Elle sentait encore sur tout son corps les doigts tâtonnants de Yakichi, rude et noueux. Une heure ou deux de sommeil ne suffisaient pas à la libérer de cette sensation. Une femme qui a été caressée par un squelette ne peut jamais oublier cette caresse. C'était une peau nouvelle ajoutée à la sienne : une peau moite, transparente, plus mince que celle d'un papillon sur le point de quitter sa chrysalide. Elle avait l'impression d'avoir été recouverte d'un colorant invisible qui si elle faisait le moindre mouvement, volerait en éclats lumineux dans les ténèbres.