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Citation de Osmanthe


Jin Yifu a attrapé un grillon vert à la carapace de crabe. La nouvelle s’est aussitôt répandue. Il vient tous les jours des gens avec des pots contenant des grillons pour faire des combats. Aucun n’arrive à tenir tête au grillon vert : le vainqueur est désigné dès le premier assaut. Cet animal vert à carapace dure a une façon bien à lui de lutter. Il ne desserre pas la bouche, et reste là, sans faire ni bruit ni mouvement. Soudain il s’élance, et mord d’un coup le ventre de son adversaire - chaque grillon a, dit-on, sa technique, mais la morsure au ventre constitue la plus terrible des attaques. Toujours en alerte, il se met tout à coup à siffler, ébranlant ses antennes comme le guerrier qui agite ses plumes sur la scène du théâtre. Que faire pour « stimuler » les adversaires défaits et blessés, qui ont bien trop peur pour retourner au combat ?
Certains poussent Jin Yifu à se rendre à Xinghua. Le vent, là-bas, est propice à l’élevage des grillons : tous les ans à l’automne, un grand concours de combats de grillons est organisé. Ces exhortations ont touché Jin Yifu. Wang Shouwu et Tao Huchen ont réuni à son intention une somme d’argent pour couvrir ses frais de voyage et ses paris. Jin Yifu a emporté plusieurs pots de grillons et s’est embarqué sur un bateau.
Le combat de grillons ressemble à la lutte ou à la boxe, en ceci qu’il faut d’abord s’entendre sur le poids des combattants. Les deux adversaires doivent être à peu de chose près de même poids, pour que le combat puisse avoir lieu. Sauf, bien sûr, si le plus léger tient vraiment à se battre : à sa guise !
Au grand étonnement de Jin Yifu, le grillon vert lui a fait gagner quarante kuai, l’équivalent de deux mois de salaire d’un instituteur ! Ravi, Jin Yifu commande des plats au Restaurant du Bonheur et invite Wang Shouwu ainsi que Tao Huchen à venir boire avec lui.
Soit dit en passant, ce grillon qui a livré plus de cent combats est mort le jour du solstice d’hiver. Jin Yifu lui a fait sur mesure un petit cercueil en argent, qu’il est allé mettre en terre à Yincheng.


Extrait de « Les trois amis de l’hiver »
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