Une seule question me taraude à la fin de ce livre "comment peut-on garder son humanité dans un monde en décomposition permanente ?". Vivre dans un pays en guerre c'est vivre côte à côte avec la mort mais c'est aussi mesurer les dégâts irrémédiables sur les gens, être sans illusion sur la condition humaine et pire sombrer chaque jour un peu plus dans le cynisme. C'est pourtant une belle histoire qui se tisse entre Dafna et la narrateur, mais la manipulation n'est jamais loin et quand il s'agit de sauver ce que l'on a de plus cher tous les coups sont permis. La chute de cet homme rompu par les interrogatoires est aussi effrayante que la tension permanente chez chacun des personnages dans un pays qui tutoie les Dieux et à ouvert les portes de l'enfer.