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Critiques de Yvon Toussaint (7)
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Le Manuscrit de la Giudecca

Le manuscrit de la Giudecca est l'autobiographie fictive et romancée de Girolamo Aleandro ou Jérôme Aléandre (1480-1542). Grand voyageur et grand érudit, on le suit à travers toute l'Europe où il occupa tour à tour les postes les plus prestigieux : recteur de la Sorbonne, chancelier de l'évêque de Liège, préfet de la bibliothèque vaticane, nonce apostolique puis cardinal, il fut également l'adversaire acharné de Luther.

Ses différentes fonctions l'on amené à rencontrer les plus éminents personnages de la Renaissance, un empereur, des rois et des papes. Cependant c'est sa rencontre avec Erasme, le plus grand humaniste de son temps, qui est l'évènement marquant de son existence. Girolamo fait la connaissance d'Erasme pendant ses jeunes années à Venise et toute sa vie lui vouera des sentiments mêlés d'amitié, d'amour et de haine.



Par le grand nombre de personnages et la diversité des thèmes abordés (philosophie, politique, religion, …) ce roman historique m'a semblé très dense, trop dense, a mis aussi en évidence mes lacunes dans l'Histoire de la Renaissance et, de ce fait, a exigé la plupart du temps une grande concentration dans la lecture. J'y ai cependant trouvé mon compte avec un thème secondaire que je connais mieux (calligraphie et typograhie) et j'ai beaucoup apprécié la rencontre d'Aldo Manuzio (ou Alde Manuce), l'un des plus célèbres éditeurs vénitiens, et la visite passionnante de son imprimerie-librairie.

Mais pour conclure je dirai que le manuscrit de la Giudecca reste quand même une lecture plus instructive que captivante.
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Le Manuscrit de la Giudecca

Biographie romancée du Cardinal Girolamo Aleandro.



Tout en étant un Prince de l’église romaine, il fut également un imminent érudit et un grand voyageur. A travers ses séjours dans toute l’Europe, il a cotoyé les plus grands, comme par exemple Charles Quint, François 1er, et, surtout Erasme. Celui-ci fut le grand amour du Cardinal Aleandro.



En plein coeur de la Renaissance italienne, on assiste à la mise en place d’un certain esprit européen, véhiculé par l’humanisme ainsi qu’au début du protestantisme, et, la lutte fratricide entre l’Eglise catholique et Martin Luther.



Pour très bon lecteur.

Roman pouvant paraître touffu, fouilli pour tout ceux et celles qui ne connaissent pas la période traitée par l'auteur.

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Le Manuscrit de la Giudecca

un roman passionnant, qui nous fait voyager a travers l'Europe de la Renaissance... rencontrer François 1er, Charles Quint, Henri VIII d'Angleterre et quelques papes fameux...

mais surtout Erasme et Luther...


Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Le Manuscrit de la Giudecca

Le manuscrit de la Giudecca est un roman historique, le personnage sur lequel repose son roman, Girolamo Aleandro ou Jérôme Aléandre, ayant véritablement existé. Toussaint lui-même, dans sa postface, utilise le terme d' »autobiographie fictive », affirmant s’être appuyé au maximum sur les éléments biographiques en sa possession pour monter un récit, qui reste malgré tout, romancé.

C‘est le récit de Girolamo Aleandro, cardinal vieillissant, qui entreprend de conter sa vie tumultueuse. Tout était conçu pour ce que ce roman soit passionnant: la diversité de ses thèmes, plus intéressants les uns que les autres: la Venise du XVe siècle, la présence d’un des plus grands humanistes du siècle, le néerlandais Érasme, les pérégrinations de l’érudit Girolamo à travers l’Europe qui n’a eu de cesse de servir ses maîtres jusqu’à atteindre la fonction honorifique de cardinal, l’apparition de Martin Luther et les premières traces de la Réforme.



Les années passées au sein de la Sérénissime représentent en quelques sortes les années de formation de notre futur homme d’église. À vrai dire, le plus intéressant dans tout cela, ce n’est pas forcément l’évocation de toutes les tribulations, les tocades du jeune Girolamo, c’est davantage l’arrière-plan historique qui dépeint l’une des plus importantes villes, d’une perspective financière, culturelle et politique, de l’époque: dotée d’une véritable indépendance, la réputée et riche république de Venise apparaît tout aussi fascinante qu’enivrante et repoussante à certains égards. Livrée aux mains des Turcs, Toussaint nous plonge dans une ville placée au centre de tous les enjeux géopolitiques de la région, étrillée par les machinations et conspirations des familles vénitiennes, qui souhaitent s’adjuger ne serait-ce qu’un semblant de pouvoir. Venise, vénérable ville où grouille une vie assourdissante et incessante, asservie par un cosmopolitisme marqué. Sans hésiter, ce sont ces pages-là, celles de la Sérénissime, dotées d’une forte portée poétique et picturale, qui revêtent à mon sens le plus d’attrait.



Tour à tour enseignant, secrétaire ou diplomate, Girolamo côtoie les grandes personnalités européennes de l’époque qui sont souvent liées au monde religieux et qui sont souvent empêtrées dans les problématiques politiques. Diplomate, il est celui qui aura en charge d’assurer la communication de son maître auprès des plus hautes instances religieuses ainsi que d’en négocier la promotion. Grâce à son érudition, ses années d’apprentissage à la Sorbonne et ses relations avec les évêques qu’il fréquente, Girolamo n’a de cesse de vouloir compter parmi ces personnalités qui régentent la société en « s’occupant des affaires du monde », en protégeant les intérêts de l’Église étroitement liés à ceux des monarques européens, eux-mêmes tous plus ou moins étroitement liés entre eux. Entre évêques et papauté, il graisse les rouages de ce monde, il possède à la fois un « cœur humaniste et une tête politique ». Et c’est ici que le moine catholique Luther fait son apparition et donne naissance à une forme de contestation théologique. Contestation qui émerge quelques années avant la Réforme, au tout début du XVIe siècle ou des forces grandissantes, ces hérétiques opposés au catholicisme, ses apôtres, sa toute-puissance se font de plus en plus entendre. Ceux qui dénonçaient la corruption du clergé, ceux qui reprochaient à cette Église sa vénalité, son avarice envers les plus pauvres, sa malhonnêteté et surtout sa luxure. Et l’un de ses plus hauts représentants dans ce roman est représenté par Érasme de Rotterdam.



Et la figure marquante de la vie du diplomate, la raison d’être de ce roman apparaît: Érasme de Rotterdam, l’aîné de Jérôme de quelques années. D’abord figure amicale, et amoureuse que Girolamo rencontre dans cette Venise décadente, son aura d’humaniste, son prestige d’homme d’esprit en prennent vite un coup. Bien sûr, Toussaint prend soin d’insuffler à son personnage, et son oeuvre, l’admiration que n’importe quel jeune homme un tant soit peu éduqué peut ressentir pour une telle sommité littéraire, déjà à l’apogée de sa popularité. Mais il me semble que le personnage a largement été déprécié, jusqu’à en devenir, vraiment, un vil personnage, méprisable. Je suis restée avec la pénible sensation que Toussaint a voulu atténuer l’aura du philosophe néerlandais pour avantager son compagnon, Girolamo. Les deux hommes ne cesseront d’évoluer, loin l’un de l’autre certes, mais toujours dans plus ou moins les mêmes cercles professionnels. C’est le personnage principal qui me pose problème, vraiment: que l’auteur ait voulu mettre en exergue les qualités de son protagoniste, à travers sa carrière de diplomate puis de prélat, à travers sa réappropriation culturelle de l’Antiquité par les auteurs européens, il n’y a pas de doute. Qu’il ait réussi à faire de lui une personnalité marquante, cela reste plus discutable. Effectivement, Toussaint s’est servi d’un arrière-plan politique, géographique, culturel exceptionnel, ainsi que de personnages du même acabit, le fond de l’histoire apparaît quant à lui moins brillant. Même si l’auteur a eu à cœur de nous présenter l’humaniste néerlandais à la fois en tant qu’homme et auteur, qui se préoccupe au fond des petites mésententes d’Érasme, de ses querelles, de ses coup-bas? On image bien qu’en dépit de son don et son oeuvre, il possède les mêmes faiblesses que tout à chacun. Les personnages sont à mon sens mal ou peu exploités, Girolamo est un de ces protagonistes sans saveur. Comme je l’ai écrit plus haut, (presque) tous les ingrédients étaient là pour faire de ce récit un roman passionnant. La mayonnaise n’a clairement pas pris.




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L'assassinat d'Yvon Toussaint

Ce roman nous raconte la quête en Haïti de son homonyme par l'ancien rédacteur en chef du Soir et père de Jean-Philippe Toussaint.

Toussaint découvre un jour par hasard qu'un autre Yvon, docteur en médecine, don Juan patenté et sénateur, a été abattu d'une balle dans la tête des années plus tôt. Lui qui s'étiole dans une inactivité morose décide de comprendre cet homme et d'écrire un roman sur lui. Un roman, car il est convaincu de la supériorité de la fiction pour trouver l'essence des choses que la réalité n'éclaircit pas. Il le répète à l’envi.

Le voilà parti donc pour Haïti, via Miami. Il découvre le pays, son histoire, ses hommes, le vaudou, la corruption... et s’y englue peu à peu.

Étrange prise de pouvoir du vivant par le mort, étonnante prise en tenailles par les mâchoires ouvertes de l'île...

Le texte est prenant, comme le pays est ensorcelant et ensorcelé ; et, en même temps, il vous alourdit, comme il anesthésie, croirait-on, le narrateur. Le meurtre ne sera pas élucidé mais Toussaint s'imbibera du pays qui se dérobe et le nargue, et de l’homme au-delà de ses attentes.

L'analyse politique qui perce sous le roman est brillante et éminemment journalistique. Le reportage est saisissant. Dommage que, quand il s'agit de faire parler les personnages, le style de Toussaint présente quelques maladresses. Mais ce n’est pas l’essentiel.

Roman prémonitoire sans aucun doute.
Lien : http://artetlitterature.blog..
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Le Manuscrit de la Giudecca

Belle découverte que ce Manuscrit de la Giudecca qui explore la vie du cardinal italien Girolamo Aleandro (personnage historique ayant réellement existé - 1480-1542).



Fort de la découverte d'un manuscrit retrouvé par hasard et manifestement écrit par l'intéressé, de la biographie précieusement conservée dans la bibliothèque du Vatican, des nombreuses recherches documentaires menées ici ou là, et des livres d'autres auteurs traitant de cette période historique et de certains personnages qui l'ont traversée, Yvon Toussaint dresse, dans cette "autobiographie fictive et romancée", le portrait d'un homme de son temps (un portrait pas forcément sympathique au demeurant).



Un parfait érudit qui, bien que de moyenne extraction (il aurait quand même quelques quartiers de noblesse dans ses origines), s'est élevé peu à peu dans la hiérarchie des hommes qui comptent, tant au niveau de l'étude des belles lettres, de la diplomatie, de la religion. En cela, il a côtoyé les plus grands : L'empereur Charles Quint, les rois Louis XII et François 1er, le prince-évêque de Liège Erard de la Marck, les papes Léon X, Adrien VI, Clément VII, Paul III, mais aussi l'humaniste hollandais Erasme (auquel il était apparemment intimement lié) ou encore le réformateur allemand Martin Luther... dont on verra combien il a tenté de peser pour mettre l'un dans le camp de la religion catholique et ainsi s'en faire un allié de poids et, discréditer l'autre tant il pouvait être dangereux pour l'unité de la foi.



Au travers l'évocation de sa vie, le lecteur est amené à découvrir et à comprendre à la fois :



1/le fonctionnement des premières universités (il a été recteur de la Sorbonne à Paris) et leurs joutes verbales qui étaient la base même de leurs enseignements (ce qui ce pratiquait alors à l'oral s'est par la suite transformé vers l'écrit) ;



2/ le découpage géopolitique de ce qui pourraient être les prémices d'une Europe (rien à voir avec celle qu'on connaît de nos jours), les enjeux de poids qui dominaient alors, et les luttes d'influence qui étaient nécessairement menées tant par la puissance religieuse (pouvoir spirituel) que par les rois ou gouvernants d'alors (pouvoir temporel) pour asseoir son autorité, atteindre ses objectifs, imposer des alliances, corrompre, ou manipuler.

Pas toujours facile de se retrouver dans cet imbroglio politico-diplomatique !



3/ le fonctionnement interne des institutions ecclésiastiques à cette époque (Vatican et curie à Rome, mais aussi laxisme évident des archevêques et évêques dans les provinces), véritable "panier de crabes" où manifestement tout était permis pour mener sa guerre, gravir les échelons, et surtout s'enrichir, y compris des comportements officiellement condamnables (vie maritale, avoir des enfants, débauche et sodomie... quand ce n'est pas le meurtre (cf. les morts suspectes de certains papes) et pourtant, des comportements ni réprimés ni condamnés ; Il y a là comme une incroyable dichotomie entre un discours psychorigide n'autorisant aucune déviance au dogme et des actes en complète contradiction avec lesdits dogmes. Pas surprenant alors de constater, que plusieurs siècles plus tard, le Vatican reste toujours sourd à la condamnation de la pédophilie dans ses rangs.



4/ les rôles de "phare" ou de "perturbateur" qu'ont pu jouer à la fois Erasme et Martin Luther à cette époque pour faire entendre une autre voix et voir émerger une pratique religieuse résolument différente (démarche qui à terme conduira à la Réforme protestante). Personnellement, cet aspect du livre m'a donné envie de me replonger à la source des écrits de ces deux-là !



Et puis, on en apprend aussi beaucoup sur l'histoire et le fonctionnement de Venise, la sérénissime, contre-pouvoir économique et politique essentiel sur l'échiquier du monde ; sur le vécu des Juifs et leurs liens éventuels avec les différents protagonistes ; sur la façon de faire la guerre (ex : la bataille de Pavie) avec son lot de trahisons et de collusions, mais aussi sur la façon dont les puissants vivent "hors sol" au mépris des peuples qui, que ce soit à Paris, à Rome, à Venise, en Flandres, en Allemagne, sont assujettis et maintenus dans l'ignorance, la saleté, la misère, la maladie... Tiens, cela me rappelle quelque chose !



Un éclairage (macro et micro) qui confirme s'il était besoin que le monde et les Hommes n'ont hélas rien appris des erreurs et enseignements de l'Histoire quand on tente de faire le parallèle avec ce que nous vivons de nos jours. Partout, toujours, l'hypocrisie, la manipulation, l'argent avec son lot de corruption dominent pour maintenir un place un "système" qui a maintes fois fait les preuves de son efficacité.



Passionnée par les romans historiques et par les récits de vies, je ne pouvais donc que m'intéresser à cette pseudo autobiographie pourtant très parlante et à mon avis fiable même si un peu romancée. J'ai particulièrement apprécié la richesse des descriptions (pays, modalités de déplacement, villes, décors) ; la façon dont les traits de caractère du "personnage" Girolamo Aleandro sont présentés (attachants, méprisants mais aussi plus gênants) et la façon dont on pénètre dans son intimité et dans ses questionnements introspectifs ; la rigueur historique et la qualité de la documentation qui est ainsi mise à disposition (extraits de lettres d'Erasme, de Martin Luther, bulles papales, conclaves, etc.) ; le déroulement chronologique de l'histoire qui suit l'avancée des événements historiques (c'est déjà compliqué de s'y retrouver donc... là, le cadre spatio-temporel est un guide précieux) ; et enfin, à la fin, les nombreuses pages de notes et de références bibliographiques qui permettent de faire le tri entre vraies et fausses informations et surtout, donnent des pistes de lectures pour celles et ceux qui auraient envie d'explorer plus avant certains sujets.



Il reste que ce n'est pas un livre facile à lire. Il demande quand même une certaine culture historique, une vraie rigueur et certaines connaissances (vocabulaire, généalogie des rois). Moi-même, à plusieurs reprises, j'ai dû avoir recours au dictionnaire pour avoir accès à certains mots ou formulations ou vérifier telle ou telle information sur telle ou telle personne. Faute d'aimer l'Histoire, ce livre risque d'être quelque peu rébarbatif car même si c'est un peu romancé, ce n'est pas un roman qui se lit à la va-vite. Et puis, c'est surtout un point de vue masculin sur le monde d'alors (les femmes sont très rarement évoquées). En cela, il m'a fait penser un peu au livre Le Nom de la rose de Umberto Eco (en moins dense tout de même).







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L'assassinat d'Yvon Toussaint

Yvon Toussaint, journaliste belge, découvre en 2008 l'existence d'un sénateur haïtien qui porte le même nom que lui. Ou plutôt portait, car ce dernier a été assassiné devant chez lui en mars 1999. Intrigué par cet homonyme au destin tragique, Yvon Toussaint décide de s'embarquer pour Haïti pour enquêter sur la mort de cet homme. Mais la recherche de la vérité s'accompagne d'une découverte de ce pays et d'une introspection, rendue encore plus délicate du fait de la proximité liée à ces nom et prénom qu'ils ont en commun.



Yvon Toussaint décide, dans ce roman, de rendre compte de son périple. Mais loin d'écrire un journal de bord de son voyage, il décide d'y insérer des éléments de fiction, qu'il ne distingue pas du reste. Il prévient le lecteur du roman de ce choix dès les premières pages, et il est effectivement impossible de démêler le faux du vrai. D'une simple enquête policière, qui débute par la visite des proches (la première femme, la mère, les enfants légitimes ou non), Yvon Toussaint fait peu à peu de son ouvrage une plongée intime dans ce pays qu'est Haïti.
Lien : http://livres-et-cin.over-bl..
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