Et un jour, j'ai rencontré Geneviève Brisac. Dans un livre, puis pour de vrai, comme disent les enfants. J'ai lu les romans qu'elle écrivait, et ceux qu'elle publiait. Je me souviens avoir pensé, émerveillée : on peut donc écrire ainsi. Pour les adultes, et pour les enfants. On peut, dans les deux cas, s'adresser à l'intelligence, à la sensibilité et à l'humour du lecteur. On peut le prendre par la main, lui chuchoter des mots de douceur à l'oreille, le faire rire, l'étonner, l'emmener là où il ne s'attendait pas à aller, là où soi-même on ignorait que l'on irait, et puis le lâcher parce qu'une fois le livre fini, il peut se débrouiller tout seul pour vivre, et trouver d'autres livres.
Valérie Zenatti