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3.57/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Fontenay-sous-Bois , le 08/01/1932
Mort(e) à : Saché , le 27/04/1975
Biographie :

Yves Elléouët est un peintre, poète et écrivain français.

En 1949, il quitte le lycée et entre à l'École technique des arts appliqués, à Paris, dont il sort diplômé en 1953. Appelé en 1954, au service militaire à Saint-Maixent, il sera réformé en 1955 pour raison de santé.

Attiré par le mouvement surréaliste, il fait la connaissance d'André Breton et de sa fille Aube (1935). Yves et Aube Breton se marient en décembre 1956, à Paris. Yves apprend le métier d'héliograveur à l'école Estienne en 1957-1958, puis travaille comme retoucheur à l'imprimerie Lang à Paris. Il arrête son travail à l'imprimerie, pour se consacrer à la peinture et à la poésie.

Yves s'arrête de peindre en 1968, pour écrire son premier roman, "Livre des Rois de Bretagne". Ayant à peine terminé son deuxième livre "Falc’hun", il meurt d’un cancer à 43 ans.

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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
 
 
J’y fus oiseau jadis
Ma langue s’en souvient.
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Les diables


au bord des routes
sur les chevaux pommelés des journées lentes
en automne
une femme noire de foudre attend
un promeneur malade.
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" M. Cocaign pousse la porte d'un Café-Tabac-Boulangerie où ronfle déjà la conversation avinée des samedis soir et où il boit, lentement, un whisky soutiré à une bouteille renversée, goulot en bas, ainsi qu'un pis muni d'une mesure de quelques centilitres ; les trois autres pis de la mamelle étant représentés respectivement par une bouteille de cognac, une bouteille de Pernod et une bouteille de Ricard, encerclées dans des anneaux chromés, et qu'une serveuse maigre " trait " alternativement - surtout les deux dernières. Encore une mesure ou deux pour oublier la vision de tout à l'heure et trinquer avec soi-même à la santé de ceux qui ne sont plus, depuis longtemps, en état de boire quoi que ce soit. Il repose le verre sur le comptoir. Autour de lui, brouhaha. Le miroir vissé au mur du fond est complètement embué (de la vapeur sort en flocons de la cuisine dont la porte, toute proche, est restée entrebaillée).

Et soudain, c'est de nouveau l'Atlantique, d'un beau bleu-gris, avec son remue-ménage de grand vent dans lequel sont passées puis se sont fondues les voix des buveurs ; de même s'est évanoui le bruit de leurs bottes : bruit lourd et mou du caoutchouc quand il se heurte à lui-même ou à des pieds de chaises et de tables ; alors qu'au-dessus, le ciel opaque est traversé par un corbeau battant lentement des ailes comme un " ange de mer " remue ses nageoires.
La pluie fouette les vitres et le pare-brise de la voiture arrêtée sur la dune. Tout le paysage, du côté des terres, montre des lignes d'arbres penchés que le soir assombrit. Des voiles de pluie, plus clairs, passent l'un après l'autre devant ces fonds obscurs, comme une gaze accrochée à des anneaux coulissant sur une tringle et tirée par un cordon en même temps qu'animée par une soufflerie, en coulisses, passerait devant ce décor de théâtre : Alentours d'une station balnéaire après la fin de la " saison ", et au crépuscule. On peut distinguer dans les échancrures entre les bosses de sable, des villages presque gommés par la pluie et quelque ferme isolée, à la fois campagnarde et marine, dont le chaume du toit se confond avec la couleur du sol sur lequel sautillent des alouettes ; elles-mêmes légères boules de chaume. "
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Le barde, le chien ; le barbet, le barde, voyageurs de l'hiver s'enfoncent dans la forêt. Toute l'eau de la mer vient frémir dans les premières branches, celles qui sont au bord de la forêt. L'écume se fait taches et lunules sur les fûts qui montent, qui montent, et le frémissement, même, cesse d'être perçu. Se présente la clairière, la trouée dans les bois : écorce et paille souple. Deux buses lentement tournoient, se poursuivent sans paraître se voir, s'éloignent et se perdent et se dissipent, se dissipent. Derrière le serré des arbres : dents de peigne sur le bord d'un chemin forestier dont le nom n'est plus qu'éclat de rouille rongeant une plaque d'émail se cachent (ou bien je l'imagine) des visages dépourvus de regard ; immobiles, ainsi que des dieux termes.
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Dans un pays de lointaine mémoire


c’étaient les grandes outres du ciel
dans un pays de lointaine mémoire
c’étaient profondes et vieilles les hantises
c’étaient les bûchers où bascule
l’échelle cagneuse du nécromant
et le vent crève sous les tripes outremer

la nuit couchée sur les troncs couchés
les bourrasques dans le cœur d’août
la pluie veuve et se traînant
c’était l’août bourru et moite
l’août au ciel ras l’août des épidémies

on se battait dans la cécité des murs
dans la pierre levée des clochers
là je vivais environnée de doubles
au large des fermes et des meules
lettre vide attendant le souffle et la voix.
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Dits d’Hoël IV
« portrait doux et bénin de la reine Gaud »
  
  
  
  
Gaud fut douce et blonde, ses poignets comme
le lait des vaches du royaume,
ses yeux comme l’étoile du petit jour et ses
flancs comme le blé d’été.
Sa jambe comme le vol de la mouette,
ses mains comme la pluie d’ouest,
ses seins comme deux martin- pêcheurs quand
le jour vient,
son nombril comme un sourire de fées.
Son dos comme un corselet de papillon.
Son sourire comme un arc en ciel.
Sa vie comme ses jours de merveille que je
passais près d’elle.
Moi, Hoël IV, roi de Bretagne.
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Flèche
(Le blanc des yeux comme on n’en voit plus)



Couché dans l’allée des chênes
à la chevelure ébouriffée
Tous tendus au même arc
J’y fus oiseau jadis
ma langue s’en souvient
quand la nuit s’ouvrait une femme experte
un carrioleur rentrait comme une pierre dans l’eau
sa chanson bougeait linge dans le vent
puis s’évanouissait s’enterrait dans les tourbières
Au plus calme des branches froissées
trop tendres
plutôt caressées au passage ces filles nues
aux odeurs de feuilles et de gîte
et s’enlaçaient avec des murmures
puis des blasphèmes
J’y fus oiseau jadis
de la mousse entre les jambes
et le blanc des yeux comme on n’en voit plus
Au bout de l’année il n’y avait rien encore
le château fut construit plus tard
beaucoup plus tard
Au bout de l’allée il n’y avait rien
qu’un grand écu d’herbe
on y consommait d’étranges sacrifices
là où l’herbe était brûlée
sur la longueur de deux hommes
Couché dans l’allée des chênes
abandonné et pourrissant et vieilli
la pluie m’endort me rassure
une femme passe sans me voir
le cercle de sa robe découvre haut ses cuisses
Il remue encore dans ma tête
avec son odeur de soleil
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Pencran


Extrait 5

des nuages poussés par le vent de mer
dérivent lentement vers le sud

dans le petit café-tabac
la buraliste une vieille femme indistincte
essuie le comptoir
la monnaie y fait un bruit mat

une odeur vague et complexe règne dans la pénombre
et chacun peut respirer en achetant un cigarillo
une carotte de tabac à chiquer
des cigarettes ou autre chose

au loin le bois triangulaire
quelque part les pommiers prophètes
vaticinent sur la mort du porc
au ventre ouvert où luisent les intestins bleus
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les barbares barattent


Les taureaux qui beuglent dans les rochers
et les barbares qui barattent le venin dans
des coupes
sont allongés dans le vent de mer
dans le vent bleu sur les îles cariées
ils ont de grands lits qui se font et se défont
entre minuit et midi
je les entends remuer pour certains jeux
quand le bronze des villages est en berne
ils sont allongés dans des pirogues torrides
d’où s’élève encore la fumée des oblations
de très loin leurs grandes silhouettes me font
signe
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Les taureaux qui beuglent …


Les taureaux qui beuglent dans les rochers
et les barbares qui barattent le venin dans
des coupes
sont allongés dans le vent de mer
dans le vent des îles cariées
ils ont de grands lits qui se font et se défont
entre minuit et midi
je les entends remuer pour certains jeux
quand le bronze des villages est en berne
ils sont allongés dans des pirogues torrides
d’où s’élève encore la fumée des oblations
de très loin leurs grandes silhouettes me font
signe
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