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Citations de Miri Yu (58)


SDF: personne qu'on fait semblant de ne pas voir quand on la croise, mais que de nombreux yeux surveillent. (p. 135)
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Le temps pouvait-il s'écouler si lentement que son passage devenait imperceptible ? La mort, était-ce comme si le temps s'arrêtait et que l'on reste seul dans l'espace... ou bien était-ce comme si l'espace et le soi s'effaçaient et que seul le temps continuait à passer...
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Je croyais que la vie était comme un livre, on l'ouvrait à la première page, on passait à la deuxième, on continuait et on arrivait bientôt à la dernière mais la vie n'a rien à voir avec ce que racontent les livres. Les lettres s'enchaînent, il y a des numéros de pages, mais cela n'a ni queue ni tête. Même au-delà de la fin, il n'y a pas de fin.
Quelques chose demeure.
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Chacun est différent des autres.
Chacun a son propre visage, ses propres pensées, ses propres sentiments.
Je le comprends.
Mais vu de loin, les gens me font l'effet d'être tous pareils ou du moins de beaucoup se ressembler.
Leurs visages sont comme de petites flaques d'eau, rien de plus.
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Le calendrier sépare aujourd'hui d'hier et de demain, mais dans la vie, rien ne divise le passé, le présent et l'avenir. Nous disposons tous d'un temps trop vaste pour que nous puissions l'appréhender, et nous vivons, nous mourons...
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Je sentais toute la hauteur du ciel au-dessus de ma tête.
Une journée printanière commençait sous un ciel d'un bleu intense.
J'étais conscient de l'effort que cela demandait.
J'aurais aimé ne plus rien faire.
Depuis qu'on m'avait annoncé la mort de Koichi je n'avais pas arrêté
de faire des efforts.
Avant, ils étaient axés sur mon travail; à présent , je devais en faire
pour rester en vie.
je n'avais pas envie de mourir, mais j'aurais voulu ne plus faire
d'efforts. (p. 55)
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Je n'avais jamais photos sur moi. Mais je revoyais en permanence les gens et les lieux d'autrefois. Je vivais tourné vers le passé, j'allais vers l'avenir à reculons.
Il ne s'agissait ni de nostalgie ni de mélancolie, non, cela n'avait rien d'aussi doux, j'avais peur de l'avenir, je n'acceptais pas le présent, et je réalise que j'étais plongé dans le passé dans lequel on ne peut retourner parce que je ne supportais pas l'endroit où je me trouvais, mais maintenant je ne sais pas si le temps a pris fin ou s'il s'est temporairement arrêté, s'il va recommencer à passer, ou si j'en suis définitivement exclu...je ne le sais pas...je l'ignore...(p. 22)
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Je regarde en prenant mon temps comme d'habitude.
Ce paysage qui n'est pas le même mais qui présente des similarités.
Quelque part dans ce paysage banal, la douleur existe.
Dans ce temps indistinct, il y a des instants qui font mal.
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Juste au milieu de l'arrière-jardin s'élevait un plaqueminier qui semblait délimiter les territoires des deux maisons. Le long de l'étroit sentier menant à l'arrière-cour fleurissaient, rouges, roses ou blanches, des impatientes plantées par mon père. Dès qu'on les touchait, leurs capsules éclataient, pour projeter leurs graines au loin. (p.21)
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J'ai passé ma vie à penser aux absents, à ceux qui n'étaient pas avec moi.
A ceux qui n'étaient plus dans ce monde. Je ne mes sentais jamais le droit de parler aux gens avec qui j'étais de ceux qui n'étaient pas là, même quand il s'agissait de ma famille. je ne voulais pas alléger le poids du souvenir des absents en parlant d'eux. Je ne voulais trahir mes secrets. (p. 102)
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Depuis qu'on m'avait annoncé la mort de Kôichi, je n'avais pas arrêté de faire des efforts.
Avant, ils étaient axés sur mon travail , à présent je devais en faire pour rester en vie.
Je n'avais pas envie de mourir, mais j'aurai voulu ne plus faire d'efforts.
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Entendre.
Parler, c'est trébucher sur les mots, hésiter, s'interrompre; entendre, c'est aller tout droit. (p. 94)
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Genkainada : mer au nord-ouest de l’île de Kyüshu, parsemée de nombreuses îles posées comme des pierres de jardin permettant le passage entre le Japon et la Corée et se prolongeant à l’ouest par le détroit de Tsushima et le Chenal d’Iki ; redoutable l’hiver pour ses tempêtes et ses vagues furieuses. Clandestinement, légalement ou recrutés de force comme travailleurs, des millions de Coréens ont dût franchir cette mer dans le courant du XXème siècle pour venir chercher fortune au Japon. (note en bas de p.20)
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J'étais seul dans les ténèbres.
La lumière n'éclaire pas.
Elle trouve seulement des endroits à illuminer.
Moi, elle ne m'avait pas trouvé.
Je resterais toujours dans la pénombre.
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Ce que nous avions loué n’était en fait qu’une petite bâtisse sans étage, à vocation de remise, construite sur le terrain occupé par la maison du propriétaire.
Par un grand trou béant dans le mur de la salle d’eau entraient des limaces qui allaient se coller sur le petit bac à savon et de gros grillons aux longues pattes que l’on retrouvait inertes, flottant dans l’eau de la baignoire. Mais murs et plafonds étaient aussi criblés de trous dans les autres pièces et à chaque grosse averse c’était un véritable branle-bas de combat. Nous dormions avec tout ce que nous possédions de récipients, bouilloires, casseroles et bassines, disposés aux points névralgiques et quand la pluie s’intensifiait, le martèlement des gouttes tombant dans tous ces récipients devenait une cacophonie si lancinante que nous n’arrivions pas à nous endormir. (p.21)
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Je m'étais habitué à tous les emplois que j'avais occupés, mais jamais à la vie. A ses souffrances, à ses chagrins, à ses joies.
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Après le séisme, le piédestal de la statue de Saigô Takamori était couvert d'avis de recherche de famille en quête des leurs. L'empereur Hirohito, qui n'était encore que prince impérial, était venu dans le parc, en tenue militaire, afin de constater l'étendue des dégâts. Il avait compris à quel point cet espace vert était important pour la capitale en cas de catastrophe, et c'était pour cela qu'il en avait fait don à la ville en janvier 1924. D'où le nom officiel du parc : "Parc d'Ueno, cadeau impérial".
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Je vivais tourné vers le passé, j'allais vers l'avenir à reculons. (Page21)
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Il m'arrivait ainsi, d'arracher la tête d'un criquet pour, de la main droite, la donner à dévorer à une mante religieuse qu'immobilisait ma main gauche. Ou bien de faire tenir à mon petit frère une autre mante religieuse afin d'organiser une petite séance de cannibalisme. Ce doit être la raison pour laquelle les mantes religieuses restaient toujours bien vigoureuses alors que les autres insectes mouraient d'inanition les uns après les autres. Déposant alors les petits corps à proximité d'une fourmilière, je restais jusqu'au coucher du soleil à contempler les efforts désordonnés des fourmis tirant les carcasses à hue et à dia pour les faire entrer dans leur trou. D'autres fois encore, courant prendre la loupe à la maison, je me divertissais à rôtir quelques fourmis que j'avais affaiblies en les écrasant légèrement du doigt. Il s'en élevait un mince filet de fumée accompagné d'une odeur de cheveu brûlé, puis je prenais beaucoup de plaisir à envoyer voler au loin ces petites carcasses de fourmis calcinées et allégées.

Je me souviens aussi d'un jour - c'était certainement l'été - où une chatte de gouttière avait mis bas en dessous de la véranda. Mon père, ayant repéré de petits miaulements, prit une lampe de poche et se leva. Il fit déguerpir la maman-chat de quelques coups de balai, attrapa les chatons dont les yeux n'étaient pas encore ouverts, les fourra dans un carton et disparut. Mon frère pleurait, moi je suivis subrepticement mon père et vis qu'il abandonnait les chatons dans le terrain aux herbes folles, devant la maison. Lorsque j'allai voir le carton le lendemain, les chatons étaient morts. Quelques jours plus tard, j'allai examiner une nouvelle fois le carton, probablement déformé et, ramolli par la pluie tombée la veille ; les corps des chatons qui en dépassaient grouillaient d’asticots. Je ne sais pourquoi, mais les cadavres d'insectes ou de chatons ne m'ont jamais fait un effet macabre, ils n'ont même jamais suscité en moi la moindre peur. (p.22-3)
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Dans la foule qui attend l'arrivée du train de la ligne Yamanote en direction de Shinjuku, je cherche celui que j'étais la première fois que je suis descendu à la gare d'Ueno.
Je ne me suis jamais senti sûr de moi en me voyant dans un miroir, une vitre ou sur une photo. Je ne me trouvais pas laid, mais je n'ai jamais pensé que mon physique pouvait arrêter le regard.
Plus encore que de mon apparence, je souffrais de mon impuissance, de mon incapacité à m'exprimer, et surtout de mon manque de chance.
Je n'ai pas eu de chance.
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