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Citation de Woland


[...] ... - "En février, l'un de nos étudiants a disparu subitement. Il a disparu, c'est bien le mot exact. Il s'est tout bonnement volatilisé. A tel point que je me suis demandé comment un être humain, pourvu d'un cerveau, d'un coeur, de bras et de jambes, et doué de parole pouvait disparaître aussi simplement. Rien ne pouvait le laisser prévoir. Inscrit en première année de mathématiques, il recevait une aide financière habituellement réservée à un petit nombre d'étudiants choisis parmi les meilleurs. Il avait beaucoup de camarades et sortait régulièrement avec sa petite amie. Son père était professeur d'université en province, sa mère écrivait des contes pour enfants et il avait une petite soeur très mignonne beaucoup plus jeune que lui. Un environnement irréprochable. Mais peut-être que cela n'a aucun rapport avec la cause de sa disparition.

- Il n'y avait aucun indice ? Pas de message ni de lettre ?"

Le directeur secoua la tête.

- "La police a fait une enquête très fouillée. On pouvait penser qu'il avait été entraîné malgré lui dans une affaire qui le dépassait. Mais on n'a rien trouvé qui aurait pu le faire supposer. Il a disparu en emportant avec lui un livre de mathématiques et un cahier de notes."

A ce moment-là, le balai qui était appuyé contre son épaule tomba brusquement. Mais le directeur continua son récit sans y prêter attention.

- "J'ai moi aussi été convoqué par la police pour un interrogatoire. On m'a soupçonné. On m'a posé des tas de questions sur ma vie pendant les cinq jours qui ont entouré sa disparition. On a tout décortiqué : les propos que nous avions échangés, le nombre de pages que j'avais lues et de quoi elles traitaient, l'identité des gens qui avaient téléphoné et à quel sujet, le menu de mes repas, la fréquence de mes visites aux toilettes, tout. Chaque chose a été retranscrite en phrases qui ont été recopiées, corrigées, relues. C'est comme trier les grains de sable sur la plage. Il a fallu trois fois plus de temps pour vérifier tout ce qui s'était passé pendant ces cinq jours. J'étais épuisé. Le moignon qui supporte ma jambe artificielle s'est mis à suppurer et à me faire souffrir. Mais on a eu beau faire, tout cela n'a servi à rien. Il n'a jamais réapparu. ... [...]
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