AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yves Harté (31)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La main sur le coeur

Voilà une petite pépite découverte suite à un article et un billet sur Babelio.



Dans « la main sur le cœur », le narrateur enquête sur un portrait réalisé par le Greco lorsqu’il était à Tolède.



Tolède, prétexte d’un pèlerinage pour le narrateur, qui revient sur ces terres espagnoles qu’il a parcourues jadis avec son meilleur ami, un certain Pierre Veilletet, dont il vient d’apprendre le décès.



Le Greco a peint le Gentilhomme à la main sur la poitrine (El Caballero de la mano en el pecho) entre 1578 et 1580. Conservé au Musée du Prado, il est prêté à Tolède à l’occasion d’une rétrospective pour le 400ème anniversaire de la mort du peintre.



Mais qui était vraiment ce gentilhomme à la main sur la poitrine ? Un serviteur de Philippe II, comme l’explique Leticia Ruiz, conservatrice du musée du Prado que le narrateur rencontre, prénommé Juan de Silva, marquis de Montemayor, chef militaire de la forteresse de l’Alcazar et simple notaire du royaume ?

Ou bien le comte de Portalegre, espion, aventurier, noble et militaire, comme le prétendu Fernando Marias, commissaire de l’exposition de Tolède ?



Et le Greco lui-même, qui était-il ? Etait-il vraiment catholique, ou bien plus proche d’une Thérèse d’Avila, ou de Jean de la Croix comme l’explique Patrick Royannais, prêtre de la paroisse de Saint-Louis-des Français ?



Au fil de l’enquête menée par le narrateur, on en apprend un peu plus sur cet ami étrange, ce Pierre Veilletet, éditorialiste dans un journal du Sud Ouest (comme l’auteur) et écrivain d’un roman qui lui vaut une certaine reconnaissance. Mais cet ami, dont le narrateur est totalement admiratif, semble souffrir d’un curieux syndrome : s’il a frôlé le succès au point que son nom, une année, avait été inscrit sur la liste du Goncourt, il semble ensuite s’être enfermé dans la solitude, ce qui conduit le journal qui l’emploie à le licencier, et s’éloigner de tous, y compris du narrateur qui ne comprend pas vraiment les raisons de cet éloignement.



Le Greco lui-même souffrait de la froideur du roi qui, après lui avoir commandé le Martyre de saint Maurice pour son palais de l’Escurial – un tableau magnifique, très inspiré, peut-être trop, qui lui vaudra d’être relégué à Tolède où il va peindre des portraits de l’aristocratie locale.



Il y a un destin commun entre le Greco et ce Juan de Silva, qui servit pourtant fidèlement son roi, allant jusqu’à accompagner son fils un peu fou et emprisonné par son père jusqu’à sa mort, puis partant combattre auprès des Maures, et enfin accompagné le neveu du roi ; Sébastien, roi du Portugal, au Maroc dans la région de Larache, dans une bataille sans aucune chance de réussite, puis préparant ensuite l’ascension de Philippe II au trône du Portugal, mais sans pour autant que le roi reconnaisse ses mérites.



Il y a un destin commun entre les trois personnages, puisque ce Pierre Veilletet, drôle mais aussi affabulateur, recherchait aussi une forme de reconnaissance qui ne vint pas.



D’un style très littéraire, Yves Harte nous livre une réflexion sur la recherche du plaisir d’être reconnu par un autre, et l’amertume de ne pas l’être. Faut-il y ajouter le destin de l’auteur lui-même ?



Né en 1954, journaliste et grand reporter, ayant reçu le Prix Albert Londres, et passionné d’Espagne, il fait en tout cas ici preuve de sensibilité artistique et de finesse, et dressent le portrait d’hommes qui auront visé toute leur vie une forme de reconnaissance dont ils auront été injustement privés – souhaitons qu’avec ce récit Yves Harte trouve la sienne auprès de ses lecteurs.

Commenter  J’apprécie          399
La main sur le coeur

Je remercie chaleureusement Babelio les éditions Le Cherche Midi pour ce service presse.

Yves Harté écrit merveilleusement bien. "La main sur le coeur" est à mi-chemin entre le roman et le récit narré qui est d'ordre biographique. Ce mélange des genres est à la fois séduisant et, dans un même élan, il brime l'intérêt du lecteur qui aimerait en apprendre davantage sur chacune des parties constituant "La main sur le coeur." J'ai trouvé fort intéressante l'enquête historique menée sur un tableau du Greco "Le chevalier à la main sur la poitrine" afin de découvrir l'hidalgo présent sur cette toile, sa vie au Siècle d'or sous Philippe II d'Espagne. On en profite pour voyager en Espagne et au Portugal, au Maroc, pour comprendre la vie palpitante de cet aventurier qui cherchera toute sa vie à s'attirer les bonnes grâces du roi d'Espagne. Ce dernier le considère comme un hidalgo de seconde zone, un simple courtisan à qui l'on offre des postes et des missions sans importance. L'érudition de Yves Harté fait merveille. Malheureusement, je me suis totalement désintéressé du récit en forme d'hommage de son ami Pierre Veilletet qui était journaliste et écrivain. Je suis resté à la surface des choses sans saisir vraiment l'intérêt de mêler le récit historique et celui d'une amitié vécue par Yves Harté. Si la forme est remarquable, le fond, lui, m'a terriblement ennuyé. Néanmoins il est certain que "La main sur le coeur" saura plaire à d'autres.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
Commenter  J’apprécie          310
La main sur le coeur

Cette toile du Greco, qui figure en partie sur la couverture, est intitulée « El caballero de la mano el el pecho » (Le chevalier à la main sur la poitrine). Elle est plus mystérieuse qu'il n'y paraît. D'abord par ce que l'homme qu'elle représente n'est toujours pas formellement identifié, ce qui laisse beaucoup de champ à l'imagination des spécialistes. Les hypothèses ne manquent pas pour ce portrait achevé autour de 1580, et qui est un de ceux du musée du Prado qui se voit décliné sous toutes sortes de formes à l'intention des touristes. Il a d'abord été associé à Antonio Perez, secrétaire du roi Philippe II. Il a été aussi envisagé la possibilité d'un autoportrait du Greco. Enfin, certains soutiennent qu'il s'agit de Miguel de Cervantes.



Le candidat le plus probable reste toutefois Juan de Silva, un gentilhomme désargenté qui rendit de grands services au roi mais n'en fut jamais vraiment récompensé, d'où la pose qui mime un possible serment de fidélité ou de bonne foi.



Ce chef d'oeuvre, revu en 2014, à l'occasion d'une exposition anniversaire à Tolède, Yves Harté l'avait déjà admiré trente ans plus tôt. Mais en compagnie de son mentor, l'écrivain et grand reporter Pierre Veilletet, qui sera aussi au centre de ce récit pudique et lumineux. Ils cultivaient tous deux un grand intérêt pour la péninsule ibérique, son passé mais aussi ses traditions. Yves Harté est depuis son enfance un grand amateur de corrida, une passion que Pierre Veilletet partageait aussi.



Cette relation d'amitié était forte, avec aussi ses éloignements, ses incompréhensions et parfois même ses petites trahisons, mais très respectueuse des silences de chacun. Pierre Veilletet apparaît dans ce récit comme un homme aux motivations fluctuantes, d'une grande culture mais parfois affabulateur... Yves Harté établit un parallèle entre Veilletet (comme il l'appelle – était-il possible que ces amis se vouvoient ?) et ce Caballero à la triste figure du portrait, en représentation mais usé par la vie.



J'ai lu la plupart des merveilleux livres de Pierre Veilletet. le style d'Yves Harté est incontestablement à la hauteur de celui de son ami disparu, dont il a même su retrouver des accents. C'est peut-être le plus bel hommage qu'il pouvait lui rendre…



J'ai eu un coup de coeur pour ce livre. Il m'a subjugué, malgré son sujet bien éloigné du vacarme incessant et inquiétant de l'actualité de cet été 2022. Je remercie les éditions du cherche-midi et Netgalley, qui m'ont donné accès à son édition numérique.

Commenter  J’apprécie          315
Latche



À quelques jours de l’anniversaire du 10 mai 1981, date ô combien mythique pour la gauche, on met en avant une publication récente et très intéressante sur François Mitterrand, l'incarnation presque iconique de cette date là.



Yves Harté, ancien journaliste à Sud Ouest, et Jean-Pierre Tuquoi, ancien journaliste du Monde, nous livrent ainsi le portrait aiguisé de la Mitterrandie dans son intimité à travers sa maison de Latché dans les landes, lieu de secrets et de pouvoir.Latché réunit les deux familles Mitterrand et toutes les vies de l’ancien Président.



Ce qui n’était à l’origine qu’une bergerie en ruine acquise par le futur président dans les années 60 pour abriter ses amours secrets avec la jeune Anne Pingeot devint, plus qu'une maison de campagne et une simple une résidence secondaire.



Loin des regards de Paris, des copains politiques (Chaban, Roland Dumas), les cadres du Parti socialiste, les amis historiques de déportation des années 1943-45 et même le suflureux René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy et aussi des écrivains, des artistes, des patrons de presse, des militants associatifs, proches de Danielle Mitterrand .



Tous les invités étaient régis à des rituels contraints : visite au couple d’ânes dans l'enclos et longue balade en forêt effectué comme un pèlerinage silencieux. Une maison des petits et grands secrets de la République et de ses présidents, analysée ici, avec énormément de documentation et de sérieux par les deux journalistes.



Un essai vraiment réussi qui réussit à alterner sans négliger aucun aspect la dimension politique et celle plus personnelle. On aime la façon dont les auteurs parviennent à entremêler petite et grande histoire pour livrer un témoignage politique qui se dévore comme un roman .




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          220
La main sur le coeur

Quelle est donc l’histoire du gentilhomme qui figure sur l’un de plus célèbres tableaux du Greco : « El caballero de la mano en el pecho » (1580) ? Cette question obsède Yves Harté et son ami disparu, Charles Veilletet. Raconter leur quête éperdue lui permet de raviver leurs souvenirs et leur passion commune pour le peintre espagnol.

Les plus grands spécialistes se sont écharpés au sujet de l’identité du chevalier. Est-ce un triste notable auquel le tableau donnera une gloire imméritée ? S’agit-il de Juan de Silva, le comte de Portalegre, un ambassadeur du Portugal qu’une arquebusade a rendu manchot à la bataille d’Alcazarquivir ? Faut-il plutôt voir dans cet « hidalgo désarticulé, rossé, moqué » un double de Cervantès que le peintre aurait croisé à Tolède ? Ou même un portrait détourné du Greco qui se reconnaissait dans les déconvenues et les humiliations de son modèle ? Aucune hypothèse n’est écartée.

Et cette main posée sur le cœur ? Est-ce une demande pardon, une offrande, un geste de dépit ? On se prend au jeu. On suit les traces des deux limiers dévoués à leur juste cause.

Le livre m’a fait penser aux controverses dont « le Pied-bot » de José de Ribera a fait l’objet pendant des siècles jusqu’à ce qu’un chirurgien orthopédiste de l’hôpital Robert Debré conclue que l’enfant était en fait hémiplégique.

« La main sur le cœur » est une ode à l’Espagne et à ses paysages (« La poussière qui s’élevait au moindre coup de vent rappelait le sablier du temps »), une célébration du peintre (« Le Greco oblige à changer de point de vue, donc de vision, ce qui en fait une des artistes les plus inconfortables de l’histoire ») et surtout, un hommage émouvant à cet ami avec lequel il redécouvrit le monde.

Bilan : 🌹🌹

Commenter  J’apprécie          190
La main sur le coeur

J'ai beaucoup aimé la partie historique : la découverte d'un personnage inconnu sous couvert de mystère avec ses deux identités possibles. Le parallèle d'El Caballero avec son ami est aussi bien amené quand Yves Harté se remémore ses souvenirs... Les qualités humaines des deux hommes sont mises en avant. Mais ce roman manque de rythme, il commence trop lentement et il y a peu de dialogues. La première partie, sur la recherche, m'a paru peu passionnante. Seuls les dernières parties, sur Juan de Silva et Pierre Veilletet m'ont plu sur les plans historiques et humains.

Commenter  J’apprécie          170
La main sur le coeur

Etant passionnée par l’histoire de l’art, j’ai tout de suite eu envie de découvrir ce livre quand j’ai vu que son intrigue était construite autour d’un tableau du peintre espagnol Le Greco, « Le Chevalier à la main sur la poitrine ».



Malgré son sujet, cet ouvrage n’a rien à voir avec ce que j’ai l’habitude de lire, que ce soit par son format (assez court) et sa construction (un récit entremêlant des informations historiques, la manière dont l’auteur a mené son enquête et écrit son livre, et un hommage à un ami défunt). Et pourtant, il m’a beaucoup plu, et je l’ai dévoré en quelques heures !



J’ai été entraînée par la fluidité du récit et les émotions qu’il véhicule, que ce soient celles suscitées par une œuvre d’art, par l’amitié et la fascination de l’auteur pour le journaliste et écrivain Pierre Veilletet, et bien sûr par sa tristesse suite à son décès. Bien qu’un peu déstabilisée lorsque j’ai eu compris que l’entièreté du récit était réel (j’avoue m’être demandé si des personnes comme la conservatrice du musée du Prado étaient au courant qu’ils « finiraient » en personnages de roman !), j’ai été très intéressée et touchée par cette histoire.



Une belle découverte, et encore un très bel "objet livre" de la collection « Le Passe-Murailles » des éditions du Cherche-Midi !
Commenter  J’apprécie          80
La main sur le coeur

Enquête de l’auteur à propos d’un portrait exécuté par Le Greco vers 1580 « El caballero de la mano en el pecho » dont les historiens de l’art hésitent sur l’identité et donc le parcours de vie. L’auteur revient sur les pas de voyages à travers l’Espagne vécus avec un ami dans sa jeunesse qui ont marqué sa vie de jeune homme. Veilletet, comme il le nomme tout au long du roman, journaliste et écrivain Bordelais, affabulateur généreux d’anecdotes passant comme chat sur braises sur les éléments factuels et familiaux qui l’ont constitué, offrit son amitié à ce garçon ébloui par son humour et sa faconde.

Yves Harté dans ce récit fait une sorte de parallèle entre Le Greco, retiré à Tolède car son talent était peu apprécié par Philippe II, Le Caballero dont l’auteur choisit de reconnaître le portrait de Juan de Sylva, un chevalier au regard altier, qui malgré son courage et les épreuves et blessures récoltées au service du souverain, resta un noble serviteur de seconde zone. Et son ami Pierre Veilletet, qui le temps passant, aigrit par une reconnaissance qui ne fût pas à la hauteur de ses attentes, se renferma sur lui-même et mourut solitaire.

Très beau roman qui m’a ramené à l’Espagne des années 70, la luminosité et la beauté particulière de l’Estrémadure.

Commenter  J’apprécie          60
Latche

Loin de moi, contrairement au monde de l'édition qui va profiter du quarantième anniversaire de l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand en mai prochain pour inonder les librairies de récits divers et variés, loin de moi donc de céder à cette fièvre événementielle. Si je me suis jeté sur ce "Latche, Mitterrand et la maison des secrets", n'étant ni mitterrandolâtre, ni passionné à ce point d'histoire ou de politique, la raison s'avère toute personnelle : Je suis né et ai passé mon enfance et mon adolescence à Latche ( prononcer "Latieu," en mouillant le "ieu")... ou plus exactement dans la commune qui abrite cette bergerie devenue mythique au fil des années. Souvent, il m'est arrivé de passer, de m'arrêter devant ce lieu célèbre, lors de balades à vélo ( le but étant avec les copains de faire le tour du lac ). Parfois, il m'arrivait de croiser celui qui n'était alors que le premier secrétaire du Parti Socialiste, toujours à la maison de la presse du village. Je voyais beaucoup plus son épouse Danielle qui se ravitaillait à la supérette où je travaillais l'été et dont les employés saisonniers que nous étions ne se battaient guère pour lui déposer ses courses dans sa Méhari, étant l'une des seules clientes de ce type à ne jamais donner de pourboires. Donc, plonger dans cet ouvrage, c'est retrouver l'odeur des Landes de mon enfance, ses pins qui pouvaient autant abriter le chant des cigales que la grisaille de l'ennui en plein hiver comme, en plus des figures connus de tous, quelques autres, plus locales que je pouvais sans problème visualiser.

Mais pour un lecteur plus lambda, cet essai centré sur cette maison acquise au départ pour y loger avec Anne Pingeot, arrivera-t-il à être passionnant? La réponse est largement oui, car l'habileté des deux auteurs parvient à transformer l'ensemble en un digest de la vie de François Mitterrand, ne négligeant ni l'aspect politique, ni la partie intime. Forts d'un vrai recul, 25 ans ont passé depuis sa disparition, les auteurs parviennent à mêler petite et grande histoire pour livrer une sorte de biographie qui se lit comme un roman. Le personnage principal possède tout ce qui fait les bons livres, le mystère, le goût du secret, une rouerie toute florentine, la passion du pouvoir, mais aussi la modernité avec ses deux foyers ( un trouple avec son épouse dont l'amant de cette dernière avait une chambre dans tous les lieux où ils vivaient). Le livre n'est jamais avare d'anecdotes, toutes plus ou moins connues, mais qui apportent un éclairage pertinent, façonnant un portrait tout en nuances et en aspérités, jamais hagiographique ni complaisant, mais à l'objectivité assez bienveillante.



S'il fallait ne lire qu'un ouvrage sur la vie de notre ex président, histoire de se remettre à jour, ce "Latche, ..." qu'on ne lâche pas facilement est fait pour vous. Dans un décor de vacances, avec des personnages hauts en couleur et aux vies proches parfois d'une sitcom inspirée, vous vous direz que la vraie vie est souvent bien meilleure que bien des romans.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
Commenter  J’apprécie          60
La main sur le coeur

Merci à Babelio grâce à qui j'ai découvert ce livre que j'ai eu à l'occasion du vide-bibliothèque de Noël.



J'aime beaucoup la narration autobiographique d'Yves Harté, sa quête historique, et le périple à travers l'Espagne dans des régions et des villes que j'affectionne particulièrement. Le hasard de la lecture, mais le bonheur de le suivre sur les routes aussi tortueuses que l'histoire de ce tableau du Greco !

Le partie historique, très documentée, m'a passionnée. J'ai aimé lire le détail des entretiens d'Yves Harté dans les musées, de ses rencontres avec les personnes qui pouvaient lui donner des informations sur la toile du Greco.

J'ai moins accroché avec tout ce qui touche à Pierre Veilletet. Il m'a semblé plus lointain, comme si Yves Harté essayait à tout prix, mais sans trop de succès, de nous présenter à un ami "fuyant".

Ce livre pourrait aller encore plus loin en ce qui concerne le personnage du tableau, je suis restée un peu sur ma faim, car captivée par la quête d'Yves Harté.
Commenter  J’apprécie          30
La main sur le coeur

Yves Harté nous livre ici une quête intime. Au prétexte de découvrir l'identité de l'homme immortalisé par El Greco dans son tableau "El Caballero de la Mano en El pecho", Yves Harté parcourt l'Espagne, un pays qu'il connaît déjà, sur les traces d'un mentor éclairant, d'un ami perdu. Entre souvenir de son ami et interprétation de la vie du modèle, l'auteur nous décrit, avec brio et émotion, les paysages espagnols. L'écriture est soigné et particulièrement agréable à lire. Enfin, notons que l'auteur s'est beaucoup documenté avant de prendre la plume et l'on voit qu'il maîtrise son sujet.

Un livre que je recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          30
La main sur le coeur

Yves Harté connaît l'Espagne, il n'y a aucun doute là-dessus. Il nous amène habilement à Tolède la magnifique, où flotte encore la silhouette du Greco. Et flotte encore dans sa voiture celle de son ami Pierre Vieilletet, compagnon de voyage, confrère en littérature, et compatriote. Au fil de la route, il peint à petites touches la personnalité du mystérieux caballero , vêtu de noir, fraise blanche, et main sur le coeur, dont Teotokopoulos fit le portrait. Une plume limpide au service d'un livre délicat, nostalgique, très espagnol.
Commenter  J’apprécie          20
La main sur le coeur

Le cœur des hommes

De chaque côté du tableau, il y a un homme qui se reconnaît en l’autre. Pourtant ils ne pourront jamais se connaître. Mais Yves Harté découvre tant de similitudes entre ce Caballero du Greco et son ami Pierre Veilletet qu’il en écrit un livre pour raconter ce miroir troublant entre deux époques si éloignées mais deux trajectoires humaines si proches.



Tout commence par un voyage qui sent bon l’esprit de liberté à travers l’Espagne direction Tolède.

Tout commence par un tableau qui lui fait forte impression et une note troublante au sujet du modèle de celui-ci imposant alors un mystère à élucider, des interrogations et le ramenant sans cesse au souvenir de son ami journaliste-écrivain.

Et nous voilà précipités avec lui vers sa quête sous forme d'enquête dans un road-trip hispanique à la recherche de l’identité de ce nouveau Quichotte, mais aussi sur les traces de cette amitié masculine perdue, parce que Veilletet n’est plus, mais retrouvée à travers la vie et le destin de celui qui fut certainement le fameux Caballero du Greco.



C’est alors tout un imaginaire et une Histoire espagnole du XVIème siècle qui surgit et se déploie. Les descriptions des paysages, de la vie, des villes et du tableau sont belles et ne semblent jamais pouvoir se tarir.

Yves Harté se perd dans ce regard qui le renvoie à une période de sa vie révolue mais dont la nostalgie le pousse à poursuivre sa quête de l’identité de ce mystérieux hidalgo du Greco.



J’ai aimé dans ce récit le personnage de Veilletet, sa complexité, sa fierté apparente et tout ce qui se cache derrière: sa peur de vieillir, de décevoir et ne pas réussir, ses échecs le précipitant vers une forme de solitude inextricable.

J’ai aimé la galerie de personnages qu’on découvre comme dans un musée d’art où les portraits se succèdent, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui.

J’ai aimé le style d’Yves Harté empreint d’une nostalgie discrète, de celle des liens et des amitiés passées qui vous manquent et que vous ne voulez jamais vraiment quitter.

Et j’ai aimé cet angle si original mêlant la petite histoire à la Grande pour éclairer des liens plus intimes dans le monde d’aujourd’hui.





Commenter  J’apprécie          20
La main sur le coeur

La Main sur le coeur est promis à un succès d'estime : il mérite bien davantage.



C'est un récit précieux et délicat, écrit à la pointe sèche, à la chorégraphie exacte de corrida, qui ménage l'ombre à l'abri de la lumière et la mort au coucher du soleil. Dans les décors de Castille et d'Estrémadure, on y croise Le Greco et une de ses toiles, El caballero de la mano en el pecho, plusieurs personnages qui pourraient en être le modèle, des historiens de l'art qui ne se mettent pas d'accord, Cervantes, Velasquez - et Pierre Veilletet.



Pierre Veilletet, qui écrivit à Sud-Ouest comme Harté et fut Prix Albert-Londres avant lui, est le vrai héros de ce livre hommage. C'est un héros ondoyant et multiple, érudit et blessé, secret et bavard, qui fut un des mentors d'Harté et l'initia, sur les routes d'Espagne dévorées par le soleil, aux sortilèges d'un pays encore marqué par le franquisme, l'orgueil et la tradition. Il lui avait aussi présenté le tableau du Greco : "ce visage dit à ceux qui le fixent ce qu'ils veulent savoir et ce qu'ils vont devenir."



La Main sur le coeur est un livre sur l'art, la déception et l'amitié - c'est un livre sur le mystère de nos vies et de la création. On le quitte à regret, en sachant qu'un jour on le relira, après être retourné au Prado pour voir celui que nous aurions pu être - ou celui que nous aurons été.

Commenter  J’apprécie          20
La main sur le coeur

Récit autobiographique qui nous entraine dans une enquête afin de découvrir l’identité de l’homme représenté par le Greco au XVIe siècle. Qui était ce caballero à l’air fier malgré ses blessures ? Un noble proche du roi Philippe II ou un traître à la recherche de reconnaissance ?

L’auteur nous fait donc voyager en Espagne, superbement décrite, mais également dans son passé, puisque c’est en compagnie de son ami Pierre Vielletet qu’il avait visité cette région pour la première fois.

Un texte très joliment écrit mais qui ne m’a que peu emballée : les sentiments restent tièdes et je n’ai pas partagé la nostalgie de l’auteur pour son passé.

Je suis restée sur ma faim quant aux découvertes picturales.

Commenter  J’apprécie          20
Les uns, les autres

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Les uns, les Autres ?

"Toujours cette jeune collection Passe-Murailles que j'affectionne... Il s'agit ici de nouvelles, ce qui m'attire peu en général mais l'idée de nous raconter une rencontre avec un artiste disparu était quant à elle bien trop tentante pour ne pas y céder."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"12 auteurs se prêtent au jeu de la nouvelle. On y rencontre Romain Gary, Cocteau, Baudelaire et on se balade de la Dune du Pila au Père-Lachaise..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"Tout d'abord, dans ce genre d'ouvrage, on peut s'attendre à aimer plus la plume de l'un ou de l'autre, accrocher à certaines histoires mais pas à d'autres mais ici j'ai trouvé une belle homogénéité et ce que je vais dire s'applique donc à chacune des productions. Même si, comme la plupart du temps avec les nouvelles, j'aurais aimé que ce soit plus long, ces très courtes histoires sont ici suffisamment intenses pour que ces quelques pages se suffisent à elles-même. On y trouve des personnages réels et fictifs extrêmement attachants, des lieux dans lesquels on a l'impression de se promener nous-mêmes et surtout, une grande poésie. Ce recueil est 100% réussi et vous invite même à laisser galoper votre imagination. Tiens, me voilà bavardant gaiement avec Jane Austen, sous un timide soleil de printemps, sur les routes de la campagne anglaise..."



Et comment cela s'est-il fini?

"Comme je l'ai dit, j'en aurai voulu plus, plus, plus. Bravo !"
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          20
La main sur le coeur

El Caballero du Greco a servi d'excellent prétexte à l'auteur pour embarquer ses lecteurs dans un délicieux voyage en amitié et dans le temps. Voyage au pays des hommes fiers et conquérants, sur des terres où le soleil est brûlant où l'art révèle l'histoire d'un peuple qui fit preuve mainte fois et de mainte manières d'honneur et de courage.

A bord de l'automobile qui sillonne l'Espagne pour rejoindre la région de Madrid, deux hommes qui se vouvoient. L'un a bien travaillé son style vestimentaire, son allure altière, un peu comme celle de ce mystérieux et désormais célèbre cavalier dont il sera question tout au long du récit. Quel est son message ?... Les deux amis s'admirent sans forcément se le dire, le rapport de séduction est tout en délicatesse. On découvre une fois le livre fermé un point commun assez caractéristique, tous deux se sont vu remettre le prestigieux prix Albert Londres. Une information que l'auteur tait en ce qui le concerne et qui montre combien son écriture sur le fond comme sur la forme est empreinte de finesses et de modestie, combien il avait à coeur de rendre hommage à son ami le grand reporter Pierre Veilletet, qui ne pourra pas tomber dans l'oubli, grâce à lui.
Commenter  J’apprécie          10
La main sur le coeur

Ce livre de 150 pages n’est pas un roman mais plutôt un récit de voyage que l’auteur a fait en Espagne.



Parti sur les traces du tableau du Greco « Le Chevalier à la main sur la poitrine », il espère découvrir qui est réellement représenté sur ce tableau. S’agit-il « d’un notable sage et obscur » ou » d’un aventurier su Siècle d’or, espion et courtisan de Philippe II ?



Les étapes de son périple lui rappelleront un précédent voyage en compagnie d’un ami décédé depuis.



Sans être un véritable coup de coeur, j’ai apprécié ce livre pour le style de l’auteur, ce qu’il m’a permis de découvrir sur ce célèbre peintre ainsi que sur l’histoire de l’Espagne.



Je remercie Cultura et les Editions du Cherche Midi pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          10
La main sur le coeur

Ancien grand reporter et patron des pages livres de Sud Ouest, prix Albert-Londres, Yves Harté est un homme de passion (tauromachie et littérature) et de fidélité. Dans La Main sur le cœur, il raconte son enquête sur le mystérieux tableau du Greco, Le Chevalier à la main sur la poitrine.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
Commenter  J’apprécie          10
La main sur le coeur

Yves Harté, journaliste et grand reporter ayant reçu le Prix Albert Londres, se rend à Tolède, promontoire défensif, pour une exposition à l’occasion du 400 ème anniversaire de la mort d’El Greco, peintre inconfortable. Nous faisant voyager au cœur de la Castille aux de ors si singuliers, c’est une partie de l’histoire espagnole qui se déroule sous nos yeux. Si la période n’est pas forcément abordée en littérature, Yves Harté tire son épingle du jeu en rendant hommage à son ami Pierre Veillletet. Brillant journaliste, écrivain sans succès, les deux amis possèdent une relation ambivalente. D’un côté demeure une admiration certaine, de l’autre une sorte de distance qui s’amplifie avec les petits mensonges. Cinglant, aimant se créer des ennemis, de très bon conseil malgré tout, regardant le monde avec un angle singulier, Pierre Veilletet demeure insaisissable. En prenant appui sur une narration unique, Yves Harté parcourt la double vie de cette relation teintée du filigrane spectral de la peinture d’El Greco. Finalement, des deux intrigues il m’est impossible de choisir celle qui m’a le plus marquée.



Ce tableau en couverture El caballero de la mano en el pecho d’El Greco peint entre 1578 et 1580 est conservé au musée du Prado à Madrid. Yves Harté, au détour d’une indication proche du tableau est intrigué par le destin de cet homme représenté par le peintre. Deux versions s’affrontent lors de ses recherches : d’un côté un notaire sans grand intérêt, de l’autre, un destin extraordinaire à la matière romanesque évidente. Une troisième hypothèse affirmerait même qu’il s’agirait de Miguel de Cervantes. Rien que ça. Juan de Silva y Silveira, surnommé le Manchot, serait ainsi le cousin du notaire, gentilhomme désargenté, estropié dans un combat contre les Maures, courtisan de Philippe II sans jamais avoir ses grâces. La restauration du tableau montrera certaines incohérences et des remous en Espagne où l’affaire deviendra politique. Avec cette double enquête qui ne sauvera pas Pierre Veilletet d’une disparition en 2013, ce dernier voyait dans le regard du caballero, le miroir de l’âme.






Lien : https://www.instagram.com/se..
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Yves Harté (83)Voir plus

Quiz Voir plus

Les fables de la ( ? )

Le Lièvre et ( ?)

la Limace
l'Escargot
la Carotte
la Tortue

15 questions
349 lecteurs ont répondu
Thème : Les fables de Jean de la Fontaine de Jean de La FontaineCréer un quiz sur cet auteur

{* *}