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Critiques de Yolaine Destremau (54)
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La malentendue

Un roman ô combien nécessaire pour lever le voile sur les violences conjugales et dénoncer le quotidien d’une femme sur cinq en France. Que la révolte guette, que la colère s’habille en reine, que les yeux ne se ferment plus jamais.



Yolaine Destremau a reçu le prix de l’héroïne engagée 2022 pour La malentendue et c’est amplement mérité !



Cécilia est une jeune femme pétillante, joyeuse, dynamique, optimiste. Tout va très vite lorsqu’elle rencontre Abel. Ils tombent follement amoureux et se marient alors qu’ils se connaissent à peine. Cécilia trop amoureuse ne veut pas voir, ni les remarques désobligeantes ni les réactions disproportionnées ni les amis qui s’en vont ni les paroles mesquines presque haineuses. Cécilia pense que cela va passer, elle redouble d’efforts pour que son homme soit heureux et serein. Mais plus le temps passe, plus la situation s’aggrave. Jusqu’à une première gifle pour des verres mal rangés. Encore ici, Cécilia se dira que c’est pareil dans tous les couples, les disputes, les colères, une main levée, c’est le lot de tous. Elle minimise, elle ferme les yeux, elle croit aux promesses, elle oublie.



Certaines scènes psychologiques sont terribles, je pourrais vous en parler longtemps mais hors de question que je vous en dise plus. Ce qui est effrayant c’est cette escalade sans fin dans la violence, le sabotage de l’autre, l’emprise, l’emprisonnement, le piétinement de la confiance, du respect, de l’amour. C’est laid, c’est sale, ce sont des images par dizaine de scènes de maltraitance avec en toile de fond cette impuissance pour la victime de se libérer de son bourreau. Mieux vaut se voir comme une héroïne plutôt qu’une victime. Et d’une héroïne, Cécilia en a tous les visages. Il en faut de la force, du courage pour rester auprès d’un tel tortionnaire, ou bien est-ce la peur qui tient les chevilles, est-ce le souvenir de jours heureux bercés d’amour qui tient à la gorge et ferme les portes.



Si vous ouvrez ce livre, vous ne pourrez plus le lâcher. Peut-être que comme moi, vous cheminerez à côté de Cécilia, tomberez avec elle, pleurerez pour elle. Car que devient-on lorsqu’on essuie constamment brimades et coups? Une malentendue. La malentendue.



Le sujet des violences conjugales est traité ici avec beaucoup de pudeur et d’émotions. C’est fin, travaillé et immersif. Rien n’est laissé au hasard. L’histoire se déroule sous nos yeux, les scènes sont heurtantes, choquantes, troublantes, effrayantes. Et tellement d’actualité. L’écriture de Yolaine est imagée amplifiant les impressions visuelles plus que troublantes.



Le chemin de Cécilia pour accepter sa condition de femme battue prendra du temps, héroïne-victime, c’est confus, la frontière est mince, brumeuse, puis il y a ces rêves qu’on n’a pas envie de piétiner, les enfants qui naissent, l’espoir qui revient nous charrier. Ceux qui se disent que les femmes battues sont lâches et passives, je leur conseille de lire La malentendue car on comprend mieux grâce à ce livre combien il est difficile de se libérer d’une relation toxique. Personne n’est préparé à voir le mal, à le vivre, à le subir et à y croire pour s’en libérer.
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La malentendue

Quelle claque !

Je découvre cette auteure avec ce livre.

Je l'ai lu d'une traite et je suis vraiment estomaquée par la fin de ce récit.

Malheureusement, de nos jours, les femmes battues sont légions et peu se sortent de l'engrenage dans lequel leur compagnon les enferme. Parfois, et on en parle moins, certains hommes le subissent aussi. Mais là n'est pas le sujet.



Yolaine Destremau nous dépeint une jeune femme, avocate plutôt brillante, qui va tomber amoureuse d'un pervers narcissique. Cette femme va mettre deux enfants au monde pour faire plaisir à cet homme. Cinq années. Pendant cinq années elle va subir les brimades, les coups, les humiliations de ce conjoint qui l'emprisonne.

Cécilia, l'avocate, est une femme forte, combattive. L'épouse d'Abel, elle, n'est qu'une femme soumise et en plein déni sur son état de femme battue. Elle acquiesce tout ce que dit son mari : plus d'amis, de famille. Il la veut entièrement à lui, à sa merci.

Elle va enfin se réveiller, lorsqu'il y aura une fois de trop.



Ce livre s'avale ! Je n'ai jamais trouvé de temps mort, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. Il n'y a pas de chapitres et c'est certainement cela qui fait que je n'ai pas réussi à poser mon livre.

Hâte de lire d'autres ouvrages de cette auteure.
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Art et Aberrations

Un court essai intéressant qui enchaine les anecdotes "aberrantes" à l'occasion desquelles le monde de l'art a fortement dévié de son idéalisme vers un mercantilisme forcené.

Très facile à lire et intéressant.

Je suis certain que le sujet aurait pu être approfondi et que les dernières anecdotes auraient pu aboutir à une mise en perspective plus construite des contradictions du Monde de l'Art.



A lire en tout cas pour ceux que le sujet intéresse.


Lien : http://axel-roques.iggybook...
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La malentendue

Il y a des livres qu'on voudrait ne pas avoir lu, car les situations décrites sont impossibles. C'est le cas ici: non, une telle perversion, une telle méchanceté, une telle hargne chez un homme ne peut pas exister. Non, une femme à qui cela arrive ça n'existe pas, et de toute façon elle se serait sauvé tout de suite, aurait eu immédiatement l'aide de la justice. Certes, on est dans une fiction, mais tellement plausible, superbement écrite, un récit court, poignant, qui nous met directement à la place de cette femme cultivée, d'un milieu aisée (avocate, lui banquier), à qui "l'impensable" arrive. Impensable qui conduit au féminicide en France d'un nombre bien trop élevé de femmes tous les ans. Les portraits sont très justes, du couple, des enfants, des amis, de la famille. A lire et méditer.
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La malentendue

Court roman poignant et percutant, la Malentendue nous montre à quel point les violences conjuguales sont l'affaire de tous. Il n'y a ni âge, ni condition sociale pour être victime de maltraitance. J'ai lu plusieurs livres sur ce sujet cette année et ma lecture n'en a pas été moins éprouvante. Nous nous glissons dans l'intimité de Cecilia et Abel pour observer les mécanismes de l'emprise se mettre sournoisement en place. C'était pourtant un amour passionnel, jeunes, beaux ambitieux, ils avaient tout pour eux. Puis, peu à peu vient le temps de l'isolement, du repli sur soi, l'entourage est évincé, les remarques acerbes fusent et les coups finissent par pleuvoir. Derrière les sourires de façade et l'image qu'ils renvoient aux yeux de tous, certains arrivent à percevoir la souffrance, l'humiliation et la violence. Face à leur impuissance, ils attendent, écoutent et protègent. Au fil des pages, nous assistons à la lente prise de conscience des uns et des autres de cet enfer qui ne semble avoir aucune issue. L'écriture est fluide et précise, la psychologie des personnages soigneusement travaillée. C'est une fois de plus une lecture en apnée qui m'a révoltée, bousculée et interrogée.
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La malentendue

Cécilia, ça peut vous, ça peut être moi. C'est cette jeune femme qui rêve d'amour, de bonheur et de réussite professionnelle. Elle démarre plutôt bien dans la vie, devient une avocate brillante et se mari rapidement avec Abel, l'homme de sa vie.

Abel, cet homme qui d'apparence à tout du mari idéal. Oui mais les apparences sont souvent trompeuses.

Ce bonheur que Cécilia croyait acquis va vite se transformer en enfer.

On se demande souvent pourquoi les femmes battues restent avec leur bourreau ? Déjà, il faut qu'elles acceptent ce statut humiliant, honteux, ce statut de femme faible. Et puis, il y a l'emprise de l'homme. Une emprise insidieuse qui s'insinue doucement dans chacun des pores, des organes, dans chacune des cellules de la femme. Elles restent souvent pour les mauvaises raisons mais elles ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes.

La violence conjugale ce n'est pas simplement les coups, qu'elles apprennent à cacher sous un maquillage parfait. Non ça va bien au-delà, c'est plus profond, plus malsain. Ces femmes pensent qu'elles ne survivront jamais seules, sans leur bourreau. Qu'elles ne valent rien, qu'elles sont incapables de s'en sortir. Parce que ces hommes toxiques savent se rendre indispensable, savent contrôler leur femme dans les moindres détails.

Mais ce que ces femmes ignorent c'est qu'elles sont fortes, belles, indépendantes et qu'elles sauront parfaitement s'en sortir et être heureuse loin de cet enfer. Ces femmes sont des guerrières au courage incroyable. Ces femmes ont en elles une force de vie si puissante.

Il est des romans qui se ressentent profondément, dont le poids des mots vous percute l'âme et vous marque à jamais. Celui-ci en fait indéniablement partie.

J'ai lu les dernières pages en apnée, les joues baignées de larmes.

On a beau s'attendre à ce genre de dénouement, on espère jusqu'au bout. Comme ces femmes dont l'espoir est la seule chose qui les maintien en vie.

Je crois que ce roman est bluffant par sa simplicité, son authenticité, sa justesse et sa profondeur. Chaque mot est à sa place, tout est dit de manière percutante, incisive, puissante. Il n'y a ni trop ni pas assez. C'est fort, profondément marquant. On ne ressort pas indemne de cette lecture on en ressort l'âme meurtrie et le cœur cabossé.

Pour Cécilia, Valentine et les autres, pour faire bouger les choses : lisez ce roman, offrez-le et pas seulement à des femmes, non à des hommes aussi. C'est une pépite, un joyau, un diamant brut qui est d'utilité publique.

Mesdames n'oubliez jamais que ce genre de comportement n'est pas acceptable, que l'amour ne doit pas faire souffrir et surtout, surtout n'oubliez jamais que vous êtes libres !
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La malentendue

Un livre court, incisif, et qui claque.

Deux personnages, deux parcours, alternent dans ce roman. Une avocate brillante, sûre d'elle, forte qui s'apprête à défendre un homme accusé d'abus de faiblesse sur une vieille dame. Et puis une épouse, éperdument amoureuse de son mari, qui va sombrer dans la spirale des violences conjugales, jusqu'à finir à l'hôpital.

Comment ces deux femmes peuvent n'être qu'une seule ? Comment peut-on en arriver là ?

En moins de 200 pages, le lecteur est chamboulé, secoué, jusqu'aux dernières pages. Ce livre m'a beaucoup touchée.

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La malentendue

Roman fort et maîtrisé sur le processus des violences conjugales. Cécilia est une jeune femme épanouie, brillante et heureuse. Elle rencontre Abel, ils se marient rapidement et petit à petit l'enfer commence. L'auteur montre bien la montée en puissance, l'ascendance psychologique, la violence mentale et physique. L'auteur montre que cette violence touche aussi les milieux sociaux "favorisés" et que la "honte" pour la femme est d'autant plus importante. Et que la société a encore beaucoup de chemin à parcourir notamment pour la prise en considération et l'écoute.
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La malentendue

"La malentendue", un titre intrigant. On se demande si on a bien lu, alors on lit une deuxième fois, et là on accroche : qu'est-ce qu'il signifie, ce titre ? Plus que la couverture, c'est lui qui m'a donné envie de me plonger dans ce roman ayant obtenu le prix de l'héroïne engagée.



Une histoire de femme battue, on pourrait dire malheureusement comme tant d'autres bouquins, et pourtant on s'y plonge avec curiosité. Ce nombre "80 %" m'a marquée, 80 % de plaintes pour violence classées sans suite, une abération.



Ce roman fictif, et pourtant si proche de la réalité, relate le parcours d'une femme à qui tout réussi et qui se retrouve confrontée à la violence conjugale. Page après page, elle s'installe, insidieuse et vicieuse. On est spectateur de la montée en puissance du pouvoir du mari sur sa femme.



Yolaine Destremeau a une écriture fine, percutante avec de légères longueurs descriptives, mais qui reste très agréable à lire. J'ai aimé découvrir le quotidien de cette victime parfaitement imparfaite, cette flamme féminine qui se consume dans l'amour pour ne devenir plus que le firmament d'elle-même. Un firmament qu'on espère ne jamais voir s'éteindre et pourtant on retient notre souffle à chaque crise conjugal.



Un roman court, efficace, qui marque les esprits de part son thème avec une héroïne de tous les jours qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.

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La malentendue

Cela fait 2 ans que le Prix de l’héroïne engagée a vu le jour, et je dois dire que ce 2ème lauréat mérite amplement cette récompense. Je l’ai lu d’une traite tant j’ai été happée par le combat de cette femme. Cela va être très dur de mettre des mots justes sur ce roman et sur les sentiments qu’il a suscité chez moi. Mais je vais essayer de lui faire honneur.



L’autrice ne fait pas un grand mystère du thème central de son roman. Cécilia est une femme battue. C’est un fait avéré dès le résumé, dès les premières pages. L’enjeu du roman se trouve ailleurs. C’est un texte court, incisif et percutant qui bouleverse nos convictions et nos idées reçues. L’autrice pointe du doigt l’engrenage et les mécanismes qui piègent les victimes, pointe du doigt la perfidie des bourreaux qui patiemment referment l’étau sur leur proie. Lentement, placidement, implacablement, ils isolent leurs cibles, les rendent dépendantes, sans défense. Comment Cécilia en est elle arrivée à être à ce point sous l’emprise de son mari ? C’est justement ce que l’autrice s’applique à décrire. Les violences sont tout d’abord psychiques : des petites remarques visant à dévaloriser et culpabiliser, un esseulement social et familial visant un retranchement total et une manipulation complète… Viennent alors les violences physiques, mais il est déjà trop tard, Cécilia n’a personne à qui se confier. Cette spirale infernale est glaçante, terrifiante, dérangeante surtout qu’elle est criante de vérité et de réalisme.



L’autrice nous dresse avec beaucoup de finesse le portrait d’une femme dans le déni et dans la détresse, une femme qui n’a pas forcément le profil attendu de la victime. Parce que finalement il n’y a pas de profil type, il n’y a pas de règles et c’est ce qui est saisissant. En pénétrant l’intimité de ce couple, je me suis sentie d’emblée mal à l’aise, spectatrice impuissante d’un jeu pervers, insidieux et sournois. J’étais en colère de voir Cécilia passive, inconsciente du danger qui la guettait. J’avais envie de lui ouvrir les yeux, de la secouer et paradoxalement je la plaignais. Ce sont des émotions très fortes, parfois contradictoires, qui ont déferlé sur moi. C’est un roman coup de poing où le ton brut, sans fard et sans appel fait écho à la situation. La tension monte crescendo au fil du cheminement de Cécilia, l’issue de cette histoire ne sera pas positive, nous le sentons. Les pages défilent, il en reste de moins en moins et pourtant Cécilia est encore bien loin de la liberté. Que va t’il se passer ? Et là, le couperet tombe subitement, tranchant, irrévocable. Et nous laisse hébété, encore choqué par cette histoire maîtrisée et puissante, ébranlé par la multitude de sentiments qu’elle a suscitée, mais convaincu par la nécessité d’un tel plaidoyer.



Puissant et percutant, un roman coup de poing, un roman coup de coeur !
Lien : https://monjardinlitteraire...
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La malentendue

D'un côté, il y a la brillante avocate. De l'autre, celle qui subit les coups de son mari.



Il ne s'agit pas de deux femmes différentes, mais de Cécilia.



C'est son histoire : celle de la spirale infernale des violences conjugales, celle de l'emprise psychologique, du déni, du pardon accordé la première fois, puis les fois suivantes, encore et encore, du "ça ne se reproduira plus", du "je ne sais pas ce qu'il m'a pris", du "tu l'as bien cherché aussi, tu m'as provoqué" et toutes ces phrases trop souvent prononcées par les agresseurs, de leurs pleurs pour les tenir, pour leur faire porter la responsabilité de leurs coups, la culpabilité... Des difficultés pour réaliser, pour en parler, pour s'en sortir à mesure que le temps file...



Un roman coup de poing malheureusement bien trop réaliste, un roman nécessaire, engagé, qui ne peut laisser indifférent !



L'auteure nous livre, avec justesse, l'ensemble du processus de l'emprise dont est victime Cécilia, on est pris avec elle dans la violence de son quotidien. Elle nous fait prendre conscience (pour ceux qui en douteraient encore) que ça peut arriver à n'importe qui...



Bref, c'est percutant, bouleversant. À lire.
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La malentendue

En ouvrant ce roman, j’ai eu le souffle coupé. J’ai été témoin de brimades, de violences, de rejets…



L’une est avocate. C’est une femme forte, passionnée et déterminée. L’autre est une femme battue. C’est une femme qui survit et qui n’accepte pas cette idée. Néanmoins, elles ne forment qu’une même personne.



A l’heure où les violences conjugales ne cessent d’augmenter, où les féminicides ne cessent de se multiplier, où rien n’évalue pour soutenir ces femmes. Ce roman met la lumière, pose ce qui doit être dit et avoué.



Yolaine Destremau par ses mots percutants et puissants met en avant cette réalité. Cette réalité qui n’est pas entendue et pris au sérieux.



Il n’y a pas assez de mots forts pour parler de ce roman que ceux utilisés dans celui-ci. Il a obtenu le prix de l’héroïne engagée et c’est amplement mérité.



Mon corps n’est que frisson en lisant cette fin. Un coup de poing. Un coup d’éclat. Un coup bouleversant. Une écriture juste qui ne laisse pas indifférente.



Lisez-le ! Écoutez ces femmes. Entendez-les.
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La malentendue

Il n'y a pas un profil type de femme, victime de violences conjugales. Cécilia pense indéniablement le contraire car elle répète et elle se répète constamment qu'elle n'est pas une femme battue. Elle n'a pas le profil : "Pas moi".

Et pourtant, elle est allongée sur un lit d'hôpital avec de multiples fractures, côtes fêlées, coupures. Oui MAIS : c'est une brillante avocate. Elle a les ressources pour vivre seule. Elle pense savoir ce qu’elle a à faire, à dire, pour ne pas subir un mariage perverti.



Dans ce roman maîtrisé, Yolande Destremau dresse le portrait d'une femme oscillant entre déni, peur et détresse... Comment échapper au cycle de la violence ? Jusqu’où peut-on s'arranger avec la réalité ?

C'est un petit récit court, percutant, bouleversant. Le lecteur/lectrice se révolte plus vite que l'héroïne car c'est insoutenable de se sentir par procuration cabossé(e), meurtri(e), bousculé(e) au fil des pages.

On ne frappe pas par amour.
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La malentendue

Un roman poignant, percutant, difficile, qui permet de mieux comprendre l'engrenage des violences conjugales, de la domination, de l'emprise. C'est dérangeant tant c'est réaliste, et en même temps on sait que c'est l'histoire d'une femme sur cinq ! A lire, vraiment, pour mieux comprendre, peut être aussi essayer de deviner, venir en aide...Parce que ce sujet ne peut pas laisser indifférent !
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La malentendue

Ce roman parle d’un sujet fort : l’emprise psychologique et les violences conjugales. Celle fictive de Cécilia en est un exemple.



Elle est #lamalentendue . Cette héroïne est une brillante avocate, forte et déterminée, qui peut être un modèle et une source d’inspiration pour tous. Seulement chez elle, elle vit le pire des enfers auprès de son mari. Mais comment lui échapper ? Et si c’était en admettant que quelque chose ne va pas et en en parlant que Cécilia trouvait la solution ?



J’ai refermé le livre avec le cœur meurtri. C’est court mais tellement puissant et bouleversant. Au fil de ma lecture, j’ai eu la même sensation que Cécilia : celle de plonger dans un engrenage, dans une emprise psychologique sans pouvoir m’en sortir.



Cécilia c’est Jacqueline, Alexandra, Valérie et toutes ces femmes qui ont subi ou subissent encore les violences de leur conjoint. Yolaine Destremau nous fait le portrait de l’une de ses femmes. Elle nous montre à quel point une emprise psychologique peut être forte au point d’être dans le déni le plus total. On prend conscience de la souffrance de Cécilia mais on prend aussi conscience des risques qu’elle peut encourir à prendre une décision radicale et importante.



La plume est tellement belle malgré le sujet fort. C’est réaliste tout en étant maîtrisé et construit à la perfection. C’est de la dentelle voir une toile savamment tissée qui prend au cœur et au corps. Quant à la fin … elle peut révolter mais elle est percutante. Elle a fini de m’achever mais positivement. Elle me permet aussi de me faire ma propre vision des choses.



Tous les jours, de nombreuses femmes tombent sous les coups de leur conjoint. Certaines s’en sortent, d’autres non. Ce roman est l’une de leurs voix et c’est pour cela qu’il faut le lire !

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La malentendue

PRIX DE L'HEROINE ENGAGEE 2022 !



La malentendue, c'est cette femme avocate, le jour, qui plaide avec force et conviction. Cette femme qui défend même les indéfendables avec charisme et professionnalisme.



La malentendue, c'est cette épouse, le soir, si maladroite qu'elle est couverte de bleus et séjourne régulièrement à l'hôpital.



La malentendue, c'est cette femme qui trouve dans son travail l'échappatoire de son quotidien mais ne parvient pas à y puiser la force pour le quitter... Mais pour quitter ce quotidien, encore faut-il réussir à sortir du déni... déni de la violence... déni de l'emprise... déni du danger imminent...



La malentendue, c'est Cécile.



Un coup de coeur pour ce roman qui dresse malheureusement le portrait de milliers de femmes.



Bravo à l'autrice pour ce roman difficile où pas une fois, on ne sombre dans le pathos et les mots crus... la plus dure des violences racontée avec finesse et beaucoup de sensibilité.
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La malentendue



• UN ROMAN POIGNANT, PUISSANT •



Une femme sur cinq.

Ce roman retrace le quotidien d’une femme sur cinq. Ce constat me glace. Tout comme ce roman d’ailleurs.

D’un réalisme sans égal l’autrice nous emmène sur une pente glissante. Celle où un regard peut nous conduire à l’hôpital, celle où forcément le danger de mort attend au bout du chemin.



Les mots et la plume de l’autrice me pétrifie. On tombe en apnée devant la facilité avec laquelle l’emprise se met en place. C’est doux au début, et puis quand Cecilia se rend compte, quand elle réalise la violence du climat dans lequel elle vit c’est trop tard pour reculer.



Il ne faut jamais oublier que cela peut arriver à n’importe qui. La violence conjugale est à mon sens la pire des épreuves.

Qui sait ce qu’il se passe dans les maisons lorsque les portes et les volets sont fermés ?
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La française du Nil

Probablement l'une de mes dernières lectures de l'été, ce roman aux apparences lumineuses et dépaysantes est l'une de mes belles découvertes de 2020. Privée de vacances cette année, par choix éthique, j'ai fait le plein de lecture, ralenti mon rythme de vie et finalement cela fait un bien fou !



Retour sur une lecture aussi inspirante qu'éclairante

Gurnah … Alexandrie … Louxor… le Caire…

Ces paysages désertiques, où la chaleur écrasante nous accable lors des voyages touristiques entre pyramides et fleuve sacré.



Pas de poudre aux yeux ici. de l'Egypte, Yolaine Destremau raconte l'excision, la pauvreté, le déclin et le manque de moyens publics. L'évidente corruption, la saleté croissante sous l'indifférence générale.



On y rencontre Mohamed et son échoppe qui ne tourne plus car les touristes préfèrent acheter des statuettes industrielles venant de Chine au supermarché local plutôt que ses Nefertiti d'albâtre.

Il y a aussi Mansour, qui subit le tourisme de masse et qui refuse de voir sa cité s'adapter à la vie touristique. Il évoque pour exemple le barrage du Nil, nuisant grandement aux cultures et à l'équilibre naturel de leur région.



Et puis Gaia l'indomptable, Luis, Seti … des âmes authentiques, fidèles à un héritage, à un amour ou à un savoir-faire.



Luis, Gaia et Mansour font du « tourisme authentique », des croisières à l'ancienne.

Leur affaire prospère jusqu'au jour funeste de l'attentat de la Mosquée al Hussein.

S'en suit la Révolution de Papyrus, où le peuple se soulève pour renverser la dictature dans un élan désespéré vers une vie meilleure.



Ils ne savent pas que leur victoire leur réservera bien pire…



C'est un roman magnifique car il éclaire sur une problématique bien présente dans de nombreux pays. Celle des transformations et des problèmes découlant de l'hyper-tourisme. Nous sommes nombreux à entrer et sortir de ces cars bondés, pressés que nous sommes de remplir des cartes mémoires entières de merveilles antiques avant qu'elles ne disparaissent. le regard de l'auteure ici se pose sur l'authentique, sur les natifs de ces terres transformées pour nous. Sur leur façon de vivre, ou plutôt de survivre à la misère croissante. Celle que l'on nous cache derrière les parois de palmiers dans les grandes chaînes hôtelières.



Je recommande !
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La malentendue

Tout en simplicité et en justesse, "La Malentendue" de Yolaine Destremau – lauréate du prix ô combien mérité de l’héroïne engagée 2022 – est un livre puissant, bouleversant, dérangeant, mais surtout nécessaire, que toutes les femmes devraient lire.



Deux histoires s’entremêlent ; Cécilia, jeune et brillante avocate, a retenu cette phrase percutante du discours du bâtonnier lors de la remise des diplômes : « Je répète : personne ne peut avoir de pouvoir sur vous. » Et tiens, justement voilà Franck, le nouveau client qu’elle doit défendre, un homme à l’apparence affable – « tellement charmant » – accusé d’abus de faiblesse auprès d’un couple âgé. Et tiens, comme cette histoire résonne avec la sienne ! Cécilia tombe en effet, follement, éperdument amoureuse d’Abel qui la demande très vite, trop vite, en mariage. Le début de leur histoire est léger, sans nuage. Mais très vite, trop vite, le mari se dévoile. D’abord les mots, les remarques : « On est mariés. Autonomes. C’est ridicule cette dépendance affective. Tu n’as plus besoin d’eux. » dit Abel sèchement à Cécilia qui annonce à ses parents qu’elle est enceinte. Puis la première gifle. Les violences physiques. L’isolement familial, social. La peur, la détresse, le déni. « J’ai peur de ne plus exister sans lui. Il m’a ôté toute confiance en moi. Et j’ai peur d’exister sans lui. J’ai perdu mon autonomie de pensée, d’action, mon intelligence. Une poupée de chiffon. »



Comme beaucoup de victimes Cécilia refuse de penser qu’elle est en danger de mort. Étonnant, non, qu’une avocate, informée, se laisse possédée, dupée, embobinée de la sorte ? Cécilia, toujours amoureuse, se retrouve seule. Son entourage (parents, amis, collègues) prend peu à peu conscience de la spirale infernale qui s’installe et tente – vainement – de la mettre en garde. Tout comme nous, scotchés à l’histoire, en apnée à chaque page, témoins en direct de la mise en place des mécanismes de l’emprise sournoise, de l’engrenage perfide, jusqu’au terrible dénouement. Nous qui, comme Franck qui a deviné et qui lui murmure « Vous voulez que je m’en occupe ?« , aimerions lui hurler : mais sauve-toi, pars, vite !



PS : En France une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon et personne n’est à l’abri. Toutes les couches sociales sont concernées. Souvenons-nous de la magnifique chanson de Jean-Jacques Goldman (sous le pseudo de Sam Brewski) Il me dit que je suis belle, magnifiée par la voix rauque de Patricia Kaas, ou du film diffusé sur France 2 Après le silence de Jérôme Cornuau !
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La malentendue

Coup de cœur, coup de poing



Quelle lecture !

A peine commencée je sens que je ne vais pas pouvoir poser ce livre, mais en même temps je me sens mal, je suis en apnée, j ai mal au ventre.

Recevoir les coups, les humiliations à travers ces lignes dans son âme.

Se poser des questions, comment peut on faire ça a la personne qu on aime. Comment peut on rester aussi longtemps, ne pas attraper les mains tendues. L amour à ses recoins inattendus. L arrivée des enfants qui scelle cette spirale infernale avant d en être le salut.

Un livre nécessaire pour ouvrir encore certains yeux sur ce fléau. Non ça n arrive pas qu aux autres, non une petite giffle n est pas anodine, non on ne tue pas par amour. Non non et non.

Un livre que je conseille, mais prenez une grande bouffée d air avant, car pendant vous ne pourrez respirer.
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