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Citation de YoanHPadines


L’assiette de soupe d’Ernest s’envole d’un bond et se retourne au-dessus de sa tête. Tous les yeux des apprentis se tournent vers le garçon et son tourmenteur. Un silence ébahi survit trois secondes, avant que les Grands n’éclatent de rire, rire qui se communique sans tarder aux autres. Ernest reste immobile, saisi. La soupe chaude lui coule devant les yeux, dans son dos. Jamais il n’a connu pareille humiliation.
L’enfant, cramoisi, se redresse et fait face à son tortionnaire, plié en deux, très fier du tour qu’il vient de jouer. Il lève les mains et les claque. Trois assiettes décollent et se percutent au-dessus de son adversaire en une pluie de potage et de légumes bouillis. Une soupière leur succède, puis toutes les assiettes. La douche brûlante sème une pagaille sans nom dans les rangs des Grands qui s’enfuient en courant. Ernest empoigne d’une pensée son persécuteur, le renverse et l’utilise comme un balai pour serpiller le sol de ses cheveux.
Tout à coup, l’enfant perçoit une présence à ses côtés et du coin de l’œil, il distingue Maître Cairmauge. Une force fantastique le submerge : en un même mouvement empli de grâce, le Grand est redressé, le sol nettoyé, la vaisselle réparée et toute la soupe qui avait inondé Ernest réintègre son assiette.
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