La rue peut se trouver tout au bout de ta vie, la rue peut commencer sur ton visage. Ce vers quoi tu regardes, là est peut-être le chemin.
Partout, la rue peut te poursuivre, et toi, tu peux refuser qu'elle t'atteigne.
Ne tourne pas le dos aux rêves, sinon à la nuit tombée, la ville t'arrachera les yeux.
À minuit, prends un miroir et compte les étoiles, comptes-les jusqu'à trois cents : tu vas voir à quoi tu ressembleras dans quelques années, et c'est alors qu'apparaîtra la rue que tu devras fatalement emprunter. Ah, les vieilles superstitions havanaises !
La rue pourrait bien se trouver tout au bout de ta vie, mais il se pourrait aussi que tu n'arrives pas à compter trois cents étoiles d'un seul coup, ou bien que tu ne parviennes jamais à te trouver dans le miroir.