps à profit.
« - Laisse moi entrer, dit-il en se rapprochant.
Il sentait la fraicheur de la nuit d’automne. Il repoussa ses cheveux en arrière, détaillant du regard le corps de Vanessa comme s’il ne pouvait pas s’en empêcher.
Je ne suis pas seule, chuchota-t-elle, déconcentrée.
Alors on ne fera pas de bruit.
Qu’est ce que tu veux dire ? demanda-t-elle-même si elle savait la réponse. Elle l’avait toujours sue.
Zep se rapprocha encore, la poussant contre son lit. Sa chemise déboutonnée au cou révélait un grain de beauté unique sur son torse. Vanessa le fixait, enivrée par son parfum.
Nous appelons ce pas le flou, expliqua Enzo en revenant vers eux. Vous bougez si vite, vos pas sont si parfaits, que vous devenez virtuellement invisible.
C'est ce qui m'a causé tous ces ennuis au départ, mais peut-être - peut-être- que le ballet peut encore être mon salut.
- Il y a aussi ce qu'on appelle l'invitation mineure, reprit Nicholas. Tu convies le démon en toi et il n'est pas obligé d'accepter. S'il te veut, il te rejoint et vous travaillez en partenariat, en quelque sorte.
- Du moins en théorie, rectifia sa soeur. Ce que je veux dire, c'est que c'est un démon, pas ta grand-mère, et il peut potentiellement dévorer ton âme. Mais il peut aussi être assez détendu et se balader dans ton cors sans te transformer en grillade.
- Tu te crois forte, murmura Ingrid d'une voix aiguê et doucereuse. Mais forte, ça ne suffit pas pour rester dans la course.
La colère enfla en Vanessa. Elle plissa les yeux.
- Si tu veux tellement gagner, alors vas-y et danse mieux que moi.
- Je vais faire mieux que ça. Je vais te détruire. Je répandrais les restes de ton cadavre sur scène. Personne ne m'arrêtera. Tiens-le-toi pour dit.
Quand elle dansait, Vanessa ne pensait plus ni à sa soeur disparue, ni à sa mère surprotectrice. Seule comptait l'exécution des mouvements. Cette simplicité la réconfortait. Elle dansait ce qu'elle ne pouvait exprimer par des mots. Pour ressentir l'émotion qu'elle ne savait pas montrer dans la vie. Danser permettait de vivre heureuse pour toujours, en un instant.