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4.15/5 (sur 368 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ysaline Fearfaol (un nom de plume) écrit depuis l'âge de 12 ans et lit depuis plus longtemps encore.
Elle écrit aussi des romances gay sous le nom de Ayleen Night

L'histoire des de Chânais est cependant le premier livre qu'elle publie.

En plus des de Chânais, elle publie une série nommée "Les plumes d'Ysaline", qui regroupe par thème et ordonne certains des textes écrits lors de défis littéraires, ainsi que la série "Les légendes de Djaïd"

Entourée de sa famille, de ses chats et de son poney, elle vit dans une maison à la campagne au milieu des champs.

Pour en savoir plus, suivez ce lien : https://linktr.ee/YsalineFearfaolAyleenNight



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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
J'ai découvert ce roman en furetant sur internet ,le résumé m'a tout de suite emballée et ni une ni deux hop dans ma lisseuse. J'avoue ne pas l'avoir lu de suite et oui facile d'acheter des ebook ou des livres mais moins facile d'avoir du temps pour tout lire. Je l'ai donc commencé (et fini) hier ! Waouh impossible de le lâcher ! Ysaline Fearfaol nous entraine dans un univers passionnant. Sa plume fluide nous offre une lecture très agréable et sans temps mort.
Et le plus de cette histoire,(ben oui hein vous le dire quand même !) ce sont les mâles des de Chânais ! J'ai bien dit LES mâles . Car si ce tome est consacré à Aymeric il a plein de beaux cousins qu'il ne faut pas oublier et que j'ai hâte de découvrir !
Donc si vous aimez les belles histoires d'amour avec une pointe de loup-garou sexy ce livre est fait pour vous.
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-La beauté, ce n’est pas tout dans la vie, tu sais.
-Oh, je t’en prie, épargne-moi ce discours surfait… Si la beauté n’est pas tout dans la vie, pourquoi est-ce que les hommes se retournent toujours sur une fille comme elle ?
-Ma grande expérience de ce genre de discussions avec ma sœur me conduit à tout de suite déclarer forfait.
-Désolée, je ne voulais pas…
-Non, ne sois pas désolée, la coupa-t-il, tu n’as pas à être désolée. Il est normal que tu sois secouée par tout ce que tu apprends ce soir, et je ne t’en voudrai pas si tu t’en prends à moi. Je ne serais pas un bon Alpha si je ne comprenais pas ce genre de choses, tu sais.
-… Merci.  
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Yvon, le gérant, les regarda s’installer avec une moue dubitative.
— Je sais que le bar appartient aux de Chânais, mais si tu comptes casser quelque chose ce soir, Aymeric, j’aimerais autant le savoir, histoire de mettre les objets les plus précieux à l’abri. Comme ma voiture, par exemple…
— Tu es injuste, là… Je n’ai plus démoli le bar depuis bientôt trois ans, et je t’ai payé une autre voiture, non ?
— Ne le prends pas mal, surtout, mais ta douce moitié n’est pas là.
— Elle est juste à côté.
— À côté, ce n’est pas là. Et vu le traitement que tu as fait subir à mes videurs la dernière fois, ils ne risquent pas de s’interposer entre toi et qui que ce soit en face.
— Je ne les avais pourtant pas cassés. Enfin, pas trop.
— Ils ont déchargé au moins trois tasers sur toi…
— Que veux-tu, la nature a été généreuse avec moi ; je suis beau, grand et fort.
— Modeste, aussi… rit Yvon avant d’ajouter plus sérieusement. Tu sais, je suis content que tu aies rencontré ton Yseult. Elle t’a changé.
— Tu n’as pas idée à quel point…
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Il n’avait jamais, jamais été passif. Dans aucune de ses relations. Il était celui qui menait la danse, celui qui donnait les ordres, celui qui se faisait sucer et qui s’enfonçait dans le cul de ses partenaires.
Pas le faible qui se laissait prendre et dominer… Il était l’héritier d’un empire, il se devait d’être fort.
Toujours.
Quel qu’en soit le prix.
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Leurs mouvements étaient naturellement empreints d’une grâce féline tandis qu’ils dévoilaient peu à peu leur anatomie, en un numéro qui imitait à merveille celui d’une troupe de stripteaseurs. Numéro destiné à Yseult… qui, à leur intense stupéfaction, ne leva pas les yeux de son livre. Pourtant elle les avait vus, et elle aurait menti en disant que les voir se déshabiller pour apparaître en maillot de bains la laissait indifférente, mais elle s’était promis de faire comme s’ils n’existaient pas, et elle avait bien l’intention de tenir cette promesse. Elle inclina un peu plus la tête pour se dissimuler davantage derrière l’écran de ses cheveux, ce qui l’empêcha de remarquer les regards mi- surpris, mi- vexés que les jeunes gens se jetèrent les uns aux autres. Décidant d’employer une méthode plus énergique pour se faire remarquer, Faolan feignit de jeter son jean trop loin, ce qui le fit atterrir sur le parasol d’Yseult à la place des rochers où les autres avaient posé le leur. Prise par surprise, la jeune femme sursauta, leva les yeux… et se retrouva face au sourire ravageur de Faolan, qui s’était agenouillé devant sa serviette :

« Désolé, fit-il en braquant ses yeux bleu glacier dans les siens, je crois que j’ai surestimé ma force…

-Et ta modestie, tu la surestimes aussi ? Je veux juste avoir la paix, OK ? »

Les mots avaient jailli tout seuls, sans qu’Yseult ne les prémédite une seule seconde, et elle fut tout aussi surprise que son vis-à-vis. Un instant déconcerté, Faolan ne tarda pas à se reprendre et reprit d’une voix caressante :

« Allons, il fait trop beau pour rester sous un parasol… Viens plutôt t’amuser avec nous…

-On n’a peut-être pas la même définition du mot s’amuser… En ce qui me concerne, lire me convient très bien. Et je ne suis pas réputée pour être sympa quand on m’empêche de lire.

-Lire, on peut le faire dans un fauteuil ! La plage, c’est fait pour s’amuser, rencontrer des gens.

-Qui te dit que j’ai envie de rencontrer des gens ?

-Personne n’aime rester seul.

-Moi si.

-Oh, allons… Ne me fais pas croire ça…

-Mieux vaut être seul que mal accompagné.

-Aucune fille ne s’est jamais plainte de ma compagnie… »

L’alarme qui s’était tue retentit à nouveau dans la tête d’Yseult, plus puissante que jamais. Elle revit soudain Charles, son ex-petit ami, Charles qui avait feint durant des mois d’être amoureux d’elle, Charles qui lui tenait le même genre de propos suffisants, Charles qui l’avait trahie de la plus ignoble des façons, s’était moqué d’elle en compagnie de ces filles super sexy avec lesquelles il la trompait sans vergogne, la traitant de petite intellectuelle sans attraits et mal fagotée, juste bonne à lui faire la popote et à s’occuper de sa lessive. Charles qui avait quand même fait une drôle de tête lorsque ses possessions avaient volé par la fenêtre de l’appartement d’Yseult et qu’il avait trouvé les serrures changées. Car si elle avait été trop confiante, la jeune femme n’était pas pour autant faible, et ses colères étaient en général dévastatrices.

Et là, soudain, sur cette plage jusque-là si tranquille, la rage et l’humiliation revinrent en force. Le discours de Faolan lui rappelait celui de Charles, et avant qu’elle ne prenne conscience de ce qu’elle faisait, elle leva la main et le gifla avec toute la violence dont elle était capable :

« Dans ʺje veux juste avoir la paixʺ, qu’est-ce que tu ne comprends pas, exactement ? Je suis venue ici pour être tranquille, et je n’ai vraiment, vraiment pas envie de tailler une bavette avec le premier bellâtre qui passe ! »




Le sang battait à ses tempes lorsqu’Yseult se leva. Aveuglée par la fureur, elle rassembla ses affaires avec brusquerie, les jeta n’importe comment dans son sac et s’éloigna à grands pas, laissant sur place un Faolan interdit, qui n’avait même pas eu le réflexe de porter la main à sa joue brûlante. Elle entendit cependant une voix crier au jeune homme :

« Râteau ! »

La suite de la conversation, par contre, lui échappa totalement. Faolan, l’air toujours ahuri, s’était levé pour faire face au rieur :

« Qu… quoi ?!

-Tu viens de te prendre le râteau du siècle, mon vieux…

- Mêle-toi de tes affaires !

-Suffit, les roquets ! »

L’intervention de Duncan ramena aussitôt le calme entre Faolan et Ciaran. Le leader s’avança de quelques pas et suivit Yseult d’un regard pensif :

« Ce n’était pas toi qu’elle a frappé, Faolan…

-Ah bon ? C’est curieux, j’ai pourtant bien l’impression que c’est moi qui ai la marque des cinq doigts de sa main droite sur ma joue…

-D’accord, c’est toi qui a pris physiquement une claque, mais dans sa tête ce n’était pas toi qu’elle frappait.

-Tu peux être plus clair, là ? grimaça Corin.

-Non, je ne peux pas. Je ne suis pas dans sa tête, mais je sais qu’elle est à vif. Et qu’aucun de vous n’a de chances de la séduire.

-Il fallait le dire, que tu te la réservais, fit Aloys en haussant les épaules, aucun d’entre nous ne prendra le risque de chasser sur tes terres, tu le sais bien.

-Non, répondit Duncan en suivant des yeux la petite silhouette qui s’éloignait, non, je ne me la réserve pas… Vous pouvez continuer votre pari stupide si ça vous chante, mais moi je suis prêt à parier que vous vous casserez les dents. »

L’attention du jeune homme tomba par hasard sur Aymeric, qui suivait la progression de l’inconnue, mâchoires crispées et regard sombre, et il ajouta à voix basse, plus pour lui-même que pour les autres :

« Oh non, quelque chose me dit qu’elle n’est pour aucun de vous… »
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— Ben… C’est presque plus effrayant de vous voir faire copain-copain que de vous voir vous taper dessus, lui répondit Faolan avec un grand sourire.
— C’est vrai, renchérit Ciaran tandis que des rires étouffés commençaient à retentir devant l’expression innocente des trublions de la meute – à laquelle personne d’ailleurs ne croyait. Si vous n’étiez pas déjà en couple, on pourrait presque croire que vous allez vous marier.
Beowyn secoua la tête avant de soupirer :
— Je ne sais vraiment pas comment vous faites pour les supporter depuis tant de siècles…
— On s’y fait, à force, lui assura Aymeric.
— Lequel de vous deux fera la mariée ? susurrait au même instant Faolan.
— En robe blanche, la mariée, précisa Ciaran.
— Silencio[13], marmonna Beowyn en jetant un regard noir aux jumeaux, qui constataient avec indignation qu’ils se trouvaient réduits à un mutisme impossible à contrer.
Comme Titouan le fixait avec effarement, l’ancien Alpha eut un sourire en coin.
— Je m’applique à combler mon retard cinématographique, gamin. Et j’espère bien rattraper Kieran d’ici peu. Un druide n’a pas besoin de baguette ou de formule magique. Pour le reste… Sélène et Azilis ont des idées tout à fait délicieuses en matière de châtiments.
— Je n’ai rien dit ! se défendit aussitôt le jeune homme, qui ne se souvenait que trop de ses nombreuses transformations en bestioles diverses et variées aux côtés de son ami Corentin.
— En revanche, il n’est pas exclu que j’ouvre des discussions avec toi pour faire taire notre Assurancetourix personnel… intervint Aymeric en fixant Elwyn avec un sourire carnassier.
— Je suis un incompris… soupira théâtralement ce dernier.
De nouveaux rires retentirent, et ce fut d’un cœur plus léger que la meute se mit en route. Les soucis auraient bien le temps de revenir les hanter…
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- Ah non il n'aimerait pas du tout, et malheureusement pour moi, il est plus rapide et plus fort. Mais vous n'avez pas à vous inquiéter pour Yseult. Un loup-garou lié ne lèvera jamais la main sur sa compagne, quoiqu'il arrive.
- Je sais qu'il tient énormément à elle. Cela se voit quand il l'a regarde, et aussi quand un autre a le malheur de poser des yeux un peu trop admiratifs sur elle.
- Heureusement qu'elle sait le retenir, parce que sinon, on passerait notre temps à le sortir de prison....
L'homme et le loup-garou échangèrent un regard entendu, puis quittèrent à leur tour le petit salon pour, chacun à leur façon retourner au combat.
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— Izabeau… commença-t-il en se levant.

— Reste assis, lui intima la jeune femme. Il fait bien trop chaud pour s’agiter plus que nécessaire.

Mais Cory secoua la tête en signe de dénégation et poursuivit son mouvement, rendu difficile par le fait qu’il n’utilisait pas sa canne. Surprise et intriguée, Izabeau le vit avancer d’un pas tandis qu’il reprenait :

— Je suis venu te supplier, Izabeau. Pour Tristan.

La jeune fille réagit plus par instinct qu’autre chose en le voyant amorcer le geste de s’agenouiller. D’un bond elle fut auprès de lui pour le repousser dans son fauteuil.

— Pas de ça, Cory, tu entends ? Et avant que tu ne dises une grosse bêtise, non, ça n’a rien à voir avec ton handicap. Je refuse, tu entends, je refuse de te voir à genoux devant moi.

— Tu ne m’empêcheras pas de te parler de mon frère.

— Je n’ai pas dit que j’allais t’empêcher de parler, mais tu vas le faire depuis ce fauteuil.

Cory hésita un instant, cependant, la poigne d’Izabeau était plus forte que ne le laissait supposer la stature de la jeune fille. Il comprit vite qu’elle ne lui permettrait pas de bouger, aussi leva-t-il les mains en signe de reddition.

— Si je te promets de me tenir tranquille, tu me promets de m’écouter sans m’interrompre ?

— Marché conclu.

La jeune fille relâcha l’adolescent avant de s’asseoir en face de lui.

— Je sais que vous ne vous êtes jamais entendu, mais je t’en prie, ne te venge pas sur lui maintenant qu’il ne peut plus se défendre. Ce serait indigne de toi, et quoi que tu aies à lui reprocher, il ne mérite pas ça. Il… Tristan est quelqu’un de bien malgré tout ce que tu peux penser. Je sais bien qu’il ne se comporte pas toujours de façon… appropriée, que ce soit avec des citoyens libres ou des esclaves, mais il ne faut pas s’arrêter à ça. Ce qui lui est arrivé, cette vente, cette exposition qu’il a subie… C’est… c’est une humiliation terrible qu’il a endurée, et…

La voix de Cory se brisa sur un sanglot qu’il n’avait pu retenir malgré ses efforts. Il tressaillit en sentant la main d’Izabeau passer gentiment dans ses mèches blondes. Il ne l’avait pas vue bouger, mais soudain elle était là, assise sur le bras de son fauteuil, et elle le regardait avec une douceur qu’il ne lui connaissait pas.

— As-tu donc une si piètre opinion de moi pour croire que je serais capable de profiter de ma position ?

L’adolescent blêmit. Tout à son angoisse, il ne s’était pas rendu compte qu’il insultait son hôtesse en parlant ainsi. Il tenta désespérément de se rattraper.

— Non, bien sûr que non ! Je… je te respecte infiniment, Izabeau, je te le jure !

— Calme-toi, Cory. Je sais tout cela. Mais c’est ce que ton frère ferait s’il était à ma place n’est-ce pas ? Il profiterait de sa position.

Cory baissa la tête avant d’acquiescer d’une toute petite voix :

— Oui.

— Cory, la seule chose que je peux te promettre, c’est que ton frère ne sera pas traité différemment des autres esclaves de la plantation. Oui, il y a de lourds contentieux entre lui et moi, dont certains qu’il n’a certainement jamais évoqués devant toi, mais je n’agirai pas autrement avec lui que je ne le ferais avec un autre esclave. Par contre, il n’aura pas de traitement de faveur parce qu’il a été un de mes pairs.

— Le libéreras-tu un jour ? Je veux dire, je sais que le juge l’a condamné à une peine minimale de cinq ans d’esclavage, mais après…

— Si sa dette est payée dans cinq ans, il sera libre.

Cory parut vouloir rajouter quelque chose puis renonça et se leva en serrant les dents pour masquer sa douleur.

— Merci de m’avoir écouté, Izabeau.

— Tu seras toujours le bienvenu ici.

— Y compris pour voir mon frère ?

— Laisse-lui un peu de temps pour accepter son nouveau statut.

— Et s’il ne l’acceptait jamais ?

— Crois-tu qu’il ait le choix ?

L’adolescent n’eut pas le cœur de répliquer. Une peine immense se fit entendre dans sa voix quand il reprit :

— Merci encore pour ton accueil, Izabeau. Et s’il te plaît, prends soin de lui.

Il quitta la pièce sans se préoccuper d’une éventuelle réponse. Songeuse, la jeune fille le regarda s’en aller, lourdement appuyé sur sa canne. Sa blessure le faisait clairement souffrir. Elle laissa échapper un soupir, maudissant Tristan pour s’être mis dans une situation qui procurait tant de déchirures à son cadet.

Si seulement tu t’étais montré un peu moins égoïste… ! Toi, tu mérites ce qui t’arrive, mais Cory, lui, ne mérite pas ce que tu lui fais. Décidément, Tristan de Beaumont, tu ne sais que détruire ceux qui t’entourent !
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— Heu... vous restez ? demanda Adrian à Thaïs, Azilis et Ailis.

— Évidemment, lança Ailis. On ne va rien manquer du spectacle.

— J’ai amené de quoi grignoter un peu, ajouta Thaïs en brandissant un paquet de bonbons.

— Le chronomètre tourne, les garçons, ne restez pas là, à bayer aux corneilles, fit Azilis en se perchant sur un tabouret.

Résignés, les hommes se répartirent dans la vaste cuisine. Thaïs leur tendit une feuille sur laquelle était notée la recette surprise. Adrian entreprit de la lire à haute voix.

— Lever les filets de poisson.

— Ça veut dire quoi ? grogna Faolan.

— Monter les blancs...

— Les blancs de quoi ? s’énerva Dragan.

— De poireaux ? susurra Azilis.

— Il n’y a pas de poireaux dans cette recette, rectifia Adrian.

— Bon continue, on verra plus tard, coupa Aloys.

— Faire suer les échalotes.

Huit regards noirs se tournèrent en un parfait ensemble en direction des trois femmes assises un peu plus loin.

— C’est une plaisanterie ? demanda Dragan d’un ton étonnamment contenu.

— Pas du tout, répondit Thaïs. Ce n’est pas de ma faute si vous manquez de vocabulaire.

— Vous avez besoin d’un dictionnaire ? demanda Ailis, faussement compatissante.

Ils ne daignèrent pas répondre.

— Écosser les haricots.

— Spéciale dédicace pour notre Écossais, s’étouffa Azilis.

Kieran se contenta de la fixer d’un regard assassin, auquel elle répondit par un sourire angélique. Les hommes décidèrent de commencer par les recettes qu’ils avaient préparées et pensaient pouvoir réussir. Bientôt, ce fut un joyeux capharnaüm tandis que les cuisiniers improvisés taillaient, mixaient, éminçaient. Les filles les observèrent un moment en silence, amusées par l’énergie déployée pour des résultats quelque peu... aléatoires.

— Quand vont-ils s’apercevoir que la recette surprise est du grand n’importe quoi, à votre avis ? demanda finalement Ailis.

— Jamais, si tout va bien, sourit Thaïs, les yeux fixés sur Kieran, qui, concentré, pelait avec soin une pomme.

— Des blancs d’œuf avec du poisson, franchement, ricana Azilis.

— Faire suer les échalotes, gloussa Thaïs.

— Tiens, en parlant d’échalote, figure-toi qu’on peut faire suer la racine de mandragore dans certaines décoctions pour augmenter ses propriétés, fit Azilis à l’attention de la guérisseuse des de Chânais.

— C’est vrai ?

Les deux jeunes femmes furent bientôt plongées dans une discussion sur les herbes et autres plantes médicinales dont Thaïs se désintéressa. Elle préférait observer Aymeric et Duncan, fort occupés à commenter ironiquement les prouesses culinaires des deux groupes, tout en se débrouillant pour se trouver sur leur chemin chaque fois que l’un des cuisiniers se déplaçait.

Thaïs frémit lorsque soudain Kieran, se retournant pour attraper un ustensile, se retrouva nez à nez avec un Duncan arborant un grand sourire moqueur. Sans se démonter, l’Écossais fixa l’Alpha.

— Entre druides, il devrait y avoir un minimum de solidarité.

— Il y a druide et druide, mon garçon. Moi je suis un druide assez intelligent pour ne pas lancer un défi idiot aux filles.

Tout en parlant, Duncan avait saisi le saladier de haricots qu’il tendit à l’ancien laird qui fulminait.

— Un Écossais sachant écosser doit savoir écosser sans se lasser.

Le fou rire des filles dissuada Kieran de poursuivre une conversation dont il ne pourrait pas sortir gagnant.
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« L’assassin secoua la tête lorsque son fantasme fut interrompu par la vision d’une autre silhouette. Une silhouette blonde, pure, une silhouette qui ne savait rien des turpitudes qui étaient les siennes. Alexis… Ces derniers temps, malgré le verrouillage qu’il voulait imposer à son cerveau, il pensait de plus en plus souvent à lui. Il avait bien compris qu’il lui plaisait, il avait déjoué assez de ses tentatives de séduction par le passé pour deviner. Mais il n’avait pas le droit. Alexis était intouchable. Rénald le tuerait s’il apprenait qu’un être comme lui osait s’intéresser à son petit frère. Et il se laisserait faire, car il le méritait, car ce serait mieux pour Alexis. Jamais le jeune homme ne devait savoir qu’il ne rêvait que de le serrer contre lui, de caresser son corps mince et musclé et de s’enfouir dans son intimité soigneusement préparée pour lui.
Quelqu’un comme lui n’avait pas le droit de rêver d’un Alexis. Quelqu’un comme lui devait se contenter d’un prostitué du pire des bordels de Kerrouan. Il n’était qu’un monstre. Si seulement tout pouvait s’arrêter… Si seulement cette mission pouvait être la dernière. »
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