le souffle du silence ranime la lumière,
révèle aux yeux fermés le visage de soi
Restes originels de l’invention
renouvelée
les ruptures séquences
révèlent
l’éparpillement du désir auteur,
térébrant occupant
l’attente
ravive les couches de cendres
hypnotiques
affadies par le temps hâbleur,
prolonge,
indifférente aux injonctions stériles,
l’illusion partenaire.
- Du silence naît la parole,
de lui elle se nourrit,
de lui elle reçoit ce qui la rend utile,
au silence elle confie ses déchets,
pour qu'il les recycle;
Du silence naît le rêve,
de lui il se nourrit,
de lui il reçoit ce qui le réalise,
au silence il confie ses scories,
pour qu'il les régénère,
Du silence naît la vie,
de lui elle se nourrit,
de lui elle reçoit ce qui la sacralise,
au silence elle confie ses restes,
dont la mort s'empare;
* L'intelligence ne suffit pas pour agir ; la bêtise non plus ; mas l'intelligence qui permet de le constater rend malheureux ; la bêtise, non.
* Les sots le sont trop pour le savoir et regretter de l'être.
* Dans une dictature, un doigt sur les lèvres oblige au silence plus sûrement qu'un bâillon ; c'est vrai aussi dans un régime de liberté exemplaire.
* Tuer : forme extrême et paresseuse de l'impatience : tu mourras un jour, je le sais, mais je n'ai pas le temps d'attendre.
* Quand on quitte quelqu'un qu'on a aimé, ne pas oublier d'éteindre la lumière et de fermer la porte derrière soi : on serait tenté de revenir.
* Une "bonne mort" serait une mort assez bonne pour vous prendre quand on le lui demande ; visiblement, la mort est sourde.
* Naguère, un officier en uniforme impressionnait car il semblait porter son avis de décès ; maintenant que les militaires doivent gagner les guerres sans risquer de mourir, ils ont perdu tout prestige.
* Par intérêt on choisit de donner sa confiance plutôt que de la prêter ; le taux serait tel qu'il découragerait tout emprunteur.
Ouvert à l’emblème alliance
l’œil
assemble les éparses offrandes,
accueille,
réserve imaginaire,
l’esquisse d’un monde
accru d’aube permanente.
Entre le silence
ouvert et
le silence clos
passage à l’usage des songes
l’exil corps
protégé du doute par l’image
prothèse
explore l’incertitude voyance,
vérifie
destructeur d’éphémère
la limite à jamais féconde
d’un temps pulvérisé.
Dans le nom
le nom,
sans preuve
l’adhésion
yeux ouverts
se donne à l’anonyme,
réalisé par le regard
l’invisible
s’inscrit en l’œil
transfiguré,
bruit de fond de la mémoire
la vie
magnitude ultime
s’inscrit en l’infini.
Ne parle plus…
— Ne parle plus de l’ombre, parle-moi de la nuit,
Ne parle plus de lumière, parle-moi du soleil,
Ne parle plus d’amour, parle-moi de caresse,
Ne parle plus de haine, parle-moi d’injure,
Ne parle plus de bonté, parle-moi du don,
Ne parle plus de beauté, parle-moi du regard,
Ne parle plus de paix, parle-moi du sourire,
Ne parle plus de tragédie, parle-moi d’enfants morts,
Ne parle plus de comédie, parle-moi du rire,
Ne parle plus de douleur, parle-moi des larmes,
Ne parle plus du désir, parle-moi des yeux,
Ne parle plus de famine, parle-moi du ventre,
Ne parle plus de moi, parle-moi de toi ;
Ne parle plus de la nuit, parle-moi de l’aube,
Ne parle plus du soleil, parle-moi de lumière,
Ne parle plus de caresse, parle-moi d’amour,
Ne parle plus d’injure, parle-moi de haine,
Ne parle plus du don, parle-moi de bonté,
Ne parle plus du regard, parle-moi de beauté,
Ne parle plus du sourire, parle-moi de paix,
Ne parle plus d’enfants morts, parle-moi de tragédie,
Ne parle plus du rire, parle-moi de comédie,
Ne parle plus des larmes, parle-moi de douleur,
Ne parle plus des yeux, parle-moi du désir
Ne parle plus du ventre, parle-moi de famine,
Ne parle plus de moi, parle-moi de toi ;
Une voix
pas une voix
un visage
le visage appelé par la voix,
sans partenaire
l’identique élabore l’impossible dialogue
parallèle aux fallacieuses passerelles,
hors champ
le point de la faire repère,
hors jeu
le combat feinte des hostiles complices,
métaphore d’une métaphore
sans précédent
l’affirmation
mise au ban solitude
traduit l’intraduisible message.
D’où vient le retour?
la fin est sans fin si
l’origine est fin,
claustrophobe
le néant
illusoire parcours
interdit l’arrêt souffle,
désagrège l’unique référence
aux termes oubliés,
qui cite l’auteur
en efface le texte
qui cite le texte
en efface l’auteur,
rien n’est écrit.