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Critiques de Yves-Daniel Crouzet (59)
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Moisson d'épouvante - Anthologie, tome 2

Bien pratique quand on aime se faire peur le soir, ET qu'on a peu de temps devant soi, avant que le sommeil n'emporte la lectrice, voici donc une compilation qui permet de lire un texte horrifique différent chaque soir. Les atmosphères, les thèmes et les intrigues sont assez variés. On ne tremble pas toujours tant que ça, mais l'ensemble est de bonne facture. Notons que l'anthologie commence fort, et concentre nos principaux coups de coeur : Terreurs nocturnes de Frédéric Czilinder, avec une histoire qui commence par d'inquiétants hurlements d'un bébé la nuit, à partir desquels une intrigue à plusieurs strates va se déployer. Ajoutons Petit moment de faiblesse, de Stéphane Croenne, texte très ramassé, efficace et sans effets spéciaux "hollywoodiens", mais certainement l'un des plus dérangeants de l'anthologie : un être, on ne sait pas qui, achète sur un marché, on ne sait pas où, un jeune humain... afin de le cuisiner et le manger en famille. On en dit pas plus sur la suite. Citons enfin L'émissaire du chaos de Sylvain BoÏdo, et L'enfer du chocolat mou, de Julie Subirana. Dans l'ensemble, on trouve ce qu'il faut si l'on recherche des idées bizarres et des ambiances très dark. On lira la Moisson N°3.
Lien : http://www.dreampress.com/an..
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Les couleurs de l'amour

Les couleurs de l’amour est un roman que j’ai trouvé agréable à lire, notamment pour son sujet que j’ai trouvé plutôt original et qui m’a bien plu.

Le héros, Valentin, travaille dans une petite maison d’édition à Paris alors que lorsqu’il faisait ses études aux Beaux Arts, il rêvait de s’épanouir pour la vie au côté de sa petite amie, Julie, en tant qu’artiste-peintre. Il se trouve qu’elle l’a quitté en dernière année pour un autre étudiant, ce que Valentin a vécu comme une incompréhensible trahison. Suite à cette rupture, il a l’étrange particularité de ne plus voir la vie en couleur. Il voit tout en noir et blanc. C’est pourquoi il a abandonné son rêve de devenir peintre ou dessinateur. Il retrouve les couleurs uniquement lorsqu’il tombe amoureux et lorsque les couleurs disparaissent, il sait avec certitude qu’il n’est plus amoureux. Il désespère donc de trouver l’amour véritable. Pire. Constatant qu’à chaque nouvelle rencontre son amour s’affaiblit, il craint de devenir aveugle.

Mais voilà que Julie réapparaît dans sa vie et qu’il revoit en couleur. À moins que cela ne soit sa récente rencontre avec Claire qui ne le laisse pas indifférent ! Comment savoir ?

Malgré quelques longueurs, Les couleurs de l’amour est une romance feel good pleine de charme et bien sympathique qui tend même parfois vers le développement personnel. Elle aborde les thèmes des relations de couple, de la vie maritale, de la vie parentale, de l’amour, du désir, de l’usure des sentiments, des rêves de jeunesse... à travers différents couples.

Le héros est très attachant et charismatique n’aspirant qu’à une chose : mettre de l’amour et de la couleur dans sa vie !

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Malpertuis VI

Pour la sixième année, Malpertuis, spécialiste de la littérature fantastique, propose sa sélection de nouvelles athématiques mais toujours portées vers un imaginaire bizarre et quelque peu angoissant. Parmi les éditeurs français qui publient des anthologies, Malpertuis est l’un des rares à lancer chaque année des appels à textes libres.

On ne sait pas toujours très exactement à quoi se préparer en voyageant d’une histoire à l’autre, mais il est certain que le lecteur est amené à découvrir plusieurs auteurs très présents sur la scène SFFFH francophone. J’y figure cette fois-ci avec Scène de chasse ordinaire mais cet article sera surtout l’occasion de parler de mes camarades.



Vingt-deux auteurs ! Cela fait du monde, assez pour avoir des coups de cœur, et des impressions plus mitigées sur certains titres. Même si le genre de prédilection de Malpertuis est le fantastique, plusieurs textes ont des tendances SF. On reconnaît parfois des nouvelles très certainement écrites pour correspondre à d’autres appels à textes mais, loin de trouver cela gênant, j’ai au contraire pu en profiter pour voir des exercices de style qui participent à la diversité de l’anthologie.

Je ne vais pas vous faire un résumé de chaque nouvelle, mais une sélection des dix qui ont le mieux retenu mon attention. Oui, c’est une liste cruelle, mais cela ne signifie pas pour autant que les textes non cités ne sont pas bons, au contraire, le choix n’est pas simple à faire. Dans l’ordre chronologique, voici ce que nous pouvons trouver :



Ouverture courte et efficace, 3 kilogrammes de Sylas nous fait suivre une femme célibataire qui, grâce à un narrateur mystérieux, a enfanté sans père. Une histoire bien sombre qui fera aisément passer l’envie d’avoir un « autre soi » pour combler le vide de son existence.



L’imbricorioniste d’Elisa M. Poggio est certainement le texte le plus sf de l’anthologie. C’est aussi une plongée dans un monde aussi fascinant que terrifiant, où il devient possible d’obtenir un bilan de sa propre vie grâce à des observateurs qui connaissent tous nos gestes. La nouvelle soulève des questions très intéressantes en montrant toute la distance qui peut exister entre les actes d’une personne, ses raisons profondes, et les fausses intentions que l’on peut tirer d’un simple résumé des faits. La nouvelle peine un peu à trouver une fin, mais vaut largement le détour pour ses qualités introspectives.



Avec un titre comme Le dernier jouir du condamné, je soupçonne Bruno Pochesci d’avoir construit sa nouvelle pour parodier le célèbre texte d’Hugo. Une sorte de délire érotico-morbide étrange, où un condamné en pince pour son avocate, et une chute qui laisse sans voix. La fin est assez consternant mais, en même temps, elle ne se laisse pas oublier.



On continue dans la parodie avec Lloupa rouge. Eric Vial-Bonacci s’attaque au conte du Petite Chaperon rouge. C’est une jeune fille moderne, et elle a peur de sa grand-mère qui la maltraite. Mais où est le loup ? Il faudra le lire pour obtenir la réponse.



Dette de sang rend un bel hommage à la littérature fantastique du XIXe siècle. Thierry Jandrok situe son histoire dans un asile de Bucareste pendant la seconde guerre mondiale. Tout ce qu’il faut pour poser une ambiance sinistre d’emblée est là. On progresse comme dans une enquête pour éclaircir le mystère des patients zoophages qui se montrent curieusement lucides et en meilleure forme que les autres…



Sans terminus d’Anthony Boulanger m’a rappelé un petit appel à textes où la situation initiale était imposée. J’ai été heureuse de lire un nouveau texte de cet auteur, qui avait déjà retenu mon attention dans l’anthologie L’homme de demain des Artistes fous associés. Un esprit plein de rancœur revit en boucle le jour où il est tombé sur les rails d’un train à cause de la foule. L’auteur nous propose un petit texte qui rappelle que, dans la panique, les faits ne sont pas toujours ceux que l’on croit.



Emilie Querbalec est aussi une habituée des Artistes fous associés et des anthologies en général. L’auteur à suivre développe surtout des mondes et hantises intérieurs. Lisse le cordon est le texte le plus sombre que j’ai pu lire d’elle. J’aime particulièrement le titre. Un texte sur les passions parfois très vives de l’adolescence qui ne sont pas toujours durables des deux côtés, notamment quand elles impliquent deux jeunes filles.



Cherchez l’intrus mérite bien sa place tant il est délirant. Sur une dizaine de pages, Guillaume Suzanne livre un dialogue complètement échevelé entre un groupe de zombies. Un humain se ferait passer pour l’un d’entre eux et risque de les contaminer, qui est ce traître ?



Les textes délirants se poursuivent avec Le chant de la harpie, le soir au fond des bois d’Yves Daniel-Crouzet. Un démon grincheux s’improvise narrateur pour nous raconter comment il a été invoqué par une femme qui voulait faire assassiner son mari en lui donnant la peur de sa vie. Hélas, il semble qu’il faudra plus qu’un simple « bouh ! » pour impressionner l’époux.



L’anthologie se termine sur une note moins burlesque et plus réaliste. Avec Externalisé, Dominique Lémuri ne nous donne pas forcément à rire. Elle propose au contraire un texte très documenté sur les conditions de travail d’immigrés indiens, retenus dans des bureaux où ils recopient des rapports à la chaîne toute la journée. L’ajout du fantastique dans un contexte déjà bien glauque aggrave considérablement la situation du narrateur qui se retrouve confrontés à plusieurs phénomènes étranges, un rapport illisible, un balayeur à ne jamais regarder dans les yeux…
Lien : http://unityeiden.fr/antholo..
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Morts Dents Lames

La quatrième de couverture m'avait intriguée, même carrément séduite, et c'est une véritable traversée en eaux (très) troubles qui nous est proposée. Et si la couverture de Bastien Lecouffe-Deharme vous tape dans l'oeil autant qu'a moi, je vous invite à faire une visite de son site internet.



Le sous titre du recueil, "Hommage à la Violence", annonce la couleur : Morts Dents lames est une promenade dans 19 univers différents, perversions et éclaboussures sanglantes à foison ! Non que la violence me fasse saliver particulièrement, même si j'ai une attirance particulière pour les romans et les films d'horreurs .Par contre, ce que j'appelle la “boucherie” me plaît moins (Level 26 et Saw, par exemple).



J'ai particulièrement apprécié les biographies originales qui précèdent chaque nouvelle et nous permettent de faire connaissance avec leur auteur.



On ne ressort pas complètement indemne de certains récits, je pense en particulier aux Frangins du 77 , Quelques grammes d'Humanité et à Petits crayons rouges sur le plan humain, à Anatomie,une histoire de l'horreur, Adelphe Ambroisie ou encore Poupée Larsen que j'ai lu en me répétant “quelle horreur” comme une litanie salvatrice . Toutes les nouvelles, les 19, m'ont plu. Faits divers, drame familial, penchants sadiques ou masochistes : l'horreur est bien humaine, plausible, et n'en est que plus inacceptable et odieuse.

En conclusion: Ce recueil est une véritable expérience , on passe par toute une palette d'émotions qui va de l'excitation à l'horreur la plus profonde,quand ce n'est pas un peu des deux à la fois. Cela m'a donné envie de découvrir les autres écrits des auteurs.



Deux conseils : âmes sensibles s'abstenir. A déguster par petites doses, pour profiter de chaque nouvelle comme il se doit.

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Les couleurs de l'amour

À la suite d’un choc amoureux, Valentin a perdu la vision des couleurs. Depuis, il voit en noir et blanc avec de courtes phases de rémission lorsqu’il retombe amoureux. Malheureusement, cela ne dure jamais très longtemps. Il est convaincu qu’il guérira de cette étrange maladie quand il rencontrera la femme de sa vie. Mais d’échec en échec, il désespère de la trouver.

Jusqu’au jour où il retrouve celle qui est à l’origine de son mal : Julie, son amour de jeunesse. Le miracle tant espéré se produit enfin : il voit à nouveau en couleurs ! Mais est-ce bien Julie qui est à l’origine de cette guérison ? L’amour ne se cache-t-il pas plutôt sous les traits d’une autre jeune femme qui vient d’entrer dans sa vie ?

Tiraillé entre deux passions, Valentin va devoir sonder son cœur pour découvrir qui il aime vraiment.

Malgré quelques longueurs, ce roman est une très belle histoire d'amour et d'amitié, feel good . Il interroge aussi sur notre vision de la vie de couple, sur nos motivations à trouver l'âme soeur, sur l'usure des sentiments au fil du temps et de nos aspirations de jeunesse.

Valentin est attachant dans sa quête de couleurs (cela m'a fait un peu penser au roman Les Crayons de couleur.de J G Gausse qui est top)

L'écriture est fluide, simple et belle. belle histoire d'amour, mélangée à des réflexions sur la vie de couple, la recherche de l'amour. Je le conseille si vous avez envie de passer un bon moment !
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Morts Dents Lames

« Anthologie hommage à la violence ». Ho putain. J’ai été servie !



Pardonnez-moi cette vulgarité, mais elle colle parfaitement à la situation. Je m’attendais à lire du gore, du trash, du dérangeant. Je ne m’imaginais pas le tiers de l’inimaginable, écrit au travers de ces 19 nouvelles.



19 nouvelles, ça ferait une chronique un peu longue pour les détailler toutes. Je vais donc vous livrer mon impression générale.



Il y a, dans cette anthologie, des textes morbides et dérangeants mais toutefois accessibles à la plupart. Il y en a même dont la violence est presque devenue poésie. Par contre, il y en a d’autres qui feraient passer les tortures de Ramsay Snow (Game of Thrones, la série) pour des caresses. Ceux-là s’adressent aux gens qui pensent avoir tu vu/lu. Á ceux qui sont blasés des simples meurtres et des tortures mille fois revisitées.



Pas à moi.



Au-delà de la violence, de la torture, des découpages de corps (vivants ou non), il y a aussi ce mélange de sang, de sexe, de fluides corporels et de psychologie hors normes. Le tout peut vraiment être déstabilisant. Ce livre n’est pas à mettre dans toutes les mains, même adultes.



Attention, les 19 nouvelles ne sont pas toutes violentes au même degré. Il y en a qui m’ont laissée totalement indifférente. D’autres m’ont parues peu crédibles.



Ceci étant dit, si vous décidez de franchir le pas, vous y trouverez une bonne majorité de récits prenant vie en France, de nos jours. Quelques auteurs se sont échappés de la réalité pour voguer vers le fantastique, en d’autres contrées et dans un autre temps. Mais cette anthologie possèdent surtout un caractère « horrifique » et non « fantastique ».
Lien : http://lamagiedesmots.be/mor..
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Mortelles attractions

Découvert lors du salon du livre de Saint-Etienne ce livre est une heureuse surprise. Des histoires pleines de passion et de meurtres qui n'hésitent pas parfois à aller trop loin et laisse un drôle de goût dans la bouche. Heureusement l'ironie et l'humour sont souvent au rendez-vous pour adoucir le trait bien noir.

Essayées et approuvées !
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Les couleurs de l'amour

Voilà une petite histoire dont j’attendais beaucoup étant donné qu’en ce moment je lis très peu de romance. Mais, même si l’aventure est sympa, niveau romance je suis restée sur ma faim…



Valentin a une particularité : il ne voit en couleur que lorsqu’il est amoureux. Cette étrange anomalie est survenue quand il a vécu son premier chagrin d’amour à cause de Julie, une jeune femme qu’il l’a quitté sans douceur. Depuis il voit en noir et blanc mais en couleur quand son cœur bat la chamade pour une femme. Un jour, il recroise la route de cette fameuse Julie, la voleuse de couleur, et la jeune femme lui propose qu’ils sortent de nouveau ensemble comme au bon vieux temps… D’abord réticent, Valentin finit par succomber aux charmes de Julie avec le secret espoir qu’elle lui rende définitivement ses couleurs.



Retrouvez la chronique complète sur Songe.
Lien : https://songedunenuitdete.co..
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Moisson d'épouvante - Anthologie, tome 1

J’ai apprécié la diversité des 20 récits d’épouvante, aucune histoire ne ressemble à l’autre et c’est par une grande palette de ressenti et d’émotions que l’on passe et c’est bien agréable. Le choix est judicieux et de qualité et j’ai vraiment pas vu le temps passer en lisant ce recueil.



Des univers et ambiances très différentes ce qui fait que cela peut plaire au plus grand nombre, si vous aimez la terreur, la peur, le mystère, l’épouvante ce livre est pour vous à ne pas douter.



Cette première moisson d’épouvante réunit dix-neuf auteurs talentueux qui, chacun à leur manière, vont vous faire découvrir une de ces facettes : Eva Aernout, Julien Ancet, Élodie Beaussart, Olivia Billington, Sébastien Eres, François Fierobe, Philippe Goaz, Neil Jomunsi, Franck Labat, Frédéric Livyns, Sham Makdessi, Jason Martin, Julia Milora, David Mons, Daniel Morellon, Alexandre Ratel, Nicolas Saintier, Thomas Spok Guillaume Suzanne.



Une anthologie de qualité, de belles plumes, des histoires originales, une superbe couverture et un petit prix.



VERDICT



Un bon cadeau à offrir à des fans de fantastique et d’épouvante, un bon moment de lecture. Allez il vous reste encore des cadeaux à faire !!!
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Etranges voyages

Une maison d'édition qui donne une chance aux nouveaux auteurs... ça vaut 5 étoiles. Voilà c'est dit.



On aimera, ou on n'aimera pas les 15 nouvelles de cette anthologie. A chacun de voir midi à sa porte (attendre 14 h en été).



Toutefois, on appréciera la qualité du travail. Je l'ai lu il y a déjà quelque temps, mais je ne me souviens pas avoir heurté sur trop de coquilles et je sais m'être dit : "Voilà un travail de direction littéraire abouti".



On notera aussi un soin particulier au graphisme de la couverture, ainsi qu'à la présentation visuelle des pages (Polices originales pour les titres...).



Dernier plus : un service de VPC qui fonctionne bien directement depuis l'éditeur, avec la possibilité de souscrire en avant-première sur les prochaines sorties.
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Triades sur Seine

Commençons tout de suite par dire que ce livre est un faux polar et un vrai récit d'aventure déjanté. Il n'y aura pas d'énigme à résoudre, pas de coupable dévoilé à la fin, mais en revanche une histoire « punchy » et roborative, reposant toute entière sur son narrateur et protagoniste principal, Vincent - « Vince » - Arnaud. Les autres témoins de son parcours n'ont pas voix au chapitre, pour autant qu'ils soient encore en état de parler après eu le malheur de croiser les zigzags du héros.



Vince n'est pas exactement un premier rôle à l'eau de rose : il est arrogant, fier comme un mâle alpha, brutal, et sans regret sur son passé d'ancien béret rouge. Tout à fait le genre de type à s'inviter en treillis, crâne rasé, à une réunion d'intellectuels et d'artistes efféminés, histoire de mettre un peu d'ambiance. Néanmoins, il reste éminemment sympathique par sa capacité à ne pas se prendre au sérieux, ce qui le distingue des autres casseurs d'intellectuels.



Le plus cocasse est qu'en dépit du danger qui le serre à longueur de récit, on sent que sa grande préoccupation est finalement moins de sortir la tête du pétrin que d'arriver, si on lui en laisse le temps, à faire publier le livre qu'il vient d'écrire. Eh oui, s'engager dans le métier de la guerre peut laisser un arrière-goût déplaisant, au point qu'on ait envie de se racheter – ou à tout le moins de se transfigurer – à travers la création littéraire. Car enfin, que seraient donc les exploits des guerriers légendaires sans les bardes pour les chanter ? Au moment où commence Triades sur Seine, Vince a donc mis le point final à un manuscrit : « Shrapnel », un héroïque récit d'aventure magnifiant son passé et qui, il en est certain, lui ouvrira les portes de la respectabilité et d'une vie un peu plus calme.



Hélas, impossible d'écrire tranquillement dans sa tour d'ivoire. L'auteur autoproclamé va avoir quelques soucis, essentiellement imputables à son fichu caractère : avec les femmes et les éditeurs au premier chef, avec la police et la mafia chinoise accessoirement. Son vrai roman, en fin de compte, n'est pas Shrapnel, le texte qu'il a produit après des mois d'efforts et de solitude monacale dans les sous-sols de son logement ; notre écrivain ne trouve d'authentique inspiration que sous adrénaline, et son grand oeuvre est la confession tapée à l'arrachée dans les dernières heures d'une nuit de cavale, celle que nous sommes supposés avoir dans les mains en lisant Triades sur Seine. Vincent Arnaud écrit à la manière dont il vit, on ne se refait pas.



Et il remplit son contrat : il nous fait tourner les pages. On peut regretter le côté un peu attendu de l'intrigue : des amours et des trahisons classiques, des parrains à la poursuite de leur fric et de leur honneur bafoué, un narrateur essayant de se prouver tant bien que mal qu'il maîtrise la situation... Mais tout ceci n'est qu'un arrière-plan. Le plaisir du livre est dans une écriture nerveuse, qui colle particulièrement bien à la psychologie du personnage, à la fois classique – la brute au grand coeur - et drolatique : derrière les coups de poings et de revolvers qu'il est contraint de distribuer, Vince aimerait désespérément être reconnu pour l'art éthéré de la plume, et voir un peu plus qu'une grimace de haine, de douleur ou de concupiscence sur les visages qu'il croise quotidiennement. Qu'on lui dise enfin autre chose que : « Vince, t'as une belle queue », ou « Vince, t'es le roi de la castagne », mais plutôt « Monsieur Arnaud, votre créativité, votre intelligence et votre sensibilité esthétique sont bouleversantes. »



… Bien sûr, c'est précisément en s'acharnant, vaille que vaille, mener à bien cette reconversion, que notre éminent homme de lettres a déchaîné tout le contraire et s'est retrouvé une fois de plus à lutter dos au mur, pour se tirer d'une embrouille sordide et parfois horrifique. Comment ? Tout simplement par inattention. La distraction peut coûter cher, surtout quand elle est générée par l'obsession littéraire. Et aussi, évidemment, parce que le naturel ne s'éloigne jamais bien loin, si sincère que puisse être l'envie de raccrocher les gants.



Mais en dépit de son imprévoyance, Vince obtient gain de cause au-delà de ses espoirs : le livre que nous tenons entre les mains en est la preuve, bien meilleur que les mémoires laborieux qu'il croyait devoir écrire, un roman qu'il a involontairement chorégraphié par sa propre vie, tracé en actes avec l'aide de seconds rôles émérites, avant d'en jeter pêle-mêle l'exact compte-rendu sur ordinateur.



… Exact, vraiment ? De toute façon, il n'y a plus guère de contradicteurs qui s'aventureraient à crier au canular, tout cela reste donc à l'appréciation du lecteur. Probablement Vince écrit-il davantage pour se remettre les idées en place et se justifier à ses propres yeux, que pour impressionner un hypothétique lecteur, qu'il fait semblant de prendre à témoin avec force bravades tout au long de sa confession, mais à la manière dont on défie le vide avec des moulinets menaçants. Cela justifie bien de prendre quelques libertés avec le réel. Et pour la bonne cause : le vrai lecteur, lui, ne s'ennuie pas. Au final, on peut tirer son chapeau à Monsieur Arnaud pour être devenu écrivain par mégarde certes, mais assurément en restant lui-même !

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Les fantômes de Panassa

Deux histoire parallèles mais intimement liées : d'un côté, l’enquête du présent, de l'autre les traumatismes et aussi la nostalgie de l’enfance. Le personnage principal (peut-être autobiographique, eu égard à son métier d’écrivain ?) est attachant. L’histoire est bien menée, sans aucune longueur inutile, servie par un style prenant qui fait tourner les pages jusqu’au bout. Un bel hommage à la ville de saint Etienne et un polar de qualité. Je recommande également « mortelles attractions », du même auteur.
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Les couleurs de l'amour

Je remercie tout d'abord mon partenaire City Éditions de m'avoir envoyé ce service presse. J'ai tout de suite aimé la couverture colorée, pleine de peps qui donne immédiatement envie d'aller lire le pitch. Et qu'elle histoire originale ! Bien que j'ai ressenti quelques longueurs vers la fin du roman, ça a été dans l'ensemble une bonne lecture à la fois divertissante et enrichissante avec les nombreuses mentions artistiques entre l'art de la peinture, du graphisme en passant par la bédé et les différentes façons de voir les relations amoureuses. C'est un bon roman feel-good qui se tourne parfois même vers le côté développement personnel. Notre personnage masculin Valentin est un protagoniste bien particulier, en effet suite à une douloureuse séparation il y a des années celui-ci a perdu la vision des couleurs. Il vit désormais dans un monde teinté de noir et blanc. Les couleurs réapparaissent que lorsqu'il a des sentiments amoureux, ce qui est donc très rare, il s'est fait une raison et a dû adapter sa vie selon sa particularité que peu de personne de son entourage sont dans la confidence. Phénomène très étrange dont on a du mal à imaginer ce que vit Valentin quotidiennement. Valentin aspirait à un bel avenir lorsqu'il était à l'École des Beaux-Arts, mais il a dû tout stopper à cause de sa rupture et ses conséquences. Celui-ci travaille désormais dans une petite maison d'éditions et à monté les échelons puis est devenu directeur de collection. Il a mis sous verrou son talent d'artiste-peintre.

Valentin ne désire qu'à une chose : mettre des couleurs dans sa vie en tombant amoureux de la bonne personne qui lui fera voir la vie en couleurs pour toujours et ne plus retomber dans le noir et blanc.

Mais alors que son ex réapparaît dans sa vie en même temps qu'une nouvelle potentielle auteur d'illustration vient à le côtoyer celui-ci retrouve les couleurs. C'est étonnant, mais celui-ci revit et manifeste son enthousiaste en côtoyant à nouveau les choses en couleurs. Mais quelle est finalement la fille qui lui fait ressentir à nouveaux les bienfaits d'une vie colorée ? Julie l'ex responsable de son traumatisme ou bien Claire la nouvelle plutôt sympathique avec laquelle il a une certaine complicité naturelle ?

On se pose beaucoup de questions sur cette particularité surprenante. Quelle femme aura son amour ? C'est un roman assez surprenant qui m'a fait passer un bon moment loin de mes habitudes en matière de lecture et qui a plutôt bien marché avec moi. L'écriture de l'auteur est vraiment agréable à lire, on glisse sur les mots sans aucune gêne, c'est fluide et bien mené. Ça a été une bonne découverte pour moi aussi bien de l'auteur que le thème abordé très intéressant.

Donc, en conclusion, si vous souhaitez une lecture fraîche, divertissante, surprenante et bien menée avec des relations sentimentales, particulières, je vous conseille ce roman qui remplit amplement ces critères.


Lien : https://www.facebook.com/Chr..
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La plus grande ruse du Diable

J'ai vraiment adhéré à ce recueil de 19 nouvelles fantastiques elles sont toutes surprenantes, très souvent elles commencent fantastiques et évoluent diaboliques et vont vers la SF pour certaines. Un mélange des genres pour notre plus grand plaisir. L'auteur écrit bien et je ne me suis pas ennuyée une seconde, chacune des nouvelles étant différente de l'autre. J'ai pu picoré au gré du temps que j'avais pour les lire, ce qui est agréable lorsqu'on a pas de longues heures devant nous.



Un recueil très sympa et qui tient ses promesses.



VERDICT



A offrir, à lire le soir ou sur la plage , le livre sympa en vacances
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Mortelles attractions

Une série de nouvelles perverses, cyniques… et fort plaisantes !

Bien que n’étant pas fan d’histoires noires réalistes, j’ai été happé par ce recueil, lu sans effort en un week-end. L’auteur sait aller droit au but, ne tombe pas dans la surenchère facile (toujours tentante en matière de nouvelles horrifiques), et ne manque pas d’humour : malgré leur cruauté, on rit – parfois jaune, mais aussi de bon cœur - au fil de ces nouvelles grinçantes, où sensualité trouble et hémoglobine pure sont inséparables. Ames sensibles s’abstenir. Les amateurs du genre se régaleront.
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Mortelles attractions

Mon avis :

La couverture m'avait attiré lors de la Fête du Livre de cette année. Un auteur qui a su me convaincre de lire ses nouvelles, car son autre livre qu'il présentait, un roman intitulé "les fantômes de Panassa" ne me tentait pas.

Des nouvelles aux charmes disparates, certaines plus travaillées et plus intéressantes que d'autres, un peu plus "faciles".

Mon mari en a trouvé certaines "très gores" et l'ont même mises mal à l'aise.

Un auteur à suivre, quand les sujets de ses romans me tenteront, ce qui ne manquera pas d'arriver, j'en suis sûre.

L'image que je retiendrai :

Celle du mari plein de TOC qui veut tuer sa femme...


Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Moisson d'épouvante - Anthologie, tome 1

Si vous suivez un tant soit peu mes critiques, vous savez à quel point j’aime les recueils de nouvelles, et plus généralement le format de la nouvelle. C’est, plus j’y réfléchis, les récits qui me procurent le plus de plaisir en tant que lecteur. Je ne saurai malheureusement plus dans quel recueil Stephen King expliquait ce plaisir incroyable de lire d’une traite un récit horrifique, coincé dans un fauteuil au coin du feu par un soir d’orage, prêt à trembler et lâcher les chevaux d’un imaginaire sans limite… Certes, on ne retrouve pas la consistance réconfortante d’un roman, et l’élaboration d’une idée est moins « dense ». Mais c’est là la beauté de la nouvelle : créer une histoire cohérente, se suffisant à elle-même, absolument maîtrisée dans son exécution. La nouvelle doit être percutante, intrigante et beaucoup plus rationnelle dans son arborescence, contrainte de forme oblige. Et bien sûr, pour le panache : la chute, devenue quasiment la signature de ce type de récits…

La chose étant, si les excellents recueils de nouvelles se multiplient (à un rythme, certes, stable mais lent, très en contraste avec la belle époque des fanzines), autant dire que je ne suis généralement pas convaincu par les différentes anthologies proposées. J’ai des tas d’exemples de recueils d’auteurs absolument incroyables (citons les trois premiers qui me viennent en tête, sans exception des chefs-d’œuvre absolus : Brume de Stephen King, Les livres de Sang de Clive Barker et Le Pays d’Octobre de Ray Bradbury), mais nettement moins de véritables anthologies (systématiquement décevantes). Mais l’envie de se frotter à la nouvelle et découvrir de nouvelles plumes est bien trop fortes pour ne pas approfondir mes lectures d’anthologie, et soyez certains que les bonnes surprises suffisent, même lorsqu’elles sont à l’échelle de la nouvelle, à m’encourager.

Voici donc mon état d’esprit à l’ouverture de ce premier volume de Moisson d’Epouvante : heureux comme tout, mais peu confiant sur l’appréciation globale. La convocation d’auteurs globalement inconnus ou peu connus n’est par ailleurs pas pour rassurer le lecteur lambda, grégaire, qui aime voir ses grands créateurs littéraires à l’œuvre.



Finalement, n’y allons pas par quatre chemins, Moisson d’Epouvante est une excellente surprise. Si le recueil ne renferme aucun chef-d’œuvre à mes yeux, il est très majoritairement composé de textes bons, voire très bons, qui sauront contenter les lecteurs à la recherche de frissons.

Je salue modestement, à mon échelle, le travail d’anthologiste d’Yves-Daniel Crouzet, qui décidément assume ici une sélection délectable. La plupart des récits sont courts (une dizaine de pages), directs, réellement angoissants, et nombre d’entre eux bénéficient d’une chute réelle, aboutissement littéral d’un récit tourné vers elle (pas la chute artificielle qu’on vient greffer « parce qu’on fait une nouvelle »).

Le ton est, dans l’ensemble, résolument « horrifique ». Et vous aurez à mes yeux une bonne vision d’ensemble de l’horreur moderne : de l’horreur lovecraftienne, psychologique, fantastique, sectaire, du body-horror, de la sorcellerie, de la créature de la nuit diverse, du zombie et même de l’humour…

Lisez donc Moisson d’Epouvante. Loin d’être la réunion anecdotique de quelques textes amateurs, le recueil s’érige en modeste, mais jolie victoire pour le genre exquis qu’est la nouvelle d’épouvante.
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Les couleurs de l'amour

Livre à acquérir dès que possible car il est captivant et vous fait passer de bons moments.

Belle histoire avec du suspens.

Envie de le dévorer pour connaître le dénouement. Comme une série, j'attendais la suite.

Je suis rapidement "entrée" dans l'histoire de Valentin.

Il m'est arrivée de "lui parler" pour approuver ou contredire ses réactions tellement j'étais "dans" son histoire.

Le thème principal est l'Amour. N'est-il pas une de nos raisons de vivre ?

D'autres sujets sont également abordés qui nous incitent à une réflexion sur soi-même.

Foncez, vous ne le regretterez pas.

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Les couleurs de l'amour

Suite à la rupture amoureuse avec son premier amour Julie, Valentin perd la vision des couleurs. Il voit tout en noir et blanc avec des phases où les couleurs reviennent lorsqu il retombe amoureux mais cela ne dure jamais trop longtemps. Il vit avec cet handicap mais rêve de pouvoir recouvrer une vision coloré. Le destin lui fait rencontrer une jeune femme, dessinatrice mais fait aussi revenir dans sa vie Julie son premier amour. Les couleurs reviennent à ses yeux mais quelle femme est à l'origine de cette guérison ? Valentin va devoir affronter un dilemme crucial pour résoudre ce problème.

Si vous avez envie de passer du bon temps, foncez lire ce livre. C'est un livre écrit par un homme pour nous les femmes 😉, c'est frais, il y a de l'amour, on a envie d'aider Valentin à retrouver qui lui a rendu la vision des couleurs. On s'impatiente. Le style d'écriture est fluide, les chapitres défilent sans qu'on s'en rende compte. J'ai passé un très bon moment. Je le classerai dans les romans à emporter en vacances...
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La plus grande ruse du Diable

Je ne suis pas une spécialiste du fantastique et de la science-fiction, alors c’est avec prudence que j’ai ouvert les pages de ce livre qu’on m’avait offert. Bonne surprise ! Je m’attendais à des monstres bien sanguinolents…, il y en a certes, mais pas que ! Il y a aussi de l’humour, des récits nostalgiques, du fantastique classique, de la science-fiction. Les récits mettant en scène des enfants m’ont plus particulièrement terrifié : Cat people, Bonzaï, le retour de Mamie Framboise, Pandy panda, la plus grande ruse du diable, les Griffus… L’auteur sait y faire pour vous emmener dans les recoins obscurs de l’âme humaine où on n’a pas envie d’aller. Petit bonus : la fin du volume présente une explication de la genèse de chaque nouvelle par l’auteur que j’ai trouvé très intéressante. A lire que vous aimiez ou non le fantastique !
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"Adieu veaux, vaches, cochons, couvée" Quelle figure ici utilisée par La Fontaine et marquée par la juxtaposition de mots vise généralement à donner du rythme à la phrase ou à mettre en valeur l'abondance.

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