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3.86/5 (sur 133 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Fresnes sur Escaut , le 19/12/1936
Mort(e) à : Perpignan , le 19/04/2022
Biographie :

Yves et Ada (12/03/1939) Rémy se sont connus pendant leur lycée, en classes préparatoires pour intégrer l’IDHEC.

Réalisateurs de documentaires, ils se sont également illustrés dans la science-fiction, en particulier Les Soldats de la mer (1968) et La maison du cygne (1978), (Grand Prix de la Science-Fiction en 1980).
Après plus de 30 ans sans publier de roman, "Le Mont 84" est sorti en 2015 chez Dystopia.

A côté de ces livres, ils ont publié quelques nouvelles entre 1969 et 1981 publiées dans les revues "Mademoiselle âge tendre" et "Fiction".

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Yves Rémy et Ada Rémy - Les soldats de la mer


Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Auront-ils l’à-propos d’en tirer la leçon ? Et de gouverner non comme des princes indignes mais vertueusement, pour éviter révolte ou révolution et faire mentir la prophétie ? Car, s’en persuade-t-il de plus en plus, il existe plusieurs avenirs. Libre aux hommes, si Dieu a jugé bon de les avertir d’un péril futur, de s’employer à l’écarter.
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- [...] Je ne serai pas ces chroniqueurs d'aujourd'hui qui se contentent de rapporter une suite de faits pittoresques plus ou moins avérés ou des récits légendaires sans mise en perspective, et qui n'essaient pas de comprendre le pourquoi et le comment. Je m'appliquerai à considérer chaque fait historique comme un témoignage révélateur de son époque. Il me semble que l'Histoire doit être une science et une discipline fondamentale. Alors seulement elle deviendra riche de sagesse et utile à la compréhension de l'Homme.
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Ainsi parla Kemal avec autorité et sans plus argumenter il se retira dignement tandis que l'auditoire se demandait si les fous pouvaient prophétiser ou si, d'habitude, les prophètes étaient sujet à la folie.
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Loosbeck est mort et ce ne sont pas les corneilles, ces oiseaux ordinairement de mauvais augure, ou les freux, qui lui rendront la vie. L'ombre se coule dans ses casemates crevées, se noie dans les magasins, bascule dans les corps de logis sous le vent aigre qui tourmente les toitures ruinées. Loosbeck, c'est l'ombre du passé, noire et frissonnante, c'est la nuit.
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Mais chacun des mots lancés par Kemal étaient comme des graines qui ne demandaient qu'à germer et à pousser dans le terreau gras, fécond et généreux des légendes en gestation ou de l'histoire, la petite, puisque la grande jugea bon de faire l'ignorante.
Fares résolut donc d'arracher ses enfants au sort qui leur était prétendument promis.
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C'était aux confins du désert, au terme de la piste carrossable ; le jour, un 15 juin ; et l'heure, celle du marché à Bir-El-Kzaïm, quand l'air tremble.
Donc sur la place, on boit le zrigue. La Mauritanie absorbe son soleil quotidien, le mouton a des odeurs rudimentaires et Alamed Ould Alamed joue de la tidinit. Personne ne tend l'oreille vers le désert...
Et pourtant le vent des sables porte déjà la rumeur d'un curieux équipage.
Mais à Bir-El-Kzaïm, on boit le zrigue. Le fondouk, sombre sous le feu insolent, inerte et suspendu. À l'ombre d'un mur de banco, les anciens racontent. L'ex-goumier, le passeur d'âmes et l'estafette de la mission militaire n'en finissent pas de polir le passé. "Le commandant de cercle avait une tache de son, juste entre les deux yeux, oui mes fils. Et c'est à cet endroit précis qu'est venue se loger la balle qui fut le signal de la Révolution. Vingt-six grammes de maillechort et la fin du règne du commandant Garnier. Oui, mes fils." Le passé a plus d'importance que l'avenir et les petits-fils ne tendent pas l'oreille vers le désert.
Pendant ce temps la piste du Sud pousse lentement vers les hommes une de ces vieilles gloires de la General Motors qui portent jusque dans les sables leurs ridelles de misère.
À Bir-El-Kzaïm, comme ailleurs dans le monde, personne n'attend l'événement qui doit bouleverser les nations. Il va surgir sans être soupçonné.
Pendant ce temps, le désert travaille. Le véhicule est vieux et tracassier. On le soupçonne d'avoir fait d'un bout à l'autre la guerre du Fezzan. Il roule au pas, conduisant de dunes en dunes vers les maisons de banco les treize premiers personnages de cette extravagante histoire.
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C'est alors que se répandit, des faubourgs de Bab Souïqa à ceux de Bab Jazira, des fondouks chrétiens aux souks de la médina, une rumeur têtue et rampante, comme un oued qui serpente, se pert dans les sables et renaît, à propos des huit enfants du vizir. Tantôt sourdement, noyée dans les palabres, tantôt ouvertement, bouillonnante dans les chicaïa, elle cherchait sa voie dans la casbah. On l'entendait se heurter aux arcades et aux murs blanchis à la chaux, refluer devant les portes lancéolées et lécher les moucharabiehs.
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Une multitude de puits de naphte étaient en feu levant dans le ciel obscurci d'épaisses colonnes de fumées noires. Sur une large piste, des centaines de chariot d'assaut gros comme des éléphants étaient éventrés et finissaient de brûler, d'autres qui transportaient des troupes étaient foudroyés, avec leurs grappes de cadavres encore assis sur les bancs, rôtis comme moutons en broche, et partout comme des petites caisses métalliques à quatre roues avec leur coffre béant étaient immobilisées, déchiquetées, carbonisées. Des guerriers gisaient tout autour, morts ou gémissants. Les trois mille anges de la garde rapprochée d'Allah le Tout-Puissant avaient dû fondre du haut du ciel sur une armée qui semblait battre en retraite avec le gros de ses forces et ses habituels pillards en fuite.
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Comme ne l’ignorait pas Annenkoff, il existait encore au service de la HD, malgré la passation officielle des pouvoirs, des effectifs endormis, derniers vestiges d’une grandeur passée, des hommes, des équipages, une flotte d’intervention qui n’étaient tenus en réserve que pour faire face à un événement d’une exceptionnelle gravité mais que la HD entretenait avec soin dans l’espoir toujours caressé d’un renouveau. Mais quel service, à l’heure présente, avait le droit ou l’occasion de les utiliser ? Ni l’investigation criminelle ni la Répression du Crime ni la police des mœurs ni la brigade des mineurs, ni celle des jeux, toutes muselées. La fraude fiscale, le Bonheur, la censure ? C’étaient peut-être les seuls à ne pas être réduits à l’inactivité.
Bien sûr, il pouvait toujours, au mépris des interdictions, demander à ce que soient dépêchés des hommes et des équipages sur la piste des trois tueurs. Il pouvait au moins tenter de le faire. Peut-être même attendait-on, au sein de la Haute Direction, une telle occasion, une telle initiative ? Est-ce qu’on ne prétendait pas que le surintendant ou le colonel Marc, son éminence grise, inconsolables du déclin de la HD, manœuvraient pour reconquérir une tutelle sur la province ?
Quand il avait été nommé au poste de Coordinateur, il s’était récusé. Il n’avait pas le profil d’un administratif ! « En effet, nous le savons », lui avait-on répliqué. Il avait alors osé un « Qu’attendez-vous donc de moi ? » Il entendait encore la réponse, sèche, abrupte, ne tolérant plus d’atermoiements : « Que vous soyez vous-même. »
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Toutes les maisons furent reconquises, partout craquait le front des gardes noirs, tout aussitôt reformé un peu plus loin, un peu moins large mais toujours aussi obstiné, se refusant à montrer leur dos, reculant pas à pas. Mais le flot, l'enthousiasme, l'élan de nos troupes étaient trop invincibles ; les dernières maisons furent libérées et alors, mon enfant, imagine-les, ces gardes noirs, s'enfonçant dans le pays, reculant vers les collines, remontant leur versant et comme nous les avions vus arriver, imagine l'immense cordon de leurs uniformes noirs, de leurs turbans rehaussant un moment la crête des collines puis disparaissant derrière, comme un mauvais souvenir, comme un mauvais rêve qui vous laisse un peu exaltée, un peu essoufflée parce qu'on n'est pas bien sûre de ce qu'on a vu, ou du moins pas bien sûre que ce qu'on a vu était humainement possible.
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