Extraits de « Le marcheur »
Les lessives du dimanche, les toits qui tètent,
Les arbres en muscles aux polos bi-couleurs,
Les mariniers qui déclenchent des moustaches
Qui, en l'air, sautent comme des carpillons.
La chaleur aux lèvres rouges, écœurante de
framboises,
Les chalands qui tiennent leur peigne en avant
comme un appareil photo,
Les bourgeois en bagues qui vernissent la
mousse
D'un rognon de tabac, petit salé d'un bretzel.
La joie d'hésiter, de se tromper, de flatter,
L'instinct voyeur, fringuant, lumineux comme
une montre.
Le juron que l'on trille à coups de dents
Pour les copains pointillistes que, sur le tard,
On croit voir s'enfuir en nacelles dans un déluge
de chiens.
p.181-182