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4.08/5 (sur 109 notes)

Nationalité : Lituanie
Né(e) à : Riga , le 14/4/1909
Mort(e) à : Vilnius , le 4/02/1991
Biographie :

Youozas Baltouchis (Juozas Baltušis) est le pseudonyme d'Albertas Juosenas.

La traduction française de son roman, La Saga de Youza, a été publiée sous le nom de Youozas Baltouchis, pour la première fois en 1990 .

Durant sa jeunesse, Baltouchis fut berger, puis ouvrier. Pendant la guerre, il participa à des émissions de radio à partir de Moscou.

Écrivain reconnu à l’époque soviétique, il consacra ses premiers récits aux luttes ouvrières (1940), dans des nouvelles, des pièces (Le Chant du coq, 1947), des essais (Ce que taisent les chansons, 1959), où il ressuscitait aussi le monde paysan de 1920 et ses conflits (Les Années vendues, 1957-1969). Il également publié ses mémoires (Un poud de sel, 1973-1975).


Source : Librairie compagnie
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Bibliographie de Youozas Baltouchis   (1)Voir plus

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Depuis qu’il y a des gens sur terre, ce n’est que guerre après guerre. Interrogez n’importe quel vieux, demandez lui ce qu’il a vécu, il vous répondra sans hésiter : il y a eu la guerre. Telle ou telle guerre et puis encore telle ou telle autre. Ensuite seulement, il ajoutera que les gens vivaient comme ci ou comme ça après la guerre, […]
(Pocket, p.262)
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Souviens-toi de ce que disait le grand-père Yokoubas : les gens ne pardonnent pas ce qu’ils ne comprennent pas. Sois comme tout le monde, et on sera avec toi comme avec tout le monde.
(Pocket, p.36)
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À côté d’elles, l’airelle des marais exposait au soleil ses baies couleur d’acier, les buissons bas de myrtilles étendaient leur noir bleuâtre à perte de vue, la vigne du Mont-Ida éparpillait les perles de ses airelles rouges, tandis que les joues des mûres toutes grêlées de petite vérole se chauffaient et rougissaient au soleil… Le Karaïbalé était saoul de chaleur, opulent et repu.

(Pocket, p. 180-181)
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Et les vieux disaient que ce Douoba n'était sûrement pas quelqu'un de bon : quand les chiens et les enfants se sauvent en voyant quelqu'un, on peut donner sa tête à couper que ce quelqu'un-là n'est pas bon.
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Les gens labouraient la terre, semaient du seigle, payaient des impôts, réparaient les routes, donnaient leurs fils à l'armée après les avoir élevés. Il y avait un pouvoir, et quand il y a un pouvoir, il y a les impôts, les routes, les fils à envoyer à l'armée - c'est comme ça quand il y a un pouvoir, quel qu'il soit. C'est toujours comme ça quand il y a pouvoir.
C'est ce que beaucoup pensaient. Youza tout comme eux. Il pensait aussi qu'il avait bien fait de venir vivre sur le Kaïrabalé. Tous ceux qui étaient passés un jour ou l'autre par la Lituanie, quels qu'ils aient été, jaunes, gris et même verts, étaient passés par les villages et les bourgs. Là où il leur était plus facile de marcher ou de galoper. Et aussi de se servir à l'œil de ce dont ils avaient besoin pour pouvoir marcher ou galoper plus loin. C'était comme ça. Mais le Karaïbalé, tous le laissaient de côté...
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P 162 En soignant les abeilles, Youza remarqua qu’elles ne préparaient pas seulement du miel et de la cire, mais aussi une sorte de bouillie jaunâtre qui embaumait tant que le parfum du réséda ou du trèfle incarnat n’était rien en comparaison. Et Youza s’aperçut que c’était cette gelée que les abeilles passaient à la reine au bouche à bouche, et que la reine si bien régalée pondait chaque jour des milliers d’œufs. Youza en resta coi. Quelle force devait avoir cette mystérieuse gelée pour provoquer la naissance d’un aussi grand nombre d’abeilles ! Mais alors, si elle était aussi puissante, que lui ferait-elle, à lui, Youza ? Pourquoi n’y goûterait-il pas ? Personne n’est jamais mort des cadeaux des abeilles, alors pourquoi ne pas essayer ?
Youza cassa un morceau de gaufre et se fourra de la gelée dans la bouche. Dessus et dessous la langue. Il en vit instantanément trente-six chandelles. Des éclairs lui zébrèrent les yeux, la terre chancela sous ses pieds, et il sombra dans le noir. Il tenta d’aller jusqu’au puits, mais n’y parvint pas et réussit tout juste à se précipiter en titubant vers la Pavirvé. Il y plongea la tête jusqu’aux épaules, but à longues goulées l’eau puant la vaser, s’aspergea d’eau froide en recueillant dans le creux de ses mains jusqu’à ce que les éclairs cessent de passer devant ses yeux et qu’il puisse voir le soleil sur le Kaïrabalé. En se remettant debout au bord de la rivière, il éclata de rire ; « Pour être fort, c’est sacrément fort ! » Effectivement, c’était une chose étonnante que cette bouillie-là. Youza marcha plusieurs jours en chancelant comme un homme saoul. Mais ensuite, la curiosité le reprit. Il n’y tint plus. Cette histoire de lait d’abeilles ne le laissait pas en repos. Une force pareille et on n’en tirerait rien ! Youza décida d’y goûter de nouveau. Mais cette fois, il ne prit pas un morceau de gaufre ; aiguisant le bout d’une allumette avec le couteau à pain, il prit avec cette pointe fine une minuscule larme de gelée lactée. Et il se la mit sous la langue puis, sourcils froncés, attendit ; qu’allait-il se passer ? Rien n’arriva. Il eut seulement le goût de sucre sous la bouche, en même temps qu’il lui sembla y voir plus clair et qu’il se sentit comme joyeux.
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P 294 Un matin arrêté près de la dernière ruche, Youza frissonna à cause du silence. Dans toutes les autres ruches, les abeilles s’éveillaient, bourdonnaient, s’affairaient, appelant le printemps. Dans celle-ci, rien, le silence, comme une tombe. Youza se pencha, appliqua l’oreille contre la ruche : un silence de mort. Son sang se glaça. Avait-il donc mos veillé sur cette ruche que sur les autres, n’avait-il pas fermé les portes d’envol avant les gels, n’avait-il pas tapoté la ruche au moment du grand jeûne ? Youza se pencha de nouveau, appliqua l’oreille contre l écorce de sapin couvrant le toit de la ruche, toujours un silence de mort. Il se redressa, ôta sa chapka, fit le signe de la croix et resta longtemps là, debout. Enfin il détacha l’écorce de sapin, enleva le toit. Et il vit que toutes les abeilles s’étaient agglutinées en haut de la ruche, collées en grappe sous le chapiteau et qu’elles ne bougeaient plus. Youza resta pétrifié, à côté du toit qu’il venait d’ôter, sans pouvoir réaliser que les abeilles étaient mortes, qu’il n’avait plus dans cette ruche une seule abeille vivante. Les ayons inférieurs étaient complètement rongés, il ne restait pas trace de miel, mais au fond de la ruche on voyait un bouchon de paille. Youza le toucha, une souris en fila vivement. Une souris grise, fringante, délurée, comme on en voit peu en présence de l’homme ? Et sous elle quatre souriceaux. Tous nus, le cou maigre, encore aveugle, le ventre rose. Ils ne savaient même pas encore couiner.
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Bien sûr, c'était la guerre et à la guerre, un homme n'est plus le même. Pendant la guerre, on peut parfaitement s'attendre à tout de la part d'un homme. mais à ça tout de même ? Peut-on croire que l'on puisse fusiller un homme seulement parce qu’il a le nez plus long que les autres ou parce que ses cheveux ne sont pas comme les autres ?
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On n'échappe pas à soi-même. Quand on n'est pas bien dans sa peau , on est bien nulle part.
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D’une lisière du champ à l’autre, le seigle était en fleur. Une floraison telle que des épis montait une brouée poudreuse, que de cette opulence gorgée de grains en promesse s’élevait une fumée bleutée se perdant dans l’azur du ciel, là-haut sous le soleil. Youza sentit la tête lui tourner, une vapeur d’ivresse le prit lorsqu’il s’engagea sur l’étroit sentier traversant le champ de seigle. Il tendit le bras, sans mot dire caressa de sa main les épis. Le creux de sa paume s’emplit instantanément d’un nectar un peu trouble, si glutineux et fleurant si fort une douceur âcre que la joie lui coula le long des reins en un léger frisson. Youza tendit sa paume vers Adomas, derrière lui. Adomas sourit, s’arrêta. Côté à côté, les deux frères restèrent là, immobiles, dans ce champ de seigle fumant sous le soleil. Inondés de chaleur, un peu moites d’une bonne et heureuse sueur. Immobiles, se regardant en silence, souriants.
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