Yves Montand

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TU VOIS JE N’AI PAS OUBLIÉ

« Les Feuilles mortes », cette chanson inoubliable de Jacques Prévert a été chantée par les plus grands dans le monde, mais seules les modulations de la voix d’Yves Montand me font encore vibrer aujourd’hui.
Il aurait eu cent ans le 13 octobre 2021. À cette occasion, un documentaire exceptionnel "Montand est à nous" est diffusé ce soir à 21 h sur France 3.
Plus personne de nos jours ne chante, danse, joue la comédie avec ce talent si particulier que, personnellement, je n’ai pas oublié. Car il savait tout faire ce fils d’immigrés italiens débarqué à Marseille âgé de 4 ans. Admirateur du grand Fred Astaire il s’inspirera de lui dans des numéros de claquettes. Il monte sur la scène de l’Alcazar à Marseille à 18 ans et ne cessera plus de travailler pour se perfectionner. Une longue carrière au cinéma suivra. Il sera aidé et inspiré par ses amours avec Édith Piaf, Simone Signoret ou, plus tard, Marilyn Monroe.
Lorsqu’il décède le 29 octobre 1981, il dit à un ambulancier qui l’emmène à l’hôpital à la suite d’un infarctus : « Avec tout ce que j’ai vécu, j’ai eu une vie tellement formidable que je ne regretterai pas de partir ».
Artiste engagé, il reste un monument de la chanson et du cinéma.
Une exposition exceptionnelle, avec des documents de sa dernière épouse Carle Amiel, rend hommage à Yves pour le centenaire de sa naissance, au château de La Buzine à Marseille, jusqu’au 31 décembre 2021.

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Je n'ai jamais pu savoir qui est l'auteur de ce texte chanté par Montand , l'envie de le citer me démangeait , je le case donc ici , ne sachant ou le mettre ailleurs .
*********************** LE MÉGOT

A kolyma , à kolyma qui est un enfer blanc
Tout près du camp , un jour de brouillard
J'ai vu un mégot avec du rouge à lèvres
Et j'ai couru le ramasser

Quatre ans ici , sans voir une femme
Et puis enfin un coup d'chance
Ce mégot peut-être tombé d'un avion
Et que le vent m'a apporté

je pense à toi , avec qui fais-tu l'amour ?
Avec qui partages-tu ta cigarette ?
Je sais bien que toi , tu ne prends pas l'avion
Pour voler par dessus ma tête

Ce mégot là , tous me l'enviaient
L'assassin comme le pédéraste
Même les droits communs , les aristos du camp
En avaient pour moi du respect

Ce mégot là , je l'ai perdu aux cartes
Il valait pourtant mille roubles
Mais , là aussi , la chance ne m'a pas aidé
Je pensais à ma dame de trèfle

J'ai tout perdu de ce que j'avais
Ma ration de sucre pour deux ans
Et je reste là , les mains sur les genoux
Et pour travailler rien sur le dos

Rappelle-toi , salaud , comme tu claquais l'argent
Pour les femmes aux lèvres rouges
Fallait-il pour ça , camarade gardien ,
Taper si fort de votre poing ?

Alors , ils m'ont conduit au cachot
Les pieds nus comme Jésus-Christ
Et pendant dix jours , de mes lèvres de sang
j'ai fardé de rouge mes mégots

On m'a demandé: alors, tu vas faire tes adieux?". J'ai répondu : vous m'emmerdez! Mes adieux, je ne les ferai jamais. Je m'en irai les deux pieds devant.Si un jour, je fais mes adieux, je me retirerai sans le dire, je n'emmerderai pas les gens en disant " basta"!

La chanson fait chanter notre mémoire