Max-Pol est la passerelle du groupe vers le monde de l'art. Camus c'est le théâtre. Tous ont l'ambition et la volonté de changer la littérature, de la rendre plus belle plus utiles et plus accessible. Ils y croient. Albert veut participer à ce mouvement. Néanmoins, il insiste sur le fait qu'à bientôt vingt ans, il souhaiterait qu'on cesse de l'appeler Bébert. Il considère que ce surnom n'est pas suffisamment honorable ni sérieux pour être présenté aux filles ou être le prénom d'un écrivain. Camus tout court, c'est mieux !
L’année du brevet.
- Jeunes gens, voici du carburant pour votre matière grise. Les mythes sont faits pour que l’imagination les anime. Méditez sur l’histoire de ces dieux qui eux-mêmes doivent s’incliner devant le destin, cette fatalité inquiétante. Camus, notre mythologue compulsif, quel est ton préféré ?
- Œdipe, Monsieur. J’espère que, comme lui, un jour mon esprit sera tout puissant, car il a dit :
« Moi, Œdipe, j’ai détruit le sphinx car j’ai résolu l’énigme grâce à mon esprit ».
Dans la classe, les deux adolescents forment un groupe solide avec ceux de Belcourt et de Babel-Oued, les Espagnols, des Juifs et des Arabes et comme par hasard, au foot, ils se trouvent souvent ensemble contre les enfants des colons et les petits-bourgeois d'Alger. Une petite équipe de sept pour jouer dans la cour, à la sortie de la cantine du lycée. Albert en a fait une chansonnette : Mohamed et Kaddour, les deux avant qui dribblent
Moïse et Salomon les deux demi terribles
Didier et Pierrot, les deux arrières costauds
Bébert Camus dans les poteaux.
Heureusement, il y a le dimanche, et quand il nage sur le dos, il se dit : Je vois la casbah et son aura lumineuse. Je revis. Chaque fois que je lève un bras, je lance sur la mer des gouttes d'argent en volées, figurant, devant le ciel muet, une moisson de bonheur.
Citation "Le premier Homme
Cette nuit les amandiers ont blanchi d'un coup et le vent a déposé leurs pétales au parfum de miel sur toute la ville.
Citation tirée de Le Premier homme