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Citations de Zaü (52)


Abdellatif Laàbi
Variations amoureuses

1
Je técoute
et recueille les mots
sur tes lèvres
Pourtant
ce sont les yeux qui parlent
posément
distribuant les rôles
Aux paupières : les voyelles
aux narines : les consonnes
aux dents écarlates : les liaisons
Au fond
la langue qui me sert à écrire
c’est à ton école
- privée -
que je l’ai apprise

2
Dans les fruits du corps
Tout est bon
La peau
le jus
la chair
Même les noyaux
sont délicieux.
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PLEIN AMOUR

Tes cheveux se dénouent sur mon corps 
comme une moisson de blé perdue
au détour d'un champs de rosée 
dans un matin qui n'a pas de bords.

Tu cherches mes lèvres avec la soif
de quelqu'un qui a traversé le monde
pour aller voir la neige fondre
sur des sommets moins hauts qu'un baiser.

Tu es vivante comme peut l'être 
le cri d'un fruit qu'on mord.
En t'aimant, je prends tout l'or
qui veille à l'entrée de ta chair.


Lucien BECKER
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La nuit et le vent
s'enlacent et s'emballent
la nuit et le vent
comme deux amants
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Et jamais je ne veux perdre le goût
de cet amour qui imbibe nos mains.
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On voudrait vivre là
dans ce petit matin frais
ensoleillé
le côté gai de la force
qui entre dans les veines

Septembre est un mois doux
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COMME RÉSONNE LA VIE

Tu ouvres un livre et humes le papier
en mesures l’épaisseur
tu feuillettes les premières pages, déjà
tu sais la langue qui pétrit le désordre
la poussée des mots

sur les ombres nécessaires et leurs sauts de clarté
tu sais la solitude quand tu tournes les pages
les voiles qu’il faut abattre
sous les vents trop puissants, nos coeurs
à ouvrir, nos vies
que chaque amour agrandit

et les amarres
cèdent enfin
on laisse partir toutes choses.


Hélène DORION
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J'ai besoin de ce temps
à regarder
rien
En compagnie de la lune
ou du vent
du chemin
Etre seulement dehors
dans les odeurs de menthe
la mire du papillon
à regarder
rien
et ce qui s'ensuit
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Ce que j'aime par-dessus tout, moi, Youpala Impalapa, c'est sortir en cachette à la tombée de la nuit ; quitter ma case, aller m'asseoir à l'orée de la jungle, et écouter la chanson du vent dans les arbres, les cris des singes bagarreurs et les longs rugissements des lions qui partent en chasse. Et je rêve...
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je te donne une bouche qui raconte des histoires
qui clame des poèmes
qui sourit des métaphores
et pleure de douleur
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Tu ravives chaque mot comme un naufragé.
Tu regardes par-delà la rive, entends souffler
crois-tu, l'éternité.
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Je suis tombée
de l'autre côté d'espérer.
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Je te touche du bout de l'âme
et le mystère s'agrandit
- de ne retenir la lueur, l'horizon retombe
avec lui, tu assistes à ta propre chute.
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Tes cheveux se dénouent sur mon corps
comme une moisson de blé perdue
au détour d'un champ de rosée
dans un matin qui n'a pas de bords.

Tu cherches mes lèvres avec la soif
de quelqu'un qui a traversé le monde
pour aller voir la neige fondre
sur des sommets moins hauts qu'un baiser.

Tu es vivante comme peut l'être
le cri d'un fruit qu'on mord.
En t'aimant, je prends tout l'or
qui veille à l'entrée de ta chair.

- Lucien Becker, Plein amour
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ne peux-tu marcher en silence
comme je le fais désormais
mais sans baisser le regard
fouillant vos passages, vos gestes
identifiant vos mimiques dépravantes
vous me faites pitié dans vos délires
je ne baisserai plus la tête
je plongerai mon regard dans vos vices
cherchant le moindre indice
je n'ai plus peur de vos bêtises
je n'ai plus peur de vos haines
je n'ai plus peur de vos moqueries
désormais c'est vous qui ne me supporterez plus
vous n'aurez plus le courage de fouiller dans ma vie
vous n'aurez plus le courage d'affronter mon regard
dans ce regard, vous vous mirerez dans l'océan
du mal que vous m'avez fait
je me tiens la tête haute et vous salue
vous m'aviez fait pleurer
vous m'aviez fait souffrir
vous m'aviez ôté la féminité
aujourd'hui j'affronte la vie
sans la moindre rancune
je suis une femme mûre
je suis une femme virtuele
je suis une femme guérie
je suis une femme bénie
et je vous remercie pour ce mal
pour tout ce mal que vous m'avez fait
je vous pardonne
vous êtes pardonnés

- Alexandrine, Ma douleur
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Étrangère dans sa ville
Étrangère dans sa vie
Elle regarde la mer avec insistance
Comme si elle attendait des mots d'elle
Des mots qui disent « Te souviens-tu ?»
Elle ne se souvient de rien.
Et la mer ne lui dira rien du temps qui passe.
Etrangère à sa ville
Etrangère à sa vie
Elle s'approche des mers de ses ancêtres
Là où ils ont appris à nager, à pêcher
Ils ne savent plus qui elle est
Ils ne la reconnaissent pas
Peut-être sont-ils morts depuis trop longtemps ?
Ils ne lui diront pas les mots qui la tourmentent.
Etrangère à sa ville
Étrangère à sa vie
Les chemins tortueux de son avenir
N'existent que dans le bégaiement des vagues.
De la traversée d'un ciel trop haut
Les pas continuent à s'effacer
Comme si l'histoire était impossible à écrire
Comme si les mots s'effaçaient à leur naissance.
Alors comment feront-ils pour être ?
Comment feront-ils pour se reconnaitre ? Comment feront-ils pour s'aimer ?
Comment cessera-t-elle d'être étrangère ?

- Habida Djamine, Étrangère...
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Je me fonds dans toutes les femmes
m'efface pour devenir chacune d'elles

je vois mon regard dans celle-ci
mon sourire sur les lèvres de celle-là
mes larmes dans leurs yeux
et dans sleur corps circule mnon âme

elles me ressemblent et je leur ressemble
je me reconnais en elles
en elles

je m'accomplis

et me divise

- Maram al-Masri
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Je vous livre mon être
je vous livre elle

je vous livre ce que j'ai vu
et ce que j'ai rêvé
ce qu'ils ont souffert
et ce que j'ai souffert

et de point à point
de corps à corps
de pays à pays
de ligne
à ligne

le coœur se dénudera
deviendra davantage
pierre
et peut-être davantage
cœur

- Maram al-Masri
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Je vous livre la langue d'un corps chaud
un cadavre

devant vous je me dénude
doigt
par doigt
ongle
par ongle

peau
puis os
puis poème

- Maram al-Masri
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Ainsi on se retrouve
face à face
poitrine contre poitrine
ventre contre ventre

on n se colle, on se mélange
on se ramasse, on s'allonge, on s'enroule
on s'éloigne, on se rapproche
on se repousse, on s'attire
on tremble
on transpire
jusqu'à la

délivrance

- Maram al-Masri
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Chaque soir
les oiseaux dorment dans leur solitude

ils regardent leur corps
comme si c'était un corps de femme
fragile
où luttent l'eau et le vent

chaque soir
les oiseaux et les ours rêvent
de mains qui les caressent

les chats s'étirent
pour lécher leur corps
sans se soucier
du regard de Dieu
qui s'étend
sur le plafond et les murs

sans se soucier du temps
sans se soucier des bavardages
ni des juges ni des prisons de l'amour
ni des mites dont les mandibules
dévorent les robes
du désir

satisfaits de leur être
dans l'insouciance de leur corps
ils jouissent
du matin

- Maram al-Masri
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