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3.8/5 (sur 317 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bozel (Savoie) , le 15/11/1945
Biographie :

Philosophe, naturaliste et journaliste, Yves Paccalet a collaboré à 'Terre sauvage', au 'Nouvel Observateur', et au 'Figaro Magazine'. Il a également été chroniqueur à Europe 1 et a créé des documentaires pour la télévision.
Cet ancien étudiant de l'Ecole normale supérieure est l'auteur de livres sur la nature et les animaux, parmi lesquels 'Le Bonheur en marchant', 'Mes plus belles balades en France', ou encore 'La Vie des requins'.
Fervent militant écologiste, défenseur d'une croissance responsable, le philosophe signe en 2006 le virulent pamphlet 'L'Humanité disparaîtra, bon débarras !'.
Avec 'Le Grand Roman de la vie', paru en 2009, c'est aux origines de la vie sur terre qu'Yves Paccalet s'intéresse, une manière de mettre en perspective les enjeux immenses de son engagement pour la planète.

« En publiant 'L'Humanité disparaîtra...', j'ai vomi sur les orteils de mes semblables. Je le confesse : ce n'était ni très joli, ni très poli. Mais comme disait ma grand-mère : 'Quand ça doit sortir, ça sort !' »
Il ne pouvait pas en rester là, sauf à se poser exclusivement en donneur de leçons. Rappelant que la philosophie « est un sport aussi rude que le ballon rond : dans les deux cas on décime ses neurones en jouant de la tête ! », il se défend de présenter un catalogue de solutions techniques ou d'élucubrations philosophiques.
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Vidéo de

Paccalet.mov Discours d' Yves Paccalet lors de son élection comme tête de liste Savoie sur la liste Europe Écologie Rhône-Alpes, le dimanche 13 décembre 2009 aux Assises d'Europe Écologie Rhône-Alpes à Lyon. Vidéo amateur de Daniel BRET, Aix les bains


Citations et extraits (130) Voir plus Ajouter une citation
L'humanité n'a nul destin. Ni lendemain qui chante, ni surlendemain qui fredonne. No future : elle est comme une droguée - avide et déjantée, esclave des biens matériels, en souffrance de consommation, asservie à ce qu'elle imagine être la "croissance" ou le "progrès, et qui sera sa perte. Si elle ne s'autodétruit pas dans une guerre atomique... [Chap 1]
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Quand je « mourirai », j'ignore s'il sortira de mon corps une âme immatérielle, et si cette subtile fraction de moi-même ira moduler son cantique dans l'azur du ciel ou hurler son tourment dans la rôtisserie inférieure. Mais je sais que mes plus humbles molécules me fourniront mille bonheurs. Quand j'aurais trépassé de mon infar-cancer-sidalzheimer, mettons dans un siècle, je veux qu'on brûle mon corps et qu'on jette mes cendres par-dessus le pont du ruisseau de mon hameau natal, où j'ai connu les plaisirs goulus d'une enfance au parfum de primevère et de gentiane, avec à l'oreille le chant des cascades et le « fri-fri-friii » du criquet arcyptère jaune et noir à pattes rouges. Ma poudre s'éparpillera dans l'eau du torrent, et c'est ainsi que débutera l'extase. Une pincée de ma substance sera bue par un ver de vase, qui m'apprendra le plaisir du tortillement avant d'être dévoré par une larve de libellule qu'une truite gobera. J'éprouverai, par la peau du poisson, la sensation de l'eau née des névés de la montagne, près desquels viennent danser des crocus d'albâtre et des soldanelles en jupes mauves. La majeure partie de mes reliefs filera vers la rivière. Un peu de mes nitrates imprégnera des alluvions où j'alimenterai les racines du nénuphar, dont une abeille butinera la fleur. Je deviendrai miel dans le gésier de l'insecte. On m'étalera sur une tartine. Quelle langue me léchera ? Le reste de mes cendres ira vers la mer. Je balancerai dans la houle. J'avancerai dans les courants. Je toucherai, savez-vous, d'incroyables Florides... Je longerai des îles de corail et des banquises immaculées. Je deviendrai diatomée, globigérine ou gonyaulax. (Qui sait les joies du gonyaulax à marée haute?) J'irai me fixer sous forme de cararbonate de calcium dans la carapace de la crevette. Je serai becqueté par le calmar de la crevette. Je serai becqueté par le calmar : je contemplerai du dedans les feux d'artifice que ce mollusque tire avec sa peau. Un cachalot m'engloutira. Je deviendrai protéine de cétacé. Le géant m'emmènera aux abysses, puis me soufflera en surface. Je volerai avec les embruns. Le vent me portera jusqu'aux nues. J'escaladerai les confins de la stratosphère, où l'attraction du Soleil me saisira pour m'expédier, à des vitesses relativistes, vers un de ces puits de matière hyperdense qu'on nomme « trou noir » ; où je réaliserai, pour le restant de mon immortalité, le bonheur d'avoir vécu quelques années sur la Terre, dans le parfum des fleurs, en caressant les miens, sous l'oeil énigmatique des étoiles.
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J'ai cru en l'homme. Je n'y crois plus.
J'ai eu foi dans l'humanité : c'est terminé.
J'ai pensé, dit et écrit que mon espèce avait un avenir. J'ai essayé de m'en persuader. Mais je suis maintenant sûr du contraire : l'humanité n'a nul destin. Ni lendemain qui chante, ni surlendemain qui danse, ni résurrection des morts, ni karma, ni réincarnation ni flammes de l'Enfer, ni cantique au paradis. Elle n'est qu'un spasme de la matière ou un clin d’œil de l'évolution. [...]
No futur : L'humanité est condamnée. Elle est une droguée, le regard égaré, le cerveau délavé, la pensée déjanté. ....
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Quand les manieurs de tronçonneuse posent le pied sous les tropiques, le malheur des arbres est écrit. Mektoub… Les employés des compagnies ouvrent des pistes au bulldozer. Ils choisissent les bois les plus précieux, ceux qui plaisent aux nantis et que j’ai retrouvés, sous forme de lambris, jusque dans des salles de réunions où des écologistes de pays riches déploraient la déforestation des pays pauvres…
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Il faut savoir que nous avons déjà testé le suicide collectif à petite échelle, comme pour une répétition générale, à l'Ile de Pâques… Lorsque, le jour de Pâques 1722, le marin hollandais Jacob Roggeveen aborde ce volcan du Pacifique, sur lequel des centaines d'énormes statues de pierre (des moais) fixent l'horizon de leurs yeux vides, il trouve une terre de désolation. Un lieu pelé, sans arbres. Moins de 500 habitants en proie à la disette, nourris de rares légumes et incapables d'aller pêcher puisqu'ils n'ont aucun bois pour tailler des pirogues. Les 11 clans, dirigés par autant de chefs, se font la guerre pour un territoire de 20 km sur 15. Les Pascuans ne se souviennent même plus que leurs ancêtres avaient édifié une civilisation brillante. Ils ont oublié jusqu'au sens de l'écriture.
Trois siècles auparavant, l'île comptait 30 fois plus d'habitants : 15 000. Elle était crêpelée d'une riche forêt où prospérait une faune d'oiseaux terrestres et marins. Les cocotiers offraient leurs noix, leurs feuilles, leurs fibres, bref tout ce dont les Polynésiens ont besoin pour vivre, rire et danser, bâtir des maisons, fabriquer des outils et construire des bateaux qui voguent sur la mer.
Tout se dérègle avec l'explosion de la population, le partage du peuple en clans antagonistes et la prise de pouvoir par les chefs religieux. Une folie s'empare des insulaires : il faut tailler et ériger des statues de plus en plus nombreuses et de plus en plus colossales, afin d'obtenir la bienveillance des puissances divines. Pour faire rouler les géants de basalte depuis les carrières jusqu'aux autels, on a besoin de troncs d'arbres et de cordes de fibres. On rase la forêt. Les fleurs et les oiseaux meurent, les sources tarissent, l'érosion emporte 'humus vers la mer, les récoltes s'étiolent. Les conflits deviennent incessants et atroces. Les Pascuans s'entre-égorgent.
(p. 149-150)
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Chaque seconde, trois homo sapiens tombent sur notre planète ahurie, tandis qu'un seul la quitte pour recycler ses molécules dans les boyaux d'un asticot, en attendant le jugement dernier ou une éventuelle réincarnation (si ça se trouve, en asticot). La cigogne, le chou ou la rose - pourvoyeurs légendaires de nouveaux nés - ne suffisent plus à la tâche. Deux cent soixante mille par jour. Quatre-vingt-quinze millions par an : la population de la France et de l'Espagne réunies. [Chap 3]
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Il faut savoir que tous [les] produits de substitution du pétrole nécessitent des traitements destructeurs. En premier lieu, le creusement de gigantesques mines à ciel ouvert, qui saccagent la nature et tuent la rivière. Ensuite, de phénoménales quantités d'eau chaude, donc d'énergie ; ce qui amène leur emploi aux limites de l'absurde…. Enfin, leur combustion lance dans l'atmosphère des masses colossales de particules toxiques et de gaz carbonique à effet de serre…
Une autre illusion, créée et entretenue par les gros agriculteurs, est celle des 'carburants verts', ou 'biocarburants'. Ces produits (éthanol, Diester…) suscitent un enthousiasme déconcertant chez tel ou tel écologiste au raisonnement un peu court. Ils n'ont rien de 'vert'. Pour faire pousser les végétaux (maïs, betterave, etc.) nécessaires à leur confection, on mobilise des machines agricoles (qui fonctionnent… au pétrole), des quantités énormes d'engrais (tirés… du pétrole, et qui polluent l'eau), des pesticides (encore plus toxiques) et une irrigation intensive (alors que l'eau manque). Où est le bénéfice ? Un calcul simple montre que, pour alimenter en biocarburants les moteurs des automobiles qui roulent aujourd'hui sur la Terre, il faudrait y consacrer la totalité des surfaces agricoles de la planète !
[ 2006 ]
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Nous ne sommes indispensables à personne, sauf à nous-mêmes.
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En vérité, nous utilisons tous les moyens pour repousser nos frontières et escalader l'échelle sociale : la banque e​t la politique ; le commerce et l'industrie ; la science et la technologie ; l'escroquerie et le droit ; le sport et les médias ; l'amour et l'amitié…
Les stratégies de groupe excellent. Le corporatisme, le communautarisme, le poujadisme triomphent. On descend dans la rue, on incendie, on casse : le pouvoir cède. 'Routiers en colère', 'chasseurs en colère', paysans, cheminots, pêcheurs, enseignants, infirmières, chrétiens, juifs, musulmans 'en colère' : tout le monde enrage. J'attends la manif qui brandira la banderole : 'Colériques en colère !'
Dans le 'Manifeste du Parti communiste', Karl Marx lance le fameux : 'Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !' Devant le spectacle de ceux qui se battent pour leur clocher, leur religion, leur corporation ou leur ethnie, il me revient en mémoire une phrase que j'avais écrite sur un mur de la Sorbonne, une nuit de mai 68 (et alors que je militais dans un groupuscule gauchiste) :
'Individualistes de tous les pays, restez-le !'
J'adhère à ce slogan de mes vingt-trois ans.
(p. 106)
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Nous en voulons sans cesse davantage. Peu nous importent les conséquences. Nous réclamons l'énergie la moins chère et la plus facile à utiliser : du pétrole, encore du pétrole, toujours du pétrole ! À pleins tuyaux ! À pleins tankers - et tant pis pour les marées noires !
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