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4.17/5 (sur 6 notes)

Biographie :

Yves-Hiram Haesevoets est psychologue clinicien et psychothérapeute d'orientation psychanalytique.

Chargé de recherches et Maître de conférences à l'Université Libre de Bruxelles, il est également Expert auprès des Tribunaux et du Ministère de la Justice.

Formateur et superviseur d'intervenants médicopsychosociaux et judiciaires, ainsi que d'équipes institutionnelles, il est notamment membre expert de la Commission nationale contre l’exploitation sexuelle des enfants et membre du Comité consultatif du Délégué général aux droits de l’enfant.

Il a également rédigé de nombreux ouvrages et articles scientifiques sur l’enfance maltraitée et la psychopathologie infanto-juvénile.


Source : http://universite.deboeck.com
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Bibliographie de Yves-Hiram L. Haesevoets   (8)Voir plus

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Un Vade Mecum thématique et didactique

Cet ouvrage se présente comme un guide thématique et didactique permettant aux professionnels qui s’occupent d’enfants de mieux appréhender la problématique de la maltraitance dans toutes ses variantes, mais également de réfléchir, d’évaluer et de prendre leurs décisions en conséquence.

Destiné à tous les intervenants soucieux d’approfondir leur savoir et de parfaire leur formation, cet ouvrage propose une actualisation des connaissances sur les différents types de maltraitances et à propos des grandes lignes directrices concernant les moyens d’intervention. Ce regard pluriel replace le phénomène de la maltraitance dans son contexte, historique, socioculturel, systémique et clinique.

Intervenir dans une situation de maltraitance ne s’improvise pas et exige différents niveaux de réflexion et de compétence. La qualité de l’intervention auprès des familles maltraitantes dépend aussi de la manière dont les professionnels maîtrisent les différentes composantes de cette problématique. Plus jamais seul avec ce guide, l’intervenant peut y découvrir une somme de connaissances, mais également évaluer la situation qu’il rencontre, réfléchir et prendre les décisions qui s’imposent.

Deux parties structurent l’ouvrage qui peut être lu soit chapitre par chapitre, soit en fonction des affinités spécifiques du lecteur ou de ses préoccupations thématiques. Afin de l’aider à mieux évaluer les situations qu’il est susceptible de rencontrer, la première partie “ connaître et évaluer ” invite le lecteur à découvrir l’ensemble des connaissances actuelles sur la maltraitance. Dans la seconde partie “ décider et intervenir ”, nous nous intéressons aux différentes logiques de décision et d’intervention. Après chaque chapitre, une bibliographie étayée et des lectures complémentaires permettent à chacun, selon sa sensibilité, de développer sa propre culture clinique et ses recherches. Nous proposons également quelques tableaux récapitulatifs qui ponctuent la lecture et soutiennent la compréhension.
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PREFACE

Voici un ouvrage qui vient à point! Depuis moins de 20 ans, le problème des abus sexuels à l’égard des enfants est arrivé de l’Ouest sur les rives de l’Europe. Telle une vague déferlante, cette réalité s’est imposée à tous avec force, mais comme une vague qui se brise parfois sur les rochers, la force du ressac doit également être examinée.

L’ouvrage de Yves-Hiram Haesevoets propose un examen soigneux et objectif de toutes les données existantes en 2000 sur l’exploitation sexuelle des enfants.

Il exclut toute passion et replace l’enfant en son centre.

Cet ouvrage arrive effectivement à point parce qu’il semble, à l’aube du troisième millénaire, que les abus sexuels fassent à nouveau l’objet d’un regain de militantisme passionné qui cristallise toutes les tensions et les conflits interpersonnels comme interinstitutionnels dans lesquels l’enfant disparaît. Que de comptes personnels conscients et inconscients se règlent au nom des abus sexuels! Quelle utilisation politicienne en est souvent faite!

Peurs et rumeurs, dénonciations et mise en examen des professionnels, interventions des Etats ou des Ordres Professionnels se multiplient ces derniers temps.

Après une période de stupéfaction au début des années 1980 puis de déni, suivie du douloureux travail de la découverte d’une réalité jusqu’alors méconnue, s’est engagé le débat du traitement : judiciarisation? Thérapeutique? Médico-Social? Educatif?

Nous voici 20 ans après au moment du ressac de la vague déferlante.

Le bouillonnement de l’écume permet mal un débat d’idées qui s’appuierait sur les connaissances, qu’elles soient le fait de la clinique des thérapeutes, de la pratique des intervenants socio-éducatifs, ou de l’évaluation rétrospective des effets des mesures judiciaires ou de la recherche.

Il est intéressant d’observer que d’autres formes de mauvais traitements ne suscitent pas les mêmes prises de position qui séparent aujourd’hui les professionnels comme au premier jour. Autant l’examen d’un enfant gravement négligé ou physiquement maltraité est toujours envisagé de façon individualisée et nuancée, autant l’abus sexuel semble appeler une réponse systématique et radicale. L’enfant et sa famille paraissent tout à coup moins importants que le cadre dans lequel il faut les inscrire à tout prix : la détection, la justice, la psychothérapie, ou pour d’autres, peut-être, le silence et à nouveau le déni.

De ce fait, tout se passe comme si l’abus sexuel cristallisait à lui-seul toutes les idéologies, radicalisait les spécificités professionnelles, renforçait la mystification et la confusion des langages en ignorant les connaissances acquises au cours de ces 20 ans.

L’évaluation diagnostique nuancée et au cas par cas, risque aujourd’hui d’être évacuée au bénéfice d’une vision manichéenne, simpliste et de plus en plus répressive, si l’histoire des abus sexuels en Europe n’est pas ponctuée par un bilan comme c’est le cas dans l’ouvrage de Yves-Hiram Haesevoets.

Seul un ouvrage clair, objectif et suffisamment descriptif comme celui-ci peut permettre une réflexion sereine. Alors seulement pourra-t-on sortir des idéologies, engager un véritable débat d’idées et replacer l’enfant au centre de nos préoccupations.

Marceline GABEL*
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Préface

C’est un livre de praticien. On y trouve des situations de la vie quotidienne, un peu désordonnées comme lors d’une consultation où chaque cas pose un nouveau problème sur la condition des enfants et des adolescents d’aujourd’hui.
La situation de maltraitance n’est pas aussi évidente qu’on a pu le croire. La maltraitance physique était la règle éducative, surtout envers les garçons, il y a quelques décennies. La maltraitance sexuelle, surtout envers les filles, était considérée comme une paillardise pas si grave que ça, quant à la négligence affective, elle n’était même pas pensée.
Aujourd’hui encore, on continue à avoir des idées trop simples pour être vraies. Puisque l’attachement est nécessaire au développement, la violence qui le déchire est un mal absolu. C’est oublier que la condition humaine ne cesse de changer. Sans violence fondamentale l’homme n’aurait probablement jamais pu échapper à la condition animale. C’est la violence qui nous a permis d’inventer le silex et les armes qui tuaient les animaux. C’est la violence fondatrice qui a organisé les cités-états en s’emparant de la nourriture, des biens et des terres de ceux qui avaient la malchance d’être plus faibles. La souffrance était quotidienne en ce temps-là, et le passage sur Terre n’était qu’une vallée de larmes.
Il n’y a pas longtemps que nous osons penser le trauma : Oppenheim, Janet et ensuite Freud ont été les premiers à utiliser cette métaphore chirurgicale pour l’appliquer au monde psychique. D’abord la psychanalyse en a fait l’étiologie des névroses et des mécanismes de défense, mais c’est la Seconde Guerre mondiale qui en a fait une source explicative des souffrances d’adultes.
La manière dont nous pensons la violence et le traumatisme dépend fortement du contexte culturel. Aujourd’hui, nous sommes clairs : la violence provoque des traumas qui déchirent la vie psychique.
Yves Hiram Haesevoets nous invite à sa consultation pour réfléchir à la clinique et aux possibilités d’aider ces jeunes.
D’abord, il envisage une violence difficile à voir car elle est peu spectaculaire : la négligence affective et l’humiliation qui provoquent d’importants dégâts neurologiques et affectifs. En réparant leur entourage, ces enfants reprennent un développement, mais gardent les traces de leurs blessures précoces.
Puis l’auteur parle très justement de la révolution pulsionnelle de l’adolescence : la puberté a un déterminant biologique qui n’exclut pas le déterminant culturel puisque dans les contextes misérables ou dans les familles en difficulté, elle apparait plus tard.
On ne parle d’adolescence que lorsque la situation psycho-sociale le permet. Or, dans notre culture l’amélioration des conditions éducatives avance l’âge de la puberté et notre monde moderne retarde l’accueil des jeunes qui mettent plus longtemps à gagner leur autonomie.
Les adultes ont toujours été ambivalents avec les jeunes et leur vitalité. On les envie et ils font peur. Depuis les grecs, jusqu’au monde moderne, on les critique et on les craint.
C’est l’âge de toutes les explosions sexuelles et sociales, c’est le sommet des amours, des aventures et des délinquances. Notre culture se complait avec cette image d’adolescent violent et victime. En fait, la majorité prend le virage sans trop souffrir, donc on a peu de raisons d’en parler.
Haesevoets parle de deuil, cette grande souffrance à laquelle personne n’échappe. Les effets psychiques sont différents selon l’âge : dans les petites années, un deuil laisse des traces développementales qui créent une vulnérabilité à la perte. Longtemps après un deuil précoce, un événement contextuel (séparation, perte, autre deuil) peut réveiller cette trace et faire souffrir beaucoup plus qu’un enfant qui a été bien entouré lors des interactions précoces.
Un enfant ne peut pas se développer ailleurs que là où la vie l’a mis. Dans un milieu en souffrance il s’imprègne de cette difficulté. Quand les parents sont toxicomanes, il reçoit sa part de virus, de biologie altérée et du milieu familial en difficulté. Ce raisonnement est vrai pour tous les enfants, ceux dont les parents divorcent ou qui ont été adoptés. L’héritage n’est pas le même, mais c’est le même raisonnement.
Ce livre se termine par un chapitre sur la résilience. Les premières lignes m’ont inquiété quand Yves Hiram Haesevoets parle « d’opium du peuple ». Il est un fait que tous les concepts à succès passent par un stade de « boursouflure sémantique ». La psychanalyse a été mise à toutes les sauces, particulièrement à celle de l’escroquerie thérapeutique (psychanalyse astrologique) ou à la sauce Western où l’on voit des actrices merveilleuses soigner d’attachants tueurs (Hitchcock). La génétique connait, elle aussi, une boursouflure idéologique où les amoureux de l’hérédité utilisent quelques véritables découvertes pour légitimer une idéologie raciste.
Par bonheur l’évolution des concepts dégonfle rapidement les baudruches intellectuelles qui finissent par donner leur juste place à ces nouvelles idées.
La psychanalyse est une théorie cohérente et une pratique qui soigne. La génétique est une discipline scientifique qui fait des découvertes passionnantes, et la théorie de la résilience aide de plus en plus, les enfants et les ados traumatisés à reprendre un néo-développement, avec dans leur mémoire la trace de la blessure en tant que nouvel organisateur du Moi.
Mais une trace n’est pas un destin, comme nous l’explique l’auteur.
Voilà. C’est un livre solide, clair, didactique où nos débats actuels nous aident à comprendre l’enfance et l’adolescence au XXIe siècle.

Docteur Boris CYRULNIK
Directeur d’Enseignement
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Préface



Les enfants de parents fous : d’emblée notre curiosité est éveillée sur une question que beaucoup de cliniciens, beaucoup d’éducateurs et tout simplement beaucoup d’êtres humains se sont posés en s’interrogeant sur la conséquence d’un trouble mental, d’un trouble de la personnalité sur le développement de l’enfant. Le premier mérité du livre de Yves-Hiram HAESEVOETS, est de tenter de théoriser aussi bien l’impact émotionnel que le travail psychique qui émerge dans la tête de l’enfant.
Pour construire son propos, l’auteur a d’abord voulu répertorier tous les états cliniques pouvant être connotés à la folie ; décrivant aussi bien les maladies mentales à proprement parler que les structures de personnalité, en articulant les différences entre structure névrotique, structure psychotique et structure perverse.
En filigrane, Yves-Hiram HAESEVOETS a tenté de délimiter les contours du normal et du pathologique en montrant la complexité souvent contrastée des personnalités humaines.
Chemin faisant, il s’intéresse aux réactions d’un enfant, à toutes les particularités possibles que peut prendre la folie d’un parent. Au-delà du repérage classique de la maladie mentale, il s’intéresse aussi à celui des troubles de la personnalité.
L’auteur traite également des situations très particulières aussi différentes que le syndrome de Münchhausen par procuration que celui des parents meurtriers. Car c’est l’impact sur le psychisme de l’enfant qui est le fil conducteur du livre, permettant à chacun d’être plus utile dans l’accompagnement d’un enfant de parents « fous ».
L’auteur passe en revue diverses problématiques psychopathologiques s’inscrivant comme troubles du lien, notamment : les troubles de l’attachement, le concept d’enfant symptôme, le double lien,… entre autre.
Puis, Yves-Hiram HAESEVOETS développe des conséquences possibles sur le psychisme de l’enfant : problématique anxio-dépressive avec inhibition, repliement sur soi ou émergence de troubles du comportement (irritabilité, agressivité…), etc.
Il étudie plus particulièrement la parentification en en développant les aléas et aussi, il s’attache à la description de l’enfant éducateur ou l’enfant soignant ; capacité de l’enfant de sublimer en devenant un aide thérapeutique de façon plus ou moins intuitive. Le livre est émaillé de nombre de vignettes cliniques qui viennent de façon tout à fait heureuse nous offrir un abord concret et réaliste des thématiques exposées.
Et surtout, après avoir proposé plusieurs lectures de la souffrance psychique des « enfants de parents fous », Yves-Hiram HAESEVOETS nous donne les clés pour s’en dégager et découvrir celles d’un processus : celui de la résilience.
L’auteur développe une pensée ouverte, libre, débouchant le plus souvent sur plusieurs scénarios hypothétiques ; sans céder à la tentation d’une théorisation figée.
Enfin, le livre s’inscrit comme la pensée d’un psychologue-psychanalyste de sensibilité humaniste ; rendant sa lecture vivante, permettant de ressentir un plaisir de lecture ; intégrant à la fois réponse à la curiosité psychique et vibrato émotionnel pour se sentir en empathie avec l’enfant.
Ce livre intéressera tous les cliniciens, les éducateurs ; ainsi que tous les humanistes curieux du fonctionnement psychique d’un enfant au défi d’un parent « fou ».
ROLAND COUTANCEAU
Psychiatre des hôpitaux, psychanalyste, psychocriminologue, expert près des tribunaux, Président de la Ligue Française pour la Santé mentale.
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Argument : la maltraitance, un autre mot pour violence.

La maltraitance à l'égard des enfants n'est pas un phénomène sociologique ou historique nouveau. Tant sur le plan social, psychologique, économique que politique, cette problématique recouvre divers champs et se retrouve dans la plupart des milieux. La maltraitance à l’égard des enfants reste un problème complexe à la fois beaucoup trop fréquent, grave et très difficile à gérer.

La violence envers les enfants existe partout et revêt des formes différentes : violence sexuelle et non-sexuelle, la violence intra-familiale et extra-familiale, la violence commerciale face à celle non-commerciale. Il va sans dire que la plupart de ces formes de violence sont étroitement liées et qu'ensemble, elles forment un enchevêtrement difficile à démêler.

La violence envers les enfants est un tabou dans une société dominée par les adultes. Les définitions, les lois et les usages qui délimitent le problème, différent d'un pays à l'autre. Sur ce plan, la connaissance scientifique est très incomplète. Dans de nombreux pays, le problème est tout simplement nié ou minimisé. Les résultats de recherches sont difficilement comparables en raison des différences sur le plan du contenu, de la méthode ou de la culture. En dehors de circonstances exceptionnelles, la pression sociale n'est pas suffisante pour considérer le problème comme prioritaire. Les victimes s'expriment difficilement sur la problématique. Elles sont jeunes, faibles, vulnérables et non organisées. Elles subissent souvent la situation comme étant normale; elles disposent de peu d'influence et de force pour changer la situation existante. Elles sont souvent liées émotionnellement et économiquement, et donc soumises psychologiquement à l’agresseur sexuel dont elles sont dépendantes. Les agresseurs, quant à eux se figent dans une sorte de conspiration du silence, véritable mur d’indifférence.

Autre concept désignant la violence humaine, comme le fait d’abuser, d’exploiter, de dominer, de torturer, de châtier ou le fait de « traiter mal » une personne, la maltraitance correspond à un néologisme de la langue française.

La maltraitance recouvre différentes significations et comprend des registres sémantiques très variés : enfant martyr, battu, en danger de mort ou placé en situation de danger, négligence grave par omission, famille à risque, bébé secoué, cas extrême, torture et enfermement, violence institutionnelle, enfant esclave vendu ou à vendre, abandon, infanticide, enfant des rues, pédophilie, prostitution et pornographie enfantine, éducation rigide, perversion des relations entre enfants et adultes, abus de pouvoir, agression sexuelle, traumatisme, chosification chronique de l'enfant, etc.
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Préface d’Hubert Van Gijseghem










PREFACE


L'inceste, le silence et la mort ont partie liée. Silence de l'enfant traumatisé et contraint; silence de l'agresseur en marge de la parole structurante; silence du tiers horrifié ou complice; silence sur ce que personne ne veut entendre. Ce mutisme séculaire autour de la transgression d'un tabou fondateur des sociétés montre des brèches ici et là dans le monde, notamment en Amérique du Nord. Si l'image sacrée du père, du roi ou du patriarche résiste davantage à la révélation de l'innommable en d'autres endroits du globe, on assiste actuellement en Europe à la mise au jour de ce menaçant secret dans les écrits, dans les pratiques sociojudiciaires et même dans la loi.

Le livre de Yves-Hiram Haesevoets participe résolument à ce mouvement salutaire et mérite d'abord en cela un coup de chapeau. Voilà donc un ouvrage qui, dans un langage accessible et néanmoins fidèle aux complexités du phénomène, informe abondamment sur l'enfance abusée, sur les études théoriques de l'inceste et de ses conséquences psychopathologiques, et ouvre à des réflexions quant à la recherche de solution. La tragédie de la famille incestueuse trouve ici une langue pour être dite, une oreille pour être saisie et des connaissances cliniques pour en aborder les explications.

Là où Yves-Hiram Haesevoets me paraît innover, c'est dans son habile intégration de la recherche américaine dans ce domaine et des approches européennes du problème. Sans vouloir cataloguer les travaux des uns et des autres, on sait que la recherche européenne s'attarde longuement à l'explication, alors que l'américaine interroge les faits à l'aide de rigoureuses méthodologies et d'arides quantifications. Si peu de publications s'abreuvent aux résultats de ces deux cultures scientifiques, Yves-Hiram Haesevoets y réussit, quant à lui, fort bien.

Sans négliger les points de vue historique et anthropologique, l'auteur montre une fine culture et une observation de clinicien non moins raffinée. Non seulement interprète-t-il, mais il théorise et, au-delà de ses appartenances aux paradigmes psychanalytique et systémique, il n'hésite pas à puiser dans la littérature empirique et scientifique. Tout cela témoigne d'une très large vision du problème. La communiquer dans un texte aussi cohérent, c'est ni plus ni moins, mettre à notre disposition un véritable manuel de référence.

Hubert Van Gijseghem, Ph.D.
Psychologue
Professeur titulaire à l'Université de Montréal
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Argumentaire (4ème de page) :

L’Art de bien communiquer avec les enfants est le fil rouge de L’enfant en questions. Cette approche actuelle, différentielle et plurielle sur les abus sexuels à l’égard des enfants propose une analyse toute en finesse des divers moyens dont disposent les jeunes victimes pour s’exprimer. Une meilleure compréhension pluridisciplinaire de ce phénomène permet aux professionnels qui s’en préoccupent de mieux recueillir et évaluer la parole des enfants présumés victimes d’abus sexuels. Les effets psychopathologiques (symptomatisation, répétition, survie post-traumatique) et pervers (médiatisation, fausse allégation, faux souvenirs) des abus sexuels agissent à la manière d’une onde de choc autant sur les victimes, leur entourage, les intervenants, qu’auprès du grand public. Dans la mesure où la parole est le vecteur d’un certain vécu traumatique, et que la recherche de la vérité est heurtée par le secret, la souffrance et le silence, il est impératif d’interviewer les enfants présumés victimes de la manière la plus rigoureuse, la plus experte et la plus respectueuse possible. Cet ouvrage thématique et didactique propose ainsi une synthèse complète sur le recueil et l’analyse de la déclaration de l’enfant, l’évaluation clinique et médicopsycholégale, l’investigation criminologique, et le traitement juridique et judiciaire des agressions sexuelles envers les enfants. Construit autour de principes éthiques éprouvés, L’enfant en questions jette un regard nouveau sur les allégations « incertaines » et offre différentes perspectives qui viennent soutenir la réflexion critique, la formation et la pratique des intervenants de terrain et de ceux qui cherchent à comprendre.


L’auteur : Psychologue clinicien et psychothérapeute auprès du Centre Confident Multidisciplinaire S.O.S Enfants-U.L.B du Centre Hospitalier Universitaire Saint-Pierre de Bruxelles, chercheur en psychologie clinique et chargé de conférences à l’Université Libre de Bruxelles. Spécialisation en psychanalyse (Ecole de la Cause Freudienne et Université Catholique de Louvain), expert près des Tribunaux et du Ministère de la Justice, formateur d’intervenants médicopsychosociaux et judiciaires. Auteur de nombreux articles et ouvrages sur l’enfance maltraitée, son dernier livre L’enfant victime d’inceste est paru chez De Boeck Université (1997).

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Combien d’enfants doivent endosser des responsabilités matérielles et psychologiques importantes du fait de la maladie d’un proche ? Comment survivre à la maladie mentale d’un proche, au risque de sa propre santé mentale ? Quelles sont les stratégies résilientes mobilisées par ces enfants ?

Les « enfants de parents fous » nous invite aujourd’hui à poser un regard différent sur la folie.
En s’apuyant sur une pratique éprouvée de la psychopathologie clinique et sa grande érudition, l’auteur revisite quelques thèmes-clés permettant de donner un autre sens au concept de folie : de la « Neffe des fous » à « l’Histoire de la folie », en passant par la « folie à deux » et « l’effort pour rendre l’autre fou », il éclaire d’un jour nouveau les modes de fonctionnement psychologiques des enfants confrontés à la souffrance mentale de leurs parents.

Au-delà des concepts phares de la psychopathologie clinique, comme la relativité de la normalité, la transmission transgénérationnelle, les transactions toxiques, le délire circulaire, l’aliénation familiale,… l’auteur accorde une dimension de sujet dynamique à ceux qui souffrent de ces situations si alambiquées.

Vivre avec un parent malade mental est loin d’être une sinécure pour l’enfant.
Après avoir rencontré de nombreux enfants dont les parents souffrent d’une maladie mentale, l’auteur constate qu’ils ont pour la plupart appris à se débrouiller à travers un dédale bien compliqué d’obstacles et d’épreuves.

Indépendamment de la pénibilité de leur existence, ces enfants ont besoin de réponses et de soutien thérapeutique, non seulement pour comprendre, mais également pour survivre psychiquement. Ils font de la maladie mentale de leur parent une expérience de vie dont ils ont des choses à dire et à nous apprendre. Lorsqu’ils nous ouvrent les portes de leur monde, en nous faisant passer de l’autre côté du miroir, ces enfants nous montrent à quel point ils questionnent le sens de la vie et les réponses que nous pouvons leur apporter. En vivant de très près cette « différence », ils nous invitent ainsi à porter un autre regard sur la folie.

Cet ouvrage s'adresse tout particulièrement aux psychologues, aux psychothérapeutes, ainsi qu'aux professionnels de la santé mentale. Il intéressera également les assistants sociaux, les éducateurs et les intervenants judicaires.
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Yves-Hiram L. Haesevoets
L'Orient illumine les Lumières de l'Occident et ouvre les coeurs de la réconciliation sur les chemins escarpés de la beauté, de la force et de la sagesse, c'est-à-dire la Voie Royale où l'art de polir la pierre brute de l'ignorance s'apprend en forgeant le métal extrait de la Terre,...

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« Jamais la psychologie ne pourra dire sur la folie la vérité, puisque c’est la folie qui détient la vérité de la psychologie. »
Michel Foucault – Maladie mentale et psychologie
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